26 août 2016

Les refuges de Pierre, Les enfants de la Terre tome 5 de Jean M. Auel

Titre original : The Shelters of Stone

Résumé :
Jondalar et Ayla sont enfin arrivés à destination et ont retrouvé la tribu du jeune homme, les Zelandonii. Si la Neuvième Caverne est ravie du retour du fils prodigue, ils sont plus méfiants envers Ayla, son accent bizarre et son loup et ses chevaux apprivoisés. Mais le charme et les talents de guérisseuse de la jeune femme vont vite conquérir les coeurs.


Mon avis :
J'avais lu les quatre premiers tomes des Enfants de la Terre il y a bien vingt ans de cela et j'avais, à l'époque, été séduite par les aventures d'Ayla, la Cro-Magnon (Cro-Magnonne ? :)) au temps de la préhistoire, environ 30 000 ans avant notre ère. Quand j'eus fini le tome 4, ce 5e tome était loin d'être sorti (il n'est paru qu'en 2002) et du coup, pour moi, l'histoire d'Ayla et de Jondalar s'était arrêtée à l'arrivée de ces derniers dans la tribu de naissance du jeune homme. Puis en 2003, j'ai acheté ce tome 5 en livre de poche (et deux volumes) mais je n'ai jamais repris cette saga. Cette année, je me suis dit que c'était l'occasion de renouer avec cette histoire et du coup, je me le suis acheté en anglais pour pouvoir le lire en ebook (car la bête fait 891 pages). S'il ne se passe pas grand chose au cours de ce tome, il ne m'a pas déplu pour autant car j'ai été charmée par cette "vie quotidienne au temps de la préhistoire".

Ayla est donc une jeune femme recueillie enfant par les Néandertaliens alors qu'elle était Cro-Magnon, élevée par eux, qui vécut pas mal d'aventures et dû quitter le Clan quelques années après avoir mis au monde un garçon issu du viol de l'un des membres du Clan. Elle vécut seule dans une vallée, apprivoisa un bébé lion des cavernes, une pouliche et un bébé loup. Un jour, elle rencontra Jondalar, un beau Cro-Magnon blond, dont elle sauva la vie et tomba amoureuse. Après maintes péripéties, le couple décida de retourner dans la tribu d'origine du jeune homme et ils mirent un an pour y parvenir, un an où il se passa pas mal de choses. À la fin du tome 4, ils étaient enfin arrivés à destination avec Wolf (le loup), Whinney (la jument) et son fils Racer.
Quand les Zelandonii et plus particulièrement la Neuvième Caverne, voient arriver le couple, ils sont bien sûr heureux de retrouver Jondalar après cinq ans d'absence mais réservent un accueil plus mitigé envers la jeune femme et ses animaux apprivoisés. Mais la douceur, l'intelligence et les talents hors normes d'Ayla en matière de médecine ou de chasse vont vite surmonter tous les obstacles.

Petit aparté avant de commencer ma chronique. Alors que j'avais juste commencé le livre, je suis allée visiter une grotte préhistorique dans le Blayais (en Gironde), la grotte de Paire Non Paire, grotte habitée dans les années - 30 000 et avec des dessins rupestres dont un d'un mégacéros, un cerf gigantesque avec des ramures qui l'étaient tout autant. Du coup ma lecture a pris une saveur particulière et touchante, surtout quand il fut question dans plusieurs scène de ces fameux mégacéros :)

Pour ce qui est des Refuges de Pierre, j'avoue que je suis bien contente d'avoir attendu 20 ans entre le tome 4 et ce 5e. Je ne me rappelais plus de grand chose, à part la trame principale et quelques scènes (la vie d'Ayla chez les "têtes plates" et la toute dernière scène quand Ayla et Jondalar arrive dans la tribu du jeune homme) et heureusement car il faut se rendre à l'évidence, l'auteur aime se répéter. Beaucoup se répéter d'ailleurs... Ayla raconte un nombre incalculables de fois, à chaque fois qu'on lui demande d'ailleurs, comment elle a recueilli et apprivoisé son loup et ses chevaux, quelle fut sa vie dans le Clan, ou dans d'autres tribus durant leur voyage de retour et si on a lu les livres précédents récemment, on a une impression de redite. Même avec mes oublis, j'ai trouvé que c'était souvent redondant. J'avais envie de dire "ouais, c'est bon, on le sait maintenant !". De même quand les gens se rencontrent, ils se présentent avec leurs titres complets. Par exemple Ayla est "Ayla of the Ninth Cave of the Zelandonii, mated to Jondalar of the Ninth Cave of the Zelandonii, Son of Marthona, former Leader of the Ninth Cave, formerly Ayla of the Mamutoi, Member of the Lion Camp, Daughter of the Mammoth Hearth, Chosen by the Spirit of the Cave Lion, and Protected by the Cave Bear" (à côté de cela, les titres de Daenerys dans Game of Thrones - Daenerys Stormborn of the House Targaryen, First of Her Name, the Unburt, Queen of the Andals and the First Men, Khaleesi of the Great Grass Sea, Breaker of Chains, and Mother of Dragons -, c'est de la roupie de sansonnet ! :D) et du coup, à chaque fois qu'elle fait une nouvelle connaissance, on la présente comme cela et son interlocuteur a aussi des titres à rallonge. Au bout de 10 fois, c'est crispant.

Les refuges de Pierre n'est pas un tome riche en action, il faut le savoir. C'est surtout la vie quotidienne chez les Homo Sapiens au temps de la préhistoire. À la fin du roman, vous serez incollables sur leur façon de vivre. Que j'ai d'ailleurs trouvée un peu trop moderne et facile. Jean M. Auel est toutefois reconnue pour sa véracité (pré-)historique, même si elle joue parfois avec les faits (comme l'invention du chas de l'aiguille ou la domestication des chevaux, plus tardives) ou spécule sur des faits qui sont encore inconnus de nos jours. Mais quoi qu'il en soit, on est complètement immergés dans cette civilisation pendant tout le roman et l'allumage du feu, le tannage des peaux, la chasse au bison et autres n'aura plus de secret pour vous.

Il faut l'avouer, si c'est intéressant et, il faut bien le reconnaître, plein de charme, c'est parfois un peu long. Surtout quand on est habituée à lire des romans où il y a des rebondissements et qu'on s'attend donc à ce qu'il se passe un gros truc tout à coup, genre le loup ou les cheveux qui se feraient tuer par des méchants Zelandonii (ça m'aurait peinée) ou Ayla qui se ferait attaquer par ces mêmes psychopathes de la préhistoire (oui j'ai une imagination fertile ! ^^). Oh mais rien de tout cela ! Il y a certes des tensions, des habitants de la Neuvième Caverne qui ne sont pas contents, qui en veulent à Ayla et on s'attend à ce qu'ils entreprennent quelque chose mais ça s'arrête là. La seule action entreprise est une plaisanterie vestimentaire que va faire l'une des habitantes à Ayla et que celle-ci va retourner à son avantage. C'est qu'on est dans une société pacifique et tolérante, presque utopique d'ailleurs où tout le monde il est est beau il est gentil et où l'on règle les problèmes sans faire de vagues. Tant mieux d'ailleurs et c'est très bien pour eux mais ça manque un peu d'intensité dramatique.

Si la société des Homo Sapiens est telle, c'est peut-être parce qu'elle repose sur un régime matriarcal où la notion de paternité n'existe pas, ce sont les femmes qui enfantent et acceptent un homme dans leur foyer (il n'y a que Ayla pour avoir compris le miracle de la conception) et ce sont elles qui décident avec qui elles couchent (contrairement aux Néandertaliens où ce sont les hommes qui décident et les femmes se soumettent). Et les femmes jouent un rôle prépondérant ou du moins égal à celui des hommes Bon je schématise, on n'est pas non plus chez les Amazones :)

Ayla est vraiment la jeune femme parfaite. Belle, douce, gentille, douée en tout, intelligente. Je n'ai pas réussi à lui trouver de défauts. Elle pourrait être agaçante à être aussi parfaite mais elle est très attachante donc ça passe bien :) Si tout semble lui réussir, elle a quand même des décisions difficiles à prendre, notamment à la fin.

Jondalar, lui aussi est pratiquement parfait ! :) Il est droit, fidèle, gentil, charmant, c'est le parfait complément d'Ayla et d'ailleurs il forme un joli couple et leur histoire d'amour est mignonne.

Il y a de nombreux personnages dans ce roman, j'ai d'ailleurs été souvent perdue et eu du mal à retenir leurs prénoms mais j'ai bien aimé la famille de Jondalar (parfaite également) et la guérisseuse, la Zelandonii, qui joue un rôle prépondérant dans la vie de la tribu et a beaucoup d'influence sur tous.

J'avais lu les 4 premiers tomes en français et, comme je vous l'ai dit en préambule, j'ai lu ce tome 5 en anglais, et je n'ai eu aucune difficulté à le lire et à le comprendre. C'est fluide, agréable à lire malgré les redondances et les multiples détails. Et j'ai été assez étonnée de trouver des scènes de sexe assez moderne, il faut bien le dire :)

En conclusion, ce cinquième tome des Enfants de la Terre fut une lecture pleine de charme, même s'il fut un peu long à lire et avec beaucoup de répétitions, par rapport aux tomes précédents et à l'intérieur du tome-même. C'est là où je me dis que j'ai bien fait de laisser passer vingt ans depuis le tome 4 :) Mais il permet de s'immerger complètement dans la vie à l'âge de Pierre et, si vous le lisez, vous serez incollables sur cette vie quotidienne au temps de Cro-Magnon (on ne sait jamais, si jamais vous vous y retrouviez avec votre machine à remonter le temps un jour :D). Alors, si vous voulez savoir comment Ayla va conquérir le coeur des Zelandonii et s'adapter à leurs coutumes, lisez-le. Quant à moi, j'espère ne pas attendre encore vingt ans pour lire le dernier tome que j'ai dans ma Pal.

Note :




Il fait partie du Challenge ABC 2016 de Nanet
19/26

et du Challenge Read in English que j'ai repris
http://www.lesescapadesculturellesdefrankie.com/2015/09/challenge-read-in-english-2015-2016.html
30

3 commentaires:


  1. C'est drôle parce que ce que tu dis sur les répétitions (même si ce ne sont pas les titres), le côté un peu long mais aussi très moderne et facile est ce que j'ai déjà reproché au tome 3 que j'ai arrêté à la moitié.
    C'est vrai que la vie quotidienne est bien rendue mais perso je ne me suis pas attachée à Ayla ce qui au final est ennuyeux pour ce genre de roman.
    Par contre, si j'ai vu effectivement que le contexte pré-historique est juste pour le premier tome, je n'ai rien vu de ce qui se rapportait à la suite. Il faudra que j'aille lire des trucs là-dessus.

    Peut-être que je reviendrai à cette saga un jour … dans vingt ans ;)

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  2. Je n'ai lu que les 2 premiers tomes de la série mais ça m'avait bien plu. Il faudrait que je continue mais en ebook parce qu'en format papier ils sont volumineux et pesants :P

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  3. @Mypianocanta, je ne me rappelle pas avoir eu ce sentiment de répétitions et longueurs pour les 4 premiers, je les avais dévorés.

    @Belledenuit, c'est vrai que pour ça la liseuse est très bien, ça évite de se trimballer des gros pavés :)

    Merci pour vos commentaires.

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