10 mai 2018

Une colonne de feu, La cathédrale de Kingsbridge tome 3 de Ken Follett

Titre original : A column of Fire

Résumé :
Durant le règne d'Elizabeth I, marqué par les guerres de religion en Europe, les destins de Ned, Margery, Sylvie, Pierre, Rollo, Barney, marqués par les épreuves au gré de leur croyances et leurs allégeances.




Mon avis :
J'avais adoré les deux premiers volets de la saga de la cathédrale de Kingsbridge, Les piliers de la Terre bien sûr, gros coup de coeur en 2010 et Un monde sans fin, un coup de coeur aussi, mais un tantinet moins intense. Quand j'ai appris qu'un troisième volet sortait, je ne me suis plus sentie de joie et j'ai eu hâte de le lire. Mais 1000 pages en VO, ça ne se lit pas comme cela et c'est donc en mars que je m'y suis attelée. Et comme je lis vraiment lentement en ce moment, j'ai mis exactement 28 jours pour arriver au bout de ce beau pavé, qui est très bien mais qui m'a moins emportée que les deux premiers.

1558, Ned Willard a 17 ans et espère un jour épouser la jolie Margery qui en a 14. Mais il est protestant et elle catholique et promise au fils du comte de Shiring. Dans l'Angleterre redevenue catholique pendant le règne de Mary Tudor, il ne fait pas bon être protestant mais tout change quand Elizabeth I monte sur le trône et que le pays redevient protestant. Ned devient l'un de ses plus proches conseillers et membre important de son réseau d'espionnage qui a fort à faire pour déjouer les complots de toutes sortes dans une Europe ultra catholique qui veut remettre l'Angleterre sur le droit chemin. Pendant 50 ans, Ned va affronter deux ennemis redoutable, l'un, Jean l'Anglais, qui veut renverser la reine et l'autre, Pierre Aumande, qui a juré la perte des Protestants de France et est prêt à tous les coups bas et mêmes les crimes les plus odieux pour y arriver...

C'est difficile de résumer 1000 pages d'une fresque foisonnante en quelques lignes mais il ne faut pas en dire trop non plus :D Avec ce beau roman, Ken Follett nous emporte encore dans une saga où la petite histoire et la grande s'entremêlent. Mais là où les deux précédents romans se focalisaient sur les "petites gens" comme Jack, Aliena, Caris, Merthin et tous ces personnages inoubliables, avec l'Histoire et ses figures en toile de fond, c'est tout à fait le contraire ici. Le roman se focalise sur l'Histoire d'Angleterre et de France, voir d'Espagne et des Pays-Bas et les rois et reines et personnages historiques qui ont marqué la période racontée, un peu au détriment des personnages plus "communs". Alors c'est très bien, c'est intéressant à lire mais j'ai déjà lu tout ce qu'il y avait à raconter sur les fils de Catherine de Médicis, le massacre de la Saint-Barthélemy et l'Histoire de France de cette période dans l'excellente saga Fortune de France de Robert Merle (que je vous recommande chaudement !). En revanche, le règne d'Elizabeth I m'a intéressée, notamment le fait qu'il soit fragile et attaqué de toutes partes, alors qu'on a toujours l'impression que rien n'a pu perturber cette reine emblématique d'une époque. J'ai aussi aimé en savoir plus sur Marie Stuart, reine d'Ecosse. J'avais vu un film sur elle il y a très très longtemps et cela m'avait plu.

Je vous ai dit dans le paragraphe précédent que l'Histoire était plus mise en avant que les histoires et en fait c'est pour cela que ce roman n'a pas été un coup de coeur comme les précédents. Car pendant une grande partie du livre, une bonne moitié, je dirais, certains personnages comme Ned ou Margery sont presque des personnages secondaires. Alors que j'aurais aimé qu'on les voie plus. Comme d'autres personnages. Mais dans Une colonne de feu, ce sont pratiquement les méchants que l'on suit davantage comme Jean Langlais ou surtout Pierre Aumande. Alors ça s'arrange ensuite car l'on passe plus de temps avec Ned, Margery, Sylvie mais il m'a quand même manqué cette proximité, ces histoires du terroir et de leurs habitants qui faisaient le sel des deux tomes précédents. Là Kingsbridge n'est finalement qu'un prétexte pour situer l'histoire au début mais la vie ne tourne pas forcément autour de la cathédrale comme dans Les Piliers de la Terre ou la ville en expansion comme dans Un monde sans fin. Alors bien sûr, l'auteur n'a pas voulu refaire les mêmes histoires mais même si j'ai été contente du peu qu'on a passé à Kingsbridge, j'aurais aimé davantage.

Du coup, c'était un peu difficile de vibrer pour les amours contrariées de Ned et Margery car le roman ne porte pas vraiment dessus, disons que ça nous touche moins que Jack et Aliena ou Caris et Merthin.

Cependant, Ned Willard est un personnage que j'ai beaucoup aimé car c'est le genre de garçon puis d'homme intelligent, modeste, qui n’œuvre pas vraiment pour son profit et se met vraiment au service de sa reine, sa patrie et sa religion tout en restant lucide.

Margery est la dame de coeur de Ned qui va l'aimer toute sa vie, même si la vie va les séparer et contrarier ces amours et même si Ned va connaître d'autres femmes. Margery, je l'ai bien appréciée mais il y a quelque chose en elle qui m'a empêchée de la trouver vraiment attachante. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais franchement si elle était morte en cours de roman, je pense que ça ne m'aurait pas touchée.

En revanche, j'ai adoré Sylvie, la petite française protestante, qui toute sa vie va la risquer afin de permettre aux Protestants de pratiquer leur foi. C'est vraiment le chantre de la liberté de religion. Et j'ai adoré son évolution et surtout son histoire d'amour à elle, pas avec Pierre Aumande qui se joue d'elle au début mais avec un homme intègre ( (je ne vous dis pas avec qui :)) m'a beaucoup plus touchée car l'histoire est belle, ce n'est pas forcément une passion qui emporte tout mais elle m'a plu dans le sens où Sylvie a redonné de la lumière dans les yeux d'un homme. Et j'ai été horrifiée par certains événements qui lui arrivent.

Je ne veux pas dévoiler l'identité de Jean Langlais, même s'il me semble que les 4e de couverture la donne mais cet homme fait partie des méchants de l'histoire mais parce qu'il croit en sa mission, restaurer le catholicisme à tout prix en Angleterre, je dirais que c'est plus un fanatique qu'un véritable méchant même si on sait que les fanatiques sont hyper dangereux...

Mais le vrai méchant de l'histoire, le fourbe, l'immoral et j'en passe c'est Pierre Aumande, un mec de rien du tout et qui à force de séduction tromperies, de mensonges, de meurtres même va s'élever à la cour de France et faire commettre l’innommable, à savoir le massacre de la Saint-Barthélemy. Alors le personnage n'a jamais existé bien sûr mais ici il a un rôle de première importance dans bien des événements historiques. C'est vraiment une ordure de première.

J'ai aussi beaucoup aimé Bradley le frère de Ned, même s'il est plus en retrait et plein d'autres personnages qui ont des petits rôles dans l'histoire mais qui sont attachants et ont une certaine importance.

Pour lire un roman de 1000 pages en VO qui m'a moins emportée que les autres romans de la saga Kinsbridge, il faut que l'auteur ait un style en béton :D et c'est le cas. Follett est un grand conteur, j'ai beaucoup mais beaucoup aimé comment il écrivait, son histoire est super documentée et franchement on ne s'ennuie jamais.

En conclusion, avec Une colonne de feu, Ken Follette renoue avec le roman historique de très belle façon mais si vous vous attendez à ce que l'histoire porte surtout sur Kinsbridge et les personnages fictifs de l'histoire, vous risquez d'être déçus car on y parle souvent de la grande histoire des rois et reines de France, d'Angleterre et d'Espagne et des événements qui ont secoué la période entre 1558 et 1600, à savoir la Saint-Barthélémy ou encore la Grande Armada qui a essayé d'envahir l'Angleterre. Mais cela n'empêche pas le roman d'être intéressant à lire et permet quand même de s'attacher à certaines histoires. Alors si vous voulez découvrir tout cela, lisez-le.

Note :





Le livre fait partie du Challenge ABC 2018 de Nanet
  8/26

et du Challenge Read in English 2017 - 2018 que j'organise 
10

6 commentaires:

  1. Belle chronique qui me ramene quelques mois en arriere. J ai juste un doute avec le massacre de la st valentin... les piliers de la terre sont indétrônables ;)

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  2. Ha ha, oui, je me suis trompée ! :D J'ai rectifié :) Merci pour ton commentaire, Licorne

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  3. C'est vrai que Kingsbridge manque un peu par rapport au Piliers de la terre! Mais je suis toujours conquise par la plume de l'auteur :)

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  4. C'est sûr qu'il écrit super bien et qu'on est emporté par ses histoires. Merci pour ton commentaire, La tête dans les livres.

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  5. Bravo pour être venue à bout des 1000 pages ! J'ai aussi sauté de joie en apprenant la sortie de ce nouveau tome, car, comme toi, j'ai adoré les précédents. J'attends en revanche un peu avant de me plonger dedans, déjà d'avoir le temps, mais aussi le cœur disponible. Ken Follett est effectivement un conteur hors pair, mais il aussi le don pour bien malmener ses personnages et moi j'ai le cœur fragile ^^
    J'espère en tout cas bien accrocher à ce nouveau pan de l'histoire, même si je pars un peu inquiète ; une licence d'histoire plus tard il me faut bien l'admettre, je suis bien plus médiéviste que moderniste.

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