31 décembre 2017

Le Pianiste de Roman Polanski

Titre original : The Pianist
avec Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox

Résumé :
Wladyslaw Spilzman est un jeune pianiste prometteur qui officie à la radio polonaise quand éclate la seconde guerre mondiale. Assigné à résidence dans le ghetto juif avec sa famille, il ne doit ensuite  sa survie qu'à d'heureux concours de circonstances et l'aide de résistants qui le cachent, ainsi que celle d'un officier allemand mélomane.


Mon avis :
Comme Braveheart, Le pianiste fait partie de ces films cultes que je n'ai jamais pris le temps de regarder et que j'avais loupé à leur sortie au ciné. Pourtant, j'ai acheté le DVD il y a déjà des années et tous les ans, je me disais que j'allais le regarder. Et je ne le faisais pas. Cette année, pour atteindre le Top 100 de Seriebox (il n'était exceptionnellement pas dans la liste l'an dernier quand j'avais déjà réussi), il a bien fallu que je le voie et bêtasse que je suis j'aurais vraiment dû le regarder il y a longtemps car c'est effectivement un film magnifique.

Le pianiste fait partie de ces films de guerre bouleversants, comme La liste de Schindler ou encore La vie est belle et il l'est d'autant plus que le sujet est cher et douloureux à son réalisateur Roman Polanski puisque ce dernier a vécu enfant dans le ghetto de Cracovie. J'avais d'ailleurs lu sa biographie (Roman par Polanski), il a 25-30 ans et avait été très touchée par ce pan-là de sa vie.

Quand on voit le film, les souffrances endurées par Wlad, son combat pour survivre, on a peine à croire que c'est tiré d'une histoire vraie. Et pourtant (et shame on me, je ne le savais pas avant), le pianiste a vraiment existé et est mort en 2000, en pleine écriture du scénario tiré de son autobiographie, avant d'avoir vu le film.

On sait combien la seconde guerre mondiale (comme toutes les guerres mais celle-ci en particulier) a été cruelle pour bien des gens mais je suis à chaque fois abasourdie (et c'est un mot bien faible pour dire ce que je ressens) de voir ce que les hommes peuvent faire endurer aux autres et ce que les nazis ont fait subir à des millions de gens, juste parce qu'ils ne correspondaient pas à l'idéal qu'ils se faisaient du genre humain. Et quand on pense que de nos jours, il y a encore des gens qui réagissent comme cela, je sais que je suis naïve mais ça dépasse vraiment mon entendement (comme ça le dépassait quand j'ai lu les exactions des Japonais dans Plume fantôme). Bref, quand on voit ce que subissent Wlad, sa famille et le peuple juif dans ce ghetto, on se dit que ce n'est pas possible, qu'il y a bien un soldat allemand qui va faire preuve d'humanité ! Mais non. Il faut attendre pratiquement la fin du film pour voir cet officier, Wilm Hosefeld, être humain et sauver la vie de ce jeune pianiste. Et malheureusement, Wladyslaw ne pourra pas le remercier et lui rendre la pareille :(

Adrian Brody est vraiment excellent dans le rôle du pianiste. Tout en humilité, en retenue, il joue parfaitement son rôle et il nous touche de bout en bout. C'est un acteur que j'aime beaucoup et je suis ravie de le voir dans un aussi beau rôle.

Wilm Hosenfeld est un personnage qu'on voit très peu, juste quelques minutes à la fin, mais il marque par sa présence et ses gestes de compassion. Thomas Kretschmann qui l'interprète a beaucoup joué avant ce film et depuis, donc je l'avais vu dans quelques films et séries mais je ne l'ai pas reconnu.

Les autres acteurs et personnages sont plus en retrait. Il y a bien sûr la famille Spilzman, victime de la purge des nazis et dont tous les membres (sauf Wlad) finiront à Treblinka, les résistants qui ont aidé Wlad en particulier Dorotea, une chanteuse, et son mari et d'autres qui ne font que passer mais sont primordiaux dans la survie du jeune pianiste.

Je sais qu'il est mal vu de dire du bien de Roman Polanski de nos jours, et qu'il est difficile de dissocier l'homme du réalisateur mais on ne peut pas jeter à la poubelle tout ce qu'il a créé et apporté au cinéma et il faut reconnaître qu'ici il réalise un grand film, sobre et émouvant, et l'on sent qu'il y a mis son coeur dans cette histoire. Le film a récolté une pluie de récompenses à sa sortie, la palme d'or à Cannes, 7 César dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur, le Goya du meilleur film européen, les Oscars du meilleur réalisateur (c'est la comédie musicale Chicago de Rob Marshall qui gagna celui du meilleur film cette année-là) et meilleur acteur et les Bafta (récompenses anglaises) du meilleur réalisateur et film.

En conclusion, Le pianiste mérite bien tous les éloges qu'il a reçu depuis sa sortie car c'est un film magnifique, émouvant et ce d'autant plus qu'il est tiré d'une histoire vraie. Ce genre de film est nécessaire pour ne pas oublier les horreurs engendrées par la guerre mais aussi comment certains ont réussi à survivre grâce à la bonté et le courage de certains. Alors si vous aussi voulez connaître le pianiste et savoir comme il a réussi à sortir du ghetto de Varsovie et à survivre jusqu'à la libération, regardez-le.

Note :



Ce film fait partie du Top 100 de Seriebox
5/5
100/100
Challenge réussi !

du Mini Challenge Drame
3/5
40/50

et du Film de la semaine 2017 de Benji
39/52

6 commentaires:

  1. C'est un film que j'avais vu à sa sortie, et j'en garde un bon souvenir, bien que devenu assez flou avec le temps.

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  2. @DF, j'espère que ma chronique te l'a remis en mémoire dans ce cas :) Merci pour ton commentaire.

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  3. Comme je le disais en dessous de ton bilan ciné, j'avais vu « Le pianiste » à sa sortie au ciné et je l'avais trouvé magnifique – et Adrien Brody y est excellent. Je me suis toujours demandé pourquoi il n'est pas devenu une immense star après ce film... les Américains répondraient sûrement que c'est à cause de la fameuse « Oscar curse » ^^.

    Et même sentiment, j'ai beau avoir lu des tonnes et des tonnes de récits, et avoir vu des tas de documentaires, sur la Seconde Guerre Mondiale et les Nazis (j'ai eu une grande période WWII durant mon adolescence), je suis toujours stupéfaite par l'étendue de leurs atrocités.

    Quant à Polanski... Eh. Il y a un grand débat dans les médias US pour savoir si oui ou non il faut boycotter les œuvres des gens problématiques, comme Polanski, Allen, Weinstein (et là on est mal parce que le mec a produit des tonnes de films) et Johnny Depp - j'ai vu plein de gens refuser d'aller voir les derniers films dans lesquels il a joué. Bon Polanski, ses plus récents films ne m'ont rien dit du tout, donc je n'ai pas de souci à ne pas lui donner mes sous. Woody, j'adore certains de ses vieux films, mais il en sort un par an et c'est plus souvent un « miss » qu'un « hit » ces dernières années, donc ça fait longtemps que je ne vais plus le voir au ciné.

    Je me suis posé la question pour Depp (qui, jusqu'en 2016, était mon acteur favori et que je continue à adorer malgré tout dans les films de lui que je vénère, comme Edward Scissorhands) en allant voir « Le crime de l'Orient-Express » - mais le souci du boycott, c'est que du coup pour éviter de soutenir un mec douteux, on refuse de soutenir tous les autres gens qui ont travaillé sur le film... Du coup, je ne sais pas, je comprends que des gens boycottent mais si on commence à réellement « cancel » (comme les anglophones disent) toutes les œuvres auxquelles des gens problématiques ont participé, on ne va plus voir ni lire grand-chose. J'ai vraiment des sentiments conflictuels à ce sujet.

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  4. @Caro, merci pour cette analyse sur la situation actuelle car je la partage entièrement ! Comme toi, je n'ai pas vu les films récents de Polanski (le dernier était The Ghostwriter) et de Woody Allen (le dernier était celui qui se passait à Paris) mais je me pose la question aussi. Je pense que leurs démêlés ne m'empêchera pas de regarder chez moi des films déjà sortis, même pour Johnny Depp ou encore Kevin Spacey car je n'ai pas vu les 2 dernières saisons de House of Cards mais je ne sais effectivement pas si j'irai les voir au ciné. Mais je suis encore plus partagée car dans ces histoires, la présomption d'innocence n'existe plus et on boycotte des gens alors qu'ils n'ont pas été inculpés (à part Polanski) et on n'est pas loin de faire de la censure systématique et chacun s'érige en inquisiteur et juge et je ne suis pas sûre que ça me plaise... Bref, c'est hyper compliqué ! Et merci pour ton commentaire !

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  5. Je dois avouer que je n'ai pas trop de problèmes avec les hommes à qui ont fait des procès publics : vu que les fausses accusations de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol sont très rares, et vu qu'on sait très bien que la majorité des ces hommes ne seront jamais punis par la justice... eh je ne vais pas pleurer si leur carrière et leur réputation en prend un coup.

    Mais j'avoue prier pour ne pas qu'un autre de mes chouchous ne se révèle être un mec problématique (ou même pire que ça) ! Quand les noms ne cessaient de tomber les uns après les autres je me disais "pitié par lui ou lui ou lui... et pitié paaaaaaaaaaas Colin Firth (^^)"

    Boycotter des œuvres est moins évident pour moi. Mais je pense que voir les films chez soi est un bon compromis !

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  6. Je t'avoue aussi que parfois j'ai peur qu'un de mes chouchous soit nommé...

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