05 juillet 2010

Neverwhere de Neil Gaiman

Titre original : Neverwhere

Résumé :
Richard Mayhew est un homme menant une vie tranquille et sur le point de se marier avec une jeune femme ambitieuse et autoritaire. Un soir, il porte secours à une jeune fille en piteux état sur les trottoirs de Londres. Dès lors, sa vie va basculer et il va découvrir qu'il existe un monde baroque et mystérieux situé SOUS Londres. Commence pour notre héros, des aventures hors du commun...

Mon avis :
Quand j'avais chroniqué L'Étrange vie de Nobody Owens, j'avais dit que je regrettais que ce livre jeunesse n'ai pas été écrit pour les adultes. Et après avoir lu Neverwhere, je le regrette encore plus, tant j'ai trouvé dans ce livre ce qui m'avait fait manqué dans Nobody ! Voilà un livre imaginatif, bien écrit, décrivant un monde mystérieux et qui ne s'adresse pas à des enfants. Malgré tout, il n'est pas dénué de certaines longueurs...

Neverwhere est une sorte d'Alice au pays des merveilles puisque que, comme Alice, Richard descend sous terre et y découvre un monde fantastique et magique avec des personnages hauts en couleurs et des dangers à chaque tournant.
Avant cela, Richard était un gentil garçon, avec un boulot banal et une fiancée qui le traitait davantage comme un larbin qu'un égal. Un soir, il aperçoit une jeune fille en sang sur le trottoir. N'écoutant que son bon coeur, il va lui porter secours et la ramène chez lui ! Door (Porte) est une étrange jeune fille poursuivie par deux personnages patibulaires, Mr Croup et Mr. Vandemar. Door arrive à échapper à ces deux méchants grâce au Marquis de Carabas et Richard peut reprendre le cours de sa vie. Hélas, il s'aperçoit bien vite qu'il n'existe plus aux yeux des gens, soit qu'il leur est invisible soit qu'il leur est inconnu.

Richard se retrouve bien vite dans le London Below (d'En Bas) où vit une espèce de cour des miracles composées de mendiants qui parlent aux rats et de tout un monde baroque et magique où des gens de toute sorte vivent là depuis des siècles. En compagnie du Marquis de Carabas et d'Hunter (une chasseuse garde du corps), Richard va alors aider Door à retrouver qui a tué sa famille...

J'ai donc beaucoup aimé ce livre qui nous décrit ce monde sous Londres dans les égouts et les stations de métro désaffectées (ou non) de la capitale anglaise. À travers les yeux de Richard le novice, nous faisons connaissance avec toute une galerie de personnages sympathiques ou non, souvent très mystérieux. Le monde d'En Bas serait comme un négatif de celui d'En Haut, celui que nous connaissons et où les stations de métro correspondraient à quelque chose de tangible. Par exemple, à la station Earl's Court, un véritable comte (Earl) tient sa cour dans un wagon de métro. Sous la station Blackfriars (Frères noirs) vit une communauté de moines, etc... Je ne connais pas bien le métro de Londres mais Richard est assez aimable pour nous renseigner sur les correspondances entre les deux mondes. ;)

Le monde décrit par Neil Gaiman est intéressant et vraiment très riche, peut-être un peu trop d'ailleurs... J'ai parfois eu l'impression d'être dans un jeu vidéo où on va de niveaux en niveaux (au marché flottant, chez les Frères, chez le Comte etc... où on s'arrête pour demander des renseignements à des gens, où on se met en quête d'objets pour pouvoir passer au niveau supérieur et où il faut se battre contre le grand méchant pour terminer l'histoire. De plus, j'ai trouvé que c'était parfois un tantinet longuet quand ils déambulent dans les tunnels des égouts. De même, la fin est très prévisible mais plaisante ! :)
Toutes ces petites restrictions ne sont que quelques bémols, je vous rassure, j'ai vraiment aimé ce livre.

Concernant les personnages, j'ai beaucoup aimé Richard Mayhew, ce gentil garçon qui mène une vie un peu terne et qui, du jour au lendemain, se retrouve dans un monde absolument pas fait pour lui, où personne ne veut de lui d'ailleurs et qui par son courage et sa ténacité va trouver sa place. J'ai beaucoup aimé son humour omniprésent qui permet de détendre l'atmosphère dans ce monde oppressant et où le danger rôde constamment. C'est vraiment un des plus du livres.

J'ai beaucoup aimé également Lady Door, la jeune fille par qui tout arrive. Elle porte bien son nom puisqu'elle a la faculté d'ouvrir des portes où que ce soit. C'est une jeune fille attachante et combative.

 Le Marquis de Carabas, oui comme celui du conte de Perrault, est un personnage énigmatique et ambigu
 dont on ne sait jamais où va sa fidélité, si tant est qu'il le soit !

Les deux vilains méchants du roman, Mr. Croup et Mr. Vandemar sont vraiment des caricatures de vilains ! Des sortes de Laurel et Hardy psychopathes qui font des choses terrifiantes et vous torturent en y prenant du plaisir et en souriant ! Ils sont tellement too much qu'on ne tremble jamais vraiment, pourtant !

J'ai mis plus d'une semaine à lire ce livre car je l'ai lu en anglais et, même si cela m'a pris plus de temps qu'en français, je suis vraiment contente de l'avoir lu dans sa langue d'origine. Le style de Gaiman est un vrai plaisir à lire. Son écriture est belle et, même si ce fut un peu plus difficile à comprendre qu'un livre de Bit-Lit, je n'ai pas eu l'impression de passer à côté de beaucoup de choses. Son écriture est vraiment un atout dans ce roman ! De même que les jeux de mots savoureux, comme celui sur knight (chevalier) et night (la nuit)  - qui se prononcent pareils - quand Richard traverse le Knigthsbridge (pont des chevaliers)...

En conclusion, malgré quelques longueurs, une belle histoire avec des personnages, et surtout le héros principal, attachants et qui donne envie d'en savoir davantage sur le métro de Londres. :) Et si vous voulez savoir si Richard retrouvera sa vie d'En Haut après toutes ces péripéties ou s'il restera avec ses nouveaux amis, lisez ce roman !


Note :



Lu en version originale.

C'est une lecture commune avec Lexounet, Leyla, Miss Spooky Muffin, Lelf, Mélo, Lauredumiroir et Alice. Liens à venir.

19 commentaires:

  1. Ta comparaison avec Alice au pays des merveilles me glace un peu. J'ai horreur d'Alice et je trouve son histoire sans queue ni tête. J'espère que celui de Gaiman n'est pas dans la même veine. Il est dans ma LAL depuis tellement longtemps qu'il faut vraiment que je le lise sous peu.

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  2. Je suis contente que tu aies aimé et que cette fois-ci, le côté jeunesse ne t'a pas rebutée ! C'est vrai que l'aspect quête est pas mal mis en avant, la comparaison avec un jeu vidéo est assez amusante je trouve :)
    Allez, on se retrouve à la prochaine LC sur Gaiman, n'est-ce pas ?

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  3. Pour le moment, je suis tout à fait d'accord à part que je ne trouve pas de longueurs, ça se lit tellement facilement.

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  4. @Belledenuit, ne t'inquiète pas ! D'Alice, ça n'a que le fait que ça se passe sous terre où se trouve un monde mystérieux. Neverwhere n'est pas sans queue ni tête donc tout va bien ! :)

    @Miss Spooky, justement, Neverwhere n'est pas un livre jeunesse, c'est pour ça que c'est bien ! ^^ J'aurais aimé que Nobody soit comme ça ! Pour ce qui est d'une autre LC, pour l'instant, ce n'est pas prévu pour moi car j'ai déjà lu American Gods il y a deux ans.

    @Lexou, on se retrouve quand tu auras fini ! :)

    Merci pour vos commentaires !

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  5. Nos avis se rejoignent à ce que je vois ;) Très chouette chronique ^^

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  6. Pourquoi pas d'autant plus que je ne connais pas cet auteur.

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  7. Il faut que je le note, pour ne pas l'oublier, pour quand j'aurai fais baisser ma pal ! :D

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  8. Ta chronique est très imagée c'est chouette ^^
    Bien vu le côté Alice, j'ai "juste" pensé à la trame des contes sans titre précis en tête ^^
    J'ai un peu les mêmes réserves que toi sur certains passages un peu longuets, ce qui aurait presque pu me gêné, mais la fin est tellement prenante qu'elle fait oublier tout ça. Mais à ma première lecture je n'avais vu aucun défaut, un enchantement total ^^
    Et pour moi en VO ça a été aussi facile qu'un livre jeunesse, ça coulait tout seul.
    Bref, un bon moment, que je suis contente de voir qu'il est partagé ^^

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  9. Encore un très joli billet sur cette lecture commune, décidément source d'inspiration. Je me rappelle en souriant d'une ballade dans le métro Londonien alors que je découvrais ce roman. J'en garde de merveilleux souvenirs.

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  10. J'aime beaucoup Neil Gaiman et je lirais Neverwhere avec plaisir, surtout après avoir lu ton avis !

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  11. Je ne pense pas que je vais commencer mon exploration de Gaiman par celui-ci, mais cela a l'air intéressant!

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  12. @El Jc, j'aimerais bien aussi découvrir le métro de Londres en lisant le livre, ça doit être enchanteur !

    @Emily, j'espère qu'il te plaira quand tu le liras !

    @Evert, oui, il est très sympa. Des 3 Gaiman que j'ai lus (Nobody Owens, American Gods et celui-ci), c'est celui que j'ai préféré. Même si American Gods était également très bien mais spécial !

    Merci pour vos commentaires !

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  13. J'ai dû passer à côté de ce roman alors... J'ai pas accroché et j'ai laissé tomber au bout de la page 137.
    Par contre, moi, je l'ai lu en français, et le style, je l'ai trouvé mauvais. Peut-être est-ce donc dû à la traduction ?

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  14. Je lirais très certainement ce titre. J'avais été enchantée par ma découverte de Neil Gaiman avec Stardust. Et ton billet donne bien envie de continuer à parcourir l'univers de cet auteur.

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  15. @Mélo, dommage. En anglais, le style est très sympa.

    @100choses, j'espère qu'il te plaira !

    Merci pour vos commentaires !

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  16. C'est marrant, je n'ai pas eu l'impression de longueurs mais il faut dire que j'ai pris tout mon temps pour le lire, j'ai mis quasiment deux semaines alors que le tout est très fluide ! J'aurais aimé le lire en version originale, comme toi ! Mais j'ai l'impression que la traduction était plutôt bien faite (à part quelques coquilles, notamment des oublis de mots à une ou deux reprises. Grrrrr !).

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  17. Ça ne devait pas être des longueurs bien ennuyeuses car j'avais quand même beaucoup aimé ! J'ai beaucoup aimé le lire en VO. Merci pour ton commentaire !

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  18. Et bien, je vois que nos avis se rejoignent... quelques longueurs et la sensation d'épisodes qui se suivent, de scènes, ce que tu qualifies de jeu vidéo.

    Mais, bon, je commence à apprécier l'auteur, je pense en lire au moins un autre de lui.

    Biz

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  19. Avec le temps, je garde un très bon souvenir de ce roman. Merci pour ton commentaire, Nanet.

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