21 août 2018

Captain Fantastic de Matt Ross

avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George MacKay, Ann Dowd

Résumé :
Voilà 10 ans que Ben et son épouse, anciens anarchistes, ont quitté la civilisation pour élever leurs 6 enfants dans les forêts du Nord-Ouest des État-Unis, au plus près de la nature et avec peu de contacts extérieurs. Mais un drame oblige le père et les enfants à quitter ce paradis. Le retour à la réalité ne se fait pas sans mal...



Mon avis :
Voilà un film qui ne me tentait pas du tout, malgré tout le bien que j'en avait entendu. En fait, je ne savais pas trop de quoi ça parlait, je croyais (au vu du titre) qu'il s'agissait d'un film fantastique pour enfants :) Mais comme il faisait partie des rares films que j'avais à voir pour le Top 100 de Seriebox, je me suis dit que ça me permettrait de le découvrir et je dois dire que ça a été une très jolie surprise car j'ai adoré ce film, même si le propos est certainement un peu naïf.

Au début du film, je me suis vraiment demandé dans quoi je m'embarquais. On voit les gamins chasser, faire du feu et vivre comme des sauvages et je me suis dit "oh la la, ce truc new age ne va pas du tout être pour moi" :D Et puis je me suis laissée prendre au charme de l'histoire et de cette famille atypique et tellement attachante.

Au-delà de la fiction, le film pose aussi de vraies questions sur notre société hyperconnectée. Au début, le film donne à penser qu'une éducation essentiellement basée sur l'apprentissage "nature", physique ou intellectuel, donne un net avantage aux enfants de Ben par rapport à leurs petits congénères (leurs cousins par exemple) élevés comme la plupart de nos gamins avec téléphone portable, ordinateur et télévision et qui apparaissent presque comme des idiots incultes. Bon j'aime croire que nos enfants sont un peu plus évolués et ouverts sur le monde que les gamins américains et qu'ici le trait est forcé mais il faut quand même constater que le film n'a pas tout à fait tout à fait tort... Mais le film pointe aussi du doigt le manque de sociabilisation qu'engendre une éducation  "sauvage". Les enfants de Ben sont très en avance intellectuellement mais ils sont incapables d'interagir avec leurs pairs...

Du coup, la morale de l'histoire est un peu triste car sans vouloir spoiler, le film montre que si lui, le père, peut s'accommoder d'une vie sauvage c'est parce qu'il y a connu la sociabilisation mais que pour ses enfants il lui faut faire des compromis. Pas forcément vivre en ville et en étant hyper connectés mais ne pas vivre en reclus, faire des compromis afin que les enfants aient un avenir et une éducation équilibrée. Ce n'est pas forcément un constat d'échec pour la famille mais c'est quand même une remise en cause douloureuse pour le père.

Le film est surtout un road trip amusant et émouvant. Amusante parce que l'excentricité de la famille Cash et surtout de Ben est savoureuse, on rit pas mal, émouvante car le motif du road trip est triste mais Ben en fait une fête perpétuelle pour que ses enfants ne souffrent pas. Et tant pis si ça ne plaît pas aux gens bien pensants.

C'est Viggo Mortensen qui incarne Ben Cash, ce père exceptionnel, un peu à l'ouest, beaucoup hippie mais qui donne à réfléchir sur la façon dont nous élevons nos enfants.

Les enfants sont également excellents, tous chacun dans leurs genres. Et on s'aperçoit que certains n'aiment pas forcément ce mode de vie. Les acteurs qui les incarnent sont très justes et très attachants.

Ce sont Frank Langella et Anne Dowd qui incarnent les grands-parents des enfants Cash, des gens conventionnels et conservateurs qui n'approuvent évidemment pas la façon dont Ben élève ses enfants. J'aime beaucoup Frank Langella mais c'est surtout Anne Dowd que j'ai été ravie de voir dans un rôle de gentille grand-mère, assez différents de son rôle dans The Leftovers et dernièrement de Tante Lydia dans The Handmaid's Tale.

Je me demandais qui était Matt Ross, le réalisateur et je m'aperçois que c'est l'acteur qui joue Gavin Belson dans Silicon Valley. Ça alors ! :D Il a un autre film à son actif en tant que réalisateur, 28 Hotel Rooms, un film indépendant qui n'a pas marché (et qui n'est pas sorti en France. Et franchement, il se débrouille super bien avec Captain Fantastic. Pas d'effets grandioses, pas d'esbroufe mais beaucoup de sincérité et de coeur.

En conclusion, voilà un film qui m'a surprise au début mais que j'ai adoré car il est sincère, enthousiasmant et plein de charme. Il est également un peu triste même si il y a beaucoup d'humour (grinçant parfois) et que l'on s'amuse et s'émeut devant les tribulations de la famille Cash. Mais j'ai été attristée de constater qu'on peut avoir les meilleures intentions du monde, vouloir préserver les siens de la pollution (visuelle, sonore, sociale) provoquée par notre société moderne, à un moment, pour leur bien et pour ne pas en faire des asociaux, il faut rentrer plus ou moins dans le rang... Mais si vous voulez faire connaissance avec la formidable famille Cash et surtout Ben, le père exceptionnel, et faire un bout de chemin avec eux, regardez ce film.

Note :



Vu en version originale anglaise sous-titrée en anglais.

Le film fait partie du Top 100 de Seriebox
3/5
98/100

et du Challenge Le film de la semaine 2018 de Benji
17/52

3 commentaires:

  1. Je l'avais repéré à sa sortie il a l'air très émouvant !

    RépondreSupprimer
  2. Je garde un très bon souvenir de ce film, qui m'avait joliment cueilli par surprise aussi ;-)

    RépondreSupprimer
  3. @Zina, oui il l'est.

    @Lup, pareil pour moi.

    Merci pour vos commentaires !

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un commentaire, cela fait toujours plaisir :)