Titre original : North and South
Résumé :
Mon avis :
Résumé :
La vie de Margaret Hale, 19 ans, se trouve bouleversée quand son père, pasteur dans un petit village du Sud de l'Angleterre, quitte l'église anglicane pour devenir tuteur dans une ville industrielle du Nord du pays. Le choc est rude pour la jeune fille qui a du mal à s'adapter à sa nouvelle vie et qui découvre un monde âpre et dur où les conditions de vie des ouvriers sont difficiles et où la productivité et l'argent, personnifiés par le manufacturier John Thornton, semblent faire la loi...
Mon avis :
Jusqu'à il y a 2-3 ans, Nord et Sud évoquait pour moi une série télé des années 80 avec Patrick Swayze (oui on a les références qu'on peut ! :)) Et puis via Livraddict, j'ai découvert que c'était également un classique de la littérature anglaise et comme j'aime bien élargir mes horizons j'ai eu envie de le lire. Grâce à une lecture commune, j'ai pu découvrir ce livre emblématique d'une Angleterre du milieu du XIXe siècle en pleine mutation et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.
Jusqu'à ses 18 ans, la vie de Margaret Hale s'est déroulée dans une certaine douceur de vivre. Fille d'un pasteur officiant dans un petit village du Sud de l'Angleterre, elle a vécu quelques années chez sa tante et été élevée avec sa cousine Edith à Londres. Quand Edith se marie, Margaret retourne vivre auprès de ses parents à Helstone. Mais son père, pris par le doute, quitte l'Église d'Angleterre et emmène sa famille vivre dans le Nord du Pays à Milton, une ville industrielle, grise et froide où il devient tuteur d'industriels souhaitant se cultiver. Margaret découvre alors un monde totalement différent, âpre et dur, où les ouvriers des manufactures de coton se battent pour avoir de meilleures conditions sociales. Touchée par ces mouvements, elle essaie d'aider Nicholas Higgins, l'un des ouvriers et membre d'un syndicat puissant et sa fille Bessie, malade après avoir respiré les particules de coton et elle se heurte souvent avec l'un des élèves de son père, le puissant John Thorton, patron d'une des filatures, qui la trouve hautaine mais ne peut s'empêcher d'éprouver un doux penchant envers elle. De drames en drames, Margaret va évoluer et quitter les oripeaux de la jeune fille languissante du Sud qu'elle était avant...
À sa sortie, on a comparé Nord et Sud à Orgueil et préjugés de Jane Austen. Pour moi (même si je ne suis absolument pas spécialiste de la littérature anglaise du XIXe siècle), le roman d'Elizabeth Gaskell se rapproche plus de Jane Eyre (sorti 8 ans plus tôt que N&S) pour son côté réaliste alors que O&P est davantage romantique et léger.
Quoiqu'il en soit voilà un roman qui porte très bien son nom. Au départ, l'auteur voulait titrer son roman "Margaret Hale" du nom de son héroïne mais je trouve que Nord et Sud reflète parfaitement l'essence même de l'histoire. Car il s'agit bien d'une mise en opposition de deux régions complètement différentes que nous décrit l'auteur, un Sud léger et frivole, plutôt rural ou citadin suivant que l'on vit à la campagne ou la ville et où l'ascension sociale se fait par la naissance, le passé militaire ou les affaires (mais pas industrielles). Tout le contraire du Nord, très industrialisé (Milton est Manchester à peine déguisée), où les conditions de vie sont difficiles, aussi bien pour les ouvriers que pour les patrons (qui peuvent subir des revers à tout moment) et où le pouvoir et l'ascension sociale se font par l'argent gagné à la sueur de son front.
J'ai trouvé que Elizabeth Gaskell avait très bien bien su rendre cette différence (surtout quand Margaret retourne dans le Sud en dernière partie de roman) et faire vivre ce Nord très âpre. On imagine sans peine les conditions de travail des ouvriers, leur combat pour survivre, on sent la sueur, la misère et cette partie de l'Angleterre en pleine mutation/ industrialisation. J'ai beaucoup aimé tout ce côté-là du livre.
Mais Nord et Sud ce n'est pas seulement les filatures de coton, c'est aussi le passage d'une jeune fille à l'âge adulte, une jeune fille qui vivait dans son cocon et va petit à petit grandir au contact rugueux des gens du Nord. Qui va vivre des drames et des deuils qui vont la forger et lui faire prendre conscience que le bonheur n'est peut-être finalement pas là où l'on attendait. Et quand je parle de bonheur, ce n'est pas seulement de romance, même s'il y en a, un tout petit petit peu d'ailleurs car ce n'est pas vraiment le sujet du roman. Et d'ailleurs j'ai trouvé que ce côté-là était bien vite expédié sur la fin, fin que j'ai trouvée un peu abrupte. Âmes romantiques, vous risquez d'être déçues.
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le personnage de Margaret. Elle peut paraître froide et hautaine de prime abord mais j'ai trouvé que c'était un personnage fort, courageux et indépendant. N'hésitant pas à se battre pour les causes qu'elle croit juste, à s'intéresser aux personnes d'une condition sociale moindre, sans condescendance. J'ai trouvé que c'était également une jeune femme assez moderne, jouissant d'une liberté que beaucoup d'autres jeunes filles de sa génération n'avaient pas. Grâce à son père sans doute, un homme bon et la laissant faire un peu ce qu'elle voulait. Il faut d'ailleurs voir la différence entre sa vie à Milton et celle de Londres dans la dernière partie où sa tante ne veut pas qu'elle sorte ou voyage sans chaperon. J'ai aussi aimé qu'elle n'ait pas la tête tournée par le premier venu et ne se jette pas à corps perdu dans une romance simplement parce qu'un homme (deux hommes en fait) lui déclare sa flamme à une époque où il était de bon ton de se retrouver mariée simplement parce qu'un prétendant vous faisait les yeux doux. Non, elle attend de s'assumer pleinement avant de décider de sa vie. Ce n'est peut-être pas très romanesque mais moi ça m'a plu.
John Thornton, le manufacturier, est un homme intéressant. Self made man, il est assez autoritaire et froid de prime abord mais on lui découvre des capacités à s'émouvoir au contact de Margaret. C'est elle qui va lui ouvrir les yeux sur la condition de ses ouvriers alors que pour lui ces hommes n'étaient que de la main d'oeuvre bonne à faire tourner sa filature.
L'antithèse de Margaret est sa cousine Edith, archétype de la jeune fille du Sud élevée dans un cocon. La différence est flagrante quand on retrouve les deux jeunes filles côte à côte dans la dernière partie. Margaret a été élevée comme sa cousine mais sa famille, ses expériences douloureuses ont forgé une femme tout à fait différente. Edith, elle, est surtout une enfant gâtée frivole et capricieuse, pas très intéressante en fait même si elle est très gentille.
Dans le Nord, j'ai aussi beaucoup aimé les Higgins, le père Nicolas et Bessie l'une des filles qui devient amie avec Margaret. Ce sont des gens pauvres, rustres (le père surtout) mais bons. Ce sont des personnages vraiment intéressants qui permettent de découvrir la rugosité de la vie du Nord.
Il y a de nombreux personnages, je ne peux pas vous parler de tous mais j'ai aimé le père de Margaret bon mais un peu faible.
J'ai pris le parti de lire ce roman en VO. Une entreprise un peu risquée étant donné que généralement mes lectures en anglais sont plus simples. J'avais vraiment peur de galérer et finalement je suis très agréablement surprise ! J'ai réussi à lire mon premier classique anglais en anglais ! :) Et finalement cela n'a pas été si difficile que cela. Bien sûr c'est parfois ardu (surtout quand c'est Higgins qui parle en argot du Nord), certaines tournures ou mots du milieu du XIXe siècle différents de notre époque mais jamais je n'ai eu l'impression de ne pas comprendre une phrase. Bon j'ai mis du temps pour lire ce livre de plus de 500 pages, pratiquement 9 jours mais cela m'a permis de bien m'immerger dedans et de l'apprécier. Car j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, réaliste, vivant et pas ennuyeux pour un sou. Elle déroule son histoire simplement, avec aisance et ça passe tout seul.
J'ai dit plus haut que la fin était un peu abrupte. Il faut savoir qu'à l'origine, ce roman fut publié sous forme de feuilleton et pour la publication en roman, l'auteur a rajouté du texte sur la fin, heureusement, sinon cela aurait été encore plus abrupt ! ^^
En conclusion voilà un livre que je suis ravie d'avoir lu et en anglais qui plus est. Plusieurs jours après, j'y pense encore et je me dis que j'aurais bien passé plus de temps en compagnie de Margaret et de ce Nord pas toujours facile à appréhender. Et si vous voulez savoir si Margaret arrivera à s'adapter au Nord, quels sont les drames et les deuils qu'elle va vivre et si elle se rendra compte que finalement Thornton n'est pas seulement le patron froid qu'elle pensait, lisez-le !
Note :
Lecture commune organisée par Biblimi avec Rose, Nelcie, Bouquinette, Unity
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le personnage de Margaret. Elle peut paraître froide et hautaine de prime abord mais j'ai trouvé que c'était un personnage fort, courageux et indépendant. N'hésitant pas à se battre pour les causes qu'elle croit juste, à s'intéresser aux personnes d'une condition sociale moindre, sans condescendance. J'ai trouvé que c'était également une jeune femme assez moderne, jouissant d'une liberté que beaucoup d'autres jeunes filles de sa génération n'avaient pas. Grâce à son père sans doute, un homme bon et la laissant faire un peu ce qu'elle voulait. Il faut d'ailleurs voir la différence entre sa vie à Milton et celle de Londres dans la dernière partie où sa tante ne veut pas qu'elle sorte ou voyage sans chaperon. J'ai aussi aimé qu'elle n'ait pas la tête tournée par le premier venu et ne se jette pas à corps perdu dans une romance simplement parce qu'un homme (deux hommes en fait) lui déclare sa flamme à une époque où il était de bon ton de se retrouver mariée simplement parce qu'un prétendant vous faisait les yeux doux. Non, elle attend de s'assumer pleinement avant de décider de sa vie. Ce n'est peut-être pas très romanesque mais moi ça m'a plu.
John Thornton, le manufacturier, est un homme intéressant. Self made man, il est assez autoritaire et froid de prime abord mais on lui découvre des capacités à s'émouvoir au contact de Margaret. C'est elle qui va lui ouvrir les yeux sur la condition de ses ouvriers alors que pour lui ces hommes n'étaient que de la main d'oeuvre bonne à faire tourner sa filature.
L'antithèse de Margaret est sa cousine Edith, archétype de la jeune fille du Sud élevée dans un cocon. La différence est flagrante quand on retrouve les deux jeunes filles côte à côte dans la dernière partie. Margaret a été élevée comme sa cousine mais sa famille, ses expériences douloureuses ont forgé une femme tout à fait différente. Edith, elle, est surtout une enfant gâtée frivole et capricieuse, pas très intéressante en fait même si elle est très gentille.
Dans le Nord, j'ai aussi beaucoup aimé les Higgins, le père Nicolas et Bessie l'une des filles qui devient amie avec Margaret. Ce sont des gens pauvres, rustres (le père surtout) mais bons. Ce sont des personnages vraiment intéressants qui permettent de découvrir la rugosité de la vie du Nord.
Il y a de nombreux personnages, je ne peux pas vous parler de tous mais j'ai aimé le père de Margaret bon mais un peu faible.
J'ai pris le parti de lire ce roman en VO. Une entreprise un peu risquée étant donné que généralement mes lectures en anglais sont plus simples. J'avais vraiment peur de galérer et finalement je suis très agréablement surprise ! J'ai réussi à lire mon premier classique anglais en anglais ! :) Et finalement cela n'a pas été si difficile que cela. Bien sûr c'est parfois ardu (surtout quand c'est Higgins qui parle en argot du Nord), certaines tournures ou mots du milieu du XIXe siècle différents de notre époque mais jamais je n'ai eu l'impression de ne pas comprendre une phrase. Bon j'ai mis du temps pour lire ce livre de plus de 500 pages, pratiquement 9 jours mais cela m'a permis de bien m'immerger dedans et de l'apprécier. Car j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, réaliste, vivant et pas ennuyeux pour un sou. Elle déroule son histoire simplement, avec aisance et ça passe tout seul.
J'ai dit plus haut que la fin était un peu abrupte. Il faut savoir qu'à l'origine, ce roman fut publié sous forme de feuilleton et pour la publication en roman, l'auteur a rajouté du texte sur la fin, heureusement, sinon cela aurait été encore plus abrupt ! ^^
En conclusion voilà un livre que je suis ravie d'avoir lu et en anglais qui plus est. Plusieurs jours après, j'y pense encore et je me dis que j'aurais bien passé plus de temps en compagnie de Margaret et de ce Nord pas toujours facile à appréhender. Et si vous voulez savoir si Margaret arrivera à s'adapter au Nord, quels sont les drames et les deuils qu'elle va vivre et si elle se rendra compte que finalement Thornton n'est pas seulement le patron froid qu'elle pensait, lisez-le !
Note :
Lecture commune organisée par Biblimi avec Rose, Nelcie, Bouquinette, Unity
Ce livre fait partie du Baby Challenge Classique de Livraddict
19/20
du Challenge God Save the Livre d'Antoni
8/5
et c'est mon gardien de but pour le Challenge Coupe du Monde des livres de Cajou
1/11
Comme toi, j'ai lu Nord et Sud en anglais, et savouré la plume de l'auteur, même si certains mots m'ont échappé et certaines tournures de phrase étaient un peu ardues. J'aurais aimé que le côté social soit encore plus développé, j'aurais aimé que les conversations entre les deux personnages principaux sur le sujet ne s'arrêtent jamais ! C'était absolument passionnant et instructif. Elizabeth Gaskell oppose deux visions de la vie, finalement... La fin m'a aussi parue abrupte, ce qui est plutôt dommage. Même sans s'étaler pendant trois heures, je pense qu'elle aurait pu conclure leur histoire autrement, quoique la note d'humour ne soit pas désagréable. Je suis heureuse que la romance n'ait pas été trop mise en avant, mais à la fin, j'aurais aimé un peu plus de passion amoureuse ;). On ne lâche jamais vraiment son côté fleur bleue ! En tout cas, félicitations pour ton premier classique anglais en anglais... Et quel classique !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerRah zut, j'ai supprimé mon commentaire par erreur, je voulais seulement éditer pour poser une question <_<
RépondreSupprimerBon, je disais donc, tu m'as convaincue de lire ce roman ! J'avais moi aussi vu la série TV, mais je m'interroge : la série TV se passe aux USA, et ce roman en Angleterre... du coup si je comprends bien, la série TV n'a rien à voir avec ce roman ? C'est trèèèèès librement inspiré ?
@Alexandra, c'est vrai que plus de passion n'aurait pas été mal car finalement le revirement de Margaret arrive presque comme un cheveu sur la soupe ! :)
RépondreSupprimer@Cécile, j'ai quand même pu lire ton commentaire car il est arrivé dans mes mails avant que tu ne le supprimes ! :) Pour la série, tu veux parler de celle avec Patrick Swayze ? En fait, les deux n'ont rien à voir du tout, ils ont juste le même titre, la série télé américaine étant adaptée d'une trilogie de John Jakes. En revanche, il y a eu une mini-série (bien britannique celle-là) tirée du roman de Miss Gaskell et diffusée il y a 10 ans sur la BBC. C'est avec Richard Armitage (oui tu peux couiner :)) dans le rôle de John Thornton. Il faudrait que je la regarde.
Merci à vous deux pour vos commentaires.
Aaaah, d'accord, tout s'éclaire !
RépondreSupprimerJe m'interrogeais vraiment sur le lien, parce que des fois, les américains transposent des œuvres étrangères à leur sauce, dans leur culture, donc ça ne m'aurait pas étonné que ce soit le cas ici ^^
Bon ben je vais commencer par lire le bouquin alors. Merci ^_^
Cécile, moi aussi, il y a quelques années, je pensais que les deux étaient liés ! :D
RépondreSupprimerAh tiens, on a la même réflexion par rapport au réalisme et à O&P, mais moi c'était plus à Zola que Nord & Sud m'a fait penser (Germinal en particulier), en plus soft. C'est en tout cas un des aspects qui m'a le plus plu dans le roman, cette découverte d'autre strates de la société, l'importance des considérations sociales ... C'est vrai que cela m'a un peu déstabilisée au début, si je compare avec la mini-série qui insiste plus sur le côté romantique (même si le côté social est bien présent aussi), mais cela m'a permis d'approfondir un autre aspect de l'histoire et j'en suis bien contente.
RépondreSupprimerJ'espère que ça fera ça aussi avec toi, mais dans l'autre sens, quand tu la regarderas. Pour essayer de te convaincre de t'y attaquer j'allais te dire que puisque tu aimes Higgins, tu seras ravie de savoir qu'il est interprété par Brendan Coyle (Bates dans Downton Abbey)... sauf que je me suis rappelée que Donwton Abbey était dans ton programme série de 2019 et que tu ne connaissais peut être pas encore Bates. Bref, regarde les deux !
Je n'avais pas pensé à Zola mais effectivement, ça s'y rapproche un peu. Et non, je ne connais pas du tout Bates, ni Brendan Coyle en fait ! Mais normalement je devrais commencer Downton Abbey en septembre. Je me la garde en dernier pour quand les séries d'été seront passées et que j'aurai vu mes autres séries du challenge. Merci pour ton commentaire, Gilwen !
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