29 septembre 2015

Le Cherche-bonheur de Michael Zadoorian

Titre original : Le Leisure Seeker

Résumé :
Ella et John Robina, plus de 160 ans à eux deux, elle atteinte d'un cancer et lui de la maladie d'Alzheimer, décident de partir sans prévenir, à bord de leur vieux camping-car, le Cherche-Bonheur, pour une folle équipée le long de la route 66 qui va les mener de Detroit à Santa Monica...



Mon avis :
Je ne sais plus du tout où j'ai entendu parler de ce livre, sûrement chez l'une de mes copinautes (j'aurais dit Cajou mais son article remonte à 2012). Quoi qu'il en soit, j'ai eu très envie de le lire et quand il s'est agi de faire ma liste pour le Challenge ABC 2015, je me suis dit que ça ferait un très bon Z :) Et je dois dire que j'ai passé un super moment en compagnie de ces petits vieux qui défient la vie qu'on veut leur imposer, même si je m'attendais à aimer un peu plus.

Ella et John Robina, mariés depuis 60 ans, sont, à plus de 80 ans, tous deux malades. Il est atteint de la maladie d'Alzheimer et elle d'un cancer en phase terminale. Au crépuscule de leur vie, Ella refuse l'avenir qui les attend, l'hôpital pour elle et la maison de retraite pour lui. Aussi, contre l'avis de leurs enfants et de leurs médecins, elle décide d'embarquer son mari à bord de leur vieux camping-car, le Cherche-bonheur, pour un road trip mémorable sur la route 66. Le vieil homme qui oublie ce qu'il a dit la minute d'après (mais qui est, comme Rain Man, un excellent conducteur :)) et la vieille dame un peu forte qui ne se déplace qu'en déambulateur, arriveront-ils sans dommage au bout de leur périple sur la jetée de Santa Monica ?

Malgré les thèmes abordés, la vieillesse, la maladie, ce n'est pas un livre sombre et pesant du tout. Au contraire ! L'auteur a choisi de narrer, avec beaucoup de tendresse, la folle équipée de nos deux petits vieux, sur un ton plutôt humoristique. Le pitch de départ m'a d'ailleurs fait penser au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (mais qui était nettement plus loufoque). J'ai beaucoup aimé l'idée que ces deux personnes, enfin Ella, ne se conforment pas à l'idée de ce qu'on attend d'eux et surtout de ce que l'on veut faire d'eux. Sous prétexte qu'ils sont vieux et malades, devraient-ils attendre sagement la mort dans un lieu adéquat ? Non, Ella prend son destin et celui de son mari en main et fait un pied de nez aux autres. Que leur voyage soit réussi ou pas, qu'ils aillent jusqu'au bout ou pas, peu importe, l'essentiel est de donner un bon coup de pied à la normalité et basta. Et j'ai trouvé la fin, même si pas vraiment étonnante, en adéquation avec le reste.

Ce road trip pas comme les autres donne lieu à de nombreuses scènes cocasses, improbables même mais très savoureuses. On s'amuse beaucoup. Mais on est également souvent touchés.

Car Le Cherche-bonheur est aussi une histoire sur la nostalgie. Déjà parce qu'elle se déroule sur la Route 66, endroit il n'y a pas plus nostalgique sur une époque révolue. Je rêve de traverser les États-Unis sur cette route, c'est l'un de mes projets (on devait même la faire en 2010 mais c'est tombé à l'eau, j'espère la faire d'ici ma mort quand même !) les plus chers. Alors y être en compagnie d'Ella et John, traverser certains endroits mythiques, m'a fait voyager par procuration en quelque sorte.

La nostalgie se retrouve aussi dans l'évocation du passé des Robina, à travers des séances de diapositives que se fait le couple le soir et c'est assez émouvant.

Ella est une vieille dame indigne. Je ne dis pas cela avec une connotation péjorative, pas du tout, mais elle est loin de la vieille dame douce et avenante. :) Elle est peut-être à moitié handicapée et malade mais elle jure comme un charretier, n'hésite pas à remettre les gens à leur place et à dire ce qu'il lui plaît. Et elle bouscule beaucoup son mari. J'ai trouvé d'ailleurs qu'elle était parfois un peu dure avec lui mais d'un autre côté, elle ne le traite pas comme un malade. Ça l'énerve qu'il oublie tout, qu'il l'oublie, elle et leur vie, et elle le fait savoir. Je me dis que moi aussi (qui ne suis pas patiente), je m'agacerais sûrement souvent face à un mari qui n'a plus toute sa tête.

Étant donné que l'histoire est racontée du point de vue d'Ella, John paraît un peu plus en retrait. Il est dans son monde, avec des éclairs de lucidité éphémères et c'est triste de le voir à la fois présent et ailleurs.

Le roman se lit très bien en anglais, pas de difficulté particulière, le style de l'auteur est agréable, même s'il manque un petit quelque chose dans sa narration pour que ce soit vraiment exaltant. Il y a beaucoup de descriptions des endroits qu'ils traversent mais cela ne m'a pas dérangée du tout puisque je vous ai dit plus haut que la Route 66 me passionnait.

En conclusion, un très joli roman sur la vieillesse et la maladie mais qui ne tombe jamais dans le pathos car il y a toujours une touche d'humour dans les aventures un peu rocambolesques que vivent les Robina. Et si vous voulez savoir si Ella et John arriveront au bout de leur périple et dans quel état, lisez-le.

Note :



Il fait partie du Challenge ABC 2015 de Nanet
  23/26

et du Challenge Read in English d'Avalon
  31,5

28 septembre 2015

Ant-Man de Peyton Reed

avec Paul Rudd, Michael Douglas, Evangeline Lilly, Corey Stoll

Résumé :
Scott Lang, cambrioleur qui a du mal à se réinsérer, ne peut qu'accepter la mystérieuse proposition du scientifique Hank Pym : endosser un costume qui le rétrécit et augmente sa force tout en commandant aux fourmis et s'emparer d'une technologie similaire créée par l'ancien protégé de Pym qui veut la vendre à des organisations ennemies...




Mon avis :
On le sait, les super-héros (Marvel et DC Comics en particulier) ont vraiment la cote en ce moment et envahissent le petit comme le grand écran. Après les Avengers et leurs individualités (Iron Man, Thor, Captain America), Guardians of the Galaxy, Spiderman au ciné, Daredevil sur Netflix, Gotham, Arrow, The Flash et j'en passe sur les grands Networks, c'est donc une nouvelle production Marvel qui a vu le jour cet été, Ant-Man, un illustre inconnu pour moi. Du coup, je n'avais pas particulièrement envie de le voir mais j'aime beaucoup Paul Rudd, les critiques étaient plutôt sympas et puis je suis assez fan de ce genre. Et je n'ai pas du tout été déçue car le film est très divertissant avec un Paul Rudd qui amène une touche d'humour à l'ensemble.

En 1989, le scientifique Hank Pym invente un costume dotée d'une technologie capable de réduire la personne qui le porte tout en le dotant d'une force surhumaine et qui intéresse le S.H.I.E.L.D. Mais quand il s'aperçoit que l'agence veut reproduire la technologie à grande échelle, il la quitte et enterre son projet car il pense qu'il peut être dangereux. De nos jours, évincé de sa propre compagnie, Pym fait appel à Scott Lang, un cambrioleur de haut-vol qui a du mal à se réinsérer, pour aller détruire une technologie similaire construite par un de ses anciens protégés, Darren Cross, celui-là même qui l'a évincé et qui souhaite la vendre au plus offrant... Scott Lang devient alors Ant-Man, l'homme-fourmi...

Bon l'originalité n'est pas forcément la qualité première de ce film. Rien de bien nouveau dans Ant-Man, il s'agit d'un gentil héros qui doit sauver le monde (plus ou moins) des envies mégalo d'un vilain ou du moins éviter qu'une technologie sensible tombe entre les mains de vilains encore plus mégalos (oui Hydra c'est à toi que je m'adresse !).

Mais malgré ce manque d'originalité, Ant-Man est un film qui se laisse très bien regarder. Parce qu'il y a de l'action et du rythme, que c'est fun et qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde. En revanche, il faut passer outre le fait que les fourmis sont un peu les reines de la fête dans ce film. Ant-Man veut dire l'homme-fourmi mais je pensais bêtement que c'était parce qu'il rétrécissait, pas qu'il commandait aux fourmis ! :) Et ne suis pas super fan de ce genre de bestioles... mais bon on finit par s'attacher à certaines de ces bébêtes :D

Et puis, le héros, Ant-Man, est un peu atypique. Même s'il existe déjà des super-héros qui ne sortent pas du moule au départ (Steve Rogers et Peter Parker sont gringalets avant d'obtenir leurs super pouvoirs et de devenir Captain America et Spiderman), Scott Lang, lui, n'a ni super pouvoirs (Comme Green Arrow ou Batman) ni un physique de jeune premier, avec les muscles qui vont avec. Et il n'est n'est pas non plus millionnaire. C'est plutôt l'anti-héros ou "the boy next door" et je trouve que ça amène pas mal de fraîcheur à cet univers (même si on trouvait déjà un peu de cet anti-conformisme du super héros dans Guardians of the Galaxy avec Peter Quill).

Franchement, je n'aurais jamais imaginé Paul Rudd dans le rôle principal d'un film de super-héros ! :) Davantage habitué des comédies, parfois un peu grasses, surtout celles de Judd Appatow et sa clique, on se demande ce qu'il vient faire là :) Et il est tout à fait crédible dans le rôle de Scott Lang, notamment par rapport à ce que je dis plus haut sur le "boy next door". Car Paul Rudd est un acteur vraiment choupinet, que j'adore depuis longtemps et son physique, son air un peu rêveur  et son humour conviennent tout à fait. Bon sinon, Paul, faut me dire quel pacte tu as passé avec le diable ou je ne sais qui car tu ne vieillis pas depuis des années alors que tu as 46 ans !

Evangeline Lilly joue la fille d'Hank Pym et franchement elle ne sert pas à grand chose. Et puis son espèce de coiffure à la Louise Brooks la vieillit énormément. S'il y a une suite, j'espère que son rôle sera moins potiche (on peut le croire lors de la scène de mi-credits).

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu Michael Douglas dans un film et j'ai été contente de le retrouver en mentor de Scott Lang et créateur du costume Ant-Man. Et la technique employée pour le faire paraître plus jeune au début dans la séquence de 1989 est bien faite, on croirait presque voir le Michael Douglas de cette époque.

Un qui ne m'a pas vraiment convaincue, c'est Corey Stoll en méchant. C'est un acteur que j'aime bien mais il n'a ni le charisme ni l'envergure d'un vrai vilain et fait assez pâle figure. Pour ceux qui se demanderaient qui est Corey Stoll, c'est Peter Russo de la saison 1 de House of Cards et Ephraim Goodweather de The Strain.

Il y a des caméos sympas, notamment Peggy Carter vieillie dans la séquence du début (1989) et Howard Stark, papa de Tony. Et au cours du film, on retrouve aussi un personnage de Captain America 2 que j'avais beaucoup aimé (le personnage).

Jusqu'à présent, Peyton Reed n'avais réalisé que des petites comédies (romantiques ou pas), La rupture, Yes Man, Bye Bye Love (pour celles que j'ai vues) et des épisodes de New Girl. Du coup on pouvait craindre qu'il ne réussisse pas à gérer la réalisation d'un blockbuster. Et il s'en tire plutôt bien, c'est peut-être son oeil neuf qui apporte pas mal de fraîcheur à ce film et il mêle très bien action et légèreté.

En conclusion, même si le film ne fait pas vraiment dans l'originalité, il est très agréable à regarder, rythmé et plein d'humour et j'ai beaucoup aimé découvrir ce nouveau super-héros, plus anti- que super- :) sympathique comme tout et porté par un Paul Rudd toujours aussi juvénile. Alors si vous voulez le découvrir aussi et voir comment il s'en tire, regardez-le ! Ah et restez jusqu'au bout car il y a deux scènes post-générique, une au milieu des crédits et l'autre en toute fin. Comme une imbécile, je suis partie après la première donc il faudra que je voie la 2e quand je la trouverai sur le net.

Note :



Il fait partie du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
27/53

26 septembre 2015

La morsure du givre, Mercy Thompson, tome 7 de Patricia Briggs

Titre original : Frost Burned

Risque de spoilers sur les tomes précédents
Résumé :
L'après-Thanksgiving commence bien mal pour Mercy qui a un accident de voiture en faisant du shopping avec sa belle-fille, Jesse, et qui n'arrive pas à joindre Adam ou qui que ce soit de la meute... Elle apprend bien vite que ceux-ci ont été enlevés par un groupuscule soit-disant gouvernemental. C'est donc notre petite coyote et quelques alliés inattendus qui vont devoir leur venir en aide...



 Mon avis :
Il ne se sera écoulé "que" 15 mois entre ma lecture du tome 6 et celui-ci. Je dis "que" car il s'était passé beaucoup plus de temps auparavant entre le tome 5 et 6. Mercy Thompson fait partie de ces héros d'Urban Fantasy que j'affectionne, ce fut même ma petite chouchou au tout début avant que Harry Dresden et Kate Daniels ne prennent un peu sa place. Mais je suis toujours ravie de la retrouver ainsi que son loup-garou de mari et l'univers dans lequel elle vit. Ce tome 7 m'a beaucoup plu, malgré un dernier tiers moins enthousiasmant que les deux premiers qui promettaient beaucoup.

Le Vendredi Noir (le Black Friday étant le jour qui suit Thanksgiving, qui est un jeudi et jour de soldes très importantes) porte bien son nom pour Mercy. Alors qu'elle s'apprêtait à aller faire des courses avec Jesse, voilà qu'elle a un accident de voiture qui détruit sa chère Coccinnelle et quand elle appelle Adam ou un des membres de la meute personne ne répond.Quand elle rentre à son garage c'est pour y trouver Ben blessé et apprendre que le reste de la meute a été enlevé par des hommes se réclamant d'une agence gouvernementale et qu'elle et Jesse sont également leur cible. Il ne reste plus qu'elle, aidée de quelques alliés, pour tenter de délivrer son loup-garou de mari, essayer de découvrir ce que cache cet enlèvement, tout en s'efforçant de rester en vie...

Après une incursion dans les origines de Mercy dans le tome 6, celui-ci revient aux sources avec une trame plus classique avec le retour aux Tri-Cities et les loups-garous, les vampires, une pincée de Faes et un soupçon de fantômes. Comme j'ai dit plus haut, le tome est très prenant pendant les deux tiers, J'ai été contente de retrouver Mercy dans son élément (même si j'avais énormément aimé le tome précédent), j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire d'enlèvement, ce que ça sous-entendait et j'étais ravie de la tournure que cela prenait avec enfin une rivalité humains créatures surnaturelles et les enjeux politiques que cela pouvait occasionner. En plus toute cette histoire donnait l'occasion d'explorer le lien de Mercy avec Adam et la meute, les pouvoirs de Mercy en général et je dois dire que c'était très intéressant.

Et puis pouf, tout à coup est sorti un méchant sorti d'un chapeau (mais qui donne tout son sens au titre VO du roman). Mais vraiment ! On se dit, mais d'où ça sort ça ? Qu'est-ce que ça vient faire au milieu d'agents gouvernementaux véreux ? Je dois dire que toute cette histoire (que je ne vous spoilerai pas) m'a moins passionnée même si je ne me suis pas ennuyée. Mais j'ai quand même trouvé la bataille de fin assez faible ou disons moins à la hauteur du reste et surtout assez vite expédiée. Le super méchant était en fait un pétard mouillé :)

En arrière-plan de l'intrigue principale sont évoquées des négociations que mène Bran, le Marrock, avec... je ne sais pas trop... les vampires ? Bon il paraît que cette histoire-là est racontée dans Alpha & Omega, le tome 3 mais pour ceux qui n'ont pas lu cette série (je l'ai moi-même abandonnée après le tome 1), ça ne pose pas de problèmes particuliers.

Malgré mes réserves sur la dernière partie, c'est toujours un grand plaisir de retrouver notre petite coyote. Toujours égale à elle-même, tête brûlée et sympathique comme tout. J'adore sa façon de se mettre en quatre pour les autres, de ne pas baisser les bras et d'être assez maligne pour contrer les méchants, même plus forts qu'elle et de savoir se mettre dans la poche même ceux qui ont une dent (je pense notamment à Marsilia la vampire) contre elle.

Adam en voit des vertes et de pas mûres dans ce tome. Mais notre loup a des ressources et une femme sur laquelle il peut compter. J'adore sa relation avec Mercy et leur amour intense et profond. En plus, dans ce tome, on a droit à plusieurs chapitres (je dirais 2 à vue de museau nez) de son point de vue, ce qui donne une autre perspective à l'histoire.

On retrouve enfin notre Stephan ! Rappelez-vous, dans le dernier tome on apprenait que ça n'allait pas fort après les événements du tome 4 et apparemment il a repris du poil de la bête. C'est toujours un plaisir de le retrouver aux côtés de Mercy.

Le seule personnage qui m'avait vraiment plu dans Alpha & Omega (à part Bran) était Asil, un loup solitaire et on le retrouve dans ce tome, envoyé par Bran. J'ai beaucoup aimé le retrouver ici même s'il n'a pas un rôle très important. C'est surtout amusant de le voir réagir face aux actions pas toujours réfléchies de notre chère coyote.

J'ai beaucoup aimé revoir d'autres personnages comme Tad, le fils de Zee, Gabriel, l'apprenti de Mercy et accessoirement petit ami (ou ex-petit ami) de Jesse, Ben le loup anglais et Kyle le compagnon humain de Warren.

Le style de Patricia Briggs est toujours très agréable à lire en VO, pas de difficultés particulières, ça se lit bien.

En conclusion, un très bon tome très prenant dans les deux premiers tiers mais qui ne tient pas toutes ses promesses dans le dernier dû à un changement soudain d'antagoniste et une résolution un peu facile pour ne pas dire bâclée. Quand je vois la qualité des Harry Dresden au bout de 15 tomes et même des Kate Daniels, je me dis que Patricia Briggs a encore un peu de travail pour arriver à leur niveau. Mais c'est toujours agréable de retrouver notre Coyote, Mercy, Adam et la meute, Stephan et tous les personnages qui peuplent cette série. Et si vous voulez savoir ce qu'il se cache derrière l'enlèvement des loups-garous et comment Mercy va régler tout ça, lisez-le.

Note :



Le roman fait partie du Baby Challenge Bit-lit de Livraddict
7/20
(5+2 jokers)

du Challenge Read in English d'Avalon
  30,5

25 septembre 2015

813, tome 2 : Les trois crimes d'Arsène Lupin

Spoilers sur le tome précédent

Résumé :
Arrêté dans le tome précédent pour plusieurs meurtres dont celui de Rudolph Kesselbach, Arsène Lupin ronge son frein du fond de sa cellule. Il doit à tout prix s'enfuir afin de trouver celui qui l'a piégé et démêler l'écheveau d'une affaire bien trouble dont il va bientôt découvrir qu'elle a une portée géopolitique qui dépasse les frontières de la France...


Mon avis :
Aussitôt La double vie d'Arsène Lupin terminé, j'ai enchaîné avec ces Trois crimes, l'histoire formant un tout (elle avait d'ailleurs été publiée en un seul livre à l'origine), je ne pouvais pas attendre d'en savoir le fin mot. Et j'ai beaucoup aimé ce tome, un peu plus que le précédent même, avec sa tonalité un peu plus sombre.

Dans l'épisode précédent, piégé par un mystérieux ennemi, Arsène Lupin était accusé de plusieurs meurtres dont celui du magnat du diamant, Rudolph Kesselbach, arrivé à Paris en quête d'un mystérieux Pierre Leduc et d'une mission encore plus mystérieuse. Démasqué publiquement par l'énigmatique LM, son ennemi juré, Arsène Lupin était arrêté par la police et mis en prison.
Quand Les trois crimes commence, le génial cambrioleur n'entend pas moisir en prison bien longtemps. Il lui faut laver son nom, protéger Geneviève sa petite protégée, et Dolores Kessenlbach, la veuve du diamantaire, découvrir sur quelle affaire était Kesselbach et surtout démasquer ce tueur implacable qu'est LM. C'est dans le grand-duché de Deux-Ponts-Veldenz, en Moselle devenue Prussienne après l'annexion de l'Alsace-Lorraine en 1870, que tout va se jouer...

Le roman commence dans la même veine que les précédents, virevoltant, léger et avec un Arsène Lupin qui bien qu'enfermé mène les forces de l'ordre et les politiques par le bout du nez. On s'amuse beaucoup de voir combien beaucoup sont crédules et ne font pas le poids face à l'ingéniosité du gentleman cambrioleur.

Puis le ton change subtilement quand l'histoire prend une tournure bien plus politique pour finalement devenir assez sombre dans sa dernière partie et la toute fin. Nous sommes en 1911 ou 12 et la Première Guerre Mondiale n'est pas loin... Maurice Leblanc surfe donc sur les préoccupations de l'époque, les relations internationales avec la Prusse, la question de l'Alsace et la Lorraine dont la perte reste encore en travers de la gorge de nombreux français. C'est assez surprenant dans ce genre de roman. Mais je dois dire que ce côté-là m'a beaucoup plu, notamment le fait qu'on s'éloigne un peu du schéma un peu superficiel des histoires précédentes.

En revanche, je n'ai encore une fois pas été du tout surprise par certaines révélations, j'avais deviné qui était le mystérieux ennemi de Lupin (j'ai espéré me tromper jusqu'au bout mais non) et petit spoiler - ce qu'était la jeune Geneviève pour le cambrioleur - fin spoiler.

Si Arsène Lupin garde généralement son flegme en toute circonstance, il faut bien avouer qu'ici il est assez souvent déstabilisé, malmené même, notamment parce que LM semble vraiment avoir plusieurs coups d'avance et même être dans la tête de notre cambrioleur. Ce qui amènera Lupin a commettre plusieurs erreurs et être la cause de plusieurs crimes, involontaires ou pas, et Leblanc nous montre une facette sombre, voire dépressive du personnage en toute fin de roman. Quand on referme le livre on est loin du cabotin et condescendant cambrioleur.

LM est vraiment un adversaire à la hauteur de Lupin mais n'a pas le charme de ce dernier dans sa façon d'opérer. C'est un tueur implacable et sans morale. Comme j'ai dit plus haut, j'avais deviné qui c'était même quand un suspect a été arrêté.

Herlock Sholmès est évoqué dans ce roman, il est lui aussi sur l'affaire mystérieuse qui occupait Kesselbach mais on ne le verra jamais.

Le roman fait apparaître un très très haut personnage Prussien mais je n'en dis pas plus :)

Le style de Maurice Leblanc n'est pas très différent des précédents tomes d'Arsène Lupin, c'est toujours rythmé, on ne s'ennuie pas un seul instant, l'écriture est un brin désuète mais pas trop et avec ces mots un peu familiers parfois qui sont la marque de l'époque.

En conclusion, un très bon Arsène Lupin qui m'a beaucoup plu par son côté plus sombre et politique, ce qui change agréablement des aimables pitreries (même si les autres histoires avaient aussi leur lot de morts) précédentes. Et si vous voulez savoir quels sont les trois crimes d'Arsène Lupin et qui se cache sous l'identité de LM, lisez-le.

Note :



Il fait partie du Challenge Thriller et Polar de Sharon
2

21 septembre 2015

813, tome 1 : La double vie d'Arsène Lupin

Résumé :
L'assassinat de Rudolph Kesselbach, diamantaire Sud-Africain, dans un hôtel, met Paris en émoi. Qui est ce mystérieux Pierre Leduc qu'il recherchait ? Quel est ce numéro 813, retrouvé dans sa chambre. Le chef de la sûreté, Lenormand, enquête et bientôt tous les soupçons se portent sur Arsène Lupin qui vient de réapparaître alors qu'on le croyait mort depuis quatre ans...




Mon avis :
Il y a deux-trois ans, j'avais découvert les aventures d'Arsène Lupin que je ne connaissais alors que par la série télévisée avec Georges Descrières. Si le premier tome m'avait beaucoup plu, le deuxième, Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (que j'avais lu après le 3e tome, L'aiguille creuse) m'avait laissé plutôt de marbre. Du coup, je n'avais pas persisté. Mais cette année, voyant que ses aventures étaient dans le Baby Challenge Policier de Livraddict, je m'y suis remise et j'ai plutôt bien apprécié cette première partie, assez classique du personnage.

Le roi du diamant sud-africain, Rudolph Kessenlbach est à Paris pour une mystérieuse affaire. Mais voilà qu'on le retrouve assassiné dans sa chambre d'hôtel et le crime semble signé Arsène Lupin. Tout Paris est en émoi car on croyait Arsène Lupin mort depuis l'affaire de l'Aiguille Creuse, quatre ans auparavant. Bientôt les morts s'accumulent alors que Lupin se défend d'en être l'auteur. A-t-il trouvé un adversaire à sa taille ? Quel est ce Pierre Leduc que Kesselbach et d'autres recherchent ? Que vient faire dans l'histoire, la douce Geneviève, protégée de Lupin ? Dolores Kesselbach, l'épouse du premier défunt, doit-elle être protégée de Lupin ? A quoi correspond le numéro 813 retrouvé plusieurs fois ? Le chef de la sûreté, M. Lenormand, enquête sans relâche...

Bon au bout de 4 Arsène Lupin, je dois avouer que je commence à trouver les intrigues un peu cousues de fil blanc. Aucun rebondissement ou révélation ne m'a été surprenante. J'avais même deviné les plus importantes. Par exemple, sans rien dévoiler de plus, comment ne pas deviner l'un des malfrats quand, lorsque les policiers passent en revue les chambres d'hôtel, un seul nom de client est mentionné..? Et bingo, quelque temps après, on apprend que ledit client est effectivement complice ! Oh mais quelle surprise ! ^^ Mais bon, deviner tout cela ne m'a pas empêchée d'apprécier le roman.

À part ça, cette première partie de 813 est dans la lignée des Arsène Lupin précédents. Chausse-trapes, coup fourrés et avec un Arsène Lupin qui a toujours un coup (voire 10) d'avance sur tout le monde. Cependant, ce qui s'en démarque un tantinet est que cette fois-ci notre gentleman-cambrioleur a fort à faire avec un ennemi mystérieux qui semble en savoir long sur lui et qui a également plusieurs coups d'avance. Cela met un peu de piquant dans une intrigue somme toute classique. Intrigue qui ne trouve pas de résolution à l'issue du livre puisqu'il y a une 2e partie, comme je l'ai appris en commençant le roman.

Arsène Lupin est toujours égal à lui-même, fanfaron, manipulateur, séducteur mais surtout arrogant et bien souvent condescendant envers les autres, ce qui m'agace un peu. Il est charmant, certes, mais sa propension à prendre les autres pour des imbéciles n'est pas son meilleur trait de caractère. D'un autre côté, il n'a pas tort. :) Étant donné qu'il tire bien souvent les ficelles, normal que les autres (la police, les hommes politiques) aient l'air de sots finis.

Rien à dire sur les autres personnages, Arsène Lupin, en lui-même et surtout sous d'autres identités, prenant beaucoup de place et surtout, je m'en voudrais d'en dire trop.

L'écriture de l'auteur est toujours rythmée, enjouée, sans temps morts, un brin canaille et gouailleuse ce qui colle bien avec l'époque à laquelle le roman a été écrit.

En conclusion, pas grand chose à dire de plus sur cette première partie d'une histoire qui se continue dans 813/Les trois crimes d'Arsène Lupin et qui est plutôt agréable à lire, dans la lignée des précédents, même si certaines révélations se devinent à l'avance. Et si vous voulez savoir pourquoi on a tué le magnat du diamant ou quelle est la double vie d'Arsène Lupin (voire la triple), lisez-le. Quant à moi, je vous retrouve très bientôt pour la suite que j'ai enchaînée en suivant.

Note :



Ce livre fait partie du Baby Challenge Policier de Livraddict
 
6/20
(5 +1 joker)

et du Challenge Thriller et Polar repris cette année par Sharon
1

17 septembre 2015

Terminator Genisys d'Alan Taylor

avec Emilia Clarke, Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Matt Smith

Résumé :
En 2029, le leader de la résistance contre Skynet, John Connor, envoie son fidèle lieutenant, Kyle Reese, dans le passé pour protéger sa mère, Sarah. Mais lorsque Reese arrive en 1984, c'est pour trouver une timeline différente et une Sarah Connor ayant été élevée par un Terminator...



Mon avis :
Si vous aimez le cinéma, vous avez pu constater que cet été, plus que jamais, les remakes, reboots et autres suites ont fleuri sur nos écrans. À croire que les sujets originaux manquent... Bref, après Jurassic Park et Mad Max, c'est une autre saga emblématique qui fait l'objet d'un reboot, Terminator. Les Terminator font partie de ma culture ciné, j'avais 21 ans quand le premier est sorti et j'avais adoré les deux premiers (pas le 3e et trouvé le 4e pas trop mal). Quand j'ai vu qu'un reboot allait être tourné, j'ai commencé par être effondrée mais quand j'ai vu la bande-annonce, je l'ai trouvée sympa. Du coup, je suis allée le voir en juillet et je dois avouer que, même si ça n'arrive pas à la cheville des deux premiers, c'est un divertissement qui remplit bien son office et fait passer un très bon moment.

2029, les rebelles humains lancent une grande offensive contre les machines de Skynet. Mais cette dernière envoie in extremis un Terminator T800 (le Schwarzenegger du premier film) dans le passé pour tuer Sarah Connor afin que leur Leader John ne voie jamais le jour. Ce dernier envoie à son tour l'un de ses plus fidèle lieutenant, Kyle Reese pour la protéger et assurer son propre avenir. Mais quand Reese débarque en 1984, Sarah Connor n'est pas la jeune femme sans défense et ignorante de son destin à laquelle il s'attendait. En fait, des fractures temporelles ont modifié le passé et par conséquent l'avenir et c'est en 2017 que Reese et  Sarah accompagnée d'un T800 qui l'a pratiquement élevée vont aller s’efforcer d'empêcher l'avènement de Skynet et de ses intelligences artificielles.

Soyons objectifs, c'est le film inutile par excellence ! :) Tout a déjà été dit en 4 films et une série télé, donc à part surfer sur la mode des remakes/reboot, je ne vois pas pourquoi un jour quelqu'un s'est dit "et tiens, si on sortait Terminator (et Schwarzenegger) du placard et qu'on le dépoussiérait !" À part pour une histoire de gros sous. Et il est d'autant plus inutile que certaines scènes de la première moitié du film sont des copiées-collées de films 1 & 2 ! J'ai vraiment eu l'impression de revoir les mêmes films à certains moments ! Et pourtant ça marche. Oui, ça marche vraiment ! Enfin pour moi. Car j'ai apprécié ces gros clins d'oeil (hommages) aux films de Cameron, j'ai trouvé le film divertissant, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai apprécié les astuces pour faire du neuf avec du vieux.

Alors qui dit reboot dit des modifications par rapport aux originaux, ce n'est pas non plus un remake plan par plan et pour attirer la jeune génération, il fallait bien remettre Terminator au goût du jour et dans l'air du temps. Cette fois-ci la menace Skynet tient dans notre quotidien, celui de 2015 (enfin 2017 dans le film), l'hyperconnectivité. Internet, les téléphones portables, les tablettes et j'en passe. Et le fait d'avoir imaginé une timeline différente dès le départ (enfin quand Reese arrive en 1984) est plutôt bien trouvé.

Il avait dit "Je reviendrai" et il a tenu parole. Schwarzy est plus que jamais présent dans ce film. Et grâce à la magie des effets spéciaux, sous plusieurs âges différents. Le T800 qu'on voit arriver en 1984 est un acteur sur lequel on a mis la tête de Scharwzy à l'époque, ce n'est pas hyper convaincant, si vous voulez mon avis. J'ai en revanche trouvé que c'était particulièrement bien fait pour celui qui était arrivé avant 1984 qui fait vieux mais pas trop et ensuite qu'on explique pourquoi ce T800 vieillit pour nous donner le Schwarzenegger tel qu'il est aujourd'hui (un peu décati, à vrai dire). Alors son personnage n'est plus le tueur implacable du premier, ni le protecteur du 2e, c'est plutôt l'élément comique du film. C'est un peu dommage que notre cher T800 en soit réduit à faire le clown mais je dois dire que ses répliques et ses clins d'oeil aux films précédents sont savoureux. Et sa relation avec Sarah Connor est touchante.

Difficile de passer après Linda Hamilton dans le rôle de la mère des dragons de John et pourtant l'adorable Emilia Clarke (Daenerys de Game of Thrones pour ceux qui n'auraient pas saisi mon allusion à la mère des dragons :D) s'en sort très bien. Elle fait très jeune, presque ado, mais elle a du caractère, est courageuse et franchement je l'ai bien appréciée dans le rôle.

Un peu moins convaincue par l'acteur qui joue Kyle Reese, qui manque de charisme. Mais j'avais trouvé que c'était aussi le cas pour Michael Biehn dans le premier.

Matt Smith, le 11e Docteur de Doctor Who, a un rôle plus conséquent que ce à quoi je m'attendais et c'est une bonne surprise. Mais je ne vous en dirai pas plus étant donné que la bande-annonce n'en parlait pas.

Alan Taylor est surtout réalisateur de séries, notamment Game of Thrones (voilà sans doute pourquoi Emilia Clarke est au générique) et a réalisé Thor 2 dont il se tirait pas mal. Pour Terminator Genisys, il ne fait pas vraiment dans l'originalité, son film est conforme au blockbuster qu'on attend, de l'action, du bruit, des scènes un peu plus intimistes, un peu d'humour et hop c'est emballé. On ne crie pas au génie mais ce n'est pas nul non plus.

En conclusion, même si ce Terminator n'est pas original et reprend certaines scènes des deux premiers films, il m'a plutôt convaincue et j'ai passé un très bon moment à le voir. J'ai beaucoup aimé voir la jolie Emilia Clarke dans le rôle de Sarah Connor, me suis amusée avec Schwarzenegger et ai apprécié les astuces du film. Et je ne sais pas si "He'll be back" car même si une nouvelle trilogie était prévue avec ce premier reboot, le film n'a pas très bien marché mais si c'est le cas, je serai au rendez-vous. En attendant, si vous voulez voir le T800 jouer les nounous et savoir quel est le rôle de Matt Smith, regardez-le !

Note :



Il fait partie du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
26/53

15 septembre 2015

Une semaine avec Marilyn de Colin Clark

Titre original : My week with Marilyn

Résumé :
Colin Clark raconte avec beaucoup de délicatesse la semaine où Marylin Monroe, épuisée par son entourage lors du tournage du Prince et la danseuse à Londres, chercha un peu de réconfort auprès du jeune homme de 23 ans et noua avec lui une relation aussi platonique qu'éphémère.



Mon avis :
Il y a un peu plus de trois ans, j'étais allée voir My Week with Marilyn, un film avec Michelle Williams et Eddie Redmayne, tiré de cette autobiographie, et qui avait été un coup de coeur. Dans la foulée, j'avais acheté ce livre que j'ai laissé dormir dans ma pal. Cette année, j'ai décidé de l'en sortir, et je dois dire que si j'ai largement préféré le film, ce fut une très jolie lecture.

En septembre 1956, Colin Clark, 23 ans, fils d'un éminent historien d'art, est troisième assistant sur le film Le prince et la danseuse dans lesquels jouent Laurence Olivier, qui veut sortir de son image figée d'acteur shakespearien et Marilyn Monroe qui veut prouver qu'elle peut jouer autre chose que les blondes hollywoodiennes écervelées. Mais le tournage est un cauchemar, plombé par les absences et les crises de Marilyn qui est perçue comme une enfant instable par son entourage. Colin est le seul à comprendre la femme seule et perdue, derrière le mythe, et à savoir la réconforter et, pendant une semaine, une idylle singulière va se nouer entre le jeune homme et le monstre sacré.

Colin Clark a tu cet épisode de sa vie pendant plus de quarante ans, même lorsqu'il a sorti un livre sur ses souvenir du tournage en 1995. Pourquoi as-t-il éprouvé le besoin de le révéler quelques années après, je ne sais pas trop. Pas par appât du gain ou par sensationnalisme (surtout qu'il n'y a rien eu de sexuel entre eux, juste un peu de séduction), je pense, mais plutôt pour rendre hommage à cette actrice dont il a su percevoir la fragilité le temps d'un moment.

Clark évoque donc, avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, dans ces 199 pages, ce moment de grâce, cette parenthèse enchantée, ce "miracle" comme il l'appelle, qui lui a permis de connaître Norma Jean derrière Marilyn. Ce n'était pas une diva hollywoodienne voulant croquer du jeune anglais par ennui ou un jeune homme s'offrant une actrice mondialement connue, non, c'est la rencontre entre une jeune femme mal conseillée, mal comprise, phagocytée par son entourage, y compris par son tout récent mari, Arthur Miller, qui la considérait comme une enfant, plutôt que comme sa femme, et un jeune homme qui n'est pas un produit de l'industrie cinématographie et qui sait encore écouter. La semaine qu'ils vont passer ensemble (ou plutôt le temps d'un week-end), est ludique, on dirait l'escapade de deux ados voulant s'amuser et je pense que c'est exactement cela que recherchait Marilyn à ce moment-là, sortir de ce carcan étouffant de ce qu'elle représentait et trouver un peu de réconfort sans arrière-pensée. Même si je pense que si Colin n'avait pas été un gentleman, ça aurait pu aller plus loin.

Une semaine avec Marilyn, c'est aussi voir vivre dans l'intimité tous ces grands noms de l'âge d'or du cinéma qui nous ont fait rêver, Marilyn donc mais aussi Laurence Olivier, Vivien Leigh (mon actrice préférée) et bien d'autres. C'est magique ! :)

Colin Clark donne l'image d'un jeune homme bien. C'est quelqu'un de sensible, attentionné et je pense que Marilyn a su reconnaître ces qualités et ne pas en profiter. J'ai trouvé que par rapport à l'impression qu'il donnait dans le film, qu'il était plus ferme en vrai. Il n'hésite pas à remettre les gens (dont Laurence Olivier) à leur place (avec beaucoup de diplomatie quand même), surtout quand à un moment, leur emprise sur la star risque d'être néfaste.

Marilyn, ici, est vue à travers les yeux d'un homme qui l'admire plus que tout donc son image est peut-être un peu faussée, mais on découvre une jeune femme vulnérable et attachante, assez manipulatrice (mais pas méchante) quand même, qui hésite souvent entre être Marilyn et Norma Jean mais qui ne pourrait pas vivre sans être la première et sans vivre sous les lumières des projecteurs et le regard des fans. Il y a d'ailleurs une scène qui montre bien cela lors d'une visite à la bibliothèque de Windsor.

Dans le film, j'avais un peu regretté que Paula Strasberg (épouse de Lee créateur de l'Actor's Studio) soit montrée un peu comme un gourou. Le témoignage de Colin Clark est aussi peu nuancé et on a vraiment l'impression que Paula s'accroche à Marilyn comme une sangsue pour mieux la manipuler. D'ailleurs tout l'entourage de l'actrice est considéré sévèrement par le jeune assistant, ce en quoi il n'avait peut-être pas tort mais j'aurais aimé un peu plus de nuances.

Pas grand chose à dire sur le style (ou plutôt la traduction), ça se lit bien, c'est fluide, c'est à l'image de son auteur, c'est à dire pas tape-à-l’œil et c'est écrit avec beaucoup de pudeur.

En conclusion, même si j'avais de loin préféré le film, j'ai passé un très agréable moment avec ce témoignage très touchant de Colin Clark sur son flirt d'une semaine avec Marilyn Monroe. Un témoignage qui permet de découvrir l'envers du décor derrière les paillettes et les sourires. Et si vous voulez savoir comment s'est passée cette semaine avec Marilyn, lisez-le.

Note :



Il fait partie du Challenge Un genre par mois 2015 organisé par Nathalie
Ce mois-ci : Autobiographie/témoignage
9/12

et du Challenge ABC 2015 de Nanet
  22/26

14 septembre 2015

C'est lundi ! Que lisez-vous ? (216)

Bonjour ! C'est à nouveau lundi (que les semaines passent vite !) et je vous retrouve pour faire le point sur mes  lectures dans ce rendez-vous créé par Mallou et repris par Galleane.

- La semaine dernière fut une petite semaine. J'ai d'abord lu et fini Frost Burned (La morsure du givre), le tome 7 de Mercy Thompson de Patricia Briggs. Puis j'ai commencé The Leisure Seeker (Le cherche-bonheur) de Michael Zadoorian.

- Aujourd'hui, je lis donc The Leisure Seeker. J'espère le finir dans la journée. C'est une histoire assez tendre sur un couple de petits vieux (ils ont 80 ans), elle a un cancer, lui la maladie d’Alzheimer et Ella, la femme, décide qu'ils est temps de faire un dernier road trip sur la route 66 de Chicago à Los Angeles dans leur vieux camping-car. Malgré la gravité des sujets, la maladie, la vieillesse, ce n'est pas un livre pesant du tout.

- Cette semaine, je vais enfin commencer Drums of Autumn (Les tambours de l'automne), l'intégrale 4 de Outlander. J’espérais le commencer plus tôt car il sera long à lire et je voudrais l'avoir finir d'ici la fin du mois, mais j'ai été un peu lente dans mes autres lectures. Du coup, ce sera ma seule lecture prévue. À moins que je ne la coupe avec Thunderstruck, l'épisode 3 de la saison 2 des Foulards rouges de Cécile Duquenne.

Bonne semaine et bonnes lectures à vous !

11 septembre 2015

Les foulards rouges, saison 2, épisode 2 : So You Wanna Play with Magic de Cécile Duquenne

Spoilers sur les tomes précédents

Résumé :
Renaud et Lara, accompagnés de Claudia et d'une aide inattendue, s'évadent de Canberra pour rejoindre les Libres-Penseurs de Port-Campbell. L'occasion pour Lara d'en apprendre davantage sur sa magie au cours d'un voyage peu reposant.




Mon avis :
Après ma lecture du premier épisode de la saison 2, j'avais très envie de découvrir rapidement la suite ! Mais les vacances et des lectures moins rapides ont fait que je n'ai pu m'y mettre que fin août alors que l'épisode 3 allait sortir. Et c'est encore un super tome, encore différent des précédents.

Précédemment dans Les foulards rouges, après le crash de leur vaisseau, on avait retrouvé Lara luttant pour sa vie dans une arène de Canberra, s'en sortant grâce à des pouvoirs magiques qu'elle ne se soupçonnait pas, se retrouvant prise dans les méandres politiques et religieux de la ville et avec Renaud plongé dans le coma. Quand ce dernier s'était réveillé, il n'avait qu'une hâte : s'enfuir de Canberra pour rejoindre les rebelles.
Quand So You Wanna Play with Magic commence, nos deux amis, ainsi que Claudia et une alliée surprenante, s’échappent de la ville. La route jusqu'à Port-Campbell pour y retrouver les Libres-Penseurs ne va pas être sans embûche, mais cela va être l'occasion pour la jeune femme de mieux faire connaissance avec sa magie, avec l'aide précieuse de Renaud...

Cet épisode 2 porte bien son titre car c'est de magie qu'il est essentiellement question dans ce tome. La magie de Lara, qu'elle découvre, qu'elle ne maîtrise pas, qui la grise et qu'il faut canaliser. J'ai beaucoup aimé cet aspect-là du tome car on en apprend plus sur ses pouvoirs, sur la magie elle-même et ce qui rend la jeune femme spéciale.

Mais ce tome c'est aussi de l'action, des chevauchées à brides abattues pour échapper à ceux qui les poursuivent et la découverte de nouveaux paysages. Paysages qui font rêver d'ailleurs ! Avec les plages de sable fin, les falaises, la mer, les embruns, on a envie de se poser quelque temps à Port-Campbell où il semble régner une sorte de sérénité (mais je me méfie quand les choses ont l'air de trop bien se passer !). Ah on est loin de Bagne et de ses pluies acides !

Je ne reviens pas sur Lara qui est toujours une jeune femme follement intéressante et encore plus maintenant. J'aime de plus en plus sa relation avec Renaud, cette espèce d'amitié amoureuse qui s'approfondit au fil des tomes. J'aime que Cécile prenne le temps pour faire mûrir leurs sentiments, les rendre plus forts, on sent qu'ils deviennent de plus en plus complices, même s'il y a encore des parts d'ombre de la part de Renaud. Mais il ne se passerait rien entre eux, ça m'irait très bien, car j'aime leur relation telle qu'elle est. S'il se passe quelque chose, ça m'ira aussi car je sais que c'est que leur amour aura évolué vers quelque chose de profond et non pas vers une passion éphémère.

Bon tout ça risque d'être bien compliqué avec l'arrivée de Killian dans le tableau ! Lui, je l'aime bien, beaucoup même ! Et il me manque plus que Frann et on aura un joli carré amoureux ! :D

Cet épisode 2 signe le retour de Smith et Wesson, les deux colts parlants de Renaud ! Ceux-là me font rire et pallient bien l'absence de Will ! Je veux les voir davantage !

Le style de l'auteur est toujours très prenant, j'adore sa façon d'écrire, j'ai l'impression de vraiment vivre ce que je lis, d'être en Australie avec nos héros :) Et encore une fois, la couverture du tome est magnifique et le titre fait référence (si Google a été vraiment mon ami !) à une chanson de Katy Perry, Dark Horse.

En conclusion, encore un très bon épisode qui nous entraîne encore dans une direction différente et qui nous plonge au coeur de la thaumaturgie. Alors, si vous voulez savoir comment nos évadés de Bagne font encore arriver à s'évader de Canberra, cette fois, comment Lara va jouer avec sa magie et quelles en seront les conséquences, lisez-le ! Quant à moi, je vous retrouve très vite, j'espère, pour l'épisode 3 qui est déjà disponible !

Note :



Retrouvez aussi l'avis de Gilwen et d'autres sur Logo Livraddict

10 septembre 2015

Vice-Versa de Pete Docter

Titre original : Inside Out
Voix VF : Charlotte Le Bon, Pierre Niney, Mélanie Laurent, Gilles Lellouche, Marilou Berry

Résumé :
Dans le quartier cérébral de la petite Riley, 11 ans, cinq émotions, Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère, essaient tant bien que mal de guider la petite fille dans sa vie quotidienne. Leur tâche est rendue difficile lorsque Riley et ses parents quittent le Minnesota pour San Francisco et que Riley le vit mal. C'est encore pire quand Joie et Tristesse se perdent dans les coins reculés de son cerveau, emportant avec elles quelques souvenirs importants...



Mon avis :
J'avais vu la bande-annonce de ce film au printemps dernier et elle m'avait de suite donné envie de voir le long métrage, ce qui j'ai fait avec ma fille en juillet. Nous avons beau être adultes toutes les deux, cela ne nous a pas empêché d'apprécier toutes les deux ce film ma foi bien sympathique.

Branle bas de combat dans le quartier cérébral de la jeune Riley, 11 ans ! Ses cinq émotions, Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère, ont fort à faire pour empêcher leur protégée de déprimer depuis que ses parents ont déménagé et lui ont fait quitter son cocon du Minnesota pour San Francisco. Et tout part à vau-l'eau lorsque Joie et Tristesse, après une dispute concernant un souvenir, sont expulsées du QC et se retrouvent perdues dans les méandres du cerveau de Riley, laissant Peur, Colère et Dégoût livrées à elles-mêmes. Les deux émotions vont devoir franchir bien des obstacles afin de pouvoir revenir au QC et ramener l'équilibre dans la vie de la pré-adolescente...

Voilà un film tout à fait charmant et pour tout dire assez original. J'ai trouvé l'idée de ces émotions qui nous guident derrière un poste de commandement dans notre cerveau tout à fait sympathique et amusante. Car Riley n'est pas la seule à avoir ces émotions et le père, la mère et nous tous avons ces petites créatures dans notre tête :D Cela donne lieu à des scènes assez savoureuses d'ailleurs (les émotions du père ou de la mère sont très stéréotypées et hilarantes) et surtout il ne faut pas manquer les scènes de fin pour voir ce qui régit le chat ou le chien ! :D

C'est un film qui parle aussi bien de l'enfance et de ces doux souvenirs nostalgiques qui font partie de nous, souvenirs que nous oublions (maintenant je sais pourquoi ;)) mais aident à nous forger, que du passage de l'enfance à l'adolescence et son cocktail d'émotions contradictoires. D'ailleurs j'aimerais bien une suite avec Riley devenue vraiment adolescente :)

Les passages où Joie et Tristesse tentent de rentrer au quartier cérébral et naviguent dans des endroits comme La Mémoire à long terme, le Pays de l'Imagination ou autre Production des Rêves donnent une tonalité très colorée et on se croirait dans une fête foraine. On y croise d'ailleurs de drôles de créatures dont Bing Bong, un personnage touchant.

Joie est le personnage le plus sympathique des émotions, vive, positive avec une joie (évidemment ! :)) de vivre inaltérable. Dans la VF, elle est jouée par Charlotte Le Bon (que je connais pas, c'est une ancienne miss météo de Canal c'est ça ?).

Tristesse, elle, est la plus touchante et attachante. On a envie de la consoler sans arrêt. C'est Marilou Berry (fille de Josiane Balasko) qui la double et elle s'en tire très bien.

Le version française s'est attiré du beau monde avec Mélanie Laurent dans le rôle de Dégoût, Pierre Niney dans celui de Peur (il est extra) et Gilles Lellouche qui joue Colère. Il y a même l'amusant Didier Gustin qui double Bing Bong.

C'est Pixar qui est aux commandes, donc une valeur sûre avec Pete Docter à la réalisation. Il a déjà réalisé le très beau Là-haut et Monstres et Cie et été scénariste sur de nombreux Pixar. C'est dire s'il connaît son affaire. Sa réalisation est colorée, dynamique, avec de l'humour et de l'émotion, bref tous les ingrédients sont réunis pour faire un film d'animation de qualité.

En conclusion, Pixar met encore dans le mille avec ce joli film qui parle aussi bien aux grands qu'aux petits car tous y trouveront leur compte. Les petits pour le côté coloré et amusant, les grands pour les thèmes abordés et adoreront ce qu'il se passe dans la tête des parents. Et si vous voulez savoir si Joie et Tristesse arriveront à retrouver le Quartier Cérébral sans trop faire de dommage dans les souvenirs de Riley et ce qu'il se passe dans la tête d'un chat :), regardez-le !

Note :



Il fait partie du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
25/53

07 septembre 2015

C'est lundi ! Que lisez-vous ? (215)

Bonjour ! C'est lundi et je vous retrouve avec joie pour faire le point sur mes  lectures dans ce rendez-vous créé par Mallou et repris par Galleane.

- La semaine dernière, j'ai lu Une semaine avec Marilyn de Colin Clark, qui m'a beaucoup plu, même si j'avais préféré le film. J'ai également lu 813/La double vie d'Arsène Lupin de Maurice Leblanc que j'ai trouvé pas mal et j'ai enchaîné (ce qui n'était pas prévu mais je ne savais pas avant de commencer que c'était une histoire en deux parties) avec 813/Les trois crimes d'Arsène Lupin que j'ai beaucoup aimé. Pour les deux 813, j'avais quand même deviné tous les rebondissements bien avant leurs révélations. Et j'ai commencé Frost Burned (La morsure du givre), le tome 7 de Mercy Thompson de Patricia Briggs.

- Aujourd'hui, je lis donc Frost Burned. Je ne peux pas vous en dire grand chose car je l'ai juste commencé hier soir mais je suis contente de retrouver Mercy.

- Cette semaine, je vais d'abord finir Frost Burned puis je lirai sans doute The Leisure Seeker (Le cherche-bonheur) de Michael Zadoorian. Après je ne sais pas trop, sans doute Drums of Autumn (Les tambours de l'automne), le tome 4 de Outlander, ce qui sera un gros morceau car il fait dans les 1000 pages en VO (ça dépend des éditions et je l'ai en ebook).

Bonne semaine !

06 septembre 2015

All Clear, Blitz tome 2 de Connie Willis

Spoilers sur le tome précédent

Résumé :
Polly, Eileen et Mike sont toujours coincés en 1940 à Londres pendant le Blitz, incapables de rentrer en 2060, d'autant plus que les éléments semblent se liguer contre eux. Bravant les dangers tout en essayant de ne pas modifier le cours de l'histoire, parviendront-ils à trouver un autre Historien pouvant les aider ou à faire parvenir un message jusqu'en 2060 afin qu'on leur ouvre une fenêtre pour les faire revenir à leur époque ?

Mon avis :
J'avais lu le premier tome, il y a déjà pratiquement deux ans, et je l'avais beaucoup aimé malgré quelques petites réserves. Cette année, j'ai décidé de sortir le tome 2, grâce encore, comme le premier en 2013, au challenge ABC, et je suis ravie d'avoir retrouvé l'univers historiquement si riche de Connie Willis. Car si j'ai eu un petit peu de mal à me replonger dedans au début, ce fut ensuite une lecture passionnante, un vrai coup de coeur pour moi.

Polly, Eileen et Mike, les trois Historiens temporels dont nous avions fait la connaissance dans Black-out, sont toujours coincés en 1940, en plein Blitz à Londres. Ils cherchent par tous les moyens à trouver une fenêtre temporelle qui leur permettra de revenir en 2060 mais toutes semblent fermées. Ils se demandent si le fait d'avoir interagi avec certains londoniens au cours de leur mission n'a pas bouleversé le continuum, les coinçant ici à jamais et empêchant qu'une équipe de récupération viennent les chercher. Vont-ils rester vivre dans ce Londres en proie aux raids aériens allemands ou Mr Dunsworthy ou même le jeune Colin Templer vont-ils trouver un moyen de faire revenir nos naufragés du temps ?

Un petit conseil à ceux qui ont lu le premier tome, n'attendez pas trop avant d'entamer ce second opus. Je vous conseillerais même de les lire à la suite (même si ça fait plus de 1300 pages en 2 tomes). En effet, le tome 2 commence vraiment à la suite de Black-Out, comme si ce n'était qu'un seul livre en fait. Du coup, si vous attendez (comme moi qui ai mis presque deux ans pour sortir All Clear de ma Pal), vous risquez d'avoir du mal à vous y remettre car il y a peu de rappels.

Du coup, comme je l'ai dit en préambule, j'ai eu un peu de mal à me remettre dedans, d'autant plus qu'il faut bien l'avouer les 100-150 premières pages ne sont pas franchement folichonnes. Intéressantes (sinon j'aurais abandonné) mais pas folichonnes.  Il y a beaucoup de redondance, les 3 Historiens veulent toujours rentrer chez eux, n'y arrivent pas, Polly essaie d'empêcher Mike et Eileen de découvrir des événements et des morts qui pourraient les convaincre que le continuum a été modifié (vous savez, l’effet papillon), que tout va de travers et du coup, on tourne beaucoup en rond. Et puis tout à coup, le miracle a eu lieu et c'est devenu passionnant ! Je ne sais pas à quel moment, sans doute lors des événements du 29 décembre 1940, peut-être avant, mais à partir de là, je me suis mise à dévorer le livre, pestant quand l'auteur nous laissait sur une fin de chapitre haletante et un mini cliffhanger.

Dans le tome précédent, j'avais un peu regretté que le côté voyage dans le temps ne soit pas plus présent, et délaissé au profit du contexte historique. Ce dernier est toujours là (j'y reviendrai) mais cette fois-ci les voyages temporels, tout ce qui touche au continuum, font partie intégrante de l'histoire. J'ai adoré la façon dont l'auteur arrivait à raccrocher les wagons avec ses différentes histoires et époques dont elle parlait depuis le début de Black-out. Certains événements ou personnages qu'on suivaient en se demandant ce qu'ils faisaient là prennent alors tout leur sens, tout est entremêlé, important, prenant. J'ai adoré les explications sur pourquoi le continuum agissait comme cela, sur qui provoquait (inconsciemment) tous ces obstacles sur la route de nos héros et quelle était la mission de tous. Et sans spoiler, j'ai aussi adoré la quête dans le futur (futur de 1940) d'un personnage pour retrouver nos 3 historiens.

Mais All Clear, c'est aussi un formidable roman historique sur une période cruciale de l'Histoire des anglais, à savoir ce fameux Blitz qui a régi leurs vies pendant de longs mois. Connie Willis fait une magnifique reconstitution de cette époque, avec beaucoup de détails et c'est comme si on y était. Avec All Clear, et Black-out auparavant, elle met en avant tous ces héros de l'ombre, les ambulancières, les pompiers, les troupes de théâtres qui remontent le moral des Londoniens pendant le couvre-feu ou encore les petites gens qui ont participé de près ou de loin à sauver la vie des leurs. J'ai vraiment été passionnée par tous ces épisodes, notamment lors du bombardement de Saint- Paul en décembre 40. En plus, ayant été à Londres en juillet dernier, je me suis régalée à retrouver dans le livre tous les endroits où j'avais marché durant mon séjour. C'était vraiment sympa de visualiser Picadilly Circus, Marble Arch, Oxford Street, les marches de la National Gallery et Trafalgar Square et de nombreux autres endroits.  Ça m'a fait penser à Eileen (je crois que c'est elle) qui dit qu'elle n'aurait pas pu autant apprécier le V-Day (le jour de la victoire) en tant qu'Historienne si elle avait été juste parachutée là ce jour-là, sans avoir vécu le blitz et les privations en compagnie des Londoniens auparavant.

J'ai adoré retrouver les personnages du premier tome, en premier lieu Polly, Michael et Eileen (avec une petite préférence pour cette dernière), courageux de bout en bout, Si Godfrey, l'acteur shakespearien aux airs de Laurence Olivier et surtout les enfants, Binnie et Alf, malins, savoureux, attachants et apportant un peu d'humour dans ce roman parfois sombre, même si dans la vie réelle, je les trouverais insupportables.

Outre les anonymes, on croise aussi des figures connues, notamment Alan Turing, dont le nom et son rôle au sein du projet Ultra à Bletchey Park (vous savez pour casser les codes de la machine Enigma) n'auraient pas eu la même résonance si je n'avais pas vu The Imitation Game il y a quelques mois.

Il y a quelque chose de très prenant dans le style de l'auteur. J'avais lu Black-out en français mais j'ai décidé de lire All Clear en anglais et je ne le regrette pas du tout ! J'ai adoré sa façon d'écrire, très prenante, très fluide et compréhensible, et qui m'a séduite d'emblée même quand l'histoire ne me passionnait pas plus que ça.

En conclusion, voici un roman qui est un vrai coup de coeur (inattendu) et dont l'histoire, les personnages, le travail de recherches effectué par l'auteur,  le contexte Historique et l'aspect SF m'ont passionnée et certains passages beaucoup émue. Le livre fait 658 pages en VO, franchement, j'aurais aimé qu'il dure encore et encore et j'ai quitté Polly, Michael, Eileen, Alf, Binnie et les autres avec regret. J'ose espérer que l'auteur réécrira un roman dans cet univers-là (celui des voyageurs dans le temps) mais en attendant, il me reste Doomsday (Le grand livre), son premier roman sur les Historiens temporels. Et si vous voulez savoir pourquoi le continuum s'acharne sur nos pauvres héros et s'ils arriveront à retourner à leur époque, lisez-le !

Note :
++


Ce livre fait partie du Challenge ABC 2015 de Nanet
  21/26

du Challenge Un genre par mois 2015 organisé par Nathalie
Ce mois-ci (enfin le mois d'août), Science-fiction
8/12

et du Challenge Read in English d'Avalon
  29,5

Challenge Read in English 2015-2016


Le Challenge Read in English revient pour une nouvelle année (la 4e) et c'est moi qui vais m'en occuper ! :) En effet, Avalon (que je remercie de l'avoir organisé ces dernières années) n'a pas souhaité continuer l'aventure par manque de temps et j'ai donc accepté de prendre le relais car c'est un challenge que j'aime beaucoup, lisant pas mal en anglais.

Les modalités ne changent pas, le challenge commencera le 1er octobre 2015 pour se terminer le 30 septembre 2016. Les inscriptions se font à partir d'aujourd'hui jusqu'au 31 octobre afin de vous laisser un peu de temps pour décider de participer. Vous pouvez vous inscrire ici ou sur le post dédié sur Livraddict, ce qui sera plus facile pour moi pour centraliser les participants. Pas besoin de faire un article sur votre blog, le simple fait de dire "j'en suis" validera votre inscription :)

Si vous avez déjà participé au challenge, l'objectif est évidemment de faire mieux que l'année précédente mais sans stress. L'essentiel est surtout de prendre plaisir à lire en anglais.

Les tomes de sagas comptent pour une lecture par tome, même si vous ne faites qu'une chronique pour l'ensemble de la saga. Les nouvelles, elles, ne comptent que pour une demi-lecture mais un recueil de nouvelles lu entièrement comptera pour une lecture.

Pour valider vos lectures, soit vous ferez une petite chronique dont vous viendrez mettre le lien sur le post de Livraddict soit un court avis toujours sur le post de LA suffira.

Pour cette nouvelle année, j'ai concocté 4 logos, vous prenez celui que vous voulez, vous pouvez même reprendre celui d'Avalon si le coeur vous en dit.

Celui-ci est fait à partir de photos personnelles de Londres et New-York et représentant Picadilly Circus, Big Ben et un double-decker bus (et on ne voit pas bien mais il y a une voiture de police et un taxi sur la photo du bus) pour Londres et Time Square, l'Empire State Building et un taxi (plus un van estampillé NYPD) pour NY. J'ai trouvé sympa de mettre en parallèle ces endroits ou objets emblématiques des deux villes et de les monter en carte postale. C'est celui que j'ai choisi pour moi.

Celui-là est le même que le premier mais avec effet "vieille carte postale" il est peut-être un peu sombre et moins sympa mais pourra sans doute plaire à certains.

Celui-là est typiquement British, comme vous pouvez le constater et très simple :)

Celui-ci est un peu à la manière des "Keep Calm and Carry on"

Sinon, voici celui d'Avalon qui est très joli


Voilà ! J'espère que vous serez nombreux à venir participer, dans la joie et la bonne humeur !