30 décembre 2020

Challenge Un genre par mois 2021

 

Le Challenge Un genre par mois revient pour une nouvelle année, toujours organisé par Iluze. Elle a beaucoup hésité à le reconduire parce qu'il existe des challenges similaires mais je dois dire qu'on est plusieurs à l'avoir poussée à le refaire car il est intime et cela nous convient parfaitement. Et je dois dire que j'ai beaucoup aimé y participer encore une fois cette année.

Le principe reste presque le même, il consiste toujours à lire, comme son nom l'indique, un livre d'un genre différent chaque mois suivant une liste pré-établie. Mais les options changent et il y aura 3 jokers (au lieu de deux) durant l'année, permettant de lire un genre différent de celui du mois.

Cette année, le planning est comme suit :
  • En janvier, Iluze nous propose de remonter le temps avec un ouvrage historique ou tout livre se passant à une autre époque que la nôtre, un classique par exemple.
  • En février, ce sera l’heure de l’amouuuur avec des romances, de l’érotisme ou tout livre mettant en scène une histoire d’amour.
  • En mars, place à la fantasy ou à l’aventure. Ce sera le moment de s’évader !
  • En avril, nous reviendrons au réel en quittant momentanément la fiction pour découvrir des biographies, des essais ou des livres pratiques du style jardinage, cuisine, rangement.
  • En mai, nous retournerons doucement à la fiction avec un livre contemporain.
  • En juin, faisons honneur au festival d’Angoulême en lisant des bulles : romans graphiques, mangas, comics ou bandes dessinées sont acceptés.
  • En juillet, profitez de vos longues soirées d’été pour admirer les étoiles pour de vrai et dans vos livres car ce sera le moment de plonger dans de la science-fiction ou tout ouvrage d’anticipation
  • En août, petite nouveauté, je vous propose d’essayer de dénicher un livre humoristique : chroniques d’humoriste, livre de chick litt ou BD à gags, tout est permis !
  • En septembre, nous prendrons un peu d’avance sur Halloween en lisant des récits effrayants : du fantastique, de l’horreur, peu importe mais il faut que vous ayez la chair de poule !
  • En octobre, on continuera à se faire peur grâce aux genres du thriller, du policier ou du polar.
  • En novembre, Montreuil oblige, nous replongerons en enfance grâce aux albums ou à tout roman jeunesse, ado ou young adult.
  • En décembre, pour se remettre d’une année bien chargée, il suffira de lire une nouvelle ou une novella pour valider le genre du mois.
  Bref, de belles lectures en perspective.
 
Concernant les options, ça se corse cette année !

1.  Le baba cool : participe quand il veut, quand il en a le temps, pas de pression, juste du plaisir !

2.  Le patriote : va essayer de lire un livre correspondant au genre du mois mais en plus va tenter de lire des livres d’auteurs d’une seule nationalité ou d’un seul continent. Ce n’est pas forcément votre nationalité mais vous pouvez donc décider de faire un challenge Un genre par mois 100 % américain, français, suisse. Ou vous limitez à un seul continent : que des auteurs asiatiques, européens, africains,… 
3. Le tourdumondiste va lui au contraire, tenter d’avoir des auteurs de nationalités différentes chaque mois.
 
Pour ma part, je vais tenter le patriote en me concentrant sur les auteurs nord-américains (Américains et Canadiens) et en utilisant mes 3 jokers pour changer de nationalité lors de certains genres (comme par exemple en janvier où je vais lire un auteur britannique). C'est un vrai défi pour moi car si j'aime varier les genres et lit beaucoup d'auteurs américains, quand j'ai regardé la liste et me suis demandé ce que je pouvais lire, j'avais aussi pas mal d'auteurs français ou britanniques (mais pas de quoi faire un tourdumondiste). Il va donc falloir que je réfléchisse où placer mes jokers.
 
Inscriptions :
Il suffit de prévenir Iluze en commentaire de son article dont le lien est donné plus haut ou sur le groupe Facebook.

Stasi 77, Karin Müller tome 4 de David Young

Risque de spoilers sur les tomes précédents
 
Résumé :
Karin Müller est rappelée de ses vacances avec sa grand-mère et ses jumeaux pour enquêter sur le meurtre d'un homme survenu dans d'étranges conditions dans une usine à l'Est du pays. Quand d'autres meurtres similaires surviennent, l'enquête se complique, d'autant plus que la Stasi se montre plus que réticente à lui venir en aide et que son adjoint, Werner Tilsner se comporte bizarrement. L'enquête de Karin va venir prendre un tournant dangereux et la mener sur un événement dramatique survenu durant les derniers jours de la deuxième guerre mondiale...

 
Mon avis :
La série Karen Müller fait partie de ces romans policiers pour lesquels j'ai beaucoup d'affection. Et c'est donc avec plaisir que, chaque année, je retrouve la jeune femme dans une nouvelle enquête au sein de l'Allemagne de l'Est dans les années 70. Si j'avais trouvé le tome 3 un tout petit ton en-dessous du deuxième qui était vraiment bien, cela n'a pas été le cas avec ce 4e tome qui est vraiment palpitant à suivre.

Quand je dis "palpitant", ce n'est pas que ça va à 100 à l'heure :) mais franchement l'histoire m'a vraiment passionnée et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Il faut dire que ce 4e roman jette le trouble sur la Stasi et les membres qui en ont fait partie. Je ne veux pas en dire plus mais, comme à son habitude, l'auteur intercale l'enquête de Karin, pardon, du Major Müller, avec des flashbacks. Et c'est,  cette fois-ci de la fin de la deuxième guerre mondiale, en avril 1945, qu'il parle. À travers le point de vue d'un jeune français emprisonné dans un camp avec ses deux frères, on assiste à la fin des exactions des Nazis et surtout à des massacres perpétrés sans pitié alors que les Américains étaient sur le point d'arriver. L'auteur précise bien que si les personnages de Philippe et de ses frères sont fictifs, les faits eux, avant et pendant les horreurs décrites dans le roman sont, malheureusement, bien réels. Et cela n'en rend les faits que plus poignants et glaçants...

Pour ce qui est donc de l'enquête elle-même, dans le présent de Karin (en 1977), elle va plonger la jeune femme dans des situations la mettant en péril car touchant des gens hauts placés et hauts gradés. Mais j'ai beaucoup aimé qu'elle fasse preuve d’opiniâtreté et cela m'a beaucoup plu de la voir ruer dans les brancards. Ce que j'aime dans ce personnage, c'est qu'elle se montre bien plus maligne que beaucoup de gens ne le pensent et cela lui permet de se jouer de bien des obstacles voire des pièges qu'on lui tend.

Côté vie personnelle, la pauvre n'en a pas beaucoup et heureusement qu'elle a sa grand-mère pour s'occuper de ses jumeaux car son travail lui prend une partie de son temps et, quand elle a des vacances, on la rappelle pour bosser. Et l'épilogue du roman apporte une rencontre surprenante mais chut...

Je n'ai jamais franchement bien senti son adjoint Tilsner et, là, le roman nous montre une facette de lui qui n'est pas glorieuse. Déjà qu'il fricotait avec la Stasi, maintenant on sait pourquoi...

On retrouve aussi l'agent de la Stasi, Jäger, dont on ne sait jamais s'il protège ou surveille la jeune femme (sûrement les deux) et j'aime beaucoup Reiniger le supérieur de Karin car quoi qu'il arrive, quelles que soient les pressions, il la soutient toujours.

Le français, Philippe Verbier, a une histoire dramatique, bien sûr mais ce qui est marrant c'est que l'auteur place ses origines à Loix dans l'île de Ré. Je connais bien l'île pour y avoir été souvent et, si vous voulez tout savoir, mes beaux-parents avaient une petite maison à Loix. J'ai donc trouvé savoureux qu'un auteur américain fasse venir son personnage de ce lieu si peu connu.
 
Le style de l'auteur est très agréable à lire, sans grande difficulté et j'avoue que ça passe tout seul.
 
En conclusion, cette quatrième enquête de Karin Müller est très intéressante à lire et met en lumière un épisode peu glorieux de cette Allemagne, devenue RDA ensuite. Ce qui rend l'histoire encore plus glaçante est qu'elle se base sur des faits réels. Quant à Karin Müller, elle fourre son nez là où elle ne devrait pas et déploie des trésors d'ingéniosité pour avancer dans son enquête, souvent au détriment de sa vie personnelle. J'ai d'ailleurs hâte de voir sur quoi va porter le tome 5 (sorti en janvier dernier et le tome 6 vient de sortir) au vu de sa situation professionnelle et privée à la fin du livre. Quant à vous, si vous voulez savoir quel est le lien entre des meurtres commis en 1977 et la fin de l'Allemagne Nazie, lisez-le. Mais en anglais étant donné, je crois, que les romans ne sont plus traduits.

Note :



Le roman fait partie du Demi-Challenge ABC 2020 de Nanet
  13/13
Challenge réussi !
 
et du Challenge Read in English que j'organise
4
 
et du Challenge Thrillers et Polars de Sharon
3/5 - 15

29 décembre 2020

The Testaments, La servante écarlate tome 2 de Margaret Atwood

Titre original : The Testaments

Spoilers sur le tome 1, la série télé et également ce tome-là ! :D

Résumé :
Quinze années se sont écoulées depuis que Defred a été emmenée en camion par les Gardiens ou les Eyes et Gilead est toujours debout. À travers trois témoignages, celui d'une jeune fille élevée par un commandeur et sa femme, d'une adolescente qui vit au Québec et de Lydia, la sévère Tante qui façonnait les Servantes Écarlates, nous découvrons ce qu'il s'est passé...


Mon avis :
Quand ce roman est paru il y a un an ou deux, j'ai eu bien sûr très envie de le lire car j'adore la série télé mais un peu retenue parce que le premier roman avait été difficile à lire de par son style âpre et sans concession. Je l'ai mis dans mon challenge ABC mais ce n'est qu'en novembre que je ne l'ai ouvert. Vous comprenez, à cause de la pandémie, je n'avais pas trop le coeur à retrouver Gilead mais il a bien fallu que le lise ce livre et finalement cela s'est très bien passé, car le style n'est pas pesant et l'histoire est intéressante.

Bon on ne va pas se voiler la face, on se croirait davantage dans une fanfiction de la série télé que dans une véritable suite du tome 1. Pourquoi, me direz-vous ? Parce qu'on y retrouve des éléments qu'on n'a vus que dans la série. Comme par exemple, Bébé Nicole. Dans la série télé, il y a un bébé Nicole. Mais pas du tout dans le roman puisqu'à la fin, Offred était supposément enceinte de Nick mais on ne savait pas ce qu'il advenait d'elle. Du coup, le bébé Nicole des Testaments est forcément un rappel à la série télé.

Il y a aussi le cas de Tante Lydia. Dans le premier roman, Lydia était vraiment une femme dure et aucunement magnanime. La série télé l'a nuancée, lui a donné un passé et en a fait un personnage que les spectateurs apprécient. C'est vrai que, sans l'aimer car ce serait difficile, je suis assez fan de la Tante Lydia de la série et surtout de son interprète. Et du coup, l'autrice a humanisé Lydia. Si elle est devenue comme elle est, c'est pour telles et telles raisons. Je ne vais pas vous en dire plus car je spoile déjà bien assez mais voilà. Alors, moi ça ne m'a pas dérangée, j'ai trouvé plus intéressant d'avoir un personnage plus ambigu et avec plus d'épaisseur qui manoeuvre pour asseoir son autorité dans un monde où les hommes sont tout puissants et peuvent d'un claquement de doigts décider de leur sort.

Quant à aux deux autres témoignages, ils sont intéressants, on suit Jemima Agnès au coeur de Gilead et on découvre ce qu'être la fille d'un commandeur signifie, vie de privilège mais mariage dès les premières règles... Et l'autre témoignage, celui de la jeune Daisy nous fait découvrir un autre aspect du Gilead hors des frontières. C'est là j'ai trouvé que c'était très young adult, dans le ton et l'atmosphère. Mais ça a rendu le tout assez plaisant à lire.

Enfin plaisant n'est peut-être tout à fait le mot à employer. Si La servante écarlate était glaçant, c'est moins le cas ici mais ça n'en reste pas moins pesant parfois. L'histoire se focalise moins sur les servantes donc on se sent moins en PLS sur leur sort mais Gilead n'est toujours pas une promenade de santé, c'est toujours une tyrannie où l'on pend les résistants au régime ou tous ceux qui n'entrent pas dans les codes de conduite, on se sert toujours de jeunes femmes comme substituts pour faire des enfants et surtout on marie les toutes jeunes filles à des vieux barbons libidineux. Et je ne vous parle même pas des types pédophiles qui abusent de leurs positions... Et on a une nouvelle sorte de Tantes, les Perles, jeunes novices, qui vont faire du prosélytisme à l'étranger pour attirer les jeunes femmes à Gilead... C'est franchement à vomir. Et les parties où Lydia raconte comment elle est devenue Tante ne sont pas tristes non plus.

Tout cela pour dire que le roman malgré son apparente "légèreté" n'en reste pas moins oppressant. En revanche, Gilead est devenue une vraie passoire ! Non mais franchement, on s'y échappe comme qui rigole ! 

Concernant les personnages, j'ai déjà parlé de Tante Lydia, pas la peine de revenir dessus et les deux jeunes filles sont intéressantes (même très intéressantes) mais leur identité est vraiment sans surprise. Je ne sais pas mais si l'auteur comptait nous surprendre à ce sujet, si oui c'est vraiment raté ! :D Mais voilà deux jeunes filles courageuses, vaillantes, notamment Jemima Agnes qui refuse d'entrer dans un moule tout fait. Quant aux autres personnages, ils sont périphériques, il y en en a bien qui sont assez importants mais ce sont surtout ces trois figures qu'il faut retenir.

Pour ce qui est du style de l'auteur, je l'ai dit, il n'a rien à voir avec celui d'il y a 35 ans. Il était âpre presque clinique, faisant passer l'horreur de Gilead avec sécheresse. Ici il est plus "gouleyant" :) je l'ai dit on se croirait parfois dans du young adult. Mais ça le rend plus agréable à lire. Le roman est découpé en parties représentant les points de vue des 3 protagonistes. Ah et j'ai vu qu'en version française, Gilead avait été rebaptisé Galaad, ce n'est pas le cas en version originale, Gilead reste Gilead.

En conclusion, j'avais un peu peur de me lancer dans ce roman que je pensais aussi glaçant et âpre que La servante écarlate et finalement c'est un roman qui se lit très facilement, qui reste "terrifiant" par bien des aspects mais où l'on se croirait parfois dans un roman Young Adult par son ton et son style ou dans une fanfiction de la série télé pour certaine choses. J'ai beaucoup aimé suivre les parties sur Tante Lydia qui sont vraiment les plus intéressantes pour suivre la psychologie et, disons-le, le machiavélisme de cette femme pour survivre mais les parties sur les deux autres jeunes filles sont très bien aussi pour voir d'autres aspects de cette tyrannie. J'ai des réserves sur l'utilité d'avoir écrit ce roman, on sent que la pression des lecteurs/spectateurs y est pour quelque chose mais franchement, je suis contente de l'avoir lu et que l'auteur donne sa propre conclusion à cette histoire. Donc n'hésitez pas à le lire si vous voulez connaître la suite de La servante écarlate...

Note :



Le roman fait partie du Demi-Challenge ABC 2020 de Nanet
12/13
 
et du Challenge Read in English que j'organise
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