15 mars 2014

La Belle Amour humaine de Lyonel Trouillot

Résumé :
Un guide nommé Thomas emmène une jeune occidentale, Anaïse sur les traces de son passé en Haïti et lui permets au travers des histoires d'Anse-à-Fôleur, le village natal de son père, de mieux connaître sa famille...






Mon avis :
Choisir un livre pour le challenge Destination n'est jamais chose aisée surtout quand on ne connaît pas le pays et encore moins ses auteurs. Parfois je tombe bien (comme la dernière fois avec le Vietnam), parfois je tombe mal (comme d'autres fois). C'est donc complètement au hasard que j'ai choisi Lyonel Trouillot et ce livre assez court car le résumé me plaisait pas mal et je me suis dit que s'il m'ennuyait au moins il ne serait pas long à lire. Ennui n'est pas le mot qui convient tout à fait pour exprimer ce que j'ai ressenti au cours de ma lecture mais disons qu'heureusement il était court ! ^^

Anaïse, jeune occidentale haïtienne par son père, se fait emmener par Thomas un guide local, à Anse-à-Fôleur, sur les traces de ce père trop tôt disparu. En chemin, Thomas lui raconte la vie en Haïti et dans le village et comment le grand-père de la jeune femme, un homme d'affaires, et son complice en magouilles, le Colonel, moururent le même soir dans l'incendie de leurs deux maisons respectives, incendies restés inexpliqués à ce jour.

Lorsque je choisis un livre pour le challenge Destination, c'est pour avoir un aperçu de la vie du pays choisi. En ressentir l'ambiance, connaître certains us et coutumes mais sous forme de roman. En cela, La Belle Amour humaine remplit tout à fait son office. Thomas passe le voyage de Port au Prince à Anse-à-fôleur au nord-ouest du pays ((7 heures de route) à raconter maintes anecdotes sur la vie, les gens de la capitale, les touristes et surtout ce village (qui est une grosse ville en vrai) et ses habitants, en particulier ce fameux grand-père d'Anaïse et le Colonel, deux personnages bien peu recommandables. Cela donne quelque chose d'assez envoûtant par certains aspects.

Le problème c'est la façon dont c'est narré. La première partie, appelée Anaïse, mais dont le narrateur est Thomas qui s'adresse à la jeune femme, n'est qu'un long monologue pendant lequel il raconte et raconte sans pratiquement aucune respiration. C'est un peu étouffant à vrai dire et c'est ce qui m'a empêchée de vraiment apprécier ce court roman.

La deuxième partie est narrée par Anaïse et s'appelle Thomas. J'ai trouvé bien dommage qu'il n'y ait aucune différence dans le style de narration des deux personnages, on a l'impression d'une seule et même personne qui parle. Et la 3e partie qui s'appelle La Belle Amour humaine est encore narrée par Thomas.

Cependant, ça ne veut pas dire que le style de l'auteur est mauvais, au contraire. C'est très bien écrit, avec des accents lyriques parfois et on ne peut nier sa beauté. Mais c'est un peu longuet. Ça m'a d'ailleurs rappelé la façon dont écrivait Mario Vargas Llosa dont j'avais lu La maison verte pour le Pérou (mais là je n'avais vraiment pas aimé le livre).

Le roman tire son titre d'un message de voeux de Jacques Stephen Alexis a publié en 1957. C'est aussi un écrivain haïtien (mais je ne le connaissais pas)

Difficile de parler des personnages, les narrateurs sont à peine esquissés, certains personnages du village sont plus marquants comme, bien sûr, l'homme d'affaires et le colonel, ou encore Justin, un des habitants.

En conclusion, un livre qui ne m'a pas déplu, qui est même bien, mais qui ne m'a pas passionnée non plus. Enfin, si vous voulez faire une balade au rythme des histoires de Thomas et découvrir Anse-à-Fôleur et ses habitants, lisez-le, je n'ai lu que des éloges sur ce livre, il vous plaira sans doute.

Note :



Ce livre a donc été lu dans le cadre de Destination... Haïti et les autres participants sont EvertkhorusJosteinMimi54  (+ 1) – Achille49 – Mandorla – Stephie – PaikannePascalineClaire JeanneBouquinette

3 commentaires:

  1. J'avais bien aimé ce roman pour sa poésie et son imaginaire. J'ai lu aussi le dernier roman de l'auteur, Parabole du failli, peut-être encore plus difficile à appréhender. C'est effectivement le style de l'auteur de faire comme de longs monologues et comme le registre est toujours tourné vers le désespoir, cela peut être pesant. Mais il y a au coeur de cette misère toujours de belles étincelles poétiques et humaines.

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  2. Je connais l'auteur de nom, mais je n'ai jamais testé. Tu n'as jamais lu de Laferrière sinon. Certains sont bien pour connaître l'ambiance du pays et c'est toujours très chouette!

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  3. @Jostein, c'est tout à fait ça, c'est parfois pesant mais il y a quelque chose d'envoûtant dans la plume de l'auteur.

    @Lucie, non je n'ai jamais lu de Laferrière.

    Merci pour vos commentaires.

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