Résumé :
L'animatrice Sophie Davant a perdu sa mère d'un cancer lorsqu'elle avait vingt ans. Une blessure qui ne s'est jamais vraiment cicatrisée. Vingt-cinq ans après, en compagnie du doctor Christophe Fauré et d'autres spécialistes, elle revient sur le processus de deuil dont le sien et la prise en charge des malades...
Mon avis :
Vous vous demandez sûrement ce que fait une chronique de l'animatrice Sophie Davant sur mon blog et à fortiori pourquoi j'ai acheté son livre sorti en 2010 alors que je regarde rarement la télévision (à part les chaînes infos, les reportages/documentaires et le sport) et jamais ses émissions. La raison en est très simple et pour cela il faut que je vous raconte un peu ma vie.
Il y a plus de trente ans, Sophie et moi avons été étudiantes dans la même fac de Bordeaux, dans les mêmes TD d'anglais et nous étions même assises à deux places l'une de l'autre. Je ne pense pas qu'elle se rappellerait de moi mais moi, j'ai toujours suivi son parcours. Donc nous étions en fac ensemble et avions des copains communs. Mais c'était une fille que je trouvais assez lointaine voire hautaine et je ne l'appréciais pas plus que ça. Puis, après mes études, je suis partie 2 ans à l'étranger et quand je suis revenue, elle était devenue présentatrice de la météo sur Antenne 2 (France 2 maintenant), puis a fait la carrière que l'on connaît.
En 2010 donc elle sort ce livre et je m'aperçois qu'elle a perdu sa maman à l'époque où nous étions en fac ensemble et je me suis dit que cette tragédie expliquait peut-être son comportement d'alors. De plus, j'avais aussi perdu ma mère quelques mois auparavant (en 2009) et j'ai pensé que son témoignage m'aiderait peut-être. Mais c'était encore trop tôt pour moi et j'ai laissé le livre dormir dans ma Pal. Cette année, je me suis enfin décidée à l'en sortir et je dois dire qu'il m'a effectivement donné une toute autre image de la Sophie de vingt ans et que j'ai été très touchée par son témoignage.
Dans ce témoignage très digne et plein de pudeur, Sophie Davant se raconte et se dévoile. C'est d'abord une autobiographie sur sa vie, son enfance près de Bordeaux, sa famille, ses études, sa carrière. Carrière qui n'aurait sans doute pas été la même sans le décès de sa maman. Elle explique très bien que cette mort a été le moteur de tout ce qui l'a fait avancer ensuite, les prises de risque, l'envie de se dépasser. Sans sa mort, elle serait sans doute restée dans son cocon à travailler on sait où à Bordeaux. Elle se raconte donc et on découvre une Sophie humaine loin de la jeune fille hautaine que je connaissais.
"Au bout du compte, je me sens seule, dévastée, en mal de protection et de sécurité. Je suis en décalage, déphasée par rapport à l’insouciance de mes copains de fac. Bref, ça ne va pas fort."
On se rend compte alors qu'à l'époque, elle s'est forgée une carapace et je regrette de ne pas l'avoir compris à ce moment-là...
Cette autobiographie est entrecoupée de témoignages plus médicaux. Sophie est allée voir des spécialistes pour savoir comment on accompagnait les malades et leurs familles, de nos jours, ce qu'il en était des soins palliatifs, peut-être pour éteindre cette espèce de culpabilité qui nous étreint tous devant la perte d'une personne chère, "aurait-on pu faire mieux ?"... J'ai aussi beaucoup aimé ces parties-là qui "légitiment" en quelque sorte son témoignage. Cela m'a assez rappelé le livre de Temple Grandin (une autiste devenue spécialiste de la douleur animale) que j'avais chroniqué ici et qui elle-aussi s'appuyait sur des spécialistes pour raconter son parcours et son handicap.
Le livre est bien écrit, on sent la journaliste derrière son écriture simple et sans chichis mais pas simpliste. Certains passages m'ont énormément touchée, notamment et évidemment ceux se rapportant à la mort de sa maman (qu'on ait 20 ans ou 45, la mort d'une mère chérie est toujours une déchirure qui ne se referme jamais vraiment malgré les années qui passent...) et ces années où nous nous côtoyions...
En conclusion, si vous voulez découvrir qui se cache derrière le sourire de télé de Sophie Davant, lisez cette autobiographie et surtout son témoignage touchant qui parlera à tous ceux qui ont perdu quelqu'un de proche...
Note :
Il y a plus de trente ans, Sophie et moi avons été étudiantes dans la même fac de Bordeaux, dans les mêmes TD d'anglais et nous étions même assises à deux places l'une de l'autre. Je ne pense pas qu'elle se rappellerait de moi mais moi, j'ai toujours suivi son parcours. Donc nous étions en fac ensemble et avions des copains communs. Mais c'était une fille que je trouvais assez lointaine voire hautaine et je ne l'appréciais pas plus que ça. Puis, après mes études, je suis partie 2 ans à l'étranger et quand je suis revenue, elle était devenue présentatrice de la météo sur Antenne 2 (France 2 maintenant), puis a fait la carrière que l'on connaît.
En 2010 donc elle sort ce livre et je m'aperçois qu'elle a perdu sa maman à l'époque où nous étions en fac ensemble et je me suis dit que cette tragédie expliquait peut-être son comportement d'alors. De plus, j'avais aussi perdu ma mère quelques mois auparavant (en 2009) et j'ai pensé que son témoignage m'aiderait peut-être. Mais c'était encore trop tôt pour moi et j'ai laissé le livre dormir dans ma Pal. Cette année, je me suis enfin décidée à l'en sortir et je dois dire qu'il m'a effectivement donné une toute autre image de la Sophie de vingt ans et que j'ai été très touchée par son témoignage.
Dans ce témoignage très digne et plein de pudeur, Sophie Davant se raconte et se dévoile. C'est d'abord une autobiographie sur sa vie, son enfance près de Bordeaux, sa famille, ses études, sa carrière. Carrière qui n'aurait sans doute pas été la même sans le décès de sa maman. Elle explique très bien que cette mort a été le moteur de tout ce qui l'a fait avancer ensuite, les prises de risque, l'envie de se dépasser. Sans sa mort, elle serait sans doute restée dans son cocon à travailler on sait où à Bordeaux. Elle se raconte donc et on découvre une Sophie humaine loin de la jeune fille hautaine que je connaissais.
"Au bout du compte, je me sens seule, dévastée, en mal de protection et de sécurité. Je suis en décalage, déphasée par rapport à l’insouciance de mes copains de fac. Bref, ça ne va pas fort."
On se rend compte alors qu'à l'époque, elle s'est forgée une carapace et je regrette de ne pas l'avoir compris à ce moment-là...
Cette autobiographie est entrecoupée de témoignages plus médicaux. Sophie est allée voir des spécialistes pour savoir comment on accompagnait les malades et leurs familles, de nos jours, ce qu'il en était des soins palliatifs, peut-être pour éteindre cette espèce de culpabilité qui nous étreint tous devant la perte d'une personne chère, "aurait-on pu faire mieux ?"... J'ai aussi beaucoup aimé ces parties-là qui "légitiment" en quelque sorte son témoignage. Cela m'a assez rappelé le livre de Temple Grandin (une autiste devenue spécialiste de la douleur animale) que j'avais chroniqué ici et qui elle-aussi s'appuyait sur des spécialistes pour raconter son parcours et son handicap.
Le livre est bien écrit, on sent la journaliste derrière son écriture simple et sans chichis mais pas simpliste. Certains passages m'ont énormément touchée, notamment et évidemment ceux se rapportant à la mort de sa maman (qu'on ait 20 ans ou 45, la mort d'une mère chérie est toujours une déchirure qui ne se referme jamais vraiment malgré les années qui passent...) et ces années où nous nous côtoyions...
En conclusion, si vous voulez découvrir qui se cache derrière le sourire de télé de Sophie Davant, lisez cette autobiographie et surtout son témoignage touchant qui parlera à tous ceux qui ont perdu quelqu'un de proche...
Note :
Il fait partie du Challenge ABC 2014 de Nanet
20/26
C'est aussi le livre que j'ai choisi pour le challenge d'Iluze Un genre par mois
Ce mois-ci : Essai et non-fiction
9/12
L'histoire de la raison d'être de ce roman dans ta PAL, ta maman, la sienne, ce roman... tout m'a émue dans ton billet, Frankie.
RépondreSupprimerDes bisous
Cajou
Sympa l'anecdote que tu l'avais dans ta classe. :) Comme quoi on se fait parfois une idée toute faite et parfois contraire des gens.
RépondreSupprimerUne maman c'est précieux et je t'envoie des ondes de courage ma 'tite Frankie.
Je ne pense pas que je le lirais mais je trouve que ta chronique est très belle avec ce témoignage et pourquoi tu as lu le livre.
RépondreSupprimerCajou, Thalia, Latetedansleslivres, je vous remercie beaucoup pour vos commentaires et votre passage ici qui me touchent beaucoup.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si je le lirais mais je suis intriguée ^^
RépondreSupprimerEt c'est toujours étonnant ces moments dans la vie où tu réalises que l'idée que tu t'étais faite d'une personne n'était pas la bonne... :)
Oui, on ne connaît pas forcément la vie des gens et ce qui cache derrière la façade. Merci beaucoup pour ton commentaire Mlle Pointillés.
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