30 novembre 2014

Les Guerriers de l'arc-en-ciel d'Andrea Hirata

Titre original : Laskar Pelangi

Résumé :
Sur l'île de Belitung en Indonésie, 10 écoliers, et leur institutrice qui les surnomment les Guerriers de l'arc-en-ciel, issus de familles pauvres et illettrées, se battent pour préserver leur petite école battue par les vents de la bureaucratie et des intérêts miniers...



Mon avis :
Cela n'a pas été très facile de trouver une lecture pour la nouvelle destination de Lucie. Comme je vous avais dit dans mon article de présentation, ce fut l'Indonésie qui fut choisie et je ne connaissais aucun auteur de ce pays-là. En farfouillant sur le net, j'ai fini par découvrir Andrea Hirata et son Guerriers de l'arc-en-ciel et je dois dire que je suis ravie de mon choix car j'ai beaucoup aimé ce joli livre largement autobiographique.

En ce jour de rentrée scolaire à la petite école de la Muhammadiah sur l'île de Belitung en Indonésie, 9 élèves et leur institutrice attendent avec angoisse. Si un dixième élève ne se présente pas, cela signifiera la fermeture de l'établissement et les espoirs déçus de ces enfants pauvres dont les parents illettrés ne peuvent les mettre à l'école chic gérée par la compagnie minière locale. Mais le miracle se produit et ces dix élèves enthousiastes malgré le manque de moyens vont faire vivre l'école pendant de nombreuses années sous l'égide de Bu Mus leur institutrice qui les appellera les Guerriers de l'arc-en-ciel...

Il y a quelques mois, à la rentrée scolaire en fait, j'ai vu passer sur Facebook un article sur les 25 chemins les plus dangereux et insolites qu'empruntaient des élèves dans le monde (c'est à voir) et pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à ces petits écoliers qui chaque jour mettaient pratiquement leur vie en danger (et certains plus que d'autres) pour aller étudier. Dans nos contrées occidentales où l'enseignement est un droit pour tous nos bambins, riches ou pauvres, qui y vont bien souvent en rechignant et sans mesurer leur chance, on oublie bien souvent qu'il y dans le monde des endroits où apprendre est encore un luxe et une épopée. Et c'est de cela que parle ce livre, des laissés-pour-compte qui n'ont pas accès à l'éducation de tout un chacun et qui se battent pour apprendre.

C'est avec beaucoup de tendresse qu'Andrea Hirata raconte l'histoire largement autobiographique de cette école, de ces élèves qui jour après jour apprennent à écrire, à compter, à rêver et à aspirer à une vie meilleure que celle qu'on leur destine, pêcheurs ou miniers. Et parmi ces petits élèves, sous les oripeaux parfois un peu rustres, se révèlent parfois de véritables joyaux.

 Le livre est émaillé de nombreuses anecdotes sur leur aventures extra-scolaires et on entre alors dans le domaine de la fable et du conte. C'est très sympathique à lire. Mais la vie à Belitung n'est pas non plus un conte de fées, il y a la dure réalité, la pauvreté, les conditions climatiques extrêmes parfois, les animaux sauvages qui font partie du quotidien (enfants français, vous n'avez jamais eu à croiser un crocodile énorme en allant à l'école le matin, vous !), les enjeux économiques des uns qui vont à l'encontre des aspirations des autres, cette société minière tout puissante qui fait la pluie et le beau temps sur l'île et profite de sa population et le fait que malheureusement même si les élèves ont soif d'autre chose, leur avenir est plutôt sombre. D'ailleurs à ce sujet, la fin est plutôt douce amère.

Les personnages sont tous attachants. Enfin pour ceux de l'école, entre la jeune instit (elle a 15 ans au début du livre) enthousiaste et qui résiste contre vent et marées à l'administration qui voudrait bien se débarrasser de la Muhammadiah, son vieux collègue (dont je n'avais pas encore parlé) et ces enfants avides de savoir. Difficile de parler de tous mais j'ai beaucoup aimé Harun le simplet, Lintang le surdoué, Manhar le rêveur, Kucai le futur politicien, Trapani le beau gosse ou encore Ikal le narrateur.
Il y a bien sûr des personnages désagréables comme l'inspecteur du département de l'éducation qui n'a de cesse de vouloir fermer cet établissement dont les murs menacent de s'effondrer.

Le style de l'auteur est très agréable à lire, certains passages sont touchants, d'autres pleins d'humour et gais, on sent que l'auteur éprouve beaucoup de tendresse envers son histoire et ses personnages. C'est authentique et sincère.

Comme j'ai lu ce livre dans le cadre du rendez-vous Destination, je ne peux pas vous quitter sans évoquer l'île de Belitung qui est donc indonésienne et située à l'ouest de Sumatra. C'est une île riche en étain qui fut d'abord exploité par la compagnie minière dont j'ai parlé plus haut et dont les habitants de l'île ne profitaient guère puis après l'effondrement du cours de l'étain dans les années 90 et le renversement du président Suharto (Soeharto en français apparemment), les habitants exploitèrent eux-même le minerai ce qui leur permis d'améliorer leur quotidien et de créer des écoles comme celle où alla Andra Hirata.

En conclusion, si vous voulez découvrir un auteur indonésien qui raconte une jolie histoire touchante, je vous conseille ces Guerrier de l'arc-en-ciel. Je dois dire que je suis ravie de mon choix cette fois-ci et je me souviendrai longtemps de ces élèves et leur institutrice.

Note :



Destination effectuée avec Lucie – Olivier – Claire JeanneJostein – Paikanne – BouQuiNeTTe – Ecumeuse


J'ai donc lu ce livre dans le cadre de Destination... Indonésie

6 commentaires:

  1. Une belle lecture, visiblement :-)

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  2. Tout à fait et j'en suis ravie ! Merci Paikanne pour ton commentaire !

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  3. J'ai trouvé comment accéder aux messages...
    Je te remercie de nous faire découvrir cette belle lecture indonésienne. Je la note pour découvrir ce pays une prochaine fois.

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  4. Oui, c'est une bien jolie lecture, je suis ravie de mon choix. Merci pour ton commentaire, Jostein.

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  5. Oh quelle belle lecture! Merci de partager avec nous cette découverte!

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  6. Merci à toi de m'avoir donné l'occasion de le découvrir, c'est pour cela que j'adore ce Challenge ! Merci pour ton commentaire, Lucie.

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