Titre original : The Space Between Us
Résumé :
Résumé :
Voilà plus de vingt ans que Bhima travaille pour Sera Dubash dont elle est proche, même si Sera maintient une certaine distance dû à ses préjugés sociaux. Illettrée et vivant dans un bidonville, Bihma espère un avenir meilleur pour sa petite fille qui a pu rentrer à l'université grâce à la bonté de Sera. Mais voilà que Maya tombe enceinte, détruisant les espoirs de sa grand-mère...
Mon avis :
Lorsque j'ai cherché un auteur en U pour le challenge ABC de cette année, je suis tombée sur cette auteure dont je n'avais jamais entendu parler. L'histoire me tentait bien et j'ai eu envie de la découvrir. Et si ma lecture fut intéressante, je dois dire que je l'ai trouvée également assez déprimante tant la vie des femmes en Inde est encore conditionnée par les hommes et le poids des traditions et des préjugés sociaux.
Je ne vous remets pas de résumé, le premier suffit.
Tous ces silences entre nous raconte d'abord l'histoire de Bhima et Sera, deux femmes de confessions différentes, l'une étant Hindoue (Bhima), l'autre Parsi (religion issue du Zoroastrisme persan), de conditions sociales différentes et donc de parcours différents mais unies dans leur condition de femmes et ce dans une société qui oscille entre modernisme et traditions. J'ai parlé de livre déprimant en préambule car à aucun moment, il n'y a de moments vraiment joyeux. Que ce soit dans la vie de Sera, femme privilégiée socialement mais qui s'est mariée avec une homme violent et s'est retrouvée affublée d'une belle-mère abusive ou encore Bhima qui semble heureuse les premières années mais où tout change quand son mari a un accident de travail et se met à boire. Et là c'est de Charybde en Scylla, déchéance, abandon, fille qui meurt du sida donné par son mari, petite-fille qui tombe enceinte car abusée/violentée par un homme marié. À croire que le roman réunit tous les clichés de la misère sociale...
Bon généralement, j'aime beaucoup ce genre d'histoires, même si elles sont dramatiques et quand elles se passent dans un pays étranger qui me permet de faire mieux connaissance avec les coutumes locales. Et je dois dire que j'ai apprécié une grande partie de ma lecture mais au fur et à mesure que j'ai avancé, les histoires de ces deux femmes m'ont vraiment plombée et j'ai fini par me lasser de tant de malheurs.
Cependant, c'est intéressant de découvrir l'Inde et Bombay (dans le livre, ils parlent encore de Bombay et non de Mumbay, alors que l'histoire semble se passer récemment pourtant), ce pays mystérieux et foisonnant pour qui ne le connaît pas (comme moi). De constater que bien que les castes soient interdites par la Constitution, c'est une notion encore bien présente dans la tête des gens et il faut voir comment réagit Sera, pourtant éduquée, face à sa femme de ménage Bhima, dont elle se considère proche mais qu'elle ne laisse pas s'asseoir avec elle, ni manger dans sa vaisselle ou aller dans ses toilettes. On se croirait au temps des préjugés raciaux en Amérique. Rappelez-vous La couleur des sentiments dans lequel la bonne noire pouvait pratiquement élever les enfants mais pas aller aux toilettes de ses patrons blancs... Et je ne vous parle même pas de la vision que donnent les hommes, dans cette histoire, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! À un moment, je me disais qu'il y avait au moins un personnage masculin qui se démarquait, le gendre de Sera, ah ben pas du tout, ce type-là est aussi veule que les autres...
Le personnage de Bhima m'a beaucoup touchée. Voilà une femme illettrée et pauvre mais qui garde toujours sa dignité et a beaucoup de courage. Sans trop vous en dévoiler, j'ai été très choquée par la façon dont elle est traitée à la fin du livre mais on constate que c'est symptomatique de tout ce qu'on a pu lire avant. Et la toute fin est un peu moins pessimiste que le reste, ouf :)
Quant à Sera, j'ai été mitigée la concernant. Elle aussi a subi bien des épreuves et s'en est sortie avec dignité également. Mais on s'aperçoit que malgré tout cela et son modernisme, elle perpétue les préjugés sociaux. Oui elle s'occupe bien de Bhima et sa petite-fille mais presque comme le faisaient les dames d'autrefois quand elles faisaient leurs bonnes oeuvres. Du coup, on a envie de la secouer...
Quant aux autres personnages, je vous l'ai dit, les hommes de la vie de Bhima et Sera sont tous des pourris, on croise d'autres hommes au cours de l'histoire qui sont plutôt gentils mais n'ont pas grande importance. Quant à Maya, la petite-fille de Bhima, je n'ai pas grand chose à en dire, son personnage est un peu cliché.
Thrity Umrigar est une auteure américaine d'origine indienne et j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire, très fluide, assez facile à comprendre en anglais. Bon, je l'ai dit, son livre n'est pas joyeux joyeux mais son écriture est belle. Elle alterne présent et passé, vie de Bhima et vie de Sera, ce qui permet, au fur et à mesure, de découvrir ce que sont et ce qu'ont vécu ces personnages.
En conclusion, Tous ces silences entre nous est une histoire touchante sur la vie de deux femmes dans une Inde moderne mais encore très gangrénée par ses préjugés sociaux, religieux et autres, mais qui est un peu déprimant à lire et un peu cliché je dois le reconnaître. En tout cas, si vous aussi vous voulez découvrir Bhima et Sera et n'avez pas peur d'être assommé par tant de malheurs :) lisez-le.
Note :
Bon généralement, j'aime beaucoup ce genre d'histoires, même si elles sont dramatiques et quand elles se passent dans un pays étranger qui me permet de faire mieux connaissance avec les coutumes locales. Et je dois dire que j'ai apprécié une grande partie de ma lecture mais au fur et à mesure que j'ai avancé, les histoires de ces deux femmes m'ont vraiment plombée et j'ai fini par me lasser de tant de malheurs.
Cependant, c'est intéressant de découvrir l'Inde et Bombay (dans le livre, ils parlent encore de Bombay et non de Mumbay, alors que l'histoire semble se passer récemment pourtant), ce pays mystérieux et foisonnant pour qui ne le connaît pas (comme moi). De constater que bien que les castes soient interdites par la Constitution, c'est une notion encore bien présente dans la tête des gens et il faut voir comment réagit Sera, pourtant éduquée, face à sa femme de ménage Bhima, dont elle se considère proche mais qu'elle ne laisse pas s'asseoir avec elle, ni manger dans sa vaisselle ou aller dans ses toilettes. On se croirait au temps des préjugés raciaux en Amérique. Rappelez-vous La couleur des sentiments dans lequel la bonne noire pouvait pratiquement élever les enfants mais pas aller aux toilettes de ses patrons blancs... Et je ne vous parle même pas de la vision que donnent les hommes, dans cette histoire, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! À un moment, je me disais qu'il y avait au moins un personnage masculin qui se démarquait, le gendre de Sera, ah ben pas du tout, ce type-là est aussi veule que les autres...
Le personnage de Bhima m'a beaucoup touchée. Voilà une femme illettrée et pauvre mais qui garde toujours sa dignité et a beaucoup de courage. Sans trop vous en dévoiler, j'ai été très choquée par la façon dont elle est traitée à la fin du livre mais on constate que c'est symptomatique de tout ce qu'on a pu lire avant. Et la toute fin est un peu moins pessimiste que le reste, ouf :)
Quant à Sera, j'ai été mitigée la concernant. Elle aussi a subi bien des épreuves et s'en est sortie avec dignité également. Mais on s'aperçoit que malgré tout cela et son modernisme, elle perpétue les préjugés sociaux. Oui elle s'occupe bien de Bhima et sa petite-fille mais presque comme le faisaient les dames d'autrefois quand elles faisaient leurs bonnes oeuvres. Du coup, on a envie de la secouer...
Quant aux autres personnages, je vous l'ai dit, les hommes de la vie de Bhima et Sera sont tous des pourris, on croise d'autres hommes au cours de l'histoire qui sont plutôt gentils mais n'ont pas grande importance. Quant à Maya, la petite-fille de Bhima, je n'ai pas grand chose à en dire, son personnage est un peu cliché.
Thrity Umrigar est une auteure américaine d'origine indienne et j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire, très fluide, assez facile à comprendre en anglais. Bon, je l'ai dit, son livre n'est pas joyeux joyeux mais son écriture est belle. Elle alterne présent et passé, vie de Bhima et vie de Sera, ce qui permet, au fur et à mesure, de découvrir ce que sont et ce qu'ont vécu ces personnages.
En conclusion, Tous ces silences entre nous est une histoire touchante sur la vie de deux femmes dans une Inde moderne mais encore très gangrénée par ses préjugés sociaux, religieux et autres, mais qui est un peu déprimant à lire et un peu cliché je dois le reconnaître. En tout cas, si vous aussi vous voulez découvrir Bhima et Sera et n'avez pas peur d'être assommé par tant de malheurs :) lisez-le.
Note :
Le roman fait partie du Challenge ABC 2016 de Nanet
24/26
et du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
5
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