27 novembre 2015

Salammbô de Gustave Flaubert

Résumé :
Après la première guerre punique qui a vu la défaite de Carthage face à Rome, les mercenaires qui avaient aidé les Carthaginois se révoltent, furieux de ne pas avoir reçu leur solde. Au milieu, Salammbô, fille d'Hamilcar, Magistrat et général en chef de Carthage, et dont Mâtho, un des mercenaires, est tombé amoureux.





Mon avis :
Entre Flaubert et moi ça n'a jamais été le grand amour, simplement parce que j'avais dû lire Bouvard et Pecuchet pour le bac de français il y a 35 ans et que ça m'avait barbée (je l'avais d'ailleurs lu en diagonale, heureusement que je ne suis pas tombée dessus :D). Du coup, je n'avais jamais eu envie de relire ce monsieur (je n'ai jamais lu Madame Bovary). Mais lorsqu'il s'est agi de trouver un classique pour le Challenge Un genre par mois, je me suis dit que j'allais lire Salammbô qu'on avait à la maison et qui me parlait pour des raisons que je vous expliquerai plus loin. Ce roman m'a laissée une impression très mitigée. J'ai beaucoup aimé le style, très flamboyant et rythmé, en revanche, l'histoire ne m'a pas convaincue, lassée par le trop grand nombre de batailles qu'on y trouve...

À Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar, les mercenaires employés par les carthaginois lors de la première guerre punique contre Rome, fêtent la fin de la guerre. Mais lassés des promesses non tenues de la ville, ils ravagent la propriété et Salammbô la fille d'Hamilcar vient s'interposer. Les mercenaires quittent la ville et lui déclarent la guerre pour récupérer ce qui leur est dû. Parmi eux, Mâtho, un des mercenaires, qui est tombé amoureux de Salammbô et qui veut gagner le coeur de la jeune fille, Spendius, un ancien esclave qui veut se venger de Carthage et Narr'Havas, un des chefs Numides.

L'incipit de ce roman est bien évidemment très célèbre, ce "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar" qui fait rêver avant même d'ouvrir le livre et qui m'a fait rêver pendant longtemps et encore plus depuis 5 ans puisque je vis exactement là où se déroule cet incipit, l'ancienne Mégara étant l'actuelle La Marsa (et aussi Si bou Saïd) où je vis, à 5 minutes de la colline de Byrsa et des citernes dont il est question dans le roman. C'est pour cela que j'avais très envie de lire ce roman depuis longtemps :) Et c'est dire si les lieux me parlent :)

L'incipit promettait donc beaucoup et effectivement, le début est très alléchant et donne à penser que l'on va avoir une histoire sensuelle et mystérieuse (et certains, d'après quelques avis que j'ai lus l'ont vue comme cela), autour de Salammbô, avec complots et vengeance. Alors certes, il y a de ça mais l'histoire porte surtout et essentiellement sur les batailles entre Carthage et les Mercenaires. Des combats incessants, lassants, qui ont vraiment fini par émousser mon intérêt. Sur 15 chapitres, il y en a peut-être 10, voire plus, sur l'affrontement de ces deux parties, et quand ce n'est pas Carthage qui gagne, ce sont les mercenaires et vice-versa et ça n'en finit pas ! Je dois dire que j'ai fini par survoler certains passages décrivant ces combats car je n'en pouvais plus !

Cela m'a d'ailleurs rappelé un peu Othello auquel j'avais fait les mêmes reproches (et que je n'avais nettement pas aimé, pour le coup).

Et Salammbô, me direz-vous ? Hé bien elle n'est pas très présente. Flaubert la fait apparaître de temps en temps, histoire de justifier le fait que le roman porte son nom et non pas "Guerres sans fin entre Carthaginois et mercenaires" ;) et en fait une sorte d'archétype du fantasme de tous ces auteurs rêvant d'orientalisme, à la fois femme fatale et vierge inaccessible, objet de convoitise pour ceux qui la croisent mais ne peuvent l'adorer que de loin et évidemment celle par qui la guerre arrive ou presque ou qu'on aime accuser de l'avoir provoqué. Pour ma part, je l'ai trouvée très clichée et peu consistante mais encore une fois, c'est la faute de la vision que l'auteur avait certainement pour ce genre de femmes. J'ai lu quelque part que Flaubert s'était inspiré de Didon, la fondatrice de Carthage (et divinisée sous les traits de Tanit dont il est question dans le roman). Mouais, je ne suis pas convaincue, Salammbô me paraît bien fade en comparaison.

Parmi les autres personnages "remarquables" du roman, il y a Hamilcar, personnage fictif également et inspiré du fameux Hannibal (pas le cannibale ;)), Mathô, le leader des mercenaires, Spendius, l'esclave, qui m'a fait penser au retors Iago d'Othello pour sa propension à fomenter des complots dans l'ombre et Narr'Havas, un des chefs Numides qui retourne sa veste plusieurs fois au cours du roman, si bien que je n'ai plus su à qui allait son allégeance. Aucun de ces personnages ne m'ont vraiment convaincue, les trouvant trop caricaturaux.

En revanche, ce qui m'a énormément plu dans le roman, c'est le style de Flaubert. Pas au point d'être enthousiasmée par l'histoire mais vraiment, j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire. C'est un style dynamique, virevoltant même, très détaillé (il adore faire des énumérations d'objets ou de peuples), très vivant et visuel. Quand on lit ses descriptions, on plonge en plein dans ce Carthage aux milles odeurs et couleurs et franchement, si l'histoire m'avait davantage accrochée, j'aurais adoré.

En conclusion, je suis très contente d'avoir lu ce roman que je voulais découvrir depuis longtemps même s'il ne m'a pas entièrement convaincue du fait qu'il parle trop de batailles et les détaille à l'envi et que la Salammbô du titre n'est qu'un personnage accessoire. Mais le style de Flaubert m'a emportée et rien que pour cela, il vaut le coup d'être lu.

Note :



Ce livre fait partie du Challenge Un genre par mois de Nathalie
Ce mois-ci : Classique ou Théâtre
11/12

2 commentaires:

  1. Je pense que j'avais plus aimé que toi! Mais bon, quand même, j'aime mieux Madame Bovary! Mais quel incipit!

    RépondreSupprimer
  2. @Karine, un jour je me déciderai à lire Madame Bovary :) Merci pour ton commentaire, ça me fait très plaisir.

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un commentaire, cela fait toujours plaisir :)