Titre original : El Laberinto de los espiritus
Résumé :
Mon avis :
et du Challenge des pavés de Gribouille
Résumé :
1959, Maurico Valls, l'ancien directeur et tortionnaire de l'ignoble prison de Monjuïc, devenu ministre de Franco, disparaît mystérieusement. La jeune Alicia Gris, diligentée par son mentor, est chargée de l'enquête qui l'emmène à Barcelone d'où elle est originaire et qui la met en présence des Sempere et de Fermin qu'elle a connu étant enfant. Un enquête dangereuse qui fait remonter des souvenirs et des secrets que beaucoup voudraient voir tus à jamais et ressurgir des personnages depuis longtemps disparus, tels Julian Carax et David Martín...
Mon avis :
Carlos Ruiz Zafón et moi, c'est une histoire qui dure depuis 10 ans exactement. C'est Jess qui m'a fait connaître L'ombre du vent aux tout débuts de Livraddict en septembre 2009 et ça avait été ma lecture préférée de cette année-là et par conséquent le livre n°1 du tout premier bilan de mon blog. Ça crée des liens ! :D Depuis, Le jeu de l'ange a été également un coup de coeur et Le prisonnier du ciel n'en est pas passé loin. J'étais donc ravie de retrouver l'auteur, ses personnages et son univers dans une Barcelone fantasmagorique et cela a encore été une excellente lecture et un coup de coeur. Et croyez-moi à l'heure où je lis de moins en moins et où les coups de coeur se font très rares, c'est quelque chose :)
Le labyrinthe des esprits porte vraiment bien son nom car ce roman est effectivement un vrai labyrinthe, une histoire à tiroirs, un puzzle même où les intrigues s'emmêlent, s'imbriquent et c'est même comme un ouroboros (vous savez le serpent qui se mord la queue) puisque à la fin de ce Labyrinthe, la boucle des quatre romans sera bouclée :)
D'ailleurs je vous conseillerais presque de relire les trois autres tomes tant il y a de rappels aux histoires précédentes et j'avoue avoir oublié pas mal de trucs, même si cela ne m'a pas vraiment gênée au cours de ma lecture car elle était passionnante.
Le roman débute comme un film noir avec hommes dangereux en chapeaux mous et femmes fatales au grand coeur et il y a comme un air à la Lauren Bacall et Humphrey Bogart. Avec Alicia Gris dans le rôle de Bacall et peut-être Vargas, le flic qui l'aide dans l'enquête dans celui de Bogart. Et si l'histoire fait un petit détour par 1938 pour nous planter une partie du décor, on est à la fin des années 50 et l'ambiance est mystérieuse, vénéneuse, troublante. On est pourtant dans une banale histoire d'enlèvement d'un haut dignitaire.
Mais petit à petit, l'histoire s'élargit, l'arrivée à Barcelone fait entrer les Sempere et Fermin en périphérie et on se demande pendant un bon moment ce qu'ils font là mais lorsque l'histoire dévoile des secrets, certains d'ampleur nationale, d'autres plus intimistes, l'histoire se fait drame familial et replace les Sempere au centre et les touche en plein coeur.
Et le fameux cimetière des livres oubliés dans tout ça, me demanderez-vous ? Oh il est bien présent, bien plus que dans le prisonnier du ciel et pratiquement un personnage à part entière. C'est d'ailleurs très émouvant de déambuler dans ses couloirs labyrinthiques et si on retrouve le gardien de toujours il y a une surprise savoureuse quant à son successeur.
Mon personnage préféré est depuis toujours Fermin et c'est encore le cas ici. J'aime sa bonté, sa truculence, sa façon de voir les choses et de prendre la vie et c'est vraiment une espèce d'ange gardien pour la famille Sempere. Et j'ai adoré ce qu'il advient de lui.
Le personnage principal de l'histoire, enfin d'une grande partie de l'histoire, c'est Alicia Gris, enfant perdue, blessée devenue femme mystérieuse, son handicap ajoutant à sa part de mystère. Si l'on creuse un peu, c'est une femme libre avant l'heure, qui entend mener sa vie comme elle l'entend, sans dépendre de personne et surtout pas de son mentor qui, lui, aimerait bien dompter ce caractère entier et explosif. J'ai beaucoup aimé son destin, aussi mystérieux que la personne qu'elle était...
Si vous trouviez qu'il y avait des trous dans les histoires de Julian Carax ou David Martín, Le labyrinthe des esprits se charge de les combler pour notre plus grand bonheur, et pas mal de tristesse également. Mais je n'en dirai pas plus.
J'ai beaucoup aimé retrouver le gentil Daniel et sa femme Béatrice. Ce sont des gens bienveillants, on pourrait trouver Daniel un peu effacé (il l'est), pas très intéressant mais finalement, il ne faut pas se fier aux apparences.
Un personnage que j'ai beaucoup aimé, c'est le flic, Vargas, qui enquête avec Alicia, j'ai beaucoup aimé sa droiture, sa simplicité et cela faisait du bien au milieu des requins de l'histoire.
Car des gens cruels et peu recommandables, il y en a à foison dans ce roman et on se demande vraiment comment les gentils arrivent à leur échapper. Le plus retors est sans doute Leandro Montalvo, mentor d'Alicia, à la tête d'une organisation policière parallèle, voire secrète, un type qui navigue sans arrêt en eaux troubles. Je ne veux pas en dire davantage sur lui mais on dirait un serpent. Le genre de mec qui t'hypnotise, te séduit, pour mieux t'étouffer.
Les précédents livres de Zafón étaient traduits par François Maspero, un écrivain, traducteur et éditeur réputé mais il est décédé en 2015 et c'est Marie Vila Casas qui traduit cet ouvrage. Mais Maspero n'est pas oublié pour autant puisque Zafón en fait un personnage éphémère de son histoire et j'ai trouvé ça vraiment touchant. Le style de l'auteur et donc de sa traductrice est un vrai régal à lire, on se balade dans une Barcelone mystérieuse, très bien rendue par les mots, les descriptions sont belles, les dialogues enlevés, on ne s'ennuie pas une seconde et même on s'immerge de bon coeur dans ce qu'on lit.
En conclusion, Carlos Ruiz Zafón ne m'a vraiment pas déçue avec son Labyrinthe des esprits puisqu'il a été un coup de coeur, aussi bien grâce à son histoire qu'à la façon dont il la raconte et dont elle est traduite. J'ai adoré retrouver Fermin et les Sempere, découvrir la fascinante Alicia Gris, été révoltée par certains pans de l'histoire et les agissements de certaines personnes, j'ai été ravie de retrouver l'ambiance fantasmagorique de cette Barcelone, émue de retrouver le cimetière des livres oubliés, le vrai labyrinthe de l'histoire, d'avoir des nouvelles de personnages des histoires précédentes que je ne pensais pas revoir et de voir certaines histoires trouver leur conclusion. Alors si vous aussi avez aimé les précédents romans de l'auteur et voulez retrouver cette ambiance une dernière fois, n'hésitez pas et plongez dans ce labyrinthe à ma suite...
Note :
Le labyrinthe des esprits porte vraiment bien son nom car ce roman est effectivement un vrai labyrinthe, une histoire à tiroirs, un puzzle même où les intrigues s'emmêlent, s'imbriquent et c'est même comme un ouroboros (vous savez le serpent qui se mord la queue) puisque à la fin de ce Labyrinthe, la boucle des quatre romans sera bouclée :)
D'ailleurs je vous conseillerais presque de relire les trois autres tomes tant il y a de rappels aux histoires précédentes et j'avoue avoir oublié pas mal de trucs, même si cela ne m'a pas vraiment gênée au cours de ma lecture car elle était passionnante.
Le roman débute comme un film noir avec hommes dangereux en chapeaux mous et femmes fatales au grand coeur et il y a comme un air à la Lauren Bacall et Humphrey Bogart. Avec Alicia Gris dans le rôle de Bacall et peut-être Vargas, le flic qui l'aide dans l'enquête dans celui de Bogart. Et si l'histoire fait un petit détour par 1938 pour nous planter une partie du décor, on est à la fin des années 50 et l'ambiance est mystérieuse, vénéneuse, troublante. On est pourtant dans une banale histoire d'enlèvement d'un haut dignitaire.
Mais petit à petit, l'histoire s'élargit, l'arrivée à Barcelone fait entrer les Sempere et Fermin en périphérie et on se demande pendant un bon moment ce qu'ils font là mais lorsque l'histoire dévoile des secrets, certains d'ampleur nationale, d'autres plus intimistes, l'histoire se fait drame familial et replace les Sempere au centre et les touche en plein coeur.
Et le fameux cimetière des livres oubliés dans tout ça, me demanderez-vous ? Oh il est bien présent, bien plus que dans le prisonnier du ciel et pratiquement un personnage à part entière. C'est d'ailleurs très émouvant de déambuler dans ses couloirs labyrinthiques et si on retrouve le gardien de toujours il y a une surprise savoureuse quant à son successeur.
Mon personnage préféré est depuis toujours Fermin et c'est encore le cas ici. J'aime sa bonté, sa truculence, sa façon de voir les choses et de prendre la vie et c'est vraiment une espèce d'ange gardien pour la famille Sempere. Et j'ai adoré ce qu'il advient de lui.
Le personnage principal de l'histoire, enfin d'une grande partie de l'histoire, c'est Alicia Gris, enfant perdue, blessée devenue femme mystérieuse, son handicap ajoutant à sa part de mystère. Si l'on creuse un peu, c'est une femme libre avant l'heure, qui entend mener sa vie comme elle l'entend, sans dépendre de personne et surtout pas de son mentor qui, lui, aimerait bien dompter ce caractère entier et explosif. J'ai beaucoup aimé son destin, aussi mystérieux que la personne qu'elle était...
Si vous trouviez qu'il y avait des trous dans les histoires de Julian Carax ou David Martín, Le labyrinthe des esprits se charge de les combler pour notre plus grand bonheur, et pas mal de tristesse également. Mais je n'en dirai pas plus.
J'ai beaucoup aimé retrouver le gentil Daniel et sa femme Béatrice. Ce sont des gens bienveillants, on pourrait trouver Daniel un peu effacé (il l'est), pas très intéressant mais finalement, il ne faut pas se fier aux apparences.
Un personnage que j'ai beaucoup aimé, c'est le flic, Vargas, qui enquête avec Alicia, j'ai beaucoup aimé sa droiture, sa simplicité et cela faisait du bien au milieu des requins de l'histoire.
Car des gens cruels et peu recommandables, il y en a à foison dans ce roman et on se demande vraiment comment les gentils arrivent à leur échapper. Le plus retors est sans doute Leandro Montalvo, mentor d'Alicia, à la tête d'une organisation policière parallèle, voire secrète, un type qui navigue sans arrêt en eaux troubles. Je ne veux pas en dire davantage sur lui mais on dirait un serpent. Le genre de mec qui t'hypnotise, te séduit, pour mieux t'étouffer.
Les précédents livres de Zafón étaient traduits par François Maspero, un écrivain, traducteur et éditeur réputé mais il est décédé en 2015 et c'est Marie Vila Casas qui traduit cet ouvrage. Mais Maspero n'est pas oublié pour autant puisque Zafón en fait un personnage éphémère de son histoire et j'ai trouvé ça vraiment touchant. Le style de l'auteur et donc de sa traductrice est un vrai régal à lire, on se balade dans une Barcelone mystérieuse, très bien rendue par les mots, les descriptions sont belles, les dialogues enlevés, on ne s'ennuie pas une seconde et même on s'immerge de bon coeur dans ce qu'on lit.
En conclusion, Carlos Ruiz Zafón ne m'a vraiment pas déçue avec son Labyrinthe des esprits puisqu'il a été un coup de coeur, aussi bien grâce à son histoire qu'à la façon dont il la raconte et dont elle est traduite. J'ai adoré retrouver Fermin et les Sempere, découvrir la fascinante Alicia Gris, été révoltée par certains pans de l'histoire et les agissements de certaines personnes, j'ai été ravie de retrouver l'ambiance fantasmagorique de cette Barcelone, émue de retrouver le cimetière des livres oubliés, le vrai labyrinthe de l'histoire, d'avoir des nouvelles de personnages des histoires précédentes que je ne pensais pas revoir et de voir certaines histoires trouver leur conclusion. Alors si vous aussi avez aimé les précédents romans de l'auteur et voulez retrouver cette ambiance une dernière fois, n'hésitez pas et plongez dans ce labyrinthe à ma suite...
Note :
Le roman fait partie du Demi-Challenge ABC 2019 de Nanet
12/13
et du Challenge des pavés de Gribouille
9
livre grand format de 848 pages en harcover : 9 points
De l'auteur, j'avais été séduite par Marina, et par cette ambiance unique ! Tu as raison, Zafon est vraiment très fort dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle je lorgne les tomes de ce cimetière des livres oubliés. Merci pour l'envie joliment renouvelée par ton délicieux billet *_*
RépondreSupprimerTu n'as pas lu L'ombre du vent ? Arrête tout et lis-le de suite ! :D Merci pour ton commentaire, Lupa et très bonne année 2020 !
RépondreSupprimerMessage reçu 5/5 :)
RépondreSupprimerAvec plaisir !
Meilleurs vœux à toi aussi Frankie :)
:)
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