20 novembre 2016

The Lost Child of Philomena Lee de Martin Sixsmith

Résumé :
En 1952, en Irlande, la jeune Philomena Lee accouche d'un petit garçon illégitime et elle est forcée d'abandonner tout droit sur lui par les soeurs qui s'occupent des filles-mères au couvent de Roscrea mais doit rester trois ans au service des soeurs avec la possibilité d'élever son fils pendant ce temps. En 1955, le jeune Anthony est adopté par une famille américaine et toute sa vie sera marquée par l'idée que sa mère l'a abandonné à sa naissance et qu'il lui manque quelque chose. En 2004, la fille de Philomena aborde le journaliste Martin Sixsmith pour qu'il l'aide à retrouver le fils perdu de sa mère...

Mon avis :
Il y a bientôt 3 ans, j'avais vu le film de Stephen Frears tiré de ce livre, Philomena, et ça avait été un vrai coup de coeur. Je m'étais donc empressée d'acheter la biographie de Martin Sixsmith mais j'ai laissé passer du temps pour que les deux ne se télescopent pas. C'est donc en cette fin d'année que je me suis décidée à le sortir de ma pal. Et j'ai été très surprise de voir une histoire assez différente du film. Disons que l'histoire est abordée d'une façon différente, moins coup de coeur mais très intéressante.

Ce que j'avais adoré dans le film, c'était toute la quête de Philomena et Martin pour retrouver Anthony, l'histoire de cette femme forcée d'abandonner son fils et le traumatisme que cela avait engendré, même si elle avait refait sa vie. Et surtout il y avait ce duo entre Judy Dench et Steve Coogan, excellents dans leur rôles respectifs, apportant pas mal d'humour, malgré les drames. On ne connaissait le sort de ce fils perdu que dans les dernières minutes du film.

Dans ce livre, c'est en fait tout le contraire. la quête de Philomena et Sixsmith est réduite à la portion congrue (une vingtaine de pages en épilogue) et c'est sur la vie d'Anthony, rebaptisé Michael, que l'histoire se concentre. Et finalement je suis ravie d'avoir lu cette biographie et vu le film car les deux forment finalement un tout très complet.

La première partie est assez similaire aux deux supports dans le sens où l'on passe trois ans à l’abbaye de Roscrea en compagnie de Philomena et son fils. Une partie dure, terrifiante, dans laquelle l'Église catholique n'a pas le beau rôle, surtout ces soeurs qui ne font preuve d'aucune charité chrétienne et considèrent qu'un enfant hors mariage est péché et qu'une femme qui a fauté n'est pas digne de s'occuper d'un enfant, qui sera mieux élevé par des parents américains qui auront, évidemment, grassement rémunéré l'abbaye... On est souvent révolté à la lecture des exactions des soeurs qui, même des dizaines d'années après, refuseront que le fils et la mère se retrouvent, tellement elles sont confites dans leur rigorisme.

Le reste du livre raconte la vie d'Anthony Lee, devenu Michael Hess et se lit comme un roman. Martin Sixsmith s'est inspiré des documents qu'il a trouvés, des gens qu'il a rencontrés pour livrer l'histoire très détaillée de ce petit garçon déraciné, en conflit avec son père adoptif assez rigide, jeune homme intelligent, homosexuel qui devra le cacher car travaillant pour les Républicains, hésitant constamment entre la stabilité d'un seul amour et une tendance auto-destructrice et finissant par mourir du Sida dans les années 90.

Avec lui, c'est aussi 40 ans d'Histoire que l'on parcourt et surtout les administrations Reagan et Bush puisque Michael va être très proche du pouvoir. Et quand on lit les pages sur l'arrivée du Sida, peu prise en compte au début par Reagan puis ensuite longtemps stigmatisée aux seuls homosexuels sous les Républicains, empêchant de développer rapidement des traitement efficaces, on ne peut s'empêcher de penser à ce que vivent les États-Unis aujourd'hui avec l'arrivée de Trump et des Républicains dans tous les organes du pouvoir et qui veulent réduire les fonds destinés à la lutte contre le Sida... Bon j'avoue que j'ai trouvé certains passages un peu longuets car c'est très détaillé mais c'est quand même intéressant.

Michael/Anthony est un homme qui nous procure des sentiments assez ambigus. Il est touchant et attachant par de nombreux côtés et mais aussi agaçant avec son "oh mon dieu, je suis adopté, il me manque quelque chose, je ne pourrai jamais être heureux". Bien sûr je schématise mais j'avoue que ça m'a un peu énervée. J'avais envie de le secouer parfois et de lui dire de regarder ce qu'il avait autour de lui et d'en profiter.

J'ai beaucoup aimé Mary, sa soeur adoptive, celle qui est née pratiquement en même temps que lui au couvent et qui a été adoptée avec lui. En fait, c'est plutôt lui qui a été adopté avec elle :) C'est dommage que quand Michael devient adulte et part travailler et vivre à Washington elle soit moins présente.

Et j'ai également beaucoup aimé Peter, le compagnon de Michael pendant 15 ans, un garçon attachant, équilibré et qui fera tout pour rendre Michael heureux, jusque dans ses dernières volontés.

Même si c'est une biographie, on a vraiment l'impression de lire un roman car Martin Sixsmith ne fait pas que rédiger des faits, il crée une véritable histoire et son écriture est agréable à lire en anglais.

En conclusion, je ne m'attendais pas du tout à suivre la vie d'Anthony/Michael, le fils perdu de Philomena Lee, en commençant ce livre, étant donné que le film de Stephen Frears portait surtout sur Philomena et Martin Sixsmith et leur quête pour retrouver ce fils mais je suis ravie d'avoir eu ce côté de l'histoire et je trouve que livre et film forme un tout très cohérent. Le livre ne m'a pas autant emportée que le film mais je l'ai trouvé très intéressant et touchant. Alors si vous aussi vous voulez découvrir la vie du fils perdu de Philomena Lee et traverser 40 ans d'histoire, lisez-le. Et regardez le film aussi pour avoir la version "Philomena" :)

Note :



Le roman fait partie du Challenge ABC 2016 de Nanet
26/26
Challenge réussi !

du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
7

et du Challenge Un genre par mois d'Iluze
ce mois-ci : non fiction
11/12

2 commentaires:

  1. Le film m'avait bouleversé mais aussi révolté. J'ai bien envie de découvrir le livre maintenant.

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  2. C'est vrai que certains sujets sont révoltants, surtout le rôle de l'église catholique dans ces abandons et adoptions. Et c'est bien de lire le livre aussi pour avoir une autre version de l'histoire. Merci pour ton commentaire, Avalon.

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