19 avril 2018

Player One d'Ernest Cline

Titre original : Ready Player One

Résumé :
En 2044, dans un monde ravagé par la misère, les gens préfèrent se réfugier dans un monde virtuel, l'Oasis. En 2039, à la mort de son créateur, James Halliday, une grande chasse au trésor a été lancée afin de trouver l'oeuf de Pâques qui permettra au gagnant de remporter la fortune et la mainmise de sa création. Pendant 5 ans, personne n'a réussi à trouver ne serait-ce que la première clé (il en faut 3 pour ouvrir trois portails). Mais voilà qu'un jeune homme de 18 ans, Wade Watts, Parzival dans le monde virtuel, trouve enfin cette clé. Il devient le centre d'intérêt de tous et la proie d'une organisation qui veut s'emparer de l'Oasis...

Mon avis :
Il y a 3-4 ans, ce roman, sorti en 2011 il me semble, avait fait le buzz et je me l'étais acheté en VO à ce moment-là. Il y a quelques mois quand j'ai appris que Spielberg allait sortir une adaptation du roman et quand j'ai vu la bande-annonce, j'ai eu évidemment très envie de le voir et je me suis dit que ce serait bien de lire le livre avant. Je l'ai donc mis dans ma liste du Challenge ABC et l'ai lu début mars, juste à temps pour la sortie du film fin mars :) et je l'ai trouvé très sympa, même si j'ai mis 17 jours à le lire, pour un peu moins de 400 pages...

Nous sommes donc en 2044 dans un monde qui ne va pas très fort, marqué par le chômage, la misère, la pollution. Beaucoup de gens vivent dans des mobile homes empilés les uns sur les autres et préfèrent se réfugier dans l'Oasis, un monde virtuel où ils peuvent travailler ou encore recevoir une éducation en allant à l'école ou au lycée sur le monde de Ludus, quand la réalité n'est pas à même de leur fournir cela. Wade Watts fait partie de ces jeunes qui passent leur temps dans ce monde, aussi bien pour s'y amuser que pour s'y instruire. Ce monde fut créé par James Halliday né dans les années 70 et féru des jeux vidéos, films et réalisateurs des années 80 et 90. Lorsqu'il meurt sans héritier en 2039, il lance une grande chasse au trésor par le biais de son avatar dans l'Oasis. Celui qui trouvera l'oeuf de pâques caché dans le monde virtuel héritera de la fortune du mogul et de l'Oasis. Pour cela il faut trouver 3 clés qui chacune ouvriront un portail. Pour  trouver les clés et avancer, des indices portant sur les centres d'intérêts d'Halliday. Des milliers de joueurs, dont une puissante organisation, l'IOI, se lancent à la poursuite du Graal ;) en vain pendant 5 ans. Jusqu'au jour où Wade, ou plutôt son avatar Parzival, trouve la première clé et devient l'homme à battre et à abattre...

Je raconte souvent ma vie en chroniquant et notamment je l'avais fait lorsque est sorti Star Wars VII. Donc comme vous le savez :D j'ai grandi dans les années 60-70, été ado à la fin des années 70 et ai eu 18 ans quand Mitterrand est devenu président la première fois. Mes réalisateurs cultes s'appellent Spielberg, Lucas, Cameron, et mes "grands classiques" sont Star Wars, Retour vers le futur, Indiana Jones, j'en passe et des meilleures. Autant dire que ce roman était fait pour moi ! :D Et pour tous ceux de ma génération. Et pourtant c'est un roman destiné à la jeunesse donc du coup, je me demande quelles références leur parlent. Bon je sais que celles des années 80 sont bien ancrées dans notre présent, j'ai d'ailleurs demandé à ma fille comment cela se faisait que 30 ans après, ces années-là, ces films-là, exerçaient encore une telle fascination. Dans mes années 80 ans, on n'avait pas vraiment de nostalgie pour les années 40 ou 50, c'était les trucs de jeunesse de nos parents et basta, même si j'adorais les films de ces années-là et qu'ils ont construit ma culture ciné. Mais on lorgnaient davantage vers les années 60 avec les Beatles, les Stones et les yéyés.  Mais le fait est que j'ai effectivement nourri mes enfants aux films cités plus haut dès qu'ils ont été en âge de les comprendre et qu'ils y ont répondu avec enthousiasme. Bon pas tous, les Gremlins les laissent de marbre :D Et pour en finir avec mes références, je dois dire que j'ai couiné quand l'histoire a mentionné Ladyhawke, car j'adore ce film (Rutger Hauer en chevalier amoureux - qui plus est de Michelle Pfeiffer - maudit, c'est quelque chose) depuis toujours, Wargames, Sacré Graal ou Johnny 5 qui était un robot choupi bien avant Wall-E. Bon en revanche, les jeux vidéos m'ont nettement moins parlé. À cette époque, à part Pac Man, je n'y connaissais pas grand chose ! :D Remarquez ça tombe bien, Pac Man tient aussi une place importante dans l'histoire.

Ce livre est très bien fait car tout le monde peut finalement y trouver son compte. Le côté quête et chasse au trésor est exaltant avec ces intrigues à résoudre, ces clés à trouver, les portails à ouvrir. C'est vraiment quelque chose qui m'a plu. Tout comme le parcours de Wade et ses stratagèmes malins pour avancer ou se se jouer de l'IOI. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas trop en dévoiler mais c'est vraiment sympa.

Ce roman montre également une réalité qu'on n'espère pas voir arriver, celle où cette réalité et son quotidien seront tellement difficiles et gangrénés par les corporations, la pollution, bref tous les maux de la terre, qu'on préfèrera vivre dans un monde virtuel, pas seulement pour s'y amuser mais aussi pour y apprendre ou même gagner sa vie car la réalité ne sera pas en mesure d'assurer ces besoins envers les plus faibles et démunis. D'un autre côté, l'Oasis a l'air super fun et je comprends qu'on veuille y vivre :D Trêve de plaisanterie, l'auteur ne fait pas non plus avec ce roman, une critique sociale poussée, le livre s'adresse à des ados et met davantage l'accent sur le jeu et les qualités de héros du jeune Wade.

Wade Watts, et aussi bien son avatar Parzival, est un jeune homme attachant, touchant, et qu'on aimerait bien avoir comme fils. Il est intrépide et se croit invincible, comme on peut l'être à 18 ans mais il n'a pas la grosse tête, n'est pas méchant. Bref, j'ai beaucoup aimé le personnage.

Art3mis est l'élément féminin de l'histoire mais elle ne sert pas que de love interest au héros. Même s'il y a une romance sur la fin, le personnage ne soupire pas après Wade (c'est totalement le contraire) et est largement plus badass que lui. C'est elle qui mériterait de gagner l'oeuf de pâques.

J'ai aussi beaucoup aimé Aech, le meilleur copain de Parzival, plus qu'un sidekick, un véritable support. Parmi les autres personnages se trouvent Shoto et Daito, deux autres concurrents alliés de Parzival. Et même s'il est mort, James Halliday reste bien présent, que ce soit dans les mémoires, sorte de mélange entre Steven Spileberg, Steve Jobs et tous ces gens dont le cerveau fonctionne à 100 à l'heure :) Et parce qu'il faut aussi des antagonistes à l'histoire citons l'IOI, World Company qui veut s'emparer de l'Oasis par tous les moyens avec Sorrento, le vilain méchant et ses sixers, ses subalternes.

Le style de l'auteur est agréable à lire, ce n'est pas trop compliqué à comprendre en anglais, même avec toutes ces références. L'auteur prend le temps de mettre en place son histoire et de la raconter mais sans temps mort et c'est toujours intéressant. Du coup, je ne comprends toujours pas comment j'ai pu mettre 17 jours pour le lire...

En conclusion, ce roman ravira les ados comme les générations plus âgées, surtout celles qui ont biberonné aux films de Spielberg et autres réalisateurs emblématiques des années 70-80 et qui seront ravis d'y retrouver plein de références. Les jeunes, eux, auront la chasse au trésor et un héros sympa à se mettre sous la dent :) le tout dans un monde virtuel passionnant. En tout cas, si vous voulez savoir si Wade/Parzival ou d'autres concurrents arriveront à trouver l'oeuf et qui deviendra le maître de l'Oasis, lisez-le. Quant à moi, après avoir lu le roman, je me suis précipitée pour voir l'adaptation faite par... Mr Spielberg himself (who else ? ;)) Je vous en reparle très bientôt.

Note :



Le livre fait partie du Challenge ABC 2018 de Nanet
  6/26

du Challenge Jeunesse/Young Adult de Muti
4/10

et du Challenge Read in English 2017 - 2018 que j'organise 
9

5 commentaires:

  1. J'ai aimé Reader Player One, que j'ai lu l'année dernière, mais le livre a tellement été hypé sur la blogo à sa sortie que j'en attendais plus et du coup je suis un peu restée sur ma fin. Cependant, c'est tout de même un bon bouquin, j'ai aimé les personnages, le côté « commentaire social » en mode « regardez où on va en arriver si on ne commence pas à faire sérieusement gaffe » (même s'il n'est effectivement pas très poussé) ainsi que l'aspect chasse au trésor. Et j'ai adoré les références, même si j'ai dû en googler quelques-unes, notamment celles sur les jeux vidéo, je n'y ai jamais vraiment joué et je n'y connais rien.

    Sinon je suis choquée d'apprendre que Les Gremlins laissent tes enfants de marbre ! J'adooooore les Gremlins ! XD

    Etant née en 82, presque toutes les références des 80's me parlent, et pas mal de références des années 60 et 70 aussi, parce que ce sont les décennies qui correspondent à la jeunesse de mes parents, et on hérite toujours des références parentales ! C'est quelque chose dont je n'avais pas forcément conscience quand j'étais ado, et tant mieux d'ailleurs parce qu'à l'âge de la rébellion contre les parents j'aurais été horrifiée de constater à quel point j'ai été influencée par eux (^^), mais qui a commencé à clairement m'apparaître ces dernières années. Et depuis que j'ai perdu ma grand-mère paternelle et que je suis devenue tante, j'ai réalisé à quel point la transmission est importante : je n'ai plus ma mamie mais j'ai toujours les caractéristiques que j'ai hérité d'elle, à commencer par mon amour de la lecture. Je trouve ça beau et j'espère que mes neveux hériteront une petite partie de moi aussi :-)

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  2. @Caro, j'aime aussi les Gremlins mais ils ont trouvé ça vieillot. Pourtant Back to the Future qui est très connoté années 80 aussi, ils adorent. Pour ce qui est des références de nos parents, franchement je n'ai jamais vraiment aimé ce qu'aimaient les miens, ma mère aimait Bécaud, je trouvais ça très vieillot pour le coup. Mais je pense que le gouffre est moins important entre nos générations actuelles que celui qui existait entre la mienne, celle de mes parents (que pourtant j'adorais) et à fortiori celle de mes grands-parents. Mes enfants ont été très très proches de leurs grands-parents des deux côtés, ce n'a pas été le cas avec les miens (les paternels), même s'ils ont été là et se sont occupés souvent de ma soeur et moi mais il n'y avait pas la même complicité. Après, ils m'ont certainement transmis des choses mais ils étaient très occupés par leur magasin (ils avaient une société et un magasin de plomberie). J'avais beaucoup plus de complicité avec ma grand-mère maternelle mais elle est morte quand j'avais 8 ans. Enfin bref, je pourrais te parler de ça pendant des heures :) Mais personnellement, dès que les enfants ont été en âge, j'ai essayé de leur transmettre ce que j'aimais, la lecture, les séries, le ciné :)

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  3. Tu fais envie avec cette histoire de références !

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  4. J'avais très envie de le découvrir, et depuis un moment. Mais j'ai vu pas mal d'articles qui m'ont laissé l'impression que c'était surtout un catalogue de références pop-culture, et même si j'aime en trouver dans mes lectures, je ne suis pas sûre que ça corresponde pour autant à l'idée que je me fais d'un bon bouquin...
    Du coup, ton avis étant un peu plus nuancé, je le laisserai peut-être tenter quand même, surtout que je n'ai pas eu l'occasion de voir le film pour le moment.

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  5. @Zina, hi hi :)

    @Nova Baby, c'est sûr qu'il y a énormément de référence pop-culture comme tu dis mais il y a quand même une histoire qui tient la route.

    Merci pour vos commentaire.

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