Titre original : The Help
Résumé :
Mon avis :
Résumé :
En 1962, à Jackson, Mississipi, où la ségrégation entre blancs et noirs est encore en vigueur, Skeeter Phelan, jeune femme anticonformiste, décide d'écrire un livre sur la condition des bonnes noires au services des familles blanches. Dans une ville où un noir peut être abattu en pleine rue pour un prétexte futile, pas facile de trouver des témoignages. Pourtant, Aibileen et Minny, deux employées de maison, vont trouver le courage de l'aider dans sa tâche...
Mon avis :
Voilà un livre qui a fait le buzz l'an dernier ainsi que le film qui a suivi. J'ai eu très envie de découvrir les deux mais le temps me manquant je n'ai pas pu le faire avant ce mois-ci et c'est grâce au book club de Livraddict dont le thème était "les meilleures ventes 2011-2012" que j'ai pris enfin le temps de lire ce roman et d'enchaîner avec le film (dont je vous parlerai dans un autre billet). C'est un roman que j'ai beaucoup aimé, qui m'a révoltée souvent et touchée dans son ensemble.
1962, à Jackson - Mississipi, les lois raciales sont toujours en vigueur, et la ségrégation entre noirs et blancs bien marquée, une limite qu'il est difficile de franchir aussi bien pour les noirs qui craignent pour leur emploi, voire leur vie ou pour les blancs qui seraient alors frappés d'ostracisme par leur communauté. Pourtant, Skeeter Phelan, une jeune femme qui vient de finir ses études et est désireuse de devenir journaliste, va franchir cette frontière. Elle décide de recueillir le témoignage des bonnes noires travaillant dans les familles blanches de la ville et d'en faire un livre. Mais difficile de trouver des femmes qui accepteront de parler. Pourtant, Aibileen et Minny, deux bonnes noires au service des amies de Skeeter, vont braver leur peur et aider la jeune blanche. Une drôle d'amitié naît entre elles...
Voilà donc un roman très touchant sur un aspect peu glorieux de l'histoire des États-Unis, pays dit de la liberté. L'histoire se passe 100 ans après la fin de l'esclavage et pourtant, la ségrégation est toujours de mise, les bonnes étant certes payées mais à peine moins considérées que des animaux par ces Desperate Housewives ayant pourtant été élevées avec amour par ces femmes noires chaleureuses (qu'on oblige à aller dans des toilettes différentes sous prétexte qu'elles sont porteuses de maladies) mais qui continuent à perpétuer un certain mode de vie.
Bien que très américain (c'est à dire ne nous épargnant pas certains bons sentiments), l'auteur n'occulte en rien ce racisme latent, la présence du Klu Klux Klan à Jackson, les meurtres de noirs pour des riens et la peur des femmes de couleur pour un geste ou un regard de trop. On a peine à croire que ce genre de situation était encore en vigueur il y a à peine 50 ans et pourtant...
C'est donc dans ce contexte-là que l'auteur a placé son histoire, ayant elle-même vécu à Jackson et ayant eu une bonne noire. Elle nous conte donc l'histoire de trois femmes, deux noires, Aibileen et Minny et une blanche, Skeeter, qui chacune, grâce à un livre qu'elles vont écrire à plusieurs mains, vont sortir du carcan que la société leur impose (les noires, mêmes éduquées, sont des bonnes, les blanches ne doivent aspirer qu'à se marier et avoir des enfants) et prendre leur destin en main avec plus ou moins de bonheur. Sans vouloir dévoiler la fin qui reste très ouverte, il est à noter que c'est Skeeter la blanche qui s'en sort le mieux...
Je vous rassure, le livre n'est pas pesant du tout ! Il y a certes des choses révoltantes mais il est émaillé d'anecdotes croustillantes et amusantes et finalement on s'aperçoit que tout n'est pas blanc ou noir (ouais, je sais, l'expression est facile ! :)) et que certaines femmes blanches ne sont pas seulement des patronnes rabaissant leurs bonnes mais aussi des femmes attentionnées envers leurs employées de maison (mais sans dépasser les frontières employée-patronne, entendons-nous bien), ce qui nuance l'idée que les blancs seraient tous des salauds et les noirs des gentils opprimés.
J'ai beaucoup aimé les personnages d'Aibileen et de Minny, les deux femmes noires qui vont aider Skeeter à rédiger son livre ( spoiler - sur une idée du fils d'Aibileen, mort quelques années plutôt, il faut le préciser.)
Aibileen est une femme dévouée à son travail, enfin surtout envers les enfants blancs dont elle a la charge et qu'elle élève avec amour jusqu'à ce que ceux-ci grandissent et reproduisent les mêmes schémas que leurs parents. J'ai beaucoup aimé sa relation avec la petite Mae Mobley, fille de sa patronne Elizabeth, pour laquelle elle essaie de pallier le manque d'amour de sa mère. Mais sous ses dehors soumis et bonhommes, Aibileen n'en pense pas moins, même si elle ne le montre pas. J'ai trouvé très triste, au début du livre, que cette femme ayant reçu une certaine instruction n'ai pas eu d'autre avenir que bonne, comme sa mère. Mais grâce au livre, elle va pouvoir s'affirmer.
Minny est l'opposée d'Aibileen, et a une grande gueule qui lui vaut bien des déboires,surtout avec la fille de son ex-patronne, Miss Hilly. Pourtant, dans sa cellule familiale c'est une femme soumise qui subit son mari. Là, aussi, le livre va lui permettre de prendre sa vie en main.
Skeeter est sans doute la seule blanche qui refuse d'être le produit de son éducation et ne veut pas d'un avenir tout tracé pour elle. On peut la trouver un peu superficielle, naïve (surtout dans sa relation avec Stuart, son petit ami) mais finalement elle est assez attachante dans sa façon de vouloir faire bouger les choses. Si, à mon avis, au début, ce livre n'est qu'un moyen de devenir journaliste, elle va découvrir que ces femmes noires ne sont pas juste des mamas élevant les enfants des blancs et méritent le respect, qu'on peut aller vers des gens différents et les apprécier.
Une qui m'a beaucoup touchée c'est Célia Foote, une White Trash (plouc) qui va employer Minny et qui subit finalement le même ostracisme, de la part de la communauté blanche, que bien des noires, sous prétexte qu'elle a peu d'éducation et qu'elle est clinquante et refuse toute hypocrisie. Son histoire est assez triste.
En revanche, Miss Hilly, la Queen Bee de la communauté est un personnage vraiment odieux. Je pense qu'à aucun moment du livre, il n'y a quelque chose de positif à tirer d'elle. Elle est sans doute un peu caricaturale mais c'est un pur produit jacksonien, égoïste, raciste et qui n'est amie qu'avec celles qui marchent dans son sens.
Quant au dernier personnage un peu marquant, Miss Elizabeth, la patronne d'Aibileen, c'est une sotte superficielle bien peu intéressante et dont l'attitude envers sa fille est révoltante.
Il y a bien sûr d'autres personnages mais je ne peux pas tous les citer.
La narration du livre se fait à trois voix, Aibileen, Skeeter, Minny. J'ai beaucoup aimé ce principe qui nous fait voir l'histoire sous différents aspects. Les parties les plus intéressantes sont comme les personnages, celles des deux bonnes noires, même si j'ai aussi aimé la partie de Skeeter. Le style est agréable à lire, mais les narratrices racontant au présent leur histoire j'ai trouvé que c'était parfois un peu sec.
En conclusion, je vous avoue que j'ai eu beaucoup de mal à écrire mon avis sur ce livre que j'ai beaucoup aimé, pourtant. Je ne savais pas par quel bout le prendre alors j'espère que je ne m'en suis pas trop mal sortie et que je vous aurai donné envie de découvrir ce roman touchant et émouvant. Et si vous voulez savoir si la communauté de Jackson découvrira qui a écrit le livre et quelles en seront les conséquences pour chacun des protagonistes, lisez ce roman !
Note :
1962, à Jackson - Mississipi, les lois raciales sont toujours en vigueur, et la ségrégation entre noirs et blancs bien marquée, une limite qu'il est difficile de franchir aussi bien pour les noirs qui craignent pour leur emploi, voire leur vie ou pour les blancs qui seraient alors frappés d'ostracisme par leur communauté. Pourtant, Skeeter Phelan, une jeune femme qui vient de finir ses études et est désireuse de devenir journaliste, va franchir cette frontière. Elle décide de recueillir le témoignage des bonnes noires travaillant dans les familles blanches de la ville et d'en faire un livre. Mais difficile de trouver des femmes qui accepteront de parler. Pourtant, Aibileen et Minny, deux bonnes noires au service des amies de Skeeter, vont braver leur peur et aider la jeune blanche. Une drôle d'amitié naît entre elles...
Voilà donc un roman très touchant sur un aspect peu glorieux de l'histoire des États-Unis, pays dit de la liberté. L'histoire se passe 100 ans après la fin de l'esclavage et pourtant, la ségrégation est toujours de mise, les bonnes étant certes payées mais à peine moins considérées que des animaux par ces Desperate Housewives ayant pourtant été élevées avec amour par ces femmes noires chaleureuses (qu'on oblige à aller dans des toilettes différentes sous prétexte qu'elles sont porteuses de maladies) mais qui continuent à perpétuer un certain mode de vie.
Bien que très américain (c'est à dire ne nous épargnant pas certains bons sentiments), l'auteur n'occulte en rien ce racisme latent, la présence du Klu Klux Klan à Jackson, les meurtres de noirs pour des riens et la peur des femmes de couleur pour un geste ou un regard de trop. On a peine à croire que ce genre de situation était encore en vigueur il y a à peine 50 ans et pourtant...
C'est donc dans ce contexte-là que l'auteur a placé son histoire, ayant elle-même vécu à Jackson et ayant eu une bonne noire. Elle nous conte donc l'histoire de trois femmes, deux noires, Aibileen et Minny et une blanche, Skeeter, qui chacune, grâce à un livre qu'elles vont écrire à plusieurs mains, vont sortir du carcan que la société leur impose (les noires, mêmes éduquées, sont des bonnes, les blanches ne doivent aspirer qu'à se marier et avoir des enfants) et prendre leur destin en main avec plus ou moins de bonheur. Sans vouloir dévoiler la fin qui reste très ouverte, il est à noter que c'est Skeeter la blanche qui s'en sort le mieux...
Je vous rassure, le livre n'est pas pesant du tout ! Il y a certes des choses révoltantes mais il est émaillé d'anecdotes croustillantes et amusantes et finalement on s'aperçoit que tout n'est pas blanc ou noir (ouais, je sais, l'expression est facile ! :)) et que certaines femmes blanches ne sont pas seulement des patronnes rabaissant leurs bonnes mais aussi des femmes attentionnées envers leurs employées de maison (mais sans dépasser les frontières employée-patronne, entendons-nous bien), ce qui nuance l'idée que les blancs seraient tous des salauds et les noirs des gentils opprimés.
J'ai beaucoup aimé les personnages d'Aibileen et de Minny, les deux femmes noires qui vont aider Skeeter à rédiger son livre ( spoiler - sur une idée du fils d'Aibileen, mort quelques années plutôt, il faut le préciser.)
Aibileen est une femme dévouée à son travail, enfin surtout envers les enfants blancs dont elle a la charge et qu'elle élève avec amour jusqu'à ce que ceux-ci grandissent et reproduisent les mêmes schémas que leurs parents. J'ai beaucoup aimé sa relation avec la petite Mae Mobley, fille de sa patronne Elizabeth, pour laquelle elle essaie de pallier le manque d'amour de sa mère. Mais sous ses dehors soumis et bonhommes, Aibileen n'en pense pas moins, même si elle ne le montre pas. J'ai trouvé très triste, au début du livre, que cette femme ayant reçu une certaine instruction n'ai pas eu d'autre avenir que bonne, comme sa mère. Mais grâce au livre, elle va pouvoir s'affirmer.
Minny est l'opposée d'Aibileen, et a une grande gueule qui lui vaut bien des déboires,surtout avec la fille de son ex-patronne, Miss Hilly. Pourtant, dans sa cellule familiale c'est une femme soumise qui subit son mari. Là, aussi, le livre va lui permettre de prendre sa vie en main.
Skeeter est sans doute la seule blanche qui refuse d'être le produit de son éducation et ne veut pas d'un avenir tout tracé pour elle. On peut la trouver un peu superficielle, naïve (surtout dans sa relation avec Stuart, son petit ami) mais finalement elle est assez attachante dans sa façon de vouloir faire bouger les choses. Si, à mon avis, au début, ce livre n'est qu'un moyen de devenir journaliste, elle va découvrir que ces femmes noires ne sont pas juste des mamas élevant les enfants des blancs et méritent le respect, qu'on peut aller vers des gens différents et les apprécier.
Une qui m'a beaucoup touchée c'est Célia Foote, une White Trash (plouc) qui va employer Minny et qui subit finalement le même ostracisme, de la part de la communauté blanche, que bien des noires, sous prétexte qu'elle a peu d'éducation et qu'elle est clinquante et refuse toute hypocrisie. Son histoire est assez triste.
En revanche, Miss Hilly, la Queen Bee de la communauté est un personnage vraiment odieux. Je pense qu'à aucun moment du livre, il n'y a quelque chose de positif à tirer d'elle. Elle est sans doute un peu caricaturale mais c'est un pur produit jacksonien, égoïste, raciste et qui n'est amie qu'avec celles qui marchent dans son sens.
Quant au dernier personnage un peu marquant, Miss Elizabeth, la patronne d'Aibileen, c'est une sotte superficielle bien peu intéressante et dont l'attitude envers sa fille est révoltante.
Il y a bien sûr d'autres personnages mais je ne peux pas tous les citer.
La narration du livre se fait à trois voix, Aibileen, Skeeter, Minny. J'ai beaucoup aimé ce principe qui nous fait voir l'histoire sous différents aspects. Les parties les plus intéressantes sont comme les personnages, celles des deux bonnes noires, même si j'ai aussi aimé la partie de Skeeter. Le style est agréable à lire, mais les narratrices racontant au présent leur histoire j'ai trouvé que c'était parfois un peu sec.
En conclusion, je vous avoue que j'ai eu beaucoup de mal à écrire mon avis sur ce livre que j'ai beaucoup aimé, pourtant. Je ne savais pas par quel bout le prendre alors j'espère que je ne m'en suis pas trop mal sortie et que je vous aurai donné envie de découvrir ce roman touchant et émouvant. Et si vous voulez savoir si la communauté de Jackson découvrira qui a écrit le livre et quelles en seront les conséquences pour chacun des protagonistes, lisez ce roman !
Note :
Ce livre fait partie du Big Challenge 2012 de Livraddict
12/12
objectif atteint !
objectif atteint !
ce qui me donne déjà une médaille de bronze !
Et comme il se passe dans le Mississipi,
il fait partie du Challenge 50 états - 50 billets de Sofynet
17/50
Et comme il se passe dans le Mississipi,
il fait partie du Challenge 50 états - 50 billets de Sofynet
17/50
Le Mississipi est un état du sud des États-Unis,qui a rejoint l'Union en 1817. C'est l'état du magnolia (The Magnolia State). Sa capitale est Jackson où se déroule le roman. Cet état est l'un des plus conservateurs et l'un des plus pauvres des USA. C'est aujourd'hui l'un des bastions de la droite chrétienne et du parti républicain et 50 ans après ce roman, le communautarisme existe encore bel et bien.
Jackson a été fondée en 1822. Comme on peut le voir dans le livre, elle a connu des troubles lors de la défense des droits civiques des noirs, dans les années 60. Johnny Cash et June Carter, sa femme, ont chanté une chanson sur Jackson mais on ne sait pas s'il s'agit de cette ville-là ou d'une autre.