28 janvier 2012

Ailleurs peut-être de Amos Oz

Titre original : Makome Aher

Résumé :
La vie dans un Kibboutz près de la frontière jordanienne avec ses joies et ses peines alors que le danger ne se trouve qu'à un jet de tir.






Mon avis :
Quand il s'agit de choisir un livre pour le Destination d'Evertkhorus, j'essaie toujours de prendre un livre qui parle de la vie dans le pays. Ce n'est pas toujours facile quand on ne connait pas les auteurs. Pour ce Destination... Israël, j'ai donc choisi ce livre car il me semblait que c'était une bonne façon d'aborder la vie dans les Kibboutz à laquelle je ne connais strictement rien. Si sur le fond, cette lecture a rempli son office, cela a été plus compliqué sur la forme et je dois dire que je me suis passablement ennuyée durant cette lecture.

Nous sommes dans les années 60, dans le Kibboutz de Metsoudat-Ram, près de la frontière jordanienne. La vie s'y découle suivant des règles communautaires bien précises. Y vivent toutes sortes de gens dont Reouven Harich, instituteur et poète, que la femme a quitté pour un autre et qui mène une liaison peu discrète avec Bronka, la femme d'Ezra Berger. Noga sa fille de 16 ans, rejette le jeune garçon amoureux d'elle, pour se jeter dans les bras du dit Ezra. Le scandale éclate mais la solidarité prévaut alors qu'autour du Kibboutz la situation est instable et explosive.

Ce qui m'a plu dans ce livre c'est d'avoir enfin eu un témoignage de l'intérieur sur la vie d'un kibboutz. En effet, l'auteur y a vécu et il sait donc de quoi il parle. C'est certes un roman mais également un témoignage sur la façon dont ce système est régi. Vie en communauté, travail en commun, chacun étant assigné à des tâches bien précises et vivant presque toujours ensemble. Un peu comme dans les Kolkhozes soviétiques, l'idéologie en moins. Cependant, le livre pourrait se passer dans un petit village de France que ce serait la même chose. Comme dans un village, on y retrouve les médisances et les jalousies inhérentes à la vie en vase clos, les querelles de clocher mais aussi les non-dits ou la solidarité. Du coup, cela ne m'a pas vraiment dépaysée si ce n'est que le kibboutz est toujours sur le qui-vive de peur de se faire attaquer (par les palestiniens ? Les jordaniens ? je n'ai pas trop su). Le fait est qu'on s'aperçoit que rien n'a vraiment changé depuis les années 60 (époque à laquelle se déroule le livre).

En fait, je n'ai jamais réussi à rentrer vraiment dans le livre. Comme j'ai dit, la vie quotidienne est plutôt intéressante mais les histoires personnelles de chacun ne le sont pas et je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de la vie peu passionnante des habitants de ce kibboutz. J'ai attendu un déclic qui n'est jamais venu et finalement j'ai continué ma lecture avec un certain détachement et soulagé lorsqu'il fut terminé.

Le livre souffre d'avoir trop de personnages ! J'étais complètement perdue et j'ai passé du temps à comprendre et me rappeler qui était qui. Du coup, on ne s'attache à aucun, ni même à ceux qui sont le plus présents comme Reouven ou Noga. J'ai trouvé la façon d'agir et de réagir de certains un peu bizarre. Par exemple, dans le roman, il est de notoriété publique que Reouven se tape Bronka, la femme d'Ezra, mais ça s'arrête là. Tout comme quand Ezra entame une liaison avec la petite Noga, ça fait quelques vagues mais rien de plus. J'ai trouvé que ça manquait singulièrement de passion et d'émotions. Le seul qui fait l'unanimité contre lui et que je n'ai pas aimé du tout c'est Siegfried, un frère d'Ezra, habitant en Allemagne et qui reste quelques temps au Kibboutz. C'est un personnage manipulateur et odieux. Je dois reconnaître cependant qu'il apporte un peu d'animation.

Concernant le style de l'auteur, il ne m'a pas vraiment plu. Assez plat, il bavasse beaucoup, intégrant parfois des dialogues dans son récit, parfois mettant des tirets. J'ai souvent eu l'impression que ce n'était pas assez aéré et qu'on nous balançait l'histoire sans vraiment de respiration. C'est souvent écrit au présent et ça donne une impression de sécheresse. On ne sait pas qui est le narrateur, sûrement, un des habitants du kibboutz car il dit souvent "nous" ou "vous".

En conclusion, je suis assez déçue par mon choix même si j'ai été contente de découvrir un auteur israélien et la vie dans un kibboutz. J'espère que j'aurai plus de chance avec le prochain Destination. En attendant, si vous voulez savoir comment on vit dans un kibboutz, lisez ce livre.

Note :



Ce livre a donc été lu dans le cadre du Destination... Israël d'Everkhorus avec Meloë, Mimi54 (ainsi que 4 autres articles sur le même thème visibles sur son blog), À propos des livres (+1), Paikanne, Jostein, Achille49, Lynnae (plus un autre), Roz,


4 commentaires:

  1. C'est amusant, tes remarques sur le style, parce que même en VO, c'est un fouillis inextricable. Je me suis arrachée les cheveux bien des fois en cours de version, sur les textes de Amos Oz (à la fin,j'allais emprunter la VF à la bibli pour m' "inspirer"...)
    Cela dit, c'est vraiment un auteur représentatif de la littérature israélienne contemporaine; c'est intéressant à connaitre.
    Quant à l'aspect kibbutz,je vois qu'on a tous été intrigués par ce mode de vie, à un moment ou un autre, et c'est vrai que malgré le côté communautaire plus poussé, ça n'est pas si différent de la vie dans un petit village de France ou n'importe où dans le monde...

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  2. Lorsque j'ai décidé de participer à ce challenge, le problème du choix des livres s'est aussi posé. Et puis, je me suis laissée tenter par des choses plutôt récentes ( Les nouvelles de Keret, la BD de Delisle) et puis des occasions qui se sont présentées.
    Amos Oz est apparemment un auteur assez difficile à lire.

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  3. Bon on a choisi le même livre, je ne suis pas aussi négative que toi, car je me suis quand même laissée portée, bien que cela ne soit pas passionnant. Mais je comprends tous tes commentaires négatifs!

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  4. @Meloë, s'il est représentatif, je suis contente de l'avoir découvert alors, malgré mon ennui ! :)

    @Jostein, ce n'est pas que ce soit difficile, c'est que c'est un peu longuet !

    @Evert, moi, j'ai pas arrêté de souffler pendant ma lecture, je trouve même que je suis assez indulgente par rapport à ce que j'ai ressenti en le lisant ! :)

    Merci pour vos commentaires !

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