15 août 2020

Magic Triumphs, Kate Daniels tome 10 d'Ilona Andrews

Spoilers sur les tomes précédents

Résumé :
Alors qu'elle vient de mettre au monde son fils, Kate Daniels Lennart sait que la trêve avec son père va bientôt s'achever et qu'elle va devoir l'affronter afin de protéger les siens et sa ville. Mais voilà qu'une autre menace surgit à Atlanta, un ennemi très ancien, ayant des griefs envers sa famille et Kate va devoir tout mener de front, tout en surveillant son fils qui grandit et pourrait bien avoir hérité des pouvoirs de ses deux parents...



Mon avis :
Dire que j'étais impatiente de lire ce tome 10 est un euphémisme mais, depuis sa sortie, Heclea et moi n'avions pas réussi à trouver un moment pour le lire. En avril, on a réussi à accorder notre emploi du temps et on s'est plongées avec délices dedans, tout en se demandant si la fin allait être satisfaisante. Et la réponse est oui, pour ma part, car j'ai adoré ce tome 10 qui contient tout ce que j'ai aimé dans les 9 tomes précédents.

Rappelez-vous, on avait quitté Kate se mariant enfin avec Curran et apprenant qu'elle était enceinte. Ce qui l'inquiétait car elle se doutait bien que Roland ne verrait pas d'un bon oeil la naissance de la progéniture de Kate et Curran, deux puissantes créatures, et que cela pouvait précipiter l'affrontement entre le père et la fille, mis en pause ces dernières années, un affrontement dont elle voulait préserver ses proches.

Quand Magic Triumphs commence, Kate accouche d'un garçon qui est nommé Conlan. Puis on retrouve les Lennart 18 mois après, avec le petit garçon qui grandit et leur en fait voir de toutes les couleurs, surtout quand ses pouvoirs commencent à se manifester.

Voilà un tome qui est, en fait, assez surprenant. Surprenant dans le sens où je pensais que l'intrigue allait porter sur ce fameux affrontement entre Roland et Kate et qu'on attend depuis des années. Mais en fait, pas du tout. Ou presque pas du tout :)

Oui car la grande majorité du roman porte sur une autre menace, un autre méchant, qui n'a rien à envier à Roland et qui en veut à toute la famille de ce dernier, c'est à dire, Roland, Erra et Kate. Et j'ai trouvé que c'était bien vu de la part des Andrews de nous emmener sur ce terrain-là. Car cela nous permet de désamorcer une situation qui aurait été sans doute très tendue et sombre si l'intrigue Roland avait occupé tout le roman.

Alors que là, tout le monde est en terrain connu, il y a un méchant à abattre et il faut gagner. Tout en n'oubliant pas, bien sûr, Roland, cela va de soi :) Un méchant assez intéressant, je dois le reconnaître et dont on avait vu déjà, sans le savoir, les exactions dans le spin-off sur Hugh et Elara (même si je ne m'en rappelais absolument pas !). L'intérêt ne réside pas tant dans le personnage lui-même assez caricatural, un "tremblez mortels, je vais tous vous tuer en vous massacrant de façon particulièrement horrible" :D , que dans son univers et ce qu'il signifie ensuite...

Car oui, l'affrontement entre le père et la fille a enfin lieu et non je ne vais pas vous en parler pour ne pas spoiler mais j'ai vraiment vraiment trouvé tout le déroulement et la résolution parfait.e.s. Tellement dans l'esprit de ce qu'est la saga et de ce qu'est Kate.

Et bien sûr, dans ce tome, il y a tout le reste, des moments drôles et savoureux, grâce au petit Conlan, fripouille adorable, de l'émotion, de la tragédie, des moments de tension, d'autres angoissants et c'est avec un énorme pincement au coeur que l'on referme le roman mais avec la satisfaction d'une conclusion plus que réussie. Et surtout avec un épilogue plus que mystérieux, portant non pas sur Kate et Curran mais qui donne envie d'en savoir plus.

J'avais déjà parlé de l'évolution de Kate lors du tome précédent mais je me dois de revenir sur ce qu'est devenue la jeune femme au fil des ans, sur la famille qu'elle s'est constituée et dont les membres, aussi bien que l'amour de Curran, l'ont forgée pour en faire une arme redoutable doublée d'une jeune femme solide, aimante et empathique. Je pense que si je relisais le premier tome, je ne la reconnaîtrais pas :)

Un qui m'a fait peur, c'est Curran. Difficile d'en dire trop sans spoiler mais je veux juste dire que j'ai été très inquiète de son évolution à un moment. En revanche, ce qui ne m'a jamais inquiétée, c'est l'amour qu'il porte à Kate, et franchement ces deux-là ensemble, c'est juste magique. Tout comme est savoureuse la façon dont ils gèrent leur fils.

Autour d'eux, on retrouve tous les personnages emblématiques des tomes précédents, Julie bien sûr, dont la relation avec Kate m'a laissée, sans spoiler, un peu triste et frustrée, Derek, Barabas et Christopher que j'adore, Ghastek qui est devenu un vrai allié dans les épreuves, Saiman, les membres de la Meute qui gravitent autour des Lennart, ou ceux qui vivent au Donjon, les sorcières, les mages, Erra, la tante de Kate, qui m'a beaucoup plu dans ce tome et Hugh et Elara.

Et si vous ne voyez pas de qui je parle, je vous recommande de lire le tome 1 du spin-off sur ces deux-là. Et franchement, j'ai adoré voir Hugh s'allier à Kate, leurs petites piques comme s'ils étaient vraiment frère et soeur et je trouve que c'est une relation qui manquait à Kate. Et voilà encore un personnage qui a très bien évolué.

Le seul truc qui m'a un peu chiffonnée et même un tantinet déçue, c'est qu'Andrea, la meilleure amie de Kate, est reléguée à l'arrière-plan et très peu présente. Ok depuis son mariage avec Raphael, sa propre maternité, le fait qu'elle soit alpha des Boudas, elle a sa propre vie à mener mais j'aurais aimé qu'elle soit vraiment aux côtés de Kate.

Et puis il y a Roland, imbu de lui-même, qui pense que rien ne peut l'arrêter et surtout pas sa fille qu'il pense soumettre comme il a soumis tant d'autres. Alors, laissez-moi rire, ha ha ha ! :D soumettre Kate, je ris ! Je le dis et je répète, je ne veux pas spoiler (même si j'aimerais bien ;)) mais j'ai trouvé génial et savoureux comment cette histoire entre Kate et son père se concluait.

Le style des auteurs est toujours hyper agréable à lire. Je ne dis pas ça pour être gentille ou quoi, c'est la vérité. Alors que je peine vraiment sur la plupart des mes lectures, même celles que j'aime beaucoup, j'ai vraiment lu ce tome comme une fleur, ayant envie de me plonger dedans, tout en n'ayant pas trop envie d'avancer trop vite pour ne pas le terminer trop tôt. Je ne sais pas comment les époux Andrews travaillent mais, voilà j'adore leur façon d'écrire, leur humour, la description des scènes de batailles toujours très visuelles, les scènes intimistes et j'en passe.

En conclusion, même si cette chronique ne le reflète pas vraiment, ce dernier tome de Kate Daniels a été un vrai coup de coeur et une lecture passionnante. J'ai tout aimé, que ce soit l'intrigue avec le vilain méchant, les préparations avant l'affrontement avec Roland, l'affrontement lui-même, l'après et même l'épilogue. Je suis super triste de quitter Kate et Curran et j'aurais vraiment aimé continuer avec eux et Conlan, même si ce n'était que pour des scènes familiales :) J'ai été triste pendant quelques jours après avoir fini le livre mais je sais qu'on retrouvera cet univers, ne serait-ce que pour le tome 2 de Hugh et Elara (j'ai hâte) et j'ai appris dernièrement, grâce à Lianne, que se préparait un autre roman concernant... non je ne veux pas le dire pour le moment ! Mais, après l'abandon de la série sur Derek et Julie dont le premier tome était prometteur, je dois dire que ça me fait des friselis partout à l'idée de retrouver Atlanta, même avec Kate et Curran en marge ou absents. En attendant, si vous voulez savoir comment Kate va mener de front sa vie de tueuse de méchants et de mère de famille (spoiler : comme toutes les femmes :p), comment va se résoudre son affrontement avec son papounet chéri, si vous voulez faire connaissance avec le choupi Conlan, et savoir ce que mijote Curran pendant une bonne partie du roman et, surtout, si vous voulez voir une conclusion parfaite à une saga géniale, lisez-le !

Note :



J'ai lu ce roman en lecture commune avec Heclea

Le roman fait partie du Challenge Read in English 2019-2020
que j'organise
9

et du Baby Challenge Bit lit de Livraddict
6/20

05 août 2020

Cyber China, Une enquête de l'inspecteur Chen, tome 8 de Qiu Xiaolong

Titre original : Enigma of China

Spoilers sur les tomes précédents

Résumé :
Après le suicide de Zhou, un cadre shanghaien, accusé de corruption après la parution d'une photo sur internet le montrant en possession d'un paquet de cigarettes de luxe et alors qu'il était assigné à résidence et sous surveillance policière dans un hôtel, l'inspecteur Chen est appelé en renfort auprès du policier en charge de l'enquête. Aidé par une jeune journaliste, Lianping, séduite par son côté poète, il va essayer de démêler le vrai du faux, devoir déterminer s'il s'agit d'un vrai suicide, sous l'oeil vigilant du Parti, inquiet de l'émergence des réseaux sociaux...



Mon avis :
En avril dernier, pour le challenge Un genre par mois où l'on devait lire un roman policier, j'ai retrouvé avec grand plaisir mon inspecteur chinois chouchou, Chen. Alors que le tome précédent, Les courants fourbes du lac Tai, avait été pratiquement un coup de coeur, j'ai trouvé ce tome-ci un ton en-dessous et ce pour diverses raisons.

Tout d'abord, la chronologie m'a beaucoup perturbée. Certes il s'est passé des années depuis les premiers tomes se déroulant dans les années 90, j'en parlais d'ailleurs dans le tome précédent, mais comme les dirigeants du Parti le considère toujours comme un jeune camarade prometteur, je le voyais toujours comme un homme d'une petite trentaine d'années. D'autant plus qu'il se comporte toujours un peu comme cela, que ce soit dans sa vie professionnelle comme sa vie personnelle. Et là, bam, je me suis prise de plein fouet qu'il avait la cinquantaine bien sonnée. C'est même marqué noir sur blanc ! Et en plus, on voit bien que l'inspecteur sent le poids des années, il n'est plus idéaliste comme avant et est un brin désabusé. C'est qu'il virerait presque comme le commissaire Erlendur d'Indridason !

Bref, là on est donc à la fin des années 2000 voir même début 2010 alors que les réseaux sociaux sont en plein essor partout dans le monde et donc en Chine, ce qui ne plaît pas aux dirigeants, bien évidemment, qui veulent pouvoir surveiller ce qu'il s'y passe.

Parallèlement, tout ce qui est faveur et privilèges et même corruption des technocrates est abordé. Chen a profité parfois (souvent) de largesses d'autrui, notamment dans le tome précédent, quand un membre du Parti lui avait payé un séjour de luxe mais il n'a jamais été corrompu. C'est d'ailleurs ce qui fait grincer des dents en haut lieu, parfois. Malheureusement pour le cadre de l'administration shangaienne qui va se faire prendre en photo avec un paquet de cigarettes étrangères de luxe, ce n'est pas tant que la corruption soit révélée que le fait que ce soit étalé au grand jour. Ça ne passe pas du tout et quand les réseaux sociaux s'en empare, ça provoque un scandale.

J'avoue que j'ai trouvé le thème et l'enquête intéressants mais un peu barbant, c'est clairement un tome qui manque d'un petit quelque chose. À croire que l'auteur se lasse un peu et ne met plus la même passion dans ce qu'il écrit. Quand je disais que son personnage principal semblait un peu désabusé, ça vaut peut-être aussi pour l'auteur.

Cependant, toute la description de la vie shanghaienne reste passionnante à suivre, les endroits où va Chen, où il mange. Et il dépeint bien, également, l'évolution de cette société, qui, depuis des années, fait un bon en avant, tout en restant attachée à ses traditions. Dans ce cas-là, c'est un peu la jeune génération contre les vieux barbons :)

Le côté poète de Chen est très présent dans ce tome, comme bien souvent et c'est vraiment un aspect du personnage que j'aime beaucoup. J'adore quand il déclame des poèmes appropriés aux situations et cette mélancolie qui émane alors des pages lues...

Malgré les années qui passent, Chen reste un joli coeur :) C'est un vrai séducteur malgré lui (il faut le reconnaître, ce n'est pas non plus un tombeur). Oubliée Shanshan du tome précédent, bonjour Lianping, la jeune et jolie journaliste. À sa décharge, c'est elle qui lui fait du gringue et s'il tombe sous le charme, il ne se passe rien. Il faut dire que la jeune femme est ambiguë dans son intérêt et notre inspecteur va la percer à jour...

L'inspecteur Yu, l'adjoint de Chen et sa femme Peiqin sont toujours présents mais moins que dans les premiers tomes. C'est dommage parce que je les aime beaucoup.

Au bout de 8 tomes, je n'ai rien de nouveau à dire sur le style de l'auteur. J'avais longuement parlé de la traduction de Fanchita Gonzales Battle, la traductrice attitrée, dans le tome précédent mais là, c'est une nouvelle traductrice qui est à l'oeuvre, Adelaïde Pralon. Je dois dire que je n'ai rien à redire sur son travail, elle rend bien l'atmosphère et l'esprit des tomes précédents.

En conclusion, si j'ai trouvé ce tome 8 des enquêtes de Chen un peu en-dessous des tomes précédents et surtout de celui d'avant, j'ai tout de même apprécié retrouver le personnage et son environnement. Malgré les années qui passent et qui semblent peser sur le policier poète, il reste un homme droit dans un pays où les "gros sous" essaient de s'en mettre plein les poches et sont ouverts à la corruption. Le roman porte aussi sur les nouvelles tendances technologiques, notamment les réseaux sociaux, prompts à pointer du doigt tous les travers de leur société, ce qui ne plaît pas aux dirigeants (forcément !). Malgré le petit coup de mou de l'auteur et une fin un peu abrupte, je ne peux que vous conseiller de lire le tome si vous aimez l'auteur et son héros.

Note :




Le roman fait partie de mon Demi-Challenge ABC 2020 de Nanet
4/13

du Challenge Un genre par mois d'Iluze
au mois d'avril : Policier/Polar/Thriller
4/12

Et de la nouvelle édition du Challenge Thrillers et Polars de Sharon
 1/5-15