Résumé :
Le siège de La Rochelle étant terminée, Pierre-Emmanuel de Siorac aspire à un peu de tranquillité, dans son domaine d'Orbieu en compagnie de sa dulcinée, Catherine de Brézolles, devenue sa femme. Mais c'est sans compter sur l'instabilité politique qui secoue le pays et la confiance sans faille que lui vouent Louis XIII et Richelieu et qui lui confient des missions de la plus haute importance. Pendant trois ans, Pierre-Emmanuel va assister au rétablissement de l'autorité royale et la chute de ceux qui complotent sans fin contre le monarque, dont la propre mère de ce dernier, Marie de Médicis...
Mon avis :
Ne cherchez pas les chroniques des onze premiers tomes de cette saga historique qui n'a rien à envier aux Rois Maudits de Druon car vous ne les trouverez pas. Pour la bonne raison que j'avais arrêté de lire cette saga il n'y a pas loin de vingt ans et que j'ai décidé de m'y remettre grâce au Challenge Un genre par mois d'Iluze. J'avais adoré les 6 premiers tomes lus fin des années 80 début des années 90 et qui portait sur le XVIe siècle et Pierre de Siorac, le père de Pierre-Emmanuel, puis continué lorsque Robert Merle avait sorti de nouveaux tomes avec le fils en protagoniste. Mais je dois avouer que les tomes suivants m'avaient un peu moins passionnée et, un jour je suis passée à autre chose, alors que j'avais les deux derniers tomes dans ma Pal. C'est donc grâce à Iluze que je me suis replongée dans les aventures de Pierre-Emmanuel, que j'ai retrouvé avec plaisir mais en regrettant un manque de souffle.
Complots et Cabales se focalise surtout sur la grande Histoire, celle qui voit Louis XIII et Richelieu asseoir leur autorité et déjouer maints complots contre eux. C'est vraiment minutieux, détaillé, c'est la cour de France comme si vous y étiez et je dois dire que cela n'a rien à envier à Game of Thrones ! Coups bas et trahisons sont le lot quotidien des Grands de France. Le roman voit aussi la fin des revendications qui va mener à une sorte de status quo pendant quelques décennies, et traite de la guerre contre la mainmise des voisins catholiques trop avides.
Ce que j'aimais surtout dans les premiers Fortune de France c'est que la petite histoire avait autant, sinon plus, d'importance que la grande et cela donnait des romans d'aventures épiques et haletants. Quand Pierre-Emmanuel, le fils, est devenu le personnage principal, la petite histoire s'est mise en retrait et c'est pour cela que j'avais arrêté à un moment car le siège détaillé de La Rochelle c'était sympa cinq minutes mais j'aurais aimé plus de romanesque. Dans Complots et Cabales, bien sûr on suit la vie de Pierre-Emmanuel, ses amours avec la belle Catherine, son importance auprès du roi et de Richelieu mais ça reste en arrière-plan, au lieu d'être au premier. Et je ne suis pas la seule à avoir regretté cela, en lisant les avis sur Babelio. Cependant, je ne me suis pas ennuyée une seule minute.
J'aurais toujours une affection particulière pour Pierre de Siorac le père mais Pierre-Emmanuel est un personnage que j'aime aussi beaucoup. Il a un peu vieilli, s'est rangé mais a toujours l'oeil qui frise et surtout il est d'une fidélité exemplaire envers son souverain qui lui rend bien son affection.
Sous la plume de Robert Merle, Richelieu et Louis XIII deviennent des êtres tangibles, qu'on pourrait presque croire encore vivants. C'est comme si on assistait en direct à des scènes de cour. On a toujours une image un peu négative de Richelieu mais l'auteur le décrit ici comme un homme entièrement dévoué à la couronne et à la France.
En revanche, cela se voit que Merle déteste Marie de Médicis, la mère de Louis. Sous sa plume, on voit une femme avide, rancunière, voire hystérique, comploteuse (ce qui est vrai), pas maternelle pour un sou envers son fils qui en a souffert, et qui cherche par tous les moyens à se débarrasser de lui.
La reine Anne, l'épouse de Louis XIII, n'a pas le beau rôle non plus. Mais elle, je n'ai pu m'empêcher de la plaindre car je pense que ça a été une jeune femme bien malheureuse dans ce pays étranger qui détestait son père.
Il y a bien d'autres personnages, je ne peux les citer tous mais il y a en a que j'ai été contente de retrouver comme Miroul, son ancien écuyer (si je ne me trompe pas).
La plume de l'auteur est vraiment le gros plus de cette saga. Il a pris le parti, depuis le début, de s'exprimer dans un langage s'apparentant au vieux français, mais un vieux français lisible par nous, profanes. Et si cela peut déconcerter et si j'ai eu un petit temps de réadaptation, je me suis une fois de plus régalée à lire sa prose. J'ai adoré ses tournures de phrases, certains mots savoureux qui m'ont renvoyée 30 ans en arrière quand je me passionnais pour les premiers tomes. Et j'ai toujours autant apprécié ses apartés avec ses "belles lectrices", brisant ainsi le quatrième mur avant l'heure.
En conclusion, cela a été un vrai plaisir de retrouver cette saga et ses personnages après une séparation de presque vingt ans, même si j'ai regretté de ne pas trouver l'aspect romanesque des premiers tomes. Mais tout ce qui est historique reste passionnant à suivre et le roman porte bien son nom tant les complots et cabales, ou plutôt les cabales et les complots (puisque l'auteur tient à préciser que les cabales viennent avant les complots mais qu'il a interverti dans le titre car ça sonnait mieux :)) sont nombreux et touchant le roi de près. Alors je sais que ce tome seul ne vous intéressera sans doute pas, mais si vous voulez découvrir une très belle saga historique bien construire, magnifiquement écrite ou continuer si vous aviez arrêté, n'hésitez pas. Quant à moi, il me reste un tome à lire, je me le garde pour l'année prochaine :)
Note :
Complots et Cabales se focalise surtout sur la grande Histoire, celle qui voit Louis XIII et Richelieu asseoir leur autorité et déjouer maints complots contre eux. C'est vraiment minutieux, détaillé, c'est la cour de France comme si vous y étiez et je dois dire que cela n'a rien à envier à Game of Thrones ! Coups bas et trahisons sont le lot quotidien des Grands de France. Le roman voit aussi la fin des revendications qui va mener à une sorte de status quo pendant quelques décennies, et traite de la guerre contre la mainmise des voisins catholiques trop avides.
Ce que j'aimais surtout dans les premiers Fortune de France c'est que la petite histoire avait autant, sinon plus, d'importance que la grande et cela donnait des romans d'aventures épiques et haletants. Quand Pierre-Emmanuel, le fils, est devenu le personnage principal, la petite histoire s'est mise en retrait et c'est pour cela que j'avais arrêté à un moment car le siège détaillé de La Rochelle c'était sympa cinq minutes mais j'aurais aimé plus de romanesque. Dans Complots et Cabales, bien sûr on suit la vie de Pierre-Emmanuel, ses amours avec la belle Catherine, son importance auprès du roi et de Richelieu mais ça reste en arrière-plan, au lieu d'être au premier. Et je ne suis pas la seule à avoir regretté cela, en lisant les avis sur Babelio. Cependant, je ne me suis pas ennuyée une seule minute.
J'aurais toujours une affection particulière pour Pierre de Siorac le père mais Pierre-Emmanuel est un personnage que j'aime aussi beaucoup. Il a un peu vieilli, s'est rangé mais a toujours l'oeil qui frise et surtout il est d'une fidélité exemplaire envers son souverain qui lui rend bien son affection.
Sous la plume de Robert Merle, Richelieu et Louis XIII deviennent des êtres tangibles, qu'on pourrait presque croire encore vivants. C'est comme si on assistait en direct à des scènes de cour. On a toujours une image un peu négative de Richelieu mais l'auteur le décrit ici comme un homme entièrement dévoué à la couronne et à la France.
En revanche, cela se voit que Merle déteste Marie de Médicis, la mère de Louis. Sous sa plume, on voit une femme avide, rancunière, voire hystérique, comploteuse (ce qui est vrai), pas maternelle pour un sou envers son fils qui en a souffert, et qui cherche par tous les moyens à se débarrasser de lui.
La reine Anne, l'épouse de Louis XIII, n'a pas le beau rôle non plus. Mais elle, je n'ai pu m'empêcher de la plaindre car je pense que ça a été une jeune femme bien malheureuse dans ce pays étranger qui détestait son père.
Il y a bien d'autres personnages, je ne peux les citer tous mais il y a en a que j'ai été contente de retrouver comme Miroul, son ancien écuyer (si je ne me trompe pas).
La plume de l'auteur est vraiment le gros plus de cette saga. Il a pris le parti, depuis le début, de s'exprimer dans un langage s'apparentant au vieux français, mais un vieux français lisible par nous, profanes. Et si cela peut déconcerter et si j'ai eu un petit temps de réadaptation, je me suis une fois de plus régalée à lire sa prose. J'ai adoré ses tournures de phrases, certains mots savoureux qui m'ont renvoyée 30 ans en arrière quand je me passionnais pour les premiers tomes. Et j'ai toujours autant apprécié ses apartés avec ses "belles lectrices", brisant ainsi le quatrième mur avant l'heure.
En conclusion, cela a été un vrai plaisir de retrouver cette saga et ses personnages après une séparation de presque vingt ans, même si j'ai regretté de ne pas trouver l'aspect romanesque des premiers tomes. Mais tout ce qui est historique reste passionnant à suivre et le roman porte bien son nom tant les complots et cabales, ou plutôt les cabales et les complots (puisque l'auteur tient à préciser que les cabales viennent avant les complots mais qu'il a interverti dans le titre car ça sonnait mieux :)) sont nombreux et touchant le roi de près. Alors je sais que ce tome seul ne vous intéressera sans doute pas, mais si vous voulez découvrir une très belle saga historique bien construire, magnifiquement écrite ou continuer si vous aviez arrêté, n'hésitez pas. Quant à moi, il me reste un tome à lire, je me le garde pour l'année prochaine :)
Note :
C'est le roman que j'avais choisi de lire en juin
pour Le Challenge Un genre par mois d'Iluze
juin : Historique
6/12
et du Challenge des pavés de Gribouille
6
livre grand format de + de 400 pages : 5 points