Voilà un article complètement atypique sur mon blog et qui ne va pas parler de livres, de séries ou de films mais de ma vie tout simplement. Et vous devez certainement vous demander ce que signifie ce titre.
Pour faire court (ou long, plus sûrement :D), j’ai commencé à tousser au moment du nouvel an et plus les semaines passaient et plus je toussais, malgré les petits traitements mis en place par ma docteure. Au bout de 3 mois alors que je toussais pratiquement jour et nuit et que j’étais épuisée aussi bien physiquement et mentalement, elle décide de me faire passer un scanner thoracique, même si elle n’entendait rien aux poumons. Alors que je devais passer le dit scanner deux jours après, ma pharmacienne me demande si je prends un médicament contre l’ hypertension et, quand je lui dit que "oui et depuis mi-décembre", elle me dit que ma toux pourrait venir de là… Je vais passer mon scanner et là, le couperet tombe, j’ai une masse très suspecte de 2.8 cm sur le poumon droit et il y a de fortes chances que ce soit une tumeur cancéreuse. Heureusement les ganglions ne sont pas touchés et il n’y a pas de métastases et le pronostic est plutôt favorable et il « suffira » d’une opération pour m’en débarrasser. Je rentre chez moi un peu sonnée et l’annonce à mon mari. Mais ni à mon fils ni à ma fille. Trois jours après nous partions en vacances à l’île Maurice, mon fils venait garder la maison et notre petite minette Lol, je ne voulais pas qu’il s’inquiète alors qu’on n’était pas là.
Le lendemain, je vais voir ma docteure qui met en place le protocole nécessaire à ma prise en charge et me confirme que mon médicament contre l’hypertension provoque des effets secondaires comme la toux et on décide de l’arrêter et d’en reprendre un autre au retour de mes vacances. L’après-midi, l’institut Bergonié, le centre anti-cancer de Bordeaux, m’appelle pour prendre rdv avec le pneumologue et prévoir un Tep-Scan (ou Pet-Scan pour les anglophones).
Je passe d’excellente vacances et, au retour, je vais voir le dr Chomy à Bergonié, un homme très bienveillant, qui me demande d’abord comment je vais avant de m’expliquer les tenants et aboutissants, confirmant que c’est fort probable que ma tumeur soir cancéreuse (elle est spiculée – en étoile) et, étant donné qu’il n’y rien d’autre, ce sera très simple, on enlèvera le lobe touché et ce sera fini. Pas de chimio, pas de radiothérapie, peut-être juste un médicament sur le très court terme. Il confirme aussi que le médicament anti-tension peut être la cause de la toux et en aucun cas la tumeur en est responsable car « trop jeune ». Cependant, voilà quand même 3-4 ans qu’elle pousse sur mon poumon me dit-il… Et j’ai arrêté de fumer il y a 7 ans…
Je passe le Tep-Scan qui consiste à injecter une substance radioactive dans le corps (et aucune araignée n’étant passée par là, je ne serai pas Spider-Woman 😉) et on me scanne le corps. Je n’aurai pas les résultats avant de voir le médecin 10 jours après mais sa gentille secrétaire que j’appelle me dit qu’il n’y a rien de plus que ce qu’on a découvert avant. Je passe un test de souffle EFR pour confirmer que j’aurai bien la capacité à subir une amputation d’une partie de mes poumons et je revois le médecin à peine 10 min qui me confirme tout ce qu’on a déjà vu ensemble et qui me dit que c’est maintenant le chirurgien thoracique qui va me prendre en charge.
Je vois le chirurgien thoracique hier et il confirme tout ce qui a été dit auparavant, notamment sur la chirurgie qui me laissera hospitalisée entre 4 à 7 jours et avec une récupération rapide et une reprise, rapide également, de mes activités.
Parallèlement, j’ai vu l’ORL avec qui j’avais pris rdv avant tout cela et qui m’a confirmé lui aussi l’effet secondaire du médoc anti-hypertension et me dit que j’ai sûrement une bonne étoile ou quelqu’un qui veille sur moi car j’ai beaucoup de chance que la tumeur ait été détectée à ce stade.
Je mesure ÉNORMÉMENT cette chance. Un scanner thoracique n’est pas quelque chose qu’on fait en prévention pour les fumeurs et les non fumeurs (j’en ai d’ailleurs parlé au pneumologue), comme les mammographies ou la détection du cancer du colon. Si je n’avais pas toussé, cette tumeur se serait développée sans bruit pendant encore quelques années et ça aurait été une autre histoire pour soigner ce cancer. Si je n’avais toussé qu’un mois et qu’on ait arrêté le médicament anti-tension à ce moment-là, jamais ma docteure ne m’aurait fait passer le scanner et on n’aurait rien découvert, bref, ma toux m’a vraiment sauvé la vie et, d’ailleurs, maintenant, je ne tousse pratiquement plus…
Je mesure d’autant plus
ma chance et reste énormément positive (même si j'ai évidemment toujours une petite point d'inquiétude car le "C word" fait peur) car je pense à mes amies qui ont combattu et vaincu cette maladie, je pense très fort à celles qui vivent des
combats autrement plus durs contre le cancer, je pense particulièrement à une jeune
amie blogueuse qui se bat contre un cancer bien plus agressif, qui en parle
tout à fait librement sur les réseaux sociaux et dont l’optimisme et la
positivité me booste énormément… Et je pense à ma maman morte d'un autre cancer il y a 14 ans. Je suis la 4e femme de la lignée à être atteinte de cette saleté...
Le pneumologue m’a dit "le cancer nous met face à notre mortalité" et il a bien raison… Même si on me dit que tout va bien aller, la maladie s'est installée dans mon corps... Cependant, ce n'est pas la première fois que je déjoue le sort. Je suis née avec une malformation cardiaque, une communication interauriculaire (CIA comme on dit dans le jargon médical :)) qui ne m'aurait pas laissé passer mes 25 ans si j'étais née avant les progrès de la médecine. Il aura 50 ans dans un an, on m'a posé une "rustine" comme on disait à l'époque, entre les deux oreillettes, et j'ai pu continuer ma vie sans problème, en savourant ce sursis . Le 7 juin, on m’enlèvera ce vilain crabe sournois en espérant qu’il ne revienne jamais et j’espère repousser ma mortalité un peu plus longtemps…