16 décembre 2017

Deux secondes de trop de Rachel Joyce

Titre original : Perfect

Résumé :
En 1972, en Angleterre, le jeune Byron Hemmings, âgé de onze ans, apprend par son meilleur ami, James, que deux secondes vont être ajoutées afin que l'heure officielle rattrape la rotation de la Terre. Cela perturbe grandement le jeune garçon. Et le jour où il pense voir ces deux secondes ajoutées sur sa montre, il provoque l'inattention de sa mère au volant et un accident qui va avoir des conséquences terribles sur la famille...

Mon avis :
Lorsque j'avais vu ce livre en poche, j'avais eu très envie de le lire. En fait, en l'achetant, je pensais qu'il y avait une touche de surnaturel avec ces deux secondes de trop. En fait, pas du tout. Cela ne m'a pas empêchée de vouloir le découvrir, ce que j'ai fait en novembre et il m'a beaucoup plu, même si l'histoire est un peu particulière.

Avec ce roman, Rachel Joyce brosse un tableau assez déprimant de la classe moyenne anglaise au début des années 70. Les femmes et les enfants vivent dans une petite ville de campagne pendant que les maris travaillent à Londres la semaine, ne rentrant que pour le week-end et faisant davantage preuve d'autorité paternelle et matrimoniale que d'amour. C'est la vie de ces femmes au foyer qui se doivent toujours d'être pimpantes, parfaites (d'où le titre VO) même au téléphone lorsque le mari appelle... Et bien sûr ces fameuses deux secondes de trop vont venir gripper la machine au sein du foyer Hemmings.

C'est l'histoire de Byron Hemmings, petit garçon réservé qui n'a vraiment qu'un seul ami, James, et qui va voir sa routine bouleversée par cet accident et découvrir que sous le joli vernis, sa mère n'est pas forcément l'épouse et mère impeccables que son mari voudrait avoir, qu'elle a un passé, des envies, des névroses et tout les événements qui découlent de cela vont ronger le jeune garçon.

Parallèlement, on suit également l'histoire de Jim, un homme d'une cinquantaine d'années, de nos jours. On ne sait pas trop bien qui il est, on suppose, vu le prénom, qu'il s'agit peut-être de James, l'ami de Byron mais dans ce cas-là pourquoi parle-t-on de lui et comment est-il devenu cet homme plein de tocs et de tics, renfermé et pratiquement autiste ? C'est vraiment l'histoire que j'ai préférée dans le roman, car Jim est extrêmement touchant dans ses rituels et ses névroses et la façon dont il se laisse apprivoiser par Eileen, une femme excentrique et qui va savoir, avec maladresse certes, l'approcher et l'aimer

Diana, la mère de Byron m'a touchée aussi car elle est victime de la société, du carcan dans lequel elle vit.

Un personnage est important également, il s'agit de Beverly, un personnage opportuniste qui va profiter de la détresse de Diana et la phagocyter. Je ne l'ai pas aimée à cause de cela, justement.

Quant au père Hemmings, franchement, je l'ai détesté, c'est vraiment le mâle dans toute sa splendeur, le père et l'époux auquel on doit dévotion et respect et qui pourtant n'est jamais là...

Le style de l'auteur est agréable à lire, l'histoire est lente parfois mais pas ennuyeuse pour un sou. Du haut de notre 21e siècle on a du mal à accepter certaines choses, ce régime du chef de famille tout puissant et les femmes qui doivent être pimpantes et se taire...

En conclusion, voici un roman qui comporte deux histoires qu'on peut penser distinctes mais qui ne le sont évidemment pas et qui révolte parfois sur la condition de la femme. Et l'histoire de Jim m'a davantage touchée que le reste. En tout cas, si vous voulez savoir ce que ces deux secondes de trop vont avoir comme conséquence terrible et suivre l'histoire de Jim, lisez ce roman.

Note :



Le roman fait partie du Challenge ABC 2017 de Nanet
24/26

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