30 mai 2018

La forme de L'eau de Guillermo Del Toro

Titre original : The Shape of Water
avec Sally Hawkins, Doug Jones, Octavia Spencer, Richard Jenkins

Résumé :
Elle est humaine et muette, il est un humanoïde aquatique, leur histoire d'amour semble impossible et pourtant...





Mon avis :
Quand j'ai vu la bande-annonce de ce film à l'automne dernier (au moment de la Mostra de Venise il me semble), j'ai eu très très envie de le voir car il contenait tous les ingrédients que j'adore dans ce genre de films. Du coup, en février, dès que j'ai pu, je l'ai regardé et finalement j'en sors moins enthousiaste que prévue. J'ai beaucoup aimé ce beau film mais il m'a manqué quelque chose pour que ce soit un coup de coeur ou même s'en approchant.

Dans les années 60, alors que la guerre froide bat son plein, Eliza une jeune femme muette et réservée qui travaille comme femme de ménage dans un laboratoire secret voit sa vie basculer quand elle découvre une créature aquatique humanoïde retenue en captivité. Lui apprenant le langages des signes, Eliza n'a bientôt de cesse de libérer la créature à l'aide de Zelda, son amie et collègue, et Giles, son voisin, artiste et homosexuel non déclaré...

Voilà donc un très beau film, humaniste et poétique qui prêche la tolérance et la différence. Dans notre monde actuel, violent, de plus en plus replié sur soi et qui rejette l'étranger, il est bon de voir ce genre de films. Pour cela, La forme de l'eau est réussi car il met en scène une jeune femme handicapée, son amie afro-américaine, son voisin homosexuel et un homme poisson bien différent de nous. Tout cela dans les années 60 qui ne sont pas un modèle d'ouverture on le sait mais qui pourrait très bien se passer de nos jours dans certains états des États-Unis.

Le film est à la fois une romance jolie comme tout et un film d'espionnage. N'oublions pas que dans les années 60, la guerre froide battait son plein et que tous les moyens étaient bons pour que les Russes et les Américains soient les premiers partout et surtout dans l'espace. L'histoire porte donc aussi sur cela, sur les agents dormants (un peu à la The Americans), sur les méchants prêts à tout pour arriver à leurs fins et j'en passe. Ce côté-là est peut-être le moins réussi du film car c'est assez manichéen et vu et revu je dois dire.

En fait, le film est surtout réussi grâce à Sally Hawkins qui est bouleversante dans ce rôle de jeune femme différente, secrète, mais toujours lumineuse et qui est d'une grâce folle. J'adore l'actrice depuis Be Happy où elle irradiait aussi ce film et il faudrait que je voie d'autres de ses films.

J'aime beaucoup Octavia Spencer qui apporte toujours de la bonhommie à ses rôles, comme dans Les figures de l'ombre, La couleur des sentiments ou la série Mom et là elle est une amie fidèle et solidaire. Franchement, je l'ai beaucoup aimée.

J'ai aussi été très touchée par Giles, le voisin qui tait son homosexualité. C'est un personnage sans doute pas forcément très original, ni par son vécu, ni par ses actions mais il est très sympathique et parfois touchant.

Doug Jones est à la créature humanoïde (extraterrestre, amphibie et j'en passe) longiligne c'est qu'est Andy Serkis au motion capture. Quand il faut un personnage de ce genre, c'est à lui qu'on fait appel. Il y a eu Falling Skies, Star Trek Discovery récemment et du coup, on ne le voit plus que rarement dans un rôle où on le voit non grimé. Mais il est toujours super et c'est le cas ici aussi, il a un rôle muet mais il arrive à faire passer beaucoup de choses avec des gestes ou des regards.

Guillermo Del Toro, qu'on ne présente plus, a été accusé de plagiat par plusieurs personnes et notamment Jean-Pierre Jeunet qui l'a accusé d'avoir copié Delicatessen. Je ne me souviens plus bien de Delicatessen mais il ne faut pas exagérer. Alors certes il y a des similitudes dans l'image, les tons chauds et si je devais penser à un film de Caro et Jeunet ce serait davantage La cité des enfants perdus qui a une patte très caractéristique et qu'on retrouve un tout petit peu dans le film de Del Toro. Mais Guillermo a ajouté sa propre touche, celle du Labyrinthe de Pan avec ce ton poétique et onirique. Il y a de très belles scènes d'ailleurs entre Eliza et l'amphibien, très touchantes.

En conclusion, La forme de l'eau n'est à mes yeux pas le film exceptionnel auquel je m'attendais mais cela reste un très beau film, où l'on ne s'ennuie pas une seconde et qui prône la différence et la tolérance. Les américains l'ont encensé puisqu'il a eu plusieurs Oscars dont meilleur réalisateur, meilleur film, meilleure musique (cocorico car c'est Alexandre Desplat qui l'a eu) et si j'ai préféré 3 Billboards, il faut reconnaître que La forme de l'eau est plus original et mérite ces récompenses. Alors si vous voulez découvrir la gentille Eliza et l'amphibien qui va la comprendre plus que tout autre humain, regardez-le.

Note :



Vu en version originale anglaise sous-titrée en anglais

Le film fait partie du Challenge Le film de la semaine 2018 de Benji
10/52

3 commentaires:

  1. C'est un joli film avec de l'émotion et de supers acteurs mais je ne l'ai pas trouvé super génial, avec un coup de mou un peu en milieu du scénario.

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  2. Avant d'arriver en salle, je n'avais pas vu la bande annonce et j'en suis contente car cela a été une surprise de découvrir les premières minutes. J'ai aimé beaucoup d'éléments : l'intrigue, la photographie des années 60, l'ambiance, les couleurs. Je connaissais Sally Hawkins et je n'attendais pas moins à ce qu'elle me bluffe. C'est un film qui a su m'emporter.

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  3. @Yoda Bor, je n'ai pas forcément ressenti de coup de mou mais je suis assez d'accord avec toi sur le reste.

    @Acr0, je suis d'accord avec toi sur les éléments dont tu parles et sur Sally Hawkins bien sûr. Après, il m'a manqué quand même quelque chose.

    Merci pour vos commentaires !

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