30 décembre 2014

Bérénice de Jean Racine

Résumé :
Titus, devenu empereur de Rome, doit, pour des raisons d'état, se résoudre à se séparer de sa maîtresse depuis cinq ans, Bérénice, reine de Palestine.







Mon avis :
Il n'était pas prévu que je lise cette pièce de théâtre mais en regardant où j'en étais dans mon Baby Challenge Théâtre, je me suis aperçue qu'il ne me restait qu'un livre à lire pour avoir la médaille d'argent. Du coup, j'ai cherché ce que je pourrais lire dans la liste. Mon choix s'était d'abord porté sur Hernani de Victor Hugo mais ayant déjà lu Ruy Blas il y a deux mois, j'ai préféré me tourner vers ce Bérénice, étant donné que je n'avais jamais lu de pièces de Racine. Et j'ai plutôt apprécié cette courte pièce dramatique.

Titus vient de devenir empereur à la mort de son père, Vespasien. Amoureux depuis cinq ans de Bérénice, reine de Palestine, il doit pourtant se résoudre à choisir la raison d'état qui lui interdit de se marier avec une étrangère et à s'en séparer...

Comme je l'ai dit plus haut, c'est une pièce assez courte et surtout rapide à lire. Les préfaces et postfaces (intéressantes) sont presque plus longues à parcourir ! :) Contrairement aux oeuvres de théâtre que j'ai pu lire récemment, si on est toujours dans la tragédie, cela ne se termine pas en bain de sang, ce qui est une heureuse surprise :) On est dans la "banale" histoire d'un couple qui s'aime mais qui doit se séparer parce que monsieur préfère le pouvoir à la femme de sa vie. C'est dire si Racine a bâti son histoire sur pas grand chose et pourtant, à partir de ce pas grand chose, il nous donne 5 actes intéressants.

Si cette pièce s'inspire de la vie de Titus et Bérénice, personnages réels, elle est aussi ancrée dans son époque. Jouée en 1670, à l'époque de Louis XIV, elle pourrait raconter l'histoire de ce jeune roi qui dut renoncer au premier grand amour de sa vie, Marie Mancini, nièce de Mazarin, exilée comme une malpropre, car il était inconcevable que le jeune roi fasse une mésalliance.

Pour en revenir à la pièce, c'est "marrant" parce que bien avant l'heure (l'idée date du XXe siècle), il décrit les 5 étapes du deuil (ici celui de l'amour que se porte le couple). Déni de la part de Bérénice, qui pense même au début que Titus va la demander en mariage, sa colère, son marchandage éventuel, sa dépression (elle envisage de mourir) et son acceptation finale.

Bérénice ne m'a pas plu d'emblée. Elle est trop amoureuse pour être lucide et du coup, elle paraît faible. Mais sur la fin, elle a gagné mon estime en renvoyant Titus dans les cordes et en prenant sa destinée en main.

Je n'ai pas aimé Titus. Pour moi c'est un être faible et lâche. Pendant une grande partie de la pièce, il tergiverse, ayant pris sa décision sans la prendre, cherchant à ménager la chèvre et le chou et au lieu d'annoncer la nouvelle lui-même à sa dulcinée, que fait-il ? Il envoie un ami commun, Antiochius lui aussi amoureux de Bérénice, annoncer la nouvelle. Sympa le type ! De nos jours, ce serait le genre envoyer un sms pour casser ! :) Je plaisante mais il agit vraiment comme un malpropre !

Il y a peu d'autres personnages dans la pièce, et c'est très bien car on ne s'y perd pas trop. Il y a donc Antiochius dont j'ai vaguement parlé et sur lequel je n'ai pas grand chose d'autre à dire et des confidents aux uns et aux autres.

La pièce est écrite en alexandrins et j'ai déjà eu l'occasion de le dire quand j'ai chroniqué Ruy Blas, c'est vraiment ce que j'aime quand je lis du théâtre, la musique que donne cette écriture à l'ensemble. Il faut parfois faire preuve d'attention quand on lit ce genre car ce n'est pas toujours évident mais ça me plaît. L'auteur respecte les règle d'unité de lieu, de temps et d'intrigue et on reste dans celle de la bienséance puisqu'il n'y a pas de coup d'éclat sanglant.

En conclusion, je n'ai pas grand chose à dire sur cette pièce agréable à lire qui m'a bien plu. Si vous voulez une analyse plus profonde, lisez les préfaces, les notes après chaque acte et la postface qui permettent de bien appréhender l'histoire et son contexte. Et si vous voulez savoir si Titus finira par prendre son courage à deux mains et à annoncer à Bérénice qu'il préfère le pouvoir à son amour, lisez cette pièce.

Note :

La pièce fait partie du Baby Challenge Théâtre de Livraddict
16/20
(12+4 jokers)

du Baby Challenge Classique 
21/20
(17 + 4 jokers)

2 commentaires:

  1. J'ai bien aimé mais ma pièce préférée de Racine reste Andromaque, tu l'as lu ?

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  2. Non je n'ai pas lu Andromaque, peut-être cette année ? :) Merci pour ton commentaire, Kincaid et bonne année.

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