29 novembre 2015

Léviatemps, Le dyptique du temps 1 de Maxime Chattam

Résumé :
Guy de Timée, écrivain à succès, a quitté lâchement sa famille pour se réfugier dans une maison de passe et retrouver des idées de romans. Alors que l'exposition universelle bat son plein en cette année 1900, de mystérieux crimes odieux sont commis et Guy se lance sur la piste du tueur en compagnie de Faustine, une courtisane, et de Martial, un policier....




Mon avis :
En juin dernier, j'avais renoué avec Maxime Chattam avec La conjuration primitive, thriller bien ficelée, sanglant et haletant. Léviatemps faisant aussi partie d'un des Baby Challenges Livraddict, je n'ai pas attendu bien longtemps pour retrouver l'auteur et je dois dire que j'ai bien apprécié ce roman policier historique même s'il est moins percutant que ma précédente lecture.

Paris, année 1900, l'Exposition universelle vient d'ouvrir ses portes et bat son plein. C'est dans cette effervescence que plusieurs meurtres particulièrement horribles sont commis. Guy de Timée, écrivain en mal d'inspiration va mener l'enquête en compagnie de Faustine une jolie courtisane vivant dans la maison close où il a trouvé refuge après avoir quitté sa famille et de Martial un jeune policier. Entre ésotérisme et science, dans les ruelles mal famées de Paris, ses pas vont le mener sur la piste d'un tueur particulièrement retors...

La conjuration primitive était bien ancré dans notre époque, violente et anxiogène bien souvent (en particulier en ce moment...), avec des tueurs particulièrement ingénieux et pervers, et le livre m'avait vraiment plu tant il était efficace et haletant. Avec Léviatemps, c'est un tout autre contexte (heureusement car ça empêche l'auteur de se répéter), puisqu'on est à l'époque charnière où les progrès scientifiques et industriels sont exponentiels alors que la société garde encore son cachet très XVIII - XIXe siècle :) Cela rappelle les feuilletons qu'on pouvaient lire à cette époque, en plus gore et terrifiant.

Car si Chattam a placé son histoire il y a plus de 100 ans, ce n'est pas pour cela que les meurtres sont plus soft et les enquêtes une promenade de santé. Non, le ou les tueurs sont retors, pervers et rivalisent d’ingéniosité pour mener à bien leur sale besogne. Et sale, la besogne l'est car il faut avoir l'estomac bien accroché devant certaines scènes.  Et ce que j'apprécie avec l'auteur c'est qu'on ne devine pas le coupable dès le début. J'avoue ne rien avoir deviné même si rétrospectivement - spoilers -  j'aurais pu deviner rien qu'avec le titre -

En tout cas, avec Léviatemps, Chattam nous balade des bas-fonds, très sordides, de Paris aux pavillons de l'Exposition Universelle, des cercles ésotériques mystérieux aux maisons closes chics. C'est une faune en tous genres qui se dévoilent ici et cela m'a beaucoup plu. Pourtant, j'ai trouvé le roman un peu moins percutant que La conjuration primitive, peut-être à cause de quelques longueurs, notamment des passages sur la graphologie qui ont failli m'endormir. Mais dans l'ensemble, son intrigue est bien ficelée et très intéressante.

Avec ce livre, l'auteur nous propose une myriade de personnages, intéressants et certains avec un sacré bagage. Si j'ai beaucoup aimé Faustine la belle courtisane, ses fêlures, sa pugnacité et le fait qu'elle amène une touche féminine à l'histoire, ainsi que Martial, le gentil flic, il n'en a pas été de même pour Guy de Timée. J'ai eu beaucoup de mal à l'apprécier, à cause de sa veulerie et son comportement un peu hautain. Ce n'est pas un personnage auquel on peu s'attacher vraiment mais il est intéressant.

Le style de l'auteur est très bien, ses descriptions des meurtres sont toujours aussi gore et "réalistes", disons qu'on les visualise très bien... À la façon dont il écrit, outre les meurtres, on a vraiment l'impression d'être plongés en 1900.

En conclusion, un thriller efficace et bien ficelé, peut-être un peu en-dessous de La conjuration primitive mais dont j'ai aimé le contexte, ce Paris de l'année 1900 et l'intrigue, assez retorse. Et si vous voulez savoir pourquoi le livre porte le titre de Léviatemps et qui est derrière les meurtres horribles qui jalonnent les pavés de Paris, lisez-le. Quant à moi, je pense que je lirai la suite, Le requiem des abysses où l'on retrouve Guy et Faustine.

Note :



Ce livre fait partie du Baby Challenge Thriller de Livraddict
7/20
(6 + 1 joker)

du Challenge Thriller et Polar repris cette année par Sharon,
5

et du Challenge Fantasy/Thrillers de Licorne
Session 1 : les Thrillers/policiers
2/2
2/12

27 novembre 2015

Salammbô de Gustave Flaubert

Résumé :
Après la première guerre punique qui a vu la défaite de Carthage face à Rome, les mercenaires qui avaient aidé les Carthaginois se révoltent, furieux de ne pas avoir reçu leur solde. Au milieu, Salammbô, fille d'Hamilcar, Magistrat et général en chef de Carthage, et dont Mâtho, un des mercenaires, est tombé amoureux.





Mon avis :
Entre Flaubert et moi ça n'a jamais été le grand amour, simplement parce que j'avais dû lire Bouvard et Pecuchet pour le bac de français il y a 35 ans et que ça m'avait barbée (je l'avais d'ailleurs lu en diagonale, heureusement que je ne suis pas tombée dessus :D). Du coup, je n'avais jamais eu envie de relire ce monsieur (je n'ai jamais lu Madame Bovary). Mais lorsqu'il s'est agi de trouver un classique pour le Challenge Un genre par mois, je me suis dit que j'allais lire Salammbô qu'on avait à la maison et qui me parlait pour des raisons que je vous expliquerai plus loin. Ce roman m'a laissée une impression très mitigée. J'ai beaucoup aimé le style, très flamboyant et rythmé, en revanche, l'histoire ne m'a pas convaincue, lassée par le trop grand nombre de batailles qu'on y trouve...

À Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar, les mercenaires employés par les carthaginois lors de la première guerre punique contre Rome, fêtent la fin de la guerre. Mais lassés des promesses non tenues de la ville, ils ravagent la propriété et Salammbô la fille d'Hamilcar vient s'interposer. Les mercenaires quittent la ville et lui déclarent la guerre pour récupérer ce qui leur est dû. Parmi eux, Mâtho, un des mercenaires, qui est tombé amoureux de Salammbô et qui veut gagner le coeur de la jeune fille, Spendius, un ancien esclave qui veut se venger de Carthage et Narr'Havas, un des chefs Numides.

L'incipit de ce roman est bien évidemment très célèbre, ce "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar" qui fait rêver avant même d'ouvrir le livre et qui m'a fait rêver pendant longtemps et encore plus depuis 5 ans puisque je vis exactement là où se déroule cet incipit, l'ancienne Mégara étant l'actuelle La Marsa (et aussi Si bou Saïd) où je vis, à 5 minutes de la colline de Byrsa et des citernes dont il est question dans le roman. C'est pour cela que j'avais très envie de lire ce roman depuis longtemps :) Et c'est dire si les lieux me parlent :)

L'incipit promettait donc beaucoup et effectivement, le début est très alléchant et donne à penser que l'on va avoir une histoire sensuelle et mystérieuse (et certains, d'après quelques avis que j'ai lus l'ont vue comme cela), autour de Salammbô, avec complots et vengeance. Alors certes, il y a de ça mais l'histoire porte surtout et essentiellement sur les batailles entre Carthage et les Mercenaires. Des combats incessants, lassants, qui ont vraiment fini par émousser mon intérêt. Sur 15 chapitres, il y en a peut-être 10, voire plus, sur l'affrontement de ces deux parties, et quand ce n'est pas Carthage qui gagne, ce sont les mercenaires et vice-versa et ça n'en finit pas ! Je dois dire que j'ai fini par survoler certains passages décrivant ces combats car je n'en pouvais plus !

Cela m'a d'ailleurs rappelé un peu Othello auquel j'avais fait les mêmes reproches (et que je n'avais nettement pas aimé, pour le coup).

Et Salammbô, me direz-vous ? Hé bien elle n'est pas très présente. Flaubert la fait apparaître de temps en temps, histoire de justifier le fait que le roman porte son nom et non pas "Guerres sans fin entre Carthaginois et mercenaires" ;) et en fait une sorte d'archétype du fantasme de tous ces auteurs rêvant d'orientalisme, à la fois femme fatale et vierge inaccessible, objet de convoitise pour ceux qui la croisent mais ne peuvent l'adorer que de loin et évidemment celle par qui la guerre arrive ou presque ou qu'on aime accuser de l'avoir provoqué. Pour ma part, je l'ai trouvée très clichée et peu consistante mais encore une fois, c'est la faute de la vision que l'auteur avait certainement pour ce genre de femmes. J'ai lu quelque part que Flaubert s'était inspiré de Didon, la fondatrice de Carthage (et divinisée sous les traits de Tanit dont il est question dans le roman). Mouais, je ne suis pas convaincue, Salammbô me paraît bien fade en comparaison.

Parmi les autres personnages "remarquables" du roman, il y a Hamilcar, personnage fictif également et inspiré du fameux Hannibal (pas le cannibale ;)), Mathô, le leader des mercenaires, Spendius, l'esclave, qui m'a fait penser au retors Iago d'Othello pour sa propension à fomenter des complots dans l'ombre et Narr'Havas, un des chefs Numides qui retourne sa veste plusieurs fois au cours du roman, si bien que je n'ai plus su à qui allait son allégeance. Aucun de ces personnages ne m'ont vraiment convaincue, les trouvant trop caricaturaux.

En revanche, ce qui m'a énormément plu dans le roman, c'est le style de Flaubert. Pas au point d'être enthousiasmée par l'histoire mais vraiment, j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire. C'est un style dynamique, virevoltant même, très détaillé (il adore faire des énumérations d'objets ou de peuples), très vivant et visuel. Quand on lit ses descriptions, on plonge en plein dans ce Carthage aux milles odeurs et couleurs et franchement, si l'histoire m'avait davantage accrochée, j'aurais adoré.

En conclusion, je suis très contente d'avoir lu ce roman que je voulais découvrir depuis longtemps même s'il ne m'a pas entièrement convaincue du fait qu'il parle trop de batailles et les détaille à l'envi et que la Salammbô du titre n'est qu'un personnage accessoire. Mais le style de Flaubert m'a emportée et rien que pour cela, il vaut le coup d'être lu.

Note :



Ce livre fait partie du Challenge Un genre par mois de Nathalie
Ce mois-ci : Classique ou Théâtre
11/12

26 novembre 2015

Mississippi d'Hillary Jordan

Titre original : Mudbound

Résumé :
Dans les années 40, Henry arrache sa femme et ses enfants à une vie douillette à Memphis pour venir s'enterrer dans une ferme du Mississippi. Commence alors pour eux, une vie de labeur marquée par la boue qui englue tout dans une contrée où le racisme est encore très présent dans ce Sud des États-Unis comme va le constater Ronsel, le fils d'une famille noire, revenu de la guerre en Allemagne...

Mon avis :
Je ne sais plus par quelle copinaute j'ai eu vent de ce livre mais je m'étais dit en voyant sa chronique que ça me ferait un bon "J" pour mon challenge ABC. C'est donc cette année que je l'ai mis dans ma liste et le dernier livre que j'ai lu pour ce challenge et il a été tout à fait conforme à ce que j'en attendais, une histoire âpre et dramatique, même si assez classique du genre, et que j'ai beaucoup aimée.

Laura est déjà vieille fille lorsqu'elle rencontre Henry McAllan et l'épouse.  Plusieurs années après leur mariage et deux enfants plus tard, alors que la seconde guerre mondiale va se terminer, il se met en tête d'acquérir une ferme pour reprendre une tradition familiale. Contre son gré, il entraîne sa femme dans son  "rêve" et la petite famille se retrouve perdue dans la boue du Delta du Mississippi dans un endroit insalubre en compagnie du père de Henry, un être irascible et raciste. Les retours de Jamie, le frère d'Henry, un être charmeur mais hanté par la guerre et bientôt de Ronsel, le fils aîné d'une famille noire travaillant sur la ferme, et qui s'est sorti de sa condition par sa bravoure en Allemagne, vont exacerber les tensions et les passions au sein de la famille et dans la communauté avoisinante encore marquée par le racisme dans ce Sud profond où sont encore très enracinées les traditions du Ku Klux Klan...

J'ai dit en préambule que c'était une histoire classique et c'est vrai. Quoi de plus cliché que le Sud des États-Unis dans les années 40 (ou 30 pour d'autres livres), marqué par la pauvreté ou plutôt les vicissitudes d'une vie à tenter de sortir quelque chose de la terre, et le racisme et l'idée de certaines gens que si l'abolition de l'esclavage a été aboli, c'est juste une affaire de gens du Nord et ne les concerne pas parce que que les noirs n'ont qu'à rester à leur place... Et pourtant malgré son classicisme, Hillary Jordan arrive à nous intéresser à son histoire, au parcours et aux épreuves de ses personnages.

Il y a donc, à travers les McAllan et les Jackson, deux histoires en une. Deux histoires marquées par la haine, les difficultés, les non-dits, les déceptions et la descente aux enfers de certains. C'est un roman qui porte bien son nom (en VO tout du moins), car il est "boueux". En le lisant, on se sent englué dans une espèce de boue comme celle qui jonche la propriété des McAllan après les pluies et les tempêtes, on se sent parfois oppressé, on plaint la plupart des personnages et on frémit devant ce qu'il arrive à certains.

Ce roman est le premier d'Hillary Jordan et pour un coup d'essai, elle s'en sort très bien. Son roman est écrit du point de vue de 6 personnages : Laura, Henry, Ronsel, Jamie, Florence et Hap (les parents de Ronsel), avec un chapitre/un narrateur et à la première personne du singulier. Ce que j'ai aimé c'est le style qu'elle adapte suivant le narrateur, ce qui permet de bien dégager les personnalités et de reconnaître qui est qui. J'ai lu des romans à plusieurs narrations où l'on ne savait pas qui s'exprimait.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Ronsel, le fils de la famille noire car c'est le personnage qui symbolise le mieux les contradictions de cette région encore sous l'emprise de la haine raciale. Élevé dans cette famille noire et dans l'idée que son peuple doit rester "à sa place", la guerre va lui faire découvrir un autre monde, un monde où les noirs peuvent se distinguer, recevoir les honneurs et non pas s'effacer devant le blanc. Où ils peuvent coucher avec une blanche (une Allemande dans ce contexte) sans être lynchés. Alors évidemment, le retour au pays va être brutal quand, fort de ses convictions, il va vite se heurter au racisme des petits blancs. Ce qu'il subit m'a fendue le coeur mais j'ai beaucoup aimé les dernières lignes le concernant (et qui sont les dernières lignes du roman) porteuses d'espoir.

Laura est un personnage qui s'affirme au fil du roman. On peut penser qu'elle manque de caractère et c'est une peu vrai mais il ne faut pas oublier que si le Mississippi, et le Sud des États-Unis en général, est un monde de blancs, c'est aussi un monde d'hommes où les femmes sont, elles-aussi, juste bonnes à rester à leur place. Je l'ai donc trouvée assez courageuse.

Jamie est, lui, un personnage assez touchant. Il avait tout pour lui, le charme, le bagout mais la guerre a fait de lui un homme changé, voire brisé. C'est un peu le pendant de Ronsel et d'ailleurs c'est ce qui va les rapprocher, leurs épreuves à la guerre ayant brisé les préjugés raciaux.

Henry ne m'a pas vraiment plu, enfin disons qu'il n'est pas méchant mais c'est l'homme de la maison qui ne se pose pas beaucoup de questions, qui prend les décisions de façon unilatérale. Heureusement, les épreuves vont le changer un peu.

J'ai beaucoup aimé Florence et Hap les parents de Ronsel, très touchants et pas du tout le papy, le père d'Henry et Jamie, un homme odieux.

En conclusion, même si ce premier roman est assez classique dans son histoire de haine raciale et de luttes contre les éléments pour faire vivre un petit bout de terre, dans les événements qu'il décrit, et les passions que certaines situations exacerbent, je l'ai trouvé très intéressant et prenant et pendant 350 pages, je me suis vraiment crue transportée dans cette boue du Mississippi avec Ronsel, Laura et Jamie. Et si vous aussi, vous voulez être émue et révoltée par ce que la haine peut engendrer, lisez-le.

Note :



Il fait partie du Challenge ABC 2015 de Nanet
  26/26
Challenge terminé !

25 novembre 2015

Le Labyrinthe de Wes Ball

Titre original : The Maze Runner
avec Dylan O'Brien, Thomas Brodie-Sangster, Aml Ameen

Résumé :
Un jeune homme se réveille dans un espace clos, entouré de hautes murailles et donnant accès à un labyrinthe, où vivent déjà d'autres jeunes. Il n'a aucun souvenir de sa vie d'avant sauf son prénom et ne sait pas ce qu'il fait là. Alors que les autres semblent accepter leur sort, Thomas, le jeune homme, va tenter par tous les moyens de découvrir les mystères du labyrinthe mortel et de s'en échapper...

Mon avis :
En octobre, je cherchais un film sympa à regarder et faisant partie des Mini Challenges Seriebox, je suis tombée sur ce DVD que j'avais acheté en début d'année. Et à l'époque, je n'avais pas vu que c'était Dylan O'Brien qui en était le héros. Il faut dire que je ne regardais pas Teen Wolf. Depuis, j'ai commencé la série qui est devenue ma petite chouchou de cet automne et Stiles, le personnage que joue Dylan, mon préféré dans la série. Du coup, hop ni une ni deux, même si je n'ai toujours pas lu le livre que j'ai pourtant dans ma Pal, j'ai regardé le film pour le voir dans un rôle différent de Stiles :) Et j'ai beaucoup apprécié malgré un manque d'originalité dans le déroulement de l'histoire et quelques facilités.

Thomas se réveille dans une cage qui monte et l'amène dans une immense clairière entourée de hauts murs. Il n'a aucun souvenir de qui il est (mais son nom lui revient très vite), d'où il vient et pourquoi il est là. Là vivent d'autres jeunes comme lui, survivants tant bien que mal, parfois depuis des années, dans un environnement hostile. La seule porte de sortie semble être un immense labyrinthe, mystérieux et dangereux, recelant des créatures mortelles. Jusqu'à présent, tous les jeunes ont accepté leur sort. Mais Thomas va tenter d'en percer les mystères et de convaincre ses compagnons de s'échapper...

Si j'ai parlé de manque d'originalité dans mon préambule c'est parce que d'emblée le film fait penser à Sa majesté des mouches ou encore Hunger Games, sans le côté "entretuons-nous tous". Il s'agit donc de prime abord d'un survival movie à la sauce ado, plutôt efficace d'ailleurs. C'est rythmé, on se demande, comme Thomas, pourquoi les jeunes ont atterri là, quel est le but de cette "expérience" et au fur et à mesure que le film avance, on constate qu'il y a autre chose derrière le fait de rendre des jeunes amnésiques et de les laisser se débrouiller dans un environnement hostile.

Si je devais émettre un bémol, c'est que la fin et les explications sont beaucoup trop rapides et un peu tirées par les cheveux, bim bam boum, en 2 minutes on t'explique tout, mais intriguent suffisamment pour avoir envie de revenir pour le 2e film.

Pour son premier grand film (il avait déjà tourné dans 3 longs métrages avant mais de façon plus confidentielle), Dylan O'Brien s'en tire plutôt bien. L'acteur a le don de nous faire attacher aux personnages qu'il joue et son Thomas, qui est loin du Stiles amusant et décontracté de Teen Wolf, est tout de suite sympathique. Et il a pris du muscle pour l'occasion ! :) C'est le candide de l'histoire, celui qui est autant dans le flou que nous, spectateurs, et c'est à sa suite et grâce à son courage et sa ténacité, qu'on va découvrir ce qu'il se cache derrière la clairière et le labyrinthe.

D'autres jeunes acteurs m'ont bien plu, parce que je les avais déjà vus dans des séries et que j'étais contente de les retrouver ici, comme Aml Ameen qui joue Alby le chef de la petite troupe de jeune et qui jouait l'adorable Capheus dans Sense8 ou encore Thomas Brodie-Sangster qui a joué Jojen Reed dans Game of Thrones.

Il y a un seul personnage féminin "important" (il y en a un autre dont je ne veux pas parler sous peine de spoiler) mais qui dans ce premier film fait vraiment figure de potiche.

C'est le premier long métrage réalisé par Wes Ball un réalisateur de 35 ans qui avait tourné juste un court-métrage avant Le Layrinthe. Il s'en tire plutôt bien, respectant le cahier des charges inhérent à ce genre avec ce qu'il faut d'action, de scènes choc et de mystères. Les images sont bien fichues, le labyrinthe impressionnant et les vilaines bestioles qui le peuplent horribles à souhait.

En conclusion, le Labyrinthe est un film d'action SF ado efficace qui fait passer un très bon moment avec des acteurs sympas, en particulier mon chouchou Dylan O'Brien. Et si vous voulez savoir si Thomas et ses amis arriveront à sortir du Labyrinthe et si oui, ce qu'ils trouveront au-delà, regardez-le. Quant à moi, il ne me reste plus qu'à voir le 2 (l'année prochaine sans doute) et surtout à lire les livres.

Note :



Film vu en version original sous-titrée

Ce film fait partie du Mini Challenge Science-fiction de Seriebox
3/6
44/50

et du Mini Challenge Thriller de Seriebox
3/7
29/50

Et du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
34/53

24 novembre 2015

Et en plus, il cuisine d'Angéla Morelli

Résumé :
Agathe, 26 ans, descend dans le Sud-Ouest de la France fêter l'anniversaire de mariage de ses parents qui organisent une immense garden party. Elle espère que cet intermède lui permettra d'oublier sa récente rupture avec son petit ami qui l'a trompé. Rupture qu'elle ne sait pas comment annoncer à sa mère qui adulait le jeune homme. Sur place, elle rencontre le traiteur qui a un nom à coucher dehors mais un corps à coucher avec :)



Mon avis :
Depuis ma lecture du deuxième roman d'Angéla, L'amour est dans le foin, j'ai pris du retard dans la lectures de ses nouvelles sorties depuis. Fin octobre, je voulais lire quelque chose de rapide et de sympa pour finir le mois et j'ai jeté mon dévolu sur cette nouvelle sortie en juin. Et elle a tout à fait rempli son office car elle m'a fait passer un moment très amusant et pétillant.

À 26 ans, Agathe avait tout pour être heureuse : Un super boulot et un petit ami de longue date parfait. Mais sa vie a volé en éclat 3 semaines auparavant, quand elle a retrouvé Gregory au lit avec une autre. Maintenant, elle doit aller près de Montauban dans la petite ville de son enfance, assister à la garden party que ses parents (enfin sa mère) ont organisé pour leurs trente ans de mariage et la jeune femme ne sait pas comment annoncer sa rupture à ses parents qui voyaient en lui le gendre idéal. Et tout se complique lorsqu'elle s'aperçoit que le traiteur n'est autre qu'un ancien camarade de collège, qui avait un physique de vilain petit canard à l'époque et qui est devenu le sosie de Channing Tatum...

Et en plus, il cuisine, est une romance chick-lit tout ce qu'il y a de plus classique, ce qui pourrait être un frein pour beaucoup ("ah ouais bon à force c'est toujours un peu la même chose, non ?" pourrait-être la réaction des grincheux ;)) et pourtant, grâce à son auteur, ça marche du tonnerre sur moi. Parce que dans ce monde de brutes et de terreur (j'écris ma chronique au lendemain des attentats de Paris...), ça fait du bien de lire une nouvelle légère, sympa où l'amour et l'humour sont au coeur d'une histoire qui fait pétiller les yeux et frétiller notre ptit coeur tout mou.

Car oui, Et en plus, il cuisine ne sort pas des sentiers battus et comme c'est une nouvelle, tout se passe assez rapidement, mais j'ai trouvé qu'en une soixantaine de pages, Angéla arrivait formidablement bien à nous construire un tout, une vraie histoire et je dois dire que cette fois-ci (par rapport à Avis de tempête), je n'ai pas trop ressenti de frustration par rapport au fait que ce soit un format court. L'histoire m'a convenue comme elle était. Sans doute parce qu'il y a un épilogue qui permet de refermer la porte sur l'histoire d'Agathe et Artème et de les laisser vivre leur vie.

Ce que j'aime aussi avec les livres d'Angéla c'est que la légèreté de ses histoires ne l'empêche pas d'aborder des thèmes plus sérieux. Il y avait eu la reconstruction après un deuil pour Sous le gui, ici elle aborde la rupture amoureuse et surtout les relations conflictuelles entre parents et enfants, comme le sont celles entre Agathe et sa mère. Et à travers la mère et ses amis, ce sont également les petits bourgeois des villes de province, obtus et confits dans leurs certitudes, donneurs de leçons, qui sont "pointés du doigt". Le tout avec humour, je vous rassure, on n'est pas dans Madame Bovary ;)

Agathe est une jeune femme sympa et attachante, à l'image des autres héroïnes d'Angéla, même si elle est nettement plus jeunette que ne l'étaient Emilie, Julie, Candice ou encore Louise. J'ai beaucoup aimé sa relation avec sa soeur, faite d'amour fraternel et de chicaneries, une vraie relations entre deux soeurs ;)

Artème, avec son drôle de prénom, (j'avoue que je ne l'avais jamais entendu !) est, lui, un peu trop stéréotypé à mon goût, trop parfait mais ce fantasme sur pattes est très bien pour l'histoire, beau, charmant, prévenant, ironique parfois et c'est ce qui fait rêver les lectrices, n'est-ce pas ? Et je préfère lire ce genre de personnage plutôt que celui, condescendant et brutal dans son approche amoureuse,  que j'ai rencontré dernièrement dans une lecture (oui je parle de toi, Machin Greenwald de Sans orgueil ni préjugé).

Pas grand chose à dire sur les autres personnages, j'ai bien aimé la soeur, j'ai eu envie de baffer la mère au bout de 2 minutes et le père est le portrait-type du mec mené par le bout du nez par son acariâtre de femme et qui fait tout pour échapper aux corvées domestiques.

L'écriture d'Angéla est toujours très agréable à lire, j'adore la façon dont elle raconte ses histoires, avec talent et humour et qui nous immerge directement dans l'histoire de ses personnages. Et ses références sont toujours très sympas. Et oui, je confirme bien que Lorie était la coqueluche des ados au début des années 2000, j'ai fait preuve d'abnégation en emmenant ma fille à un de ses concerts en 2004 :)

En conclusion, voici une nouvelle fois, un très bonne petite nouvelle à se mettre sous la dent, parfaite à lire en une petite heure sur son canapé et pour échapper à la morosité ambiante. Et si vous voulez savoir si comment Agathe va vite succomber au charme du beau Channing Tatum traiteur, lisez-la. Quant à moi, je vous retrouve très vite, j'espère, avec une autre nouvelle d'Angéla, sûrement La vallée des Amazones.

Note :

21 novembre 2015

Donnie Darko de Richard Kelly

avec Jake Gyllenhaal, Maggie Gyllenhaal, Drew Barrymore, Jena Malone, Patrick Swayze, Nah Wyle

Résumé :
Donnie Darko, 16 ans, est un garçon intelligent et introverti avec des problèmes psychologiques et qui a pour ami imaginaire un lapin géant ayant une tête morbide et nommé Frank. Un jour ce dernier le sauve d'une catastrophe et lui annonce que la fin du monde est pour dans 28 jours et que le jeune garçon doit accomplir sa destinée...


Mon avis :
Donnie Darko est un film que j'avais envie de voir depuis sa sortie. D'ailleurs, à l'époque, je l'avais enregistrée en VHS lors de son premier passage sur Canal + (donc ça remonte bien à 12-13 ans). Mais le sujet me faisait un peu peur et la VHS est restée dormir dans mes placards et quand j'ai remisé mon magnétoscope au grenier, je l'ai oubliée. Mais comme le film faisait partie d'un des Mini Challenges Seriebox, je me suis enfin décidée à le regarder (pas en VHS cette fois :)) et s'il est de ces films qui vous font perdre quelques neurones au cours de son visionnage, je l'ai quand même beaucoup apprécié pour son audace et son histoire bizarroïde.

Donnie Darko est un jeune homme de 16 ans, intelligent mais perturbé émotionnellement, souffrant de somnambulisme et d'hallucinations et suivi par une psychiatre. Le 2 octobre, il suit son ami imaginaire, Frank, un lapin humanoïde et terrifiant qui lui annonce que la fin du monde est pour 28 jours plus tard et que Donnie doit accomplir sa destinée. Au même moment, un moteur se détache d'un avion et tombe sur sa chambre. Donnie vient d'échapper à la mort, grâce à son somnambulisme. Une course contre la montre s'engage alors pour le jeune garçon qui cherche à comprendre les paroles sibyllines de Frank, tandis que dans sa ville se passent des événements étranges...

Si vous aimez les films linéaires qui ne demandent pas trop de réflexion, passez votre chemin. En revanche, si vous les aimez tordus avec plus de questions à la fin que de réponses, vous vous régalerez. Voilà donc un film très bizarre, à tiroirs et avec plusieurs niveaux d'interprétation. Un peu comme le fut Inception sorti bien plus tard. Pendant tout le film, on se demande où l'on va, ce qu'est ce film, si c'est un thriller psychologique, un film de science-fiction ou simplement fantastique, un film d'ados un peu slasher et la fin nous fait poser beaucoup de questions.
Il est question pendant tout le film de rêves, de voyages dans le temps, de problèmes psychologiques et du coup le réalisateur nous manipule et nous égare avec bonheur. J'aime énormément ce genre de film qui me fait triturer les méninges longtemps après le mot fin.

Si Jake Gyllenhaal avait déjà un peu tourné auparavant, c'est vraiment avec ce film qu'il s'est fait connaître à l'âge de 21 ans et c'est sympa de le voir tout jeune et pratiquement débutant et déjà plein de talent. C'est un acteur que j'aime beaucoup depuis Le jour d'après et surtout Brokeback Mountain où il campait un Jack Twist parfait. Bref, dans Donnie Darko, il est excellent avec ce mélange de candeur et de dureté qui le caractérise quand il joue. Dans le film, il peut aussi bien avoir l'air du copain next door que du psychopathe sans état d'âme. Bref, il crève l'écran et porte son histoire à merveille.

À côté les autres acteurs sont moins impressionnants mais on retrouve des acteurs connus comme Drew Barrymore, Noah Wyle, le regretté Patrick Swayze ou encore Kathrine Ross en psychiatre, l'inoubliable Mrs Robinson du Lauréat.

C'est marrant parce que je ne savais pas que Maggie Gyllenhaal, la soeur de Jack, jouait dans le film et elle incarne justement la soeur de Donnie.

De prime abord, j'aurais dit que je ne connaissais pas Richard Kelly le réalisateur. Mais en regardant sa filmo, j'ai vu que c'était lui qui avait réalisé The Box, un film que j'avais vu au ciné en 2009 (avec Cameron Diaz et James Marsden) et que je n'avais pas du tout aimé. D'ailleurs il n'a rien filmé depuis et n'a que 3 longs métrages à son actif. C'est d'ailleurs dommage car Donnie Darko est un très bon film à la réalisation impeccable et Kelly aurait pu être l'égal de Nolan. Je ne me rappelle plus trop la bande-son à part la chanson des dernières scènes, Mad World de Tears for Fears et interprétée magnifiquement par Gary Jules au chant et Michael Andrews (compositeur de la B.O) au piano. D'ailleurs d'après Google, cette version a surpassé l'originale et c'est vrai qu'elle est superbe et colle très bien aux images.

En conclusion, si vous aimez les films qui vous triturent la cervelle, Donnie Darko est fait pour vous tant il est atypique et original tout en restant malgré tout abordable à tout cinéphile. Et si vous voulez, vous aussi, vous poser la question si Donnie a rêvé tout le film, s'il est vraiment question de voyage dans le temps ou s'il est tout simplement fou, regardez-le.

Note :



le film fait partie du Mini Challenge Fantastique de Seriebox
4/7
43/50

et du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
33/53

18 novembre 2015

Une autre vie, Walking Dead, tome 22 de Robert Kirkman

Titre original : A New Beginning
Illusrations : Charlie Adlard

Spoilers sur les tomes précédents

Résumé :
Plusieurs années sont passés depuis la défaite de Negan et la petite communauté d'Alexandria s'efforce de vivre dans la sérénité sous le leadership de Rick. Mais le danger reste toujours présent et les habitants ne doivent pas perdre cela de vue...


Mon avis :
Fin octobre, j'avais envie de lire une lecture rapide pour finir le mois et j'ai eu envie de retrouver Rick et les siens, même si les derniers tomes, et notamment le dernier, était loin de m'avoir vraiment convaincue. Et je ne sais pas si c'est le fait l'histoire soit passée à autre chose que la sempiternelle guerre contre Negan mais j'ai vraiment apprécié ce tome relativement calme pourtant.

Voilà déjà plusieurs années que Rick a défait Negan et le tient enfermé dans une cellule. Alexandria, sous sa férule, a retrouvé un certain calme et vit plutôt sereinement malgré la menace zombie toujours présente mais que les habitants arrivent plutôt bien à canaliser. Tous envisagent l'avenir avec plus d'espoir mais ne doivent pas perdre de vue que le danger peut surgir à tout moment et sous n'importe quelle forme...

Comme je le décris dans mes résumés, voilà un tome plutôt calme. Et je dois dire que ça m'a très bien convenue. Vous ne pouvez pas savoir combien j'étais contente de voir, pour une fois, les habitants d'Alexandria (et de la Colline) mener une vie presque normale, se retrouver avec les petits problèmes du quotidien (traquer les zombies qui rôdent, faire en sorte que Negan reste en prison, voir les enfants grandir, savoir si on va planter ça ou ça :)) et non plus ces éternelles guerres de psychopathes en tous genres ou autre cannibales. C'est reposant et sympa à lire.

Mais comme je l'ai dit, le danger rôde toujours car Negan est toujours vivant (j'ai vraiment eu peur pendant tout le tome que quelqu'un fasse une connerie et le laisse s'échapper), et au-dehors, il y a toujours les zombies. Donc si ce tome est calme, la suite risque de l'être moins, surtout vue la fin.

C'est marrant, parce que ce tome 22 commence exactement comme a commencé la saison 6 de la série, avec une horde de zombies emmenés par certains des personnages connus (pas ceux de la série) et non plus avec une moto et une voiture comme dans la série, mais avec des chevaux et une carriole. J'ai trouvé savoureux de voir ces deux mêmes scènes pratiquement au même moment.

Depuis deux tomes, Rick est remonté dans mon estime et je l'ai encore apprécié ici. C'est vraiment devenu un leader calme, à l'écoute, et non plus le mec qui faisait un peu n'importe quoi et ne prenait l'avis de personne il y a quelques temps.

Comme les années ont passé, Carl est devenu un grand ado et c'est sympa de voir son évolution, ses envies, ses choix. J'ai plutôt bien aimé ce qu'il se passait avec lui et entre lui et son père.

J'ai été ravie de retrouver Maggie également, devenue la leader de la Colline et qui s'en tire très bien.

Des nouveaux font leur apparition et d'emblée ils m'ont agacée...

Et pas de Michonne, apparemment elle est partie et je ne sais pas (en tout cas, ne me rappelle plus) pourquoi.

Pas grand chose à dire sur les textes et les dessins, enfin rien de plus que ce que je rabâche depuis plus de 20 tomes :) j'ai toujours du mal à reconnaître les personnages (sauf Negan et encore).

En conclusion, un 22e tome qui fait repartir la série sur de bonnes bases et qui m'a plu car j'ai apprécié voir les survivants dans un environnement plus positif et voir les bonnes choses qu'il s'était passé depuis les quelques années qui séparent le 21e tome de ce 22e. Et si la saga vous intéresse toujours et si vous voulez voir Rick en leader d'une communauté qui vit à peu près apaisée mais toujours entourée d'un certain danger, lisez-le.

Note :

12 novembre 2015

Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki

Titre original : Mononoke Hime

Résumé :
Dans le Japon médiéval, le jeune Ashitaka est frappé d'une malédiction et il part à la recherche du Dieu Cerf pour essayer de s'en débarrasser. Dans la forêt, il rencontre San, une humaine élevée par les loups et qui se bat au côté des bêtes sauvages contre l'avidité des hommes...




Mon avis :
Avec Princesse Mononoké, je continue à rattraper mon retard sur certains films de Miyazaki. Après Nausicaa et Mon voisin Tortoro, c'est donc ce grand film du maître que j'ai regardé en septembre et je dois dire qu'il m'a beaucoup plu, aussi bien visuellement que pour l'histoire.

Dans le Japon du XVe siècle, le jeune Ashikita est victime d'une malédiction en ayant tué un dieu sanglier devenu démon. Condamné à mourir, le jeune homme part à l'Ouest afin de trouver les raisons de cette malédiction et peut-être un espoir de guérison. En chemin, il rencontre San, jeune humaine ayant été élevée par Moro, la déesse Louve et qui se bat aux côtés des animaux pour préserver la forêt des humains, notamment de Dame Eboshi qui veut l'exploiter et qui est responsable de la transformation du Dieu-Sanglier en démon, et des Samouraïs envoyés par l'empereur pour s'emparer de la tête du Dieu-Cerf...

Ce film reprend les mêmes thématiques que les autres films du réalisateur, à savoir le combat de la nature contre l'homme, des animaux aussi fantastiques que mystérieux, des personnages courageux et au coeur pur et d'autres retors, le tout mâtiné de fantastique et de beaucoup de poésie . Rien de bien surprenant quand on a vu ses films précédents et que l'on voit celui-ci en dernier. Et pourtant, la magie opère à chaque fois. J'ai trouvé le film moins enfantin que Mon voisin Totoro et plus abouti que Nausicaa, et je dois dire que là je me suis laissé embarquer par l'histoire d'Ashikita, les Dieux de la forêt, les démons et les hommes qui veulent détruire la paix et s'approprier les trésors de la forêt et la détruire pour faire avancer l'industrialisation (industrialisation primaire puisque nous sommes au Moyen-Âge).

Le film est assez long pour un long métrage d'animation, 2h10 environ et pourtant, je n'ai pas vu le temps passer. C'est effectivement un des meilleurs du cinéaste. J'en ai apprécié la beauté, l'humour, l'émotion, le message qu'il faisait passer et j'ai terminé le film à regret.

Si le film s'appelle Princesse Mononoké, c'est pourtant le jeune Ashikita qui en est le personnage principal. Un jeune homme assez naïf et sympathique, qui voudrait que tout le monde soit heureux : les humains du village des forges où il est accueilli et où vit la redoutable Dame Eboshi, San la princesse Mononoké ou encore les Dieux de la forêt qui n'aspirent qu'à vivre en paix et faire le bien. Son voyage initiatique pour lever la malédiction puis sauver la forêt va le faire murir.

San est une jeune fille attachante, fidèle à ses principes, plus louve qu'humaine, c'est un joli personnage féminin comme Miyazaki sait nous les offrir.

Dame Eboshi est la méchante du film mais j'ai trouvé que ce n'était pas aussi manichéen que cela. Certes, elle veut détruire la forêt mais en même temps, elle protège son village, ses habitants et puis il y a plus méchants qu'elle dans le film, notamment les très vilains Samouraïs que l'on dirait sortis tout droit d'un film de Kurosawa.

La réalisation est de toute beauté. Les images sont envoûtantes et magnifiques. C'est à la fois très poétique et violent, certaines scènes sont à déconseiller aux plus jeunes. Et comme d'habitude, je suis très fan de la musique et des chansons qui émaillent le film.

En conclusion, je n'ai pas grand chose à dire de plus sur ce très beau film, sorti en 1997 (et 2000 en France, je pensais qu'il était sorti dans les années 80 comme Nausicaa et Mon voisin Totoro) qui fait partie des meilleurs du réalisateur et qui est à mon avis, plus maîtrisé que d'autres et plus sombre. S'il reprend les mêmes thèmes que ses autres films, Miyzaki a su proposer une histoire belle et originale. Et si vous voulez savoir si Ashikita arrivera à être soigné par le dieu Cerf et à lever la malédiction dont il est victime et qui sortira vainqueur dans le combat des humains contre la forêt, regardez-le.

Note :



Ce film fait partie du Ciné Challenge de Seribox
6/13

du Mini Challenge Animation
4/8
39/50

du Mini Challenge Fantastique de Seriebox
3/7
42/50

et du Challenge Le film de la semaine 2015 de Benji
32/53

09 novembre 2015

C'est lundi ! Que lisez-vous ? (222)

Bonjour tout le monde ! Nous sommes à nouveau lundi et vous retrouve donc une nouvelle fois pour faire le point sur mes  lectures dans ce rendez-vous créé par Mallou et repris par Galleane. Ce C'est lundi comportera mes lectures pour les deux prochaines semaines car lundi prochain, je serai dans l'avion dès tôt le matin pour passer trois semaines en France donc je n'aurai pas le temps de le faire et je serai très occupée les jours suivants.

- La semaine dernière, j'ai lu Mississipi d'Hillary Jordan, un roman qui m'a beaucoup plu même s'il était assez convenu dans le genre (racisme dans le sud des États-Unis dans les années 40, tensions familiales et j'en passe). Puis au lieu de lire Léviatemps de Maxime Chattam comme prévu, j'ai lu Salammbô de Gustave Flaubert pour le Challenge Un genre par mois de Nathalie. Je l'ai fini hier soir et je suis assez mitigée. J'ai beaucoup aimé le style de Flaubert et sa façon de raconter les choses, en revanche, l'histoire m'a laissée de marbre car il y a beaucoup trop de batailles à mon goût. Mais ce qui m'a surtout plu c'est me retrouver il y a plus de 2000 ans, exactement là où je vis depuis 5 ans, à "Megara, faubourg de Carthage", c'est à dire La Marsa en Tunisie, ma maison se trouvant à moins de 5 min de Carthage, de la colline de Byrsa et des citernes dont il est question dans le livre.

- Aujourd'hui, je vais commencer le livre que je devais entamer la semaine dernière, Léviatemps de Maxime Chattam. Ma LC de Kate Daniels 7, Magic Breaks d'Ilona Andrews avec Heclea est repoussée à mi-décembre, on avait toutes deux des problèmes pour coordonner nos lectures :)

- Les deux prochaines semaines, je vais donc d'abord lire Léviatemps. Après, j'ai plusieurs livres à lire pour les Challenges Livraddict donc ce sera entre Pars avec lui d'Agnès Ledig, Burned, le tome je ne sais plus combien des Chroniques de MacKayla Lane/Dani O'Malley de Karen Marie Moning, Queen Betsy 4 de MaryJanice Davidson, Pénélope Green tome 1 de Béatrice Bottet, Armand le vampire d'Anne Rice ou encore Sarah Dearly tome 3 de Michelle Rowen. Ou peut-être totalement autre chose ! :D Je vous dirai tout ça dans mon prochain C'est lundi !

Bonnes deux semaines à tous ! :)

06 novembre 2015

Aristote & Dante découvrent les secrets de l'univers de Benjamin Alire Saenz

Titre original : Aristotle & Dante Discover the Secrets of the Universe

Résumé :
Aristote est un ado de 15 ans, solitaire et renfermé. L'été de ses seize ans, il fait la connaissance de Dante qui est, au contraire de Ari, lumineux et positif. Entre eux, naît une forte amitié...




Mon avis :
 J'ai enfin lu le roman jeunesse qui a fait chavirer bien des lectrices et suscité de nombreux coups de coeur l'an dernier, avant même sa sortie française. J'avais moi-même assez envie de le lire, attirée par la belle couverture et le sujet. Mais comme toujours, le temps passe et ce n'est qu'en cette fin d'année 2015 que j'ai pu enfin le sortir de ma Pal. Et si je n'ai pas eu de coup de coeur, j'ai beaucoup aimé cette histoire attachante de deux ados dans les années 80.

Été 1987, Aristote Mendoza, un jeune ado de presque seize ans, rencontre Dante Quintana à la piscine de leur ville. Ari est plutôt renfermé et solitaire, il a peu d'amis et se sent mal à l'aise dans sa famille, avec son père hanté par ses souvenirs de la guerre du Vietnam et un frère en prison dont il ne faut même pas évoquer l'existence. Dante est, au contraire, à l'aise dans ses baskets (ou plutôt pieds nus :)), positif et facile à aimer mais il a lui aussi peu d'amis. Entre les deux jeunes garçons qui semblent n'avoir rien en commun, naît une amitié sincère qui évolue en un sentiment plus profond...

J'avoue m'être demandé pendant une bonne partie du livre pourquoi je n'avais pas de coup de coeur comme bien d'autres. Non pas que le livre ne me plaisait pas mais il me manquait cette petite étincelle, ce frémissement et cette impression de "j'adore j'adore" :) Je crois tout simplement que, maintenant, je suis un peu loin des affres de l'adolescence et comme mes enfants en sont sortis aussi, cela ne me bouleverse plus autant. Quoi que ce n'est pas tout à fait vrai, car j'ai vu récemment Le monde de Charlie et là j'ai adoré (mais je vous en reparlerai quand j'aurai fait la chronique du film). Mais je dois reconnaître qu'au fil des pages, je me suis beaucoup attachée à l'histoire de Ari et Dante et j'ai trouvé la fin très belle et émouvante.

Le roman aborde de nombreux thèmes.
L'adolescence, bien sûr, avec toutes les questions que l'on se pose à cette âge, la recherche de soi, ce qu'on veut, ce qu'on est, qui serons-nous quand nous aurons découvert tous les secrets de l'univers. Je dois dire que cette partie-là est joliment traitée, avec beaucoup de finesse et de réalisme. Si je devais faire un reproche c'est que j'ai trouvé les deux protagonistes assez immatures dans leur rapport à la sexualité. J'ai eu plus l'impression d'avoir affaire à des jeunes de 13-14 ans dont le summum de la sexualité serait d'embrasser quelqu'un, garçon ou fille qu'à des jeunes hommes de 16-17 ans (l'âge qu'ils ont au début et à la fin du livre), titillés par leurs hormones et rêvant de passer à autre chose. Le roman a beau se passer il y a 30 ans, la poussée hormonale est la même depuis la nuit des temps ! ;) Là, tout reste très chaste et pudique.

Et puisqu'on parle sexualité, l'homosexualité est également un des thèmes abordés dans le livre, là, à une époque où il était nettement moins évident d'aimer les garçons dans une petite ville du Nouveau Mexique (et pas sûr que ça ait nettement plus évolué aujourd'hui...). Mais là aussi cet aspect-là est traité avec beaucoup de pudeur, on se demande même pendant longtemps s'il ne s'agit pas d'une simple amitié, certes forte, entre Ari et Dante.

L'identité communautaire est également évoquée étant donné que les deux garçons sont d'origine mexicaine mais je n'ai pas eu l'impression que ça posait beaucoup de problèmes, sans doute parce que leur deux familles sont issus de la classe moyenne. Il est aussi beaucoup question des relations familiales, entre enfants et parents, pleine de non-dits et d'incompréhension, ou encore du syndrome de dépression post-traumatique à travers le père qui est revenu changé de la guerre du Vietnam. Comme je vous l'ai dit, c'est vraiment un roman qui englobe plein de thèmes et qui sont souvent sérieux et douloureux.

Si le roman aborde ces thèmes assez sombres et s'il y a aussi des scènes dramatiques, le livre n'est en rien pesant. Il y a pas mal d'humour, une façon d'aborder les choses sans les dramatiser qui rendent le livre attachant au fil des pages.

Aristote, dit Ari, est un garçon qui m'a beaucoup touchée et émue. Je l'ai trouvé très attachant dans son côté rêveur, renfermé et en colère et qui n'ose pas s'ouvrir aux autres. J'ai eu un peu l'impression de revoir mon fils au même âge avec ce caractère un peu taciturne et replié sur lui-même (mais je vous rassure, il va très bien :))

Dante, lui, c'est un peu le contraire, contraire dans le caractère d'Ari, cela ne veut pas dire qu'il m'a moins plu ou moins touchée. Je l'ai aussi beaucoup aimé parce qu'il était positif, charmant, amusant, artiste et qu'il poussait Ari dans ses retranchements.

Les parents m'ont beaucoup plu aussi. Que ce soit les Mendoza ou les Quintana. Je les ai trouvés ouverts, compréhensifs, adorables, presque un peu trop beau pour être vrai, à vrai dire ! Disons que maintenant, ça ne nous étonne plus que les parents communiquent beaucoup avec leurs enfants, mais était-ce vraiment le cas il y a presque trente ans ? En tout cas, Ari et Dante ont des parents en or. En fait, c'est surtout le père de Ari qui m'a plu car il est moins facile d'abord (comme son fils en fait) mais il suffit qu'on creuse un peu pour découvrir quelqu'un de bien.

Le style de l'auteur est très agréable à lire en VO, très facile à comprendre aussi. J'ai beaucoup aimé la façon dont il racontait son histoire et sa sincérité.

En conclusion, même si je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce roman qui en a fait vibrer beaucoup, j'ai passé un moment très touchant en compagne du taciturne Ari et du positif Dante, ai été touchée par les épreuves qu'ils traversaient, souri quand ils étaient heureux et ai assisté avec émotion à l'évolution de leur amitié en quelque chose de plus profond. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé une fois le mot fin apposé sur le roman mais j'espère qu'Ari et Dante ont découverts les secrets de l'univers...

Note :



Lecture commune organisée par HanaShinoLili avec - Maxxie - Marjo2505 - Sanguine - larepubliquedeslivres - Vinushka - Chroniques Aléatoires - Yoda Bor - (vivivamp) - The Wave - Rachel&books - CharlotteBoKeuse - violaine281 - Joanskingdom - freelfe - Gilsayan - dorothzz - Ichmagbücher - Aidoku


Le livre fait partie du Challenge Read in English que j'ai repris
http://www.lesescapadesculturellesdefrankie.com/2015/09/challenge-read-in-english-2015-2016.html
4
du Challenge Jeunesse/Young Adult de Mutinelle
2/10

du Big Challenge 2015 de Livraddict
6/5

et du Baby Challenge Contemporain
7/20
(6+1 joker)

05 novembre 2015

La mer infinie, La 5e vague tome 2 de Rick Yancey

Titre original : The Infinite Sea

Spoilers sur le tome précédent

Résumé :
Le combat entre les extraterrestres venus envahir la terre et les rares survivants continue. Alors que la 5e vague est en marche, et que plus personne ne sait en qui avoir confiance, un vrai jeu d'échecs se joue entre le deux parties, notamment Vosch le méchant à l'apparence humaine et les jeunes qui ont réussi à s'échapper du complexe,  Cassie, Ben et Ringer...


Mon avis :
J'ai lu le premier tome en avril dernier lors d'une lecture commune et j'avais beaucoup aimé l'histoire assez sombre et pessimiste et malgré quelques défauts inhérents au genre Young Adult. J'ai donc tout naturellement poursuivi avec ce tome 2 quand Mana en a proposé la lecture et j'ai encore une fois beaucoup apprécié où l'auteur nous emmenait.

Cassie a réussi à retrouver son petit frère et, grâce à Evan Walker, l'extraterrestre à forme humaine, ils ont pu s'échapper du complexe où le petit était retenu et endoctriné, en compagnie d'autres jeunes dont Ben, un camarade de lycée de Cassie. Mais Evan est resté derrière pour détruire le complexe. Tandis que tous se terrent dans un hôtel abandonné, Cassie espère qu'Evan a survécu et va les rejoindre, tandis que Ringer part en reconnaissance, en essayant de ne pas se faire prendre. Tous connaissent la peur et le doute. Dans ce monde qui vit la 5e vague et où derrière chaque humain peut se cacher un ennemi, qui croire, en qui avoir confiance ?

Le roman reprend pratiquement là où on avait quitté le tome 2. Comme j'ai lu le premier tome il y a juste quelques mois, je n'ai pas eu de mal à me remettre dedans et à me rappeler les faits. Et heureusement, car l'auteur fait très peu, voire pas du tout, de rappel sur ce qu'il s'est passé avant.

La mer infinie se divise en deux parties environ, l'une sur les jeunes survivants à l'hôtel et la 2e plus précisément sur Ringer, qui était un personnage annexe dans le premier livre consacré à Cassie, faisant partie des survivants mais décidant d'aller en repérages seule de son côté.

Je dois dire que j'avais un peu peur de lire ce tome car certaines copinautes avaient été déçues. Ce ne fut pas mon cas du tout, je l'ai trouvé aussi bien, sinon mieux que le La 5e vague 1. Alors certes il est moins centré sur l'action (et quoi que) mais j'ai beaucoup aimé qu'il porte surtout sur l'aspect psychologique de l'invasion extraterrestre ou du moins la torture psychologique infligée à certains personnages, torture psychologique qui peut avoir des conséquences physiques mais torture également dans le sens où quand on rencontre quelqu'un, on ne peut jamais être sûr qu'il soit un allié.
J'ai parlé de jeu d'échecs dans mon premier résumé et ce n'est pas anodin. Ceux qui ont lu le livre comprendront.

D'ailleurs, j'ai trouvé le roman particulièrement sombre et pessimiste. Le tome 1 n'était déjà pas très joyeux mais là, c'est dur, l'atmosphère est pesante, il y a des scènes assez violentes et gores, je ne le conseillerait pas à un trop jeune lectorat. En tout cas, c'est ce qui fait la qualité de l'histoire. L'auteur ne prend pas de gants, ne nous fait pas croire que tout est rose et que tout finira bien. En plus, le côté romance à l'eau de rose qui m'avait un peu déçue par certains moments dans le premier n'est pas vraiment présent dans ce tome et c'est très bien.

En revanche, je peux comprendre les déceptions de certains. Ce tome 2 se veut comme un tome de transition, entre l'invasion du premier et ce qui sera sans doute le déroulement final dans le tome 3. Du coup, on reste avec beaucoup de questions et peu ou pas de réponses. Surtout quel est le but réel de l'infiltration/invasion des Extraterrestres si leur but est d'éradiquer l'humanité? Comme il est dit dans le roman, pourquoi prendre tant de peine alors qu'un "gros caillou" (comme le météorite qui a éradiqué les dinosaures) aurait fait l'affaire. Tout cela reste encore bien mystérieux, même si on a un commencement de réponse vers la fin. Et la fin, justement, est très bien, un peu plus optimiste que le reste...

Si Cassie est encore présente en tant que narratrice le temps d'une ou deux parties du livre, c'est surtout Ringer qui occupe le devant de la scène. Ringer était un personnage assez flou dans le premier tome. Assez taciturne et farouche, on ne la connaissait pas vraiment. Ce tome 2 permet de découvrir qui est la jeune fille derrière la survivante et je dois dire que j'ai trouvé le personnage attachant et courageux.

Il y a un autre personnage que j'ai bien apprécié et qu'on découvre ici, c'est Razor, un jeune soldat. Mais je ne vous en dirai pas plus pour ne pas spoiler

On retrouve aussi Vosch, le méchant militaire, une vraie ordure celui-là ! Machiavélique à souhait. C'est marrant parce que c'est Liev Schreiber qui va l'interpréter dans le film tiré du premier tome et je n'imaginais pas du tout le personnage comme cela.

On retrouve aussi certains protagonistes du premier tome, Cassie donc, Ben dit Zombie, Poundcake, Teacup, Dumbo et Sam.

Le style de l'auteur se lit toujours aussi facilement en VO, pas de difficulté particulière. Les chapitres sont assez courts, regroupés en plusieurs parties ayant furtivement différents narrateurs outre Cassie et Ringer (Poundcake et Dumbo si mes souvenirs sont bons. Rick Yancey sait très bien pratiquer l'art du cliffhanger lors de certaines parties, nous laissant dans l'angoisse quant au sort de certains personnages. En revanche, qu'est-ce qu'il répète "la mer infinie" un paquet de fois, notion plus abstraite que concrète, pas il n'y a point de mer infinie :D

En conclusion, un très bon 2e tome, très solide, sombre et plus psychologique que le premier, que j'ai beaucoup aimé et qui nous permet de mieux connaître Ringer. Et si vous voulez savoir ce qu'il va lui arriver, ce que sont devenus Cassie et les siens et surtout Evan Walker, lisez-le. Quant à moi, il me tarde de lire le tome 3 qui sortira en mai prochain en VO.

Note :



Lecture commune organisée par Mana avec Rachel&Book - Petit-lips - Kprecieuse - Nanounette - (Vivivamp)

Le livre fait partie du Challenge Read in English que j'ai repris
http://www.lesescapadesculturellesdefrankie.com/2015/09/challenge-read-in-english-2015-2016.html
3

et c'est ma première lecture pour la nouvelle session
du Challenge Jeunesse/Young Adult de Mutinelle
1/10

03 novembre 2015

Sans orgueil ni préjugé, Les soeurs Charbrey tome 1 de Cassandra O'Donnell

Résumé :
Morgana Charbrey est une jeune femme du début du XIXe siècle préférant les sciences à un beau mariage. Mais ses résolutions vacillent lorsqu'elle accompagne sa soeur cadette faire son entrée dans le monde à Londres et qu'elle fait connaissance du très séduisant et séducteur Malcolm Greenwald.





Mon avis :
Voilà un roman que je n'aurais pas dû lire normalement. En effet, dans mon Challenge ABC 2015, j'avais mis le futur tome 6 de Rebecca Kean du même auteur dans ma liste. Mais malheureusement, j'ai appris que le-dit tome ne sortirait pas cette année et donc pour éviter une "tricherie", j'ai choisi un autre titre de l'auteur, celui-ci. La romance historique n'est pas forcément ma tasse de thé (même si j'en ai lu quand j'étais jeune) et ce premier tome ne fera pas exception à la règle. Je l'ai trouvé rapide à lire et pas désagréable dans l'ensemble, mais bourré de clichés et surtout certaines choses m'ont hérissée.

Depuis la mort de ses parents, Morgana Charbrey a pris en charge ses 3 jeunes soeurs et la gestion du domaine. Résolument indépendante, aimant s'adonner à des découvertes scientifiques et peu désireuse de contracter un mariage qui lui ferait perdre tout cela, la jeune femme et son oncle ont fait croire qu'elle souffrait d'une grave maladie pour expliquer sa réclusion et ne pas choquer la bonne société londonienne de ce début du XIXe siècle. Mais quand le manuscrit de sa soeur se fait refuser par un éditeur qui méprise les auteurs féminins, Morgana décide d'aller l'affronter et surtout de servir de chaperon pour sa soeur à laquelle elle ne veut pas refuser ce qu'elle a toujours fui, son entrée dans le monde. Morgana fait alors connaissance de Malcolm Greenwald, l'éditeur odieux mais terriblement séduisant qui met à mal ses certitudes.

Il y a 35 ans, alors que j'étais ado et bien avant de découvrir les jolies romances et les us et coutumes de la société anglaise du début du XIXe à travers la belle plume de Jane Austen, j'ai découvert les romances historiques se passant à cette époque (celle du Régent) à travers certains romans très à l'eau de rose de Barbara Cartland. Si le contexte et parfois l'époque changeaient, ses romans se déroulaient tous selon le même modèle. Une jeune fille jolie et innocente, parfois avec du caractère quand même, rencontrait un homme séduisant (un lord, un pirate, un cheikh et j'en passe) et surtout séducteur homme à femmes. La jeune fille tombait éperdument amoureuse du séducteur, le séducteur tombait sous le charme de la jeune oie blanche, tentait de s'en faire aimer par tous les moyens, parfois avec une persuasion un peu brutale qui semblait plaire,, renonçait à toutes ses turpitudes et lui jurait un amour éternel et tout était bien qui finissait bien, non sans qu'auparavant il soit retombé dans un de ses travers, généralement avec une autre femme, et que l'héroïne se soit enfuie, généralement chez elle.

Sans orgueil ni préjugé, même si le titre fait évidemment référence à un célèbre titre de la romancière renommée qu'est Jane Austen et si la famille Charbrey comporte 4 filles, est loin d'avoir la même acuité de son presque homonyme. Ce livre reprend en fait tous les codes de la romance historique que j'ai évoqués plus haut et j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver back to the future dans un de ces Barbara Cartland que je consommais à la pelle et oubliais une fois lus. Je ne sais pas si les autres nouvelles romances historiques sont faites ainsi mais là, franchement, rien de nouveau sous le soleil, c'est même presque gênant de voir aussi peu d'originalité. C'est marrant, parce que je pense aux romans d'Angéla Morelli qui reprend, elle, les codes de la comédie romantique à foison mais qui en joue, fait pétiller ses histoires, et qui fait battre notre petit coeur tout mou même si les histoires sont déjà vues. Et là rien de tel.

Car l'histoire d'amour ne m'a pas fait vibrer un seul instant. Je l'ai trouvée tellement convenue et cousue de fil blanc que je n'ai pas eu envie de m'investir dedans. Et puis surtout, j'ai trouvé les rapports entre Malcolm et Morgana assez malsains. Voilà un type qui ne sait que se jeter sur la jeune femme pour l'embrasser sauvagement afin de la faire taire ou de lui faire admettre son propre point de vue et je ne parle pas des scènes de sexe qui m'ont fait fortement penser à des viols lors des préliminaires ! Le mec passe outre les non de la jeune femme (même si elle en a envie, elle dit quand même non !) pour la forcer ! Lui maintenant les bras, la doigtant et j'en passe. Alors la jeune femme finit par y prendre plaisir mais merde ! Et je ne parle même pas de l'issue de la première scène de sexe (le mec se soulage sur le ventre de son amante pour ne pas qu'elle ait d'enfant) que j'ai trouvé désobligeante.

Alors, vous allez me dire mais c'est aussi souvent comme ça dans les autres romances, surtout les paranormales où le héros masculin est souvent un macho condescendant usant de la force bien souvent. Oui, et je l'ai dit dans mes chroniques, Barrons et certains autres ne m'ont jamais plus attirée que ça. Après, c'est vrai que leurs personnages ont évolué, ce qui les a rendus plus vivables à mes yeux (je parle en particulier de Barrons) mais leur façon de se comporter de prime abord ne m'a jamais vraiment émoustillée. Certains auteurs feraient bien de prendre exemple sur Alexia Tarabotti et Lord Maccon dont les relations peuvent être explosives sans qu'il y ait un rapport de force.

Pour le reste du roman, on a le droit aux scènes de bal dans la haute société londonienne avec médisance et tout le tralala, ça reste gentiment superficiel et amusant. Ne vous attendez pas à avoir une critique poussée de cette époque.

Bon si l'on passe outre ce qui m'a déplu, le roman est quand même assez plaisant à lire. C'est un livre clairement destiné à un lectorat du XXIe siècle. Le ton est résolument moderne, avec de l'humour (qui m'a rappelé les Rebecca Kean), les situations gentiment anachroniques mais qui ne dérangent pas à partir du moment où l'on accepte qu'une jeune femme de 23 ans de cette époque soit davantage versée dans les sciences (ce que j'ai trouvé très sympa) et soit capable de diriger toute une maisonnée et ses finances. Et même si j'ai donc fait des bonds parfois, j'ai lu le livre rapidement et sans ennui.

Morgana est un personnage qui m'a beaucoup plu. Dans sa façon d'être, dans ses convictions et ses attentes. Je suis quelqu'un qui adore tout ce qui est bricolage, sciences etc... et quand j'étais ado, je faisais des montages électriques, quand je ne lisais pas. Donc je me suis un peu retrouvé dans ce personnage féminin un peu atypique. Enfin, tout ça, c'est avant qu'elle ne rencontre Malcolm. Car dès qu'elle commence à flageoler de partout en sa présence, elle devient moins intéressante. Mais bon, si elle ne succombait pas aux "charmes" du monsieur, il n'y aurait pas d'histoire, hein ? Qui s'intéresserait à un bas bleu pendant 250 pages.

J'ai eu l'occasion de dire plus haut ce que je pensais de Malcolm Greenwald, je pense que ce n'est pas la peine que je revienne dessus, il en a déjà pris assez pour son grade ;) Après, je veux bien croire qu'il se comporte en homme de son époque, sûr de ses droits et de son statut de mâle tout puissant et puis il met son orgueil de côté au fur et à mesure qu'il se rend compte qu'il est amoureux de Morgana.

Pas grand chose à dire sur les autres personnages, j'ai bien aimé l'oncle et la tante (qui sont frère et soeur) de Morgana, dans leur façon ouverte et amusante de prendre les choses avec philosophie et humour. Les soeurs de Morgana sont mignonnes, surtout les petites, Rosalie, elle, est un peu insignifiante.

Concernant le style de l'auteur, il est dans la même veine que les Rebecca Kean, je l'ai dit plus haut, avec un ton moderne et de l'humour.

En conclusion, même si j'ai trouvé le livre assez sympa à lire, il comporte certains points qui m'ont hérissée, en particulier concernant la romance et l'attitude du personnage masculin qui est plus que limite vis à vis de sa partenaire. L'histoire est quant à elle peu différente des Barbara Cartland que je lisais étant jeune, même si Morgana est un personnage plus affirmé et moins nunuche que les héroïnes d'antan. En tout cas, si vous voulez savoir pourquoi Morgana succombera à Malcolm et si lui acceptera que l'objet de sa flamme soit une scientifique accomplie, une indépendante forcenée et une maitresse femme dans son domaine, lisez-le. Quant à moi, je ne pense pas lire le tome 2 qui porte sur Rosalie, la soeur cadette, mais bon never say never again ;)

Note :



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Le roman fait partie du Challenge ABC 2015 de Nanet
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