Un monde sans fin de Ken Follett
Résumé :
Mais Un monde sans fin est malgré tout une saga historique très intéressante à lire, même si elle n'est pas aussi palpitante que Les piliers. On suit donc ces quatre personnages tout au long de leur vie, ainsi que de nombreux autres, avec en toile de fond cette Angleterre du XIVe siècle où la noblesse et le clergé ont tout pouvoir sur les autres, la noblesse sur les serfs qui travaillent pour eux et le clergé sur le reste de la population notamment en médecine avec des pratiques souvent obscurantistes. Les années 1300 sont aussi celles qui voient arriver la grande peste noire qui décima une grande partie de la population et du début de la guerre de 100 ans contre la France. C'est donc tout cela que conte le roman. J'avoue avoir trouvé certains passages un peu longs mais je ne me suis pas ennuyée pour autant.
Dans mes résumés, j'ai parlé d'un secret mais ce n'est pas le moteur du roman, c'est presque même anecdotique, il ne sert qu'à lier certains personnages entre eux.
Mon personnage préféré dans le roman a été Merthin. Merthin qui pourrait être le double de Jack par son physique (il est roux et pas très grand) et par son caractère. C'est un personnage fort, droit, fidèle, et qui pendant des décennies va devoir se battre pour imposer ses idées. Quand on est un gentil, on met évidemment plus de temps à parvenir à ses objectifs que quand on est un méchant :)
Caris, elle, c'est le pendant d'Aliena. Aliena était la fille d'un noble déchu devenant marchande de laine, Caris, elle, c'est la fille d'un marchand de laine devenue nonne et guérisseuse. Elle aussi reste fidèle à ses principes, refusant l'autorité de l'église ou celle d'un homme. Amoureuse de Merthin (qui le lui rend bien), elle va faire passer ce en quoi elle croit avant tout le reste, quitte à blesser l'homme qu'elle aime. C'est une jeune fille puis femme moderne, en avance (un peu trop ?) sur son temps. J'ai beaucoup aimé ce personnage également car je l'ai trouvée attachante et surtout c'est l'une des rares à s'opposer à l'obscurantisme et l'avidité de certains. On peut ne pas être d'accord avec certains de ses choix mais j'ai trouvé que dans cette époque où la femme est à assujetti à l'homme, elle se dresse contre cet état de fait.
Gwenda, elle, est un personnage moins charismatique mais son parcours est intéressant et douloureux par bien des côtés. Elle avait tout pour être soumise et avoir une vie misérable (bon sa vie ne sera pas facile facile non plus) mais sous des dehors de petite chose, on sent une volonté de fer pour parvenir à ses fins.
Ralph, lui, c'est l'ordure de l'histoire. Peut-être un peu moins que ne l'était William Raleigh mais ses agissements ne sont pas vraiment reluisants. C'est un homme sans état d'âme, sans morale, n'hésitant pas à violer, tuer, tromper, pour parvenir à ses fins. J'ai cherché s'il y avait un truc pouvant le racheter mais je n'ai rien trouvé :)
Parmi les personnages dont je n'ai pas parlé, on trouve Goodwin, le cousin de Caris, moine utilisant tous les moyens possibles pour devenir Prieur de Kingsbridge. On est bien loin du digne et droit Philip, premier Prieur de la cathédrale. L'aveuglement, la veulerie et la jalousie de Goodwin m'ont donné bien des boutons ! Et son ombre, Philémon, frère de Gwenda, est à peu près sur le même moule. J'ai bien cru que ces deux-là arriveraient toujours à s'en sortir, au dépends de personnes éclairées comme Merthin et Caris.
J'ai lu ce roman fleuve en VO et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié découvrir la plume de Follett en anglais. Tout d'abord, c'est assez facile à lire. Franchement, je n'ai eu aucune difficulté de compréhension, ça coule tout seule. Il retranscrit très bien cette Angleterre médiévale, ses villes, son prieuré, ses rues, ses villages, le contexte historique est très vivant, c'est toujours très agréable de le suivre dans ses histoires.
En conclusion, même si Un monde sans fin n'est pas aussi passionnant et palpitant que Les piliers de la Terre, ce roman de plus de 1000 pages en anglais se lit tout seul (mais sur 3 semaines quand même pour ma part) et est une formidable saga historique sur l'Angleterre du 14e siècle, nous faisant vivre aux côtés de personnages attachants ou détestables, luttant avec eux lors de la grande peste noire, frémissant quand les gentils subissent des contretemps douloureux et fulminant quand les méchants arrivent à leurs fins. Et si vous voulez savoir si Merthin arrivera à mener à bien ses projets de construction, si Caris et lui arriveront enfin à trouver le bonheur ensemble après des années d'embûches et les coups du sort (et de l'église), si Ralph, Goodwin et Philemon auront le sort qu'ils méritent et quel est finalement ce secret dont je vous ai parlé, lisez-le.
Note :
et comme il fait presque 1500 pages,