Résumé :
Deuxième partie de la vie de Sinouhé, rentré en Égypte après maintes aventures et qui se retrouve embarqué dans le rêve fou d'Akhenaton : imposer une nouvelle religion. Rêve qui lui vaudra quelques années de tranquillité mais également bien des malheurs et des vicissitudes...
Mon avis :
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai vite retrouvé Sinouhé le naïf dans un volume II tout aussi bien que le premier mais tout aussi long parfois ! :)
Dans ce livre, Sinouhé est donc rentré à Thèbes qui est en proie à une guerre de religion. L'Aton d'Akhenaton se heurte aux riches prêtres d'Amon et la rébellion se mate dans un bain de sang. Akhenaton décide de se construire une autre capitale, loin de Thèbes, et embarque avec lui Sinouhé. Pendant une décennie, Akhenaton règne de loin, pendant qu'à Thèbes c'est sa mère puis son beau-père, Aï, qui détiennent les véritables rênes du pouvoir. L'Égypte décline peu à peu tandis qu'au loin, ses ennemis, dont les Hittites, entendent bien profiter de cette situation. Sinouhé assiste donc à la chute inéluctable de son pharaon, aux bains de sang qui s'ensuivent dans les rues de Thèbes et part avec Horemheb faire la guerre dans le désert. Ses prises de positions pacifiques lui valent l'inimitié des grands et il finit par se mettre à dos à peu près toute l'Égypte (sauf Kaptah et Muti sa servante !) ce qui lui vaut d'être exilé...
Avec cette deuxième partie, c'est l'Égypte sur le déclin qui nous est contée, une Égypte dont il resterait bien peu de traces si certains n'avaient pas veillé à ce que certains noms traversent l'histoire, comme Akhenaton, ce pauvre pharaon monothéiste qui croyait pouvoir imposer sa religion pacifiste. Vraiment, il était en avance sur son temps et surtout s'est heurté aux ambitions de certains prêtres et hauts personnages de Thèbes. Tout a été fait pour que son nom soit oublié et effacé des temples et bas-reliefs de l'Égypte. De sa capitale éphémère, située à Tell El Armana en Moyenne-Égypte, il ne reste pratiquement rien et, heureusement, sa momie fut apparemment soustraite de son tombeau et caché dans celui de sa mère dans la vallée des Reines.
Après Akhénaton, qui se souvient de Smenkharé ou d'Aï, voire d'Horemheb, le soldat parti de rien et devenu le fondateur d'une dynastie qui donna les Ramsès ? Le seul connu est un tout jeune pharaon chétif, Thoutankhamon, qui ne régna que quelques années et qui serait resté aussi inconnu que Smenkharé si son tombeau et son fabuleux trésor n'avait été découvert par Howard Carter, en 1922 ! Dans le roman, il est dit (mais c'est un roman, à prendre donc avec circonspection), qu'Aï diminua le trésor de moitié parce que Thout n'était pas important... Imaginez alors ce qu'on aurait trouvé ! Et imaginez aussi ce que devait-être le trésor mortuaire des pharaons de première importance !
Bon je m'égare et revenons à notre Sinouhé préféré, témoin de cette période sombre et trouble et qui voit tout ce petit monde comploter et se déchirer. On peut lui trouver de nombreux défauts, mais j'ai vraiment une tendresse particulière pour lui... On sait qu'il peut être parfois très bête et certains dans le roman le prennent comme tel et en profitent mais on ne peut lui reprocher sa fidélité, sa gentillesse et sa bonté d'âme. Sa fidélité à son pharaon, Akhenaton et à sa religion, qui vaudra bien de malheurs à notre héros quand cette religion sera abattue et détruite.
Pauvre Sinouhé qui découvre alors trop tard ce qui se voyait pourtant gros comme une maison (et dont je ne veux pas parler pour garder un peu de... suspense ! ;)) et qui passe plus d'une fois à côté d'un bonheur bien mérité, à force d'être le jouet des grands ! C'est dans son exil forcé, sur la fin, qu'il est finalement le plus heureux...
Kaptah est nettement moins présent et c'est bien dommage car il apportait une touche de gaité dans le tome 1 ! Et je dois dire que ses apparitions dans le tome 2 sont rafraichissantes ! Lui aussi est, malgré ses talents de magouilleur et de beau-parleur, d'une loyauté sans faille envers Sinouhé. Je crois que Sinouhé ne se rend pas bien compte de la chance qu'il a d'avoir Kaptah comme ami.
En conclusion, avec ce tome 2, Mika Waltari poursuit son formidable témoignage d'une époque sombre qui signa le déclin de l'Égypte avant sa remontée et dont Sinouhé est un témoin, un peu en retrait, parfois, mais ô combien attachant. Et si vous voulez savoir si Sinouhé réchappera de la guerre contre les Hittites ou des manigances des pharaons en puissance, lisez ce livre ! En ce qui me concerne, c'est avec regret que j'ai finalement laissé Sinouhé loin là-bas, sur les berges du pays de Pount.
Note :
Pauvre Sinouhé qui découvre alors trop tard ce qui se voyait pourtant gros comme une maison (et dont je ne veux pas parler pour garder un peu de... suspense ! ;)) et qui passe plus d'une fois à côté d'un bonheur bien mérité, à force d'être le jouet des grands ! C'est dans son exil forcé, sur la fin, qu'il est finalement le plus heureux...
Kaptah est nettement moins présent et c'est bien dommage car il apportait une touche de gaité dans le tome 1 ! Et je dois dire que ses apparitions dans le tome 2 sont rafraichissantes ! Lui aussi est, malgré ses talents de magouilleur et de beau-parleur, d'une loyauté sans faille envers Sinouhé. Je crois que Sinouhé ne se rend pas bien compte de la chance qu'il a d'avoir Kaptah comme ami.
J'en ai déjà parlé tout à l'heure mais je veux ajouter une petite note personnelle sur Akhenaton. Depuis que j'ai vécu en Égypte, ce pharaon maudit est devenu cher à mon coeur. Je ne sais pas pourquoi mais j'aime vraiment ce personnage idéaliste qui n'était pas fait du tout pour être pharaon. Le fait aussi qu'il n'avait pas un physique facile (une tête très allongée, un corps assez féminin) le rend très touchant.
Une dont je n'ai pas encore parlé et qui est importante (peu dans Sinouhé mais est une des plus connues dans l'Histoire de l'Égypte), c'est Nefertiti (à ne pas confondre avec Nefertari, la femme de Ramsès II), son épouse. Grâce à sa beauté et aux statues d'elle retrouvées, elle a traversé les âges. Mais son histoire est peu connue et celle que Mika Waltari nous conte, très romancée, peut-être une des vérités la concernant. Mais, en réalité, on ne sait pas ce qu'il advint d'elle à la chute de son mari.
Le style de l'auteur n'a pas varié depuis la première partie, puisque qu'à l'origine, il s'agit d'un seul et même livre, agréable à lire, bien écrit mais parfois un peu long. Son roman est surtout formidablement documenté !
Note :
On sent dans ton avis que tu as vraiment aimé cette lecture ! Je sais que j'ai au moins lu le tome 1 mais comme les noms de Horemheb et Aï me sont familliés je pense que j'ai dû tout lire. En tout cas j'aime toujours autant l'antiquité égyptienne et j'ai une petite pensée pour les Hittites dont j'ai visité les ruines de leur cité en Turquie !
RépondreSupprimerPeut être que 2011 me verra lire cette suite! En tout cas ton avis donne envie! Merci Frankie!
RépondreSupprimer@Aily, Horemheb et Aï apparaissent aussi dans le tome 1. J'aimerais bien aller voir les ruines Hittites moi aussi !
RépondreSupprimer@Mycoton, j'espère que tu le liras et qu'il te plaira ! :)
Merci pour vos commentaires !
Cette série me tente de plus en plus :-)
RépondreSupprimerJe la note dans ma Wish-list !
J'ai décidé de continuer l'aventure de David Wellington, je vais commander sans tarder le tome 2 de la série Vampire Story :-D
Le résumé est prometteur ^^
Bon dimanche à toi !!
Ce deuxième billet confirme mon envie de lire ces deux romans !
RépondreSupprimer@Latite, Vampire Story n'est pas le même genre que Sinouhé mais les deux sont bien ! :)
RépondreSupprimer@Véro, vas-y lance-toi !
Merci pour vos commentaires !
Belles chroniques sur Sinouhé !!
RépondreSupprimerComme le dit Aily, on sent que cette lecture t'a touchée !
Moi aussi je trouve que Sinouhé est un personnage fort attachant, malgré ses erreurs et sa naïveté confondante. Mais il est trop honnête et trop idéaliste, et ne voit pas le mal où il est !
Comme toi, Kaptah m'a manqué dans cette 2è partie, surtout qu'elle est assez sombre et désespérante sur la nature humaine !
Bon WE à toi ! :)
@Parthenia, oui c'est une lecture qui m'a énormément touchée car en fait c'était une relecture en 2010, quelques 15 ans après ma première lecture et elle n'a fait que confirmer mon attachement à Sinouhé et ses aventures. Merci beaucoup pour ton commentaire.
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