07 septembre 2013

Le fruit du dragon de Claire Ubac

Résumé:
Margaux, 16 ans, rêve de ce voyage en Asie avec son père ! Mais quand ce dernier, dépressif, ne peut l'accompagner, c'est avec une famille qu'elle ne connaît pas, mais dont le père est l'amie du sien, qu'elle s'envole. La jeune fille les prend de suite en grippe, surtout la fille de 13 ans, superniaise (d'après Margaux), et fait tout pour leur gâcher leurs vacances. Mais c'est sans compter sur les charmes que l'Orient exerce sur elle...



Mon avis :
En fin d'année dernière, j'ai découvert cette auteure avec Le chemin de Sarasvati (ma chronique), un très joli roman se déroulant en Inde. Comme je voulais continuer cette découverte plus en avant, j'ai donc décidé d'inscrire Le fruit du dragon à mon Challenge ABC. J'avoue que si cette lecture est plaisante et a exercé son charme sur moi, je n'ai pas tout à fait retrouvé ce qui m'avait tant touchée dans le précédent, sans doute parce que Margaux est moins attachante qu'Isaï.

Margaux, 16 ans, devait effectuer un voyage en Thaïlande et au Vietnam avec son père mais c'est avec une famille inconnue qu'elle se retrouve à partir quand ce dernier fait une dépression. Margaux rejette d'emblée ces gens-là, surtout la fille de 13 ans qui lui colle aux basques et qu'elle trouve super-idiote et entend bien n'apprécier aucun moment de son séjour. Mais finalement le Vietnam finit par exercer son charme sur la jeune fille...

Plus que les péripéties de français en Asie, c'est davantage aux affres de l'adolescence que s'intéresse Claire Dubac au travers de Margaux d'abord et de Jesse ensuite. Du coup, même si le Vietnam ou la Thaïlande ne servent pas que de décors, j'ai été moins dépaysée que par Le chemin de Sarasvati car on reste dans des problèmes très occidentaux... Et forcément, cela m'a un tantinet moins passionnée.

Mais heureusement, l'auteur a un vrai talent pour conter cette période de l'adolescence, celle où l'on se retrouve à la croisée des chemins, où l'on est encore une enfant, avec ses excès et ses caprices et bientôt une adulte. Et le talent de Claire Ubac est de nous donner envie de claquer Margaux toutes les 5 min tellement elle est pénible :) ... tout en la comprenant. Du haut de mes 50 ans, évidemment qu'elle m'a agacée à se comporter de façon aussi égoïste et grossière avec cette famille qui a accepté de l'emmener. Mais si on se met à sa place, évidemment qu'on la comprend. Si à 16 ans, on m'avait forcée à partir avec des gens inconnus à l'autre bout du monde alors que mon père était dépressif et que le divorce de mes parents devait forcément me peser, bien sûr que j'aurais fait la gueule et n'aurait pas été encline à être sympathique (et je parle en connaissance de cause, car j'ai retrouvé des photos de moi au même âge où je tire la tronche... Alors que je suis avec ma famille ! :D). Et en plus si j'avais également dû me traîner Miss Super-boulet, c'eut été le pompon (et là je parle aussi en connaissance de cause, j'ai eu une soeur plus jeune qui m'agaçait à vouloir traîner avec moi...)

Mais trêve de digression, on n'est pas là pour parler de Frankie ado mais de Margaux ado et ce que j'ai bien aimé, c'est ce monde intérieur que se crée Margaux avec un alter ego, Lia, qui vit toute sorte d'aventures et qui va sûrement l'aider à passer ce cap difficile et s'ouvrir au monde. On sent d'ailleurs que la jeune fille possède une vraie culture, ciné entre autres. Et son évolution va nous la rendre plutôt touchante car on finit par découvrir qu'elle n'est pas qu'une peste.
Ce qui est "marrant", c'est que dans Le chemin de Sarasvati, il y avait déjà un personnage de française s'appelant Margaux. Ce doit être un prénom qu'affectionne l'auteur. Et puisque le chemin de Sarasvati est sorti 7 ans à peu près après Le fruit du dragon, je me suis surprise à imaginer que c'était le même personnage devenue (jeune) adulte et dessinatrice...

L'autre adolescente "à problèmes" (parce qu'il ne faut pas exagérer non plus !) c'est donc Jesse, la "petite" de 13 ans. Elle c'est plutôt l'adolescente mal dans sa peau, douée intellectuellement mais trop couvée par ses parents (enfin maman) et timide face aux autres. On peut comprendre son admiration pour Margaux qui est plus à l'aise et sa douleur de se voir rejeter par cette dernière. Elle est assez attachante d'ailleurs.

Les parents sont un tantinet caricaturaux, le père bienveillant et faussement grondeur, la mère pas forcément très sympa envers qui fait du mal à son "bébé".

Plus haut, j'ai dit que l'Asie ne servait pas que de décors à l'histoire et c'est vrai qu'on a l'impression de bien s'immerger dans les deux pays visités. J'ai une préférence pour le Vietnam (je rêve de voir la baie d'Halong) et l'auteur arrive bien à nous en faire ressentir les sons, les couleurs, la vie qui s'y déroule. Et c'est là où le voit le contraste entre les petits problèmes franco-français de nos personnages et ce pays magnifique et si différent de nous.

À un moment (pratiquement à la fin), il y a une petite intrigue qui est résolue et je dois dire qu'à mon avis, ça n'apporte pas grand chose à l'histoire, même si c'est touchant, et que c'est peut-être trop rapidement réglé.

J'aime beaucoup le style de Claire Ubac qui me fait le même effet que celui de Marie-Aude Murail. Il se dégage beaucoup de charme de son écriture, c'est simple et sans chichis et elle réussit à vous "embobiner" en un tour de main :D

En conclusion, une histoire agréable à lire avec des personnages qui ne le sont pas toujours forcément mais qui arrivent à nous toucher. Même si j'ai préféré Le chemin de Sarasvati, j'ai bien apprécié cette lecture. Et si vous voulez savoir si Margaux arrivera à supporter sa famille d'adoption et vice-versa et quel est ce fameux fruit du dragon (indice sur la couverture), lisez-le.

Note :



Retrouvez aussi l'avis de Nanet lu également dans le cadre du Challenge ABC

Ce livre fait partie du Challenge Jeunesse/Young Adult de Mutinelle et Kalea
19/20

Et du Challenge ABC 2013 de Nanet
15/26

3 commentaires:

  1. J'ai découvert Ubac par ce livre, et j'ai beaucoup aimé son style, sa façon de conter. J'ai donc fait l'acquisition d'un autre roman pour l'an prochain (en plus un U... )

    Je garde un souvenir assez flou de l'intrigue dont tu parles mais le personnage de Jesse a resurgit dès que tu l'as évoqué !

    Un bon bouquin.

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  2. Entre ton avis et celui de nanet, je me dis que ce serait bien que je découvre un livre de cet auteur qui pourrait me plaire. (et puis un U… )
    Jolie chronique :)

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  3. @Nanet, l'intrigue c'est sûr les origines du père de Margaux.

    @Mypiancanta, c'est vrai qu'un auteur en U est toujours bienvenu pour le challenge ABC ;)

    Merci pour vos commentaires.

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