08 octobre 2016

Hiver arctique, une enquête du commissaire Erlendur Sveinsson d'Arnaldur Indridason

Titre original : Vetrarborgin

Résumé :
Le commissaire Erlendur et son équipe enquêtent sur le meurtre d'un petit garçon d'origine thaïlandaise. S'agit-il d'un crime raciste ou d'un "banal" fait divers ?





Mon avis :
Comme chaque année, je lis mon petit Indridason, parfait à loger en I dans le Challenge ABC :) Ma lecture du précédent "tome" remontait à janvier 2015 mais je m'aperçois que c'est plutôt toujours à la même époque, l'arrivée de l'automne, que j'ai envie de lire un livre de l'auteur. Il est vrai que l'atmosphère de ses romans se prête bien à une lecture lors de journées plus froides et sombres. Si j'ai apprécié cette nouvelle enquête, je l'ai trouvée quand même un tantinet en-dessous des précédentes.

Un petit garçon de 10 ans d'origine thaïlandaise est retrouvé poignardé dans la neige un soir de janvier. Le commissaire Erlendur ainsi que ses équipiers, Sigurdur Oli et Olinberg, enquêtent sur cette affaire qui a tout l'air d'être un crime raciste. Ce meurtre fait remonter les souvenirs de la disparition de son petit frère à Erlendur qui se débat avec d'autres problèmes, le fait qu'il n'a pratiquement plus de nouvelles de sa fille Eva Lind, ou qu'une affaire irrésolue, la disparition d'une femme, l'empoisonne depuis plusieurs semaines...

Ce que j'avais beaucoup apprécié dans les 4 précédents tomes, c'est qu'il y avait une histoire du passé en prise avec l'enquête du présent et qui donnait un éclairage intéressant. Tel n'est pas le cas ici et c'est sans doute ce qui m'a manqué, même si l'enquête reste intéressante.

Écrit en 2005, le roman est encore terriblement d'actualité, malheureusement. Car il porte sur l'immigration, sur les tensions entre ces communautés déracinées et les Islandais qui voient de plus en plus d'un mauvais oeil l'afflux d'étrangers. Étant donné ce qu'il se passe dernièrement, en France ou dans d'autres pays occidentaux, avec la montée des nationalismes et du racisme, cela donne un goût un peu amer à la lecture quand on se rend compte que rien ne change vraiment au fil des années, que ce soit en Islande ou ailleurs.

Et puis il y a le meurtre de ce petit garçon. Une enquête difficile à mener pour tous, puisqu'il s'agit d'un enfant et en particulier pour Erlendur car cela le renvoie à ses propres traumatismes d'enfant et la perte de son frère. Le sujet avait déjà été évoqué mais là on sent que cela ronge de plus en plus le policier.

Parallèlement à cela, on suit également les vies des trois enquêteurs. Erlendur doit aussi composer avec ses enfants, avec lesquels ses relations sont toujours très compliquées, surtout avec sa fille, il y a aussi sa situation amoureuse qui avait évolué dans l'avant-dernier tome et il doit faire face à la maladie de son mentor. Bref, tout n'est pas pas rose (comme d'habitude) pour notre cher commissaire.

Quant à Sigurdur Oli, tout n'est pas rose non plus et les failles apparaissent de plus en plus dans son couple. Il n'y a que Elinborg qui semble plus en retrait. Ce qui m'a étonnée, ou alors c'est que je n'y avait pas prêté attention avant, ce sont les relations entre les trois enquêteurs. Si celles entre Elinborg et Erlendur semblent plutôt cordiales, je trouve que ce dernier et Sigurdur Oli sont plus chaotiques. Cela m'a marquée car ils travaillent depuis des années ensemble, on est habitué aux séries américaines où les équipiers sont les meilleurs potes du monde et là, on voit qu'il s'agit juste de relations de travail.

Rien à dire de bien nouveau sur le style et la traduction, ça se lit très bien. L'auteur évoque toujours avec beaucoup d'acuité sa société islandaise, bien éloignée des images d'Epinal que nous avons (les geysers, les fjords, les glaciers), et gangrénée par les mêmes problèmes que les autres sociétés occidentales.

En conclusion, même si ce tome m'a un tout petit moins passionnée que les précédentes enquêtes du commissaire Erlendur, il n'en reste pas moins que c'est un roman policier solide et intéressant, sans doute un peu plus sombre et déprimant que les précédents du fait des thèmes évoqués. Et si vous voulez savoir si le meurtre du petit Elias est un crime raciste ou un simple fait divers, lisez-le.

Note :



Le roman fait partie du Challenge ABC 2016 de Nanet
21/26

du Challenge Thrillers/Fantasy de Licorne
Thrillers/policiers 1/6
Total : 1/12
+ 1 point bonus car le roman fait plus de 400 pages (404 exactement)

et du Challenge Polars et Thrillers de Sharon
3

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