Le grand livre de Connie Willis
Résumé :
Tout d'abord, les romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres. À part pour Black out et All Clear bien sûr qui forment une seule et même histoire. Mais lire Le grand livre après les autres ne nuit en rien à la compréhension des histoires. Car si l'univers est le même, chaque histoire est indépendante. Tout juste retrouve-t-on des personnages connus. Le seul hic quand on lit Le grand livre après les autres, c'est qu'il a beaucoup vieilli. Surtout au niveau technologique. Écrit en 1992, il nous décrit un Oxford de 2054 à peine plus évolué que celui des années 90. Quand on voit notre avancée technologique depuis les années 2000, il y a de quoi rire. Car les téléphones sont encore filaires, tout juste ont-ils la vidéo dessus mais ils tombent en rade dès qu'il y a un problème. Et c'est à peu près tout. Bon ce n'est pas le plus important dans l'histoire mais niveau crédibilité sur le futur, c'est un point négatif. L'auteur n'a pas été très visionnaire ou audacieuse sur ce coup-là :D
Quand j'ai su que le roman allait aborder le moyen-âge, j'étais très excitée car c'est une période que j'adore. L'un de mes tomes préférés des Time Riders est le troisième, celui qui se passe, justement, à cette période, et j'adore Les piliers de la Terre et Un monde sans fin de Ken Follett. Du coup, quand on a lu ces romans-là, il n'y a plus vraiment de surprise à découvrir la vie dans un hameau au XIVe siècle avec sa famille noble, son curé, les hobereaux et les serfs. Et il faut une histoire vraiment passionnante pour nous appâter.
Car le gros problème du roman, c'est que les six cents pages (en VO) du roman ne porte pratiquement que sur les maladies qui touchent les uns et les autres. Maladie au Moyen-âge, maladie en 2054, grippe, peste et j'en passe. Du coup, on se dit que Connie Willis aurait très bien pu raccourcir son roman de 200 voire 300 pages et nous épargner des pages entières dessus. Paradoxalement, je me suis pas ennuyée, enfin pas trop. À me lire, on pourrait le croire mais non, j'ai lu le roman avec intérêt, en espérant peut-être que ça se décante un peu, mais le fait est que j'ai quand même apprécié ma lecture. Car il y a des scènes intéressantes et touchantes et parce les personnages sont attachants. Mais faut le savoir, il faut quand même attendre pratiquement la fin pour que ça bouge un peu, qu'il y ait interaction entre le présent de 2054 et le passé. Et je dois dire que la résolution de cette aventure est un peu vite expédiée.
Ce qui est intéressant dans les voyages dans le temps, c'est de voir comment deux époques ont une influence l'une sur l'autre ou comment un voyageur dans le temps interagit sur le passé et les conséquences que cela peut avoir. Là, Krivin n'est finalement qu'un témoin un peu passif et impuissant de l'époque dans laquelle elle atterrit et rien de plus. Je sais bien que le rôle des Historiens de Connie Willis est d'être témoin sans intervenir mais j'aurais aimé que, comme dans les autres livres de Willis, la présence d'une Historienne ait davantage de conséquences. C'est un peu dommage car du coup, il n'y a pas vraiment d'enjeu à part espérer voir la jeune femme rentrer à son époque.
J'ai trouvé Mr Dunworthy toujours aussi sympathique. Alors que le directeur du département médiéval, Gilchrist, a tout l'air d'un gros con, Dunworthy est toujours le type affable, soucieux de ses Historiens et qui fait des pieds et des mains pour les ramener. Un chouette type.
J'ai été ravie de voir le jeune Colin qui était dans Black out et All Clear, surtout All Clear d'ailleurs et qui là a bien sûr quelques années de moins. Il y a 12 ans et est déjà un garçon aventureux et qui fourre son nez partout. Je dois dire que sa présence amène beaucoup de fraîcheur et d'humour.
Krivin, la jeune femme perdue au Moyen-âge est courageuse, tenace et de la ténacité il lui en faut pour affronter les dangers d'une époque où attraper le moindre rhume peut vous mener aux portes de la mort.
Le style de l'auteur est toujours agréable à lire en anglais, j'aime beaucoup les touches d'humour qui émaillent son récit alors que l'histoire n'est pas toujours très drôle mais, au détour d'une phrase, elle écrit souvent quelque chose qui amène le rire aux lèvres.
En conclusion, j'ai eu l'air de descendre le livre tout au long de ma chronique car il faut bien le dire j'attendais plus qu'une histoire de maladies en ouvrant ce livre sur les voyages dans le temps mais j'ai quand même bien aimé l'ensemble, surtout les personnages et la façon d'écrire de l'auteur. Et si vous voulez savoir si Krivin a vraiment été envoyée en 1320 ou à une époque plus dangereuse et si Mr Dunworthy, à l'aide de l'intrépide Colin, et malgré les embûches et la maladie, va arriver à la ramener en 2054, lisez-le.
Note :