Résumé :
Amine Jaafari est médecin d'origine palestinienne naturalisé israélien. Bien intégré à la communauté qui l'entoure, il mène une vie douillette avec sa femme à Tel Aviv. Sa vie bascule le jour où un attentat est commis dans un restaurant de Tel Aviv et qu'il apprend que sa femme est la kamikaze qui a déclenché la bombe. D'abord stupéfait et dérouté, ne pouvant y croire, il doit bientôt se rendre à l'évidence. La femme qui était tout pour lui menait une double vie. Rejeté par presque tous ses amis israéliens, complètement perdu, il va partir sur les traces des dernières heures de sa femme pour essayer de comprendre comment elle a pu en arriver là.
Je ne vais pas m'étendre sur un sujet que je ne maîtrise pas et dont je ne sais que ce qu'on veut bien nous montrer à la télé, à savoir le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies et qui continue à déchirer des familles et surtout un peuple tout entier. Je ne suis absolument pas partisane du terrorisme comme solution et qu'on tue des innocents pour faire avancer la cause, pour moi c'est contre-productif et n'amène qu'à plus de radicalisme de toute part mais je peux comprendre qu'un peuple qui souffre et veut être reconnu cherche à se faire entendre par tous les moyens.
C'est partant de ce postulat que Yasmina Khadra nous offre un livre très fort sur le questionnement d'un homme par rapport à sa femme et par rapport à ce que lui est devenu au fil des années. Est-ce trahir son peuple que de vouloir réussir et s'intégrer au sein de la communauté "ennemie" ? Le devoir de tout palestinien est-il de prendre les armes ou de chercher à s'intégrer dès qu'il le peut ?
Tout à sa réussite et sa fierté d'être un palestinien intégré, il n'a pas compris (ou su voir) que sa femme souffrait de cela, souffrait pour son peuple opprimé, souffrait d'être "arrivée" et de vivre dans l'opulence. Et c'est donc sur les traces de son épouse et de son propre passé qu'il va chercher éventuellement les réponses à ce qui le hante désormais.
Je suis désolée, je n'ai pas encore dit combien j'avais aimé ce livre qui tient presque plus du documentaire que du roman alors qu'il s'agit pourtant bien d'une histoire fictive. Il se lit très vite, on entre tout de suite dedans et pour peu que vous ayez du temps devant vous, vous pourrez presque le lire d'une traite, ce qui est un très bon moyen de s'imprégner à fond de l'histoire et de suivre Amine pas à pas.
C'est un livre avec des scènes terribles à lire et ce, dès le début de la lecture. Amine se trouve confronté à une réalité qu'il ne maîtrise pas mais rien ne peut entamer sa détermination à comprendre pourquoi sa femme s'est donné la mort. Dans cette violence, j'ai beaucoup aimé les scènes d'Amine avec son amie Kim ou celles de son retour sur les terres de son enfance. Ce sont des bouffées d'air frais.
Le personnage d'Amine est de ceux qu'on plaint. C'est un homme attachant et droit. On se demande vraiment ce qu'on aurait fait à sa place. Par le passé, quand il s'agit de devenir médecin à Tel Aviv ou dans le présent quand il s'agit d'aller tête baissée dans des endroits où il ne fait pas bon se retrouver. J'ai beaucoup aimé cet homme.
J'ai aussi beaucoup aimé son amie Kim, très fidèle, qui tente par tous les moyens de l'aider et qui ne souhaite qu'une chose, c'est qu'il abandonne sa quête et revienne à la raison.
J'ai aussi une tendresse particulière pour Zeev l'ermite, une espèce de sage du village d'enfance d'Amine.
Les méchants terroristes sont un peu caricaturaux mais sûrement très réalistes...
J'ai eu peur que le style de Yasmina Khadra me rebute, au début. Il faut dire qu'il emploie parfois un style assez imagé. Je ne sais pas si on peut dire "ampoulé". Mais par exemple, au début, il dit "... la rue, un moment engrossée de ferveur, s'est retrouvée sens dessous dessus". Il aime beaucoup employer des métaphores sexuelles dans ses descriptions. Vous retrouverez ce travers (je dis travers car je n'aime pas trop) dans le début de Ce que le jour doit à la nuit. Sinon, ensuite, c'est un vrai plaisir de le lire. C'est fluide, agréable, ça se lit tout seul.
Je ne sais pas si j'ai bien réussi à parler de ce livre. J'ai eu du mal à faire ma chronique alors que j'ai beaucoup aimé et je ne sais pas si j'ai réussi à faire passer ce que j'ai ressenti à sa lecture. J'espère que oui.
En conclusion, un excellent livre sur un homme qui découvre tout à coup l'horreur et un roman qui rend bien compte des désespoirs de tout un peuple qui lutte pour sa survie et sa reconnaissance. Et si vous voulez savoir si Amine découvrira la vérité sur sa femme et s'il ira au bout de sa quête, lisez ce livre.
Note :
C'est un livre lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par Kactuss avec Flof13, Furby71, (jcv), Gentiane, Nuitetoilée, Petit Speculoos, Stellade.
Amine Jaafari est un médecin arabe naturalisé israélien qui vit à Tel-Aviv. Apprécié de ses collègues et amis, sa vie bascule le jour où un attentat est commis dans un restaurant de la ville. Il apprend que la kamikaze qui a déclenché sa bombe n'est autre que sa femme bien-aimée... D'abord incrédule, il cherche bientôt à comprendre ce qui a pu pousser sa femme qui avait tout pour être heureuse à rejoindre le camp des extrémistes palestiniens et à provoquer l'horreur...
Mon avis :
Sans Livraddict, je pense que je n'aurais jamais ouvert un livre de Khadra. Et j'aurais eu tort. J'ai bien Ce que le jour doit à la nuit, acheté parce que l'adaptation qu'Arcady en a faite a été tournée à Tunis (où je vis) avec plein de gens que je connais, dont mon homme, mais je ne l'ai pas encore ouvert. Je dois dire qu'avec L'attentat, la barre est mise haute car c'est vraiment un livre coup de poing et extrêmement prenant que nous livre cet auteur.
Amine Jaafari est médecin d'origine palestinienne naturalisé israélien. Bien intégré à la communauté qui l'entoure, il mène une vie douillette avec sa femme à Tel Aviv. Sa vie bascule le jour où un attentat est commis dans un restaurant de Tel Aviv et qu'il apprend que sa femme est la kamikaze qui a déclenché la bombe. D'abord stupéfait et dérouté, ne pouvant y croire, il doit bientôt se rendre à l'évidence. La femme qui était tout pour lui menait une double vie. Rejeté par presque tous ses amis israéliens, complètement perdu, il va partir sur les traces des dernières heures de sa femme pour essayer de comprendre comment elle a pu en arriver là.
Je ne vais pas m'étendre sur un sujet que je ne maîtrise pas et dont je ne sais que ce qu'on veut bien nous montrer à la télé, à savoir le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies et qui continue à déchirer des familles et surtout un peuple tout entier. Je ne suis absolument pas partisane du terrorisme comme solution et qu'on tue des innocents pour faire avancer la cause, pour moi c'est contre-productif et n'amène qu'à plus de radicalisme de toute part mais je peux comprendre qu'un peuple qui souffre et veut être reconnu cherche à se faire entendre par tous les moyens.
C'est partant de ce postulat que Yasmina Khadra nous offre un livre très fort sur le questionnement d'un homme par rapport à sa femme et par rapport à ce que lui est devenu au fil des années. Est-ce trahir son peuple que de vouloir réussir et s'intégrer au sein de la communauté "ennemie" ? Le devoir de tout palestinien est-il de prendre les armes ou de chercher à s'intégrer dès qu'il le peut ?
Tout à sa réussite et sa fierté d'être un palestinien intégré, il n'a pas compris (ou su voir) que sa femme souffrait de cela, souffrait pour son peuple opprimé, souffrait d'être "arrivée" et de vivre dans l'opulence. Et c'est donc sur les traces de son épouse et de son propre passé qu'il va chercher éventuellement les réponses à ce qui le hante désormais.
Je suis désolée, je n'ai pas encore dit combien j'avais aimé ce livre qui tient presque plus du documentaire que du roman alors qu'il s'agit pourtant bien d'une histoire fictive. Il se lit très vite, on entre tout de suite dedans et pour peu que vous ayez du temps devant vous, vous pourrez presque le lire d'une traite, ce qui est un très bon moyen de s'imprégner à fond de l'histoire et de suivre Amine pas à pas.
C'est un livre avec des scènes terribles à lire et ce, dès le début de la lecture. Amine se trouve confronté à une réalité qu'il ne maîtrise pas mais rien ne peut entamer sa détermination à comprendre pourquoi sa femme s'est donné la mort. Dans cette violence, j'ai beaucoup aimé les scènes d'Amine avec son amie Kim ou celles de son retour sur les terres de son enfance. Ce sont des bouffées d'air frais.
Le personnage d'Amine est de ceux qu'on plaint. C'est un homme attachant et droit. On se demande vraiment ce qu'on aurait fait à sa place. Par le passé, quand il s'agit de devenir médecin à Tel Aviv ou dans le présent quand il s'agit d'aller tête baissée dans des endroits où il ne fait pas bon se retrouver. J'ai beaucoup aimé cet homme.
J'ai aussi beaucoup aimé son amie Kim, très fidèle, qui tente par tous les moyens de l'aider et qui ne souhaite qu'une chose, c'est qu'il abandonne sa quête et revienne à la raison.
J'ai aussi une tendresse particulière pour Zeev l'ermite, une espèce de sage du village d'enfance d'Amine.
Les méchants terroristes sont un peu caricaturaux mais sûrement très réalistes...
J'ai eu peur que le style de Yasmina Khadra me rebute, au début. Il faut dire qu'il emploie parfois un style assez imagé. Je ne sais pas si on peut dire "ampoulé". Mais par exemple, au début, il dit "... la rue, un moment engrossée de ferveur, s'est retrouvée sens dessous dessus". Il aime beaucoup employer des métaphores sexuelles dans ses descriptions. Vous retrouverez ce travers (je dis travers car je n'aime pas trop) dans le début de Ce que le jour doit à la nuit. Sinon, ensuite, c'est un vrai plaisir de le lire. C'est fluide, agréable, ça se lit tout seul.
Je ne sais pas si j'ai bien réussi à parler de ce livre. J'ai eu du mal à faire ma chronique alors que j'ai beaucoup aimé et je ne sais pas si j'ai réussi à faire passer ce que j'ai ressenti à sa lecture. J'espère que oui.
En conclusion, un excellent livre sur un homme qui découvre tout à coup l'horreur et un roman qui rend bien compte des désespoirs de tout un peuple qui lutte pour sa survie et sa reconnaissance. Et si vous voulez savoir si Amine découvrira la vérité sur sa femme et s'il ira au bout de sa quête, lisez ce livre.
Note :
C'est un livre lu dans le cadre d'une lecture commune organisée par Kactuss avec Flof13, Furby71, (jcv), Gentiane, Nuitetoilée, Petit Speculoos, Stellade.
C'est aussi un livre qui fait partie du Baby Challenge Drame de Livraddict
10/20
J'avais beaucoup aimé aussi, d'ailleurs je viens de récupérer "L'équation africaine" sa dernière parution à la bibliothéque. :)
RépondreSupprimerRassure toi, j'ai compris ce que tu voulais exprimé à travers ta chronique. Quand un livre touche autant, je trouve qu'il est difficile d'écrire un avis :)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé moi aussi. Tu en fais une très bonne analyse. J'ai eu beaucoup plus de mal que toi pour en faire une chronique. Je m'en suis tenu au stricte nécessaire !
RépondreSupprimerBon, il va vraiment falloir que je le lise !
RépondreSupprimer@Laure, je pense lire Les Hirondelles de Kaboul et Les sirènes de Bagdad un jour.
RépondreSupprimer@petit_speculoos, c'est sûr que j'ai eu beaucoup de mal alors que d'habitude ça vient tout seul.
@Kactuss, pas facile d'équilibrer son avis entre la situation géo-politique et le côté roman pur du livre.
@Sofynet, oh oui !
Merci pour vos commentaires !
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour dire que c'est un livre coup de poing !
RépondreSupprimerUn très bel article,Frankie,où je retrouve ce que je pense.
RépondreSupprimerNe pas se fermer aux autres, surtout les opprimés.Realiser que la Liberté est une joie que d'autres n'ont pas.
J'ai lu "les hirondelles de Kaboul" qui m'a retourné le coeur.Je vais continuer à lire Y.Khadra.
à bientôt et merci.
Belle LC.
Merci pour cette chronique qui donne envie de découvrir ce livre et cet auteur :)
RépondreSupprimer@Furby, oui, c'est assez dur à lire.
RépondreSupprimer@Stellade, oui très belle LC, ça me fait plaisir de lire des livres comme ça et d'aimer ! Je compte aussi lire d'autres livres de l'auteur.
@Roz, oui à découvrir !
Merci pour vos commentaires !
C'est vraiment un très beau billet que tu as écrit là et qui m'a largement plus touchée que le livre en lui-même... Je ne l'ai ni aimé ni pas aimé... je suis juste restée au bord du chemin... Je pense que je le relirai un jour, néanmoins.
RépondreSupprimerIl y a des livres comme ça (comme "Si c'est un homme", pour moi) où on n'accroche pas. C'est dommage pour ce livre mais je peux comprendre aussi qu'on puisse ne pas vraiment aimer.
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire, Cajou !
j'avais bien aimé même si pas mal de détails m'avaient fait 'tiquer'. C'est un beau roma, mais j'avais regretté qu'il prenne parfois un ton presque documentaire, alors qu'il s'y trouve des tas d'imprécisions. Je suis assez indécise en fait face à ce livre, même s'il m'a globalement beaucoup plus plus que je ne le pensais en l'ouvrant.
RépondreSupprimerJe n'ai pas remarqué les imprécisions donc du coup j'ai pu apprécier pleinement ! C'est vrai que quand on remarque quelque chose qui ne cadre pas, ça gâche tout de suite la lecture. Merci pour ton commentaire.
RépondreSupprimerUne très belle chronique Frankie. J'ai beaucoup aimé ce roman aussi!
RépondreSupprimerÇa fait toujours plaisir quand on vient voir mes anciennes chroniques, merci à toi, Piplo d'être passée.
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