Résumé :
Né dans une ferme du Missouri en 1891, William Stoner,
est envoyé par son père à l’université pour y faire des études d’agronomie. Là,
il y découvre la littérature et la poésie et devient professeur. Sa vie
personnelle connaît des hauts et des bas mais jamais son amour des belles
lettres ne lui fait défaut.
Mon avis :
Voilà un livre que je n’aurais jamais lu si une amie ne
me l’avait offert pour mon anniversaire l’an dernier. Après être resté près
d’un an dans ma Pal, j’ai enfin réussi à l’en sortir et je dois dire que cette
chronique douce-amère (plus amère que douce d’ailleurs) d’un homme ordinaire
est une excellente surprise. J’ai beaucoup aimé cette histoire triste et
touchante.
Rien ne prédestinait William Stoner à devenir professeur
de littérature à l’université de Columbia. Né dans une famille de fermiers
pauvres en 1891 dans le Missouri, il part étudier l’agronomie à l’université
mais y découvre la littérature et la poésie et c’est la révélation. Il devient
professeur et si sa vie connaît bien des échecs, s’il connaît deux guerres et
une crise économique sans précédent, c’est dans la lecture qu’il trouve son
accomplissement.
Voilà un livre qui vous séduit au fil de ses pages.
L’histoire n’est à priori pas folichonne, j’entends par là qu’il ne s’agit pas
de la vie exaltante d’un héros mais celle d’un homme ordinaire, vivant
finalement une vie assez banale d’enseignant, mais elle n’est jamais ennuyeuse.
On commence cette histoire tout simplement et au fur et à mesure, on se
surprend à être de plus en plus attaché à William Stoner, ce fermier devenu
professeur, qui subit les événements plus qu’il ne les provoque. Et quand il
les provoque, ça tourne au fiasco, les plus beaux exemples étant son mariage,
raté dès le début, et son inimitié avec un autre membre de l’université pour
avoir refusé tout compromis et qui lui vaudra déboires et désillusions.
J’ai beaucoup aimé la passion de Stoner pour les livres
et la littérature qui lui permet d’aller au-delà de sa condition d’abord et
qui, ensuite, comble le vide laissé par tout le reste pendant presque toute sa
vie.
Ce qui m’a frustrée c’est sa passivité face à certains
événements, son mariage d’abord, dont j’ai déjà parlé plus haut. Dès le début,
il s’aperçoit que son mariage est un fiasco (je ne spoile pas, c’est dans le
résumé du livre) mais il ne fait rien pour se défaire de ce lien. Je sais bien
que vu de mon XXIe siècle où on divorce comme on respire, c’est facile de dire
qu’il aurait pu quitter sa femme, mais j’ai vraiment eu l’impression qu’il ne
faisait rien pour améliorer sa vie, comme si être devenu professeur lui
suffisait et que le reste était vraiment subalterne.
J’ai trouvé aussi que les grands événements de
l’Histoire, les deux guerres mondiales, la crise de 29, restaient éloignés de
cette ville universitaire du Missouri, comme si elle était dans un cocon. Bien
sûr, ces événements affectent et la population et Stoner mais sans plus.
Mais je vous rassure, ces réserves ne sont que des
broutilles dans ce livre.
J’ai vraiment beaucoup aimé le personnage de William
Stoner, un homme droit, attachant, fidèle à ses principes mais qui a l’air
d’être toujours un peu extérieur à sa vie. Sa vie, assez morne et triste en
dehors des livres, m’a serré le cœur plus d’une fois et j’avais souvent envie
de le secouer ! Je pense que résignation est le mot qui caractérise le mieux cet homme.
Résignation en amour, résignation dans son travail. C’est triste de se résigner
sur tout et ne jamais se battre pour une cause. J’ai eu du mal à cerner
pourquoi il agissait comme ça, peut-être son éducation de fermier et le fait
d’avoir réussi à devenir professeur a suffi à lui donner une raison de vivre.
J’ai également aimé le personnage de Grace, la fille de
Stoner. Enfin, Grace petite fille, qui a une relation très attachante avec son
père. Après ça se gâte et ce n’est ni la faute de l’un ou de l’autre…
Je n’ai pas réussi à déterminer si Edith, la femme de
Stoner était folle ou tout simplement une maniaco-dépressive (on dit bipolaire
maintenant) non diagnostiquée. En tout cas, c’est un personnage très
antipathique qu’on a envie de baffer plus d’une fois !
Je passe sur les autres personnages, je ne vais tout vous
raconter non plus ! ;)
J’ai trouvé le style de l’auteur très attachant. Ce livre
fut écrit en 1965 mais il n’a été publié en France que l’an dernier, en 2011,
avec une traduction d’Anna Gavalda. J’avoue que j’avais un peu peur de cette
traduction vu mes récents déboires avec cette auteure mais cela a été une bonne
surprise. C’est une lecture très agréable, fluide, qui nous immerge très bien
dans la vie de Stoner. Par petites touches, ce style nous attache à son
personnage et nous donne vraiment envie de lire son histoire. J’ai mis un peu
de temps pour lire les 380 pages du roman (une semaine !), par manque de
temps mais cela m’a permis de vraiment le déguster.
En conclusion, je ne sais pas très bien comment vous
parler de ce livre pour vous donner envie de le lire mais sachez que si, comme
moi, vous ouvrez ce livre pour découvrir la vie de William Stoner, vous serez émus
par cet homme et sa vie assez triste, touchante, pathétique parfois, avec des lueurs d’optimisme de temps à autre.
Et si voulez voir Stoner découvrir la littérature et la poésie et savoir ce
qu’il a pu faire pour s’attirer l’inimitié d’un de ses collègues,
lisez-le !
Note :
Ce roman est ma lettre W du Challenge ABC de Nanet
14/26
Et il se passe dans le Missouri
et fait donc partie du
Challenge 50 états - 50 billets de Sofynet
16/50
Le Missouri fut le 24e état à adhérer à l'Union en 1821. Il a environ 6 millions d'habitants et sa capitale est Jefferson City.
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre mais ce que tu en dis me plait beaucoup : je vais voir à la médiathèque si ils l'ont !
RépondreSupprimerRavie de voir qu'il t'a plu :)
RépondreSupprimerOn a vraiment les mêmes impressions de lecture, et rien que de lire ta belle et longue chronique me donne envie de me replonger dans la vie de Stoner !
Et bien tu as réussi à me donner envie de le découvrir ! Merci ;o)) Hop, billet ajouté !
RépondreSupprimer@Luna, j'espère qu'il te plaira si tu le lis.
RépondreSupprimer@Livr0ns-n0us, merci !
@Sofynet, ça fait toujours plaisir de donner envie de lire un livre qu'on a aimé.
Merci pour vos commentaires !