31 août 2017

Stasi Child, Karin Müller tome 1 de David Young

Résumé :
Février 1975 dans Berlin-Est, le corps d'une adolescente est découvert près du Mur. Tout porte à croire qu'elle a été abattue alors qu'elle venait de s'enfuir de l'Ouest. Mais pour le Lieutenant Karin Müller de la police locale, les indices semblent indiquer tout autre chose. Son enquête s'avère difficile d'autant plus que la Stasi lui met des bâtons dans les roues et que sa vie personnelle part en lambeaux...



Mon avis :
J'ai découvert ce roman policier chez Mycoton en octobre dernier et il m'avait de suite attirée car il se passait à Berlin et justement je rentrais de quelques jours dans cette ville :) En plus, un auteur en Y est toujours bon à prendre pour le Challenge ABC :) et je l'ai donc mis dans mon challenge de cette année. La lecture de Stasi Child a été très bonne, l'enquête n'étant pas pas forcément très originale mais le contexte historique a rendu le tout très intéressant.

Comme je viens de le dire, l'enquête reste assez classique. Une jeune fille est retrouvée morte, défigurée au point qu'on ne peut pas l'identifier et il s'agit pour la police de découvrir qui elle est et qui l'a tuée. Rien de bien nouveau sous le soleil donc. Mais l'enquête est bien menée, intéressante avec ce qu'il faut d'action et de rebondissements (même s'ils ne sont pas nombreux) et jamais ennuyeuse.

Mais évidemment, ce qui est passionnant, c'est tout le contexte historique. Ce Berlin de 1975, quand la ville était coupée en deux et que beaucoup de gens de la RDA rêvaient de passer à l'Ouest. On est donc là dans Berlin-Est, où la Stasi, la police d'état, est toute puissante, est capable de t'aider comme de te mettre des bâtons dans les roues si tu ne suis pas leurs directives ou même te forcer à divorcer comme c'est le cas pour Karin Müller, à cause d'un mari pas vraiment patriote... Ça fait évidemment froid dans le dos mais ce n'est pas très différent d'autres pays totalitaires où la police est toute puissante et encore à l'heure actuelle.

Mais pour en revenir à Berlin, quand on y va maintenant, on a vraiment du mal à imaginer qu'à un moment, cette ville a été coupée en deux par un mur avec deux parties vraiment différentes tant la ville s'est reconstruite et que le no man's land est maintenant remplacé par des quartiers hyper modernes et Check-Point-Charlie est devenue un lieu touristique un peu folklorique. Bien sûr il reste des vestiges du mur avec des pans érigés çà et là de par la ville et des photos qui montrent comment était la ville "avant" et des bâtiments à l'allure austère et soviétique là où était l'Est mais le fait est que cette époque a bel et bien disparu et c'est donc là que ce roman est tout à fait historiquement passionnant à lire.

Karin Müller est donc une flic de l'Est, qui semble tout à fait s’accommoder de vivre de ce côté-là de la ville (il faut d'ailleurs la voir mal à l'aise quand elle va à l'Ouest à un moment, en toute légalité, je précise :) Mais elle a aussi ses côtés sombres, ses doutes, un passé douloureux, un mariage qui se délite, des envies, ce qui en fait un personnage pas si droit que cela. Je l'ai trouvé assez attachante et surtout pugnace.

Son adjoint, Tilsner, est moins intéressant, même si lui aussi a quelques zones d'ombre et se prend pour le Don Juan local.

Un personnage que j'ai bien aimé, c'est Jäger, l'agent de la Stasi qui collabore avec Karin et Tilsner dans leur enquête, il y a quelque chose de mystérieux chez cet homme, on ne sait pas trop pour qui il roule. Enfin si, c'est un mec de la Stasi et on suppose qu'il privilégie ses propres intérêts mais en même temps, il aide la flic, peut-être au détriment du gouvernement.

J'ai lu le roman en VO (en anglais car l'auteur l'est et non pas en allemand :)) et ça se lit très bien. Outre l'histoire principale et l'enquête et la vie de Karin Müller, racontée à la 3e personne du singulier, il y a des chapitres se passant quelques mois auparavant et narrés à la 1ère personne du point du vue d'une jeune fille se trouvant dans un camp de redressement juvénile et dont on ne sait pas trop si c'est la victime du meurtre ou quelqu'un d'autre. J'ai trouvé que c'était intéressant à suivre e souvent glaçant.

En conclusion, voici un roman policier efficace et intéressant plus pour le contexte historique dans le Berlin-Est de 1975 que pour l'enquête somme toute conventionnelle. Et si vous voulez découvrir ce pan de l'Histoire et savoir qui a tué la jeune fille, lisez-le. Quant à moi, je lirai le 2e tome sorti récemment avec plaisir car je serai ravie de retrouver Karin Müller dans quelques mois.

Note :



Le roman fait partie du Challenge ABC 2017 de Nanet
18/26

du Challenge Polars et Thrillers de Sharon
3

du Challenge Thrillers/Fantasy de Licorne
Thrillers/policiers : 9/9
Total : 18/18
+ 3 points pour le livre et un point bonus car le livre fait 416 pages

et du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
29

29 août 2017

Les trois cartes, La tour sombre tome 2 de Stephen King

Titre original : The Drawing of the Three, The Dark Tower Book 2

Spoiler sur le tome précédent

Résumé :
Échoué sur un rivage, Roland le Pistolero poursuit sa quête de la Tour sombre tout en essayant de rester en vie après avoir été mutilé par des homards monstrueux. Trois portes ouvrant sur notre monde à différentes époques vont lui permettre d'avancer un peu grâce aux 3 personnes qu'il va rencontrer : Eddie le junkie, prisonnier de son addiction, Odette/Detta, la dame des ombres aux deux personnalités et Jack Mort...



 Mon avis :
Il y a un peu moins d'un an, j'avais relu le premier tome de la série La tour sombre, mais en VO cette fois-ci et j'avais beaucoup aimé l'histoire, mélangeant fantasy, western, science-fiction et horreur, les personnages et le ton. C'est donc en toute confiance que j'ai commencé ce tome 2 dont je ne me souvenais absolument pas (ma lecture en VF remonte à il y a au moins 20 ans), à part pour ce qui est des homards tueurs. Malheureusement ma lecture a été assez chaotique et s'il y eu des bonnes choses au cours de celle-ci, j'ai quand même trouvé que c'était un peu rébarbatif.

Le premier tome faisait moins de 300 pages et j'avais trouvé que c'était très bien, que ça permettait de donner une histoire dense sans temps mort. Là, le roman fait un petit peu plus de 400 pages et c'est sans doute une bonne centaine de pages de trop.

Car il y a énormément de remplissage. Vraiment. J'ai même songé à abandonner à un moment. Mais j'étais curieuse de savoir où l'histoire allait nous mener donc j'ai persisté mais ça a été parfois difficile. Bon dans l'ensemble, ce tome 2 est intéressant. Déjà le fait qu'il y a des portes sur notre monde, à différentes époques, c'est quelque chose qui me plaît bien évidemment. Mais qu'est-ce que c'est long à chaque fois que Roland franchit une de ces portes. Pas celle d'Odetta/Detta mais celle d'Eddie, franchement, ça a failli avoir raison de moi. Toute l'histoire avec les dealers, je n'en ai eu rien à faire ! Et ensuite, lors de la 3e porte, l'histoire avec Jack Mort, c'est aussi très très long. Certaines révélations sont intéressantes mais ça n'occulte pas l'ennui de ce trip dans la peau de Mort.

Et tout ce qu'il se passe sur le monde de Roland est aussi franchement long. On avance à peine pendant les 400 pages, on reste sur ce rivage au prise avec les homarstruosités (les homards monstres), à ce rythme-là, on n'est pas près d'arriver à la Tour Sombre ! :)

Après, ma lecture n'est pas non plus totalement un flop. Comme je l'ai dit, il y a des choses intéressantes, Stephen King a l'art de mélanger les genres et j'ai quand même envie de continuer pour savoir ce qu'il va se passer.

Le Pistolero est nettement moins flamboyant dans ce tome que dans le précédent. Il est même un peu en retrait, diminué, même si certains de ses réflexes sont toujours au point. Du coup, je l'ai moins apprécié que dans le tome précédent qui était vraiment focalisé sur lui, sur sa vie et sa jeunesse et m'avait plus intéressé.

Eddie est un jeune homme sympathique. Au début, il n'est qu'un junkie qui ne pense qu'à sa prochaine dose mais ses aventures avec Roland l'aguerrisse et le rende plus intéressant.

Odette/Detta est vraiment le personnage que j'ai le plus aimé dans ce tome, du fait de sa double personnalité, l'une douce et lumineuse, l'autre cruelle et sombre, deux faces d'une même pièce. Quand elle est Detta, c'est vraiment quelque chose ! ^^

J'aime beaucoup la façon d'écrire de Stephen King. Ça a pas mal de charme, enfin je ne sais pas trop comment l'expliquer mais c'est fluide, agréable à lire, même quand c'est long et barbant.

En conclusion, je n'ai pas grand chose à dire de plus sur ce tome 2 qui m'a semblé très long à lire et surtout avec beaucoup de remplissage alors que Stephen King aurait pu en écrire 100 pages de moins. Mais l'histoire globale reste intéressante, les personnages aussi et la quête de Roland pour trouver la Tour Sombre est loin d'être terminée donc je vais continuer à lire cette série, du moins le prochain tome. Quant au film, après les premières critiques, pas très élogieuses, j'ai décidé de ne pas aller le voir, j'attendrai une sortie DVD ou un passage en télé. Et si vous voulez découvrir les 3 portes correspondant aux trois cartes que le Pistolero avait tirées dans le tome précédent, lisez ce tome.

Note :



Le roman fait partie du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
28

du Challenge Thrillers/Fantasy de Licorne
Fantasy : 9/9
Total : 17/18
3 points pour le roman + 1 point bonus
car le roman fait 455 pages en VO

du Baby Challenge Fantasy
4/5
13/20

du Big Challenge 2017 de Livraddict
5/8
10/100

et du Challenge Un genre par mois d'Iluze
le mois d'août : Fantasy/Aventure
8/12

27 août 2017

Cours ma jolie de Lisa Unger

Titre original : Beautiful Lies


Résumé :
Ridley Jones a tout pour être heureuse. Mais le jour où elle sauve un petit garçon dans la rue et que son exploit et sa photo se retrouvent en une des journaux, sa vie douillette vole en éclats.




Mon avis :
Il y a deux ans, j'avais lu un roman de cette auteure, Et surtout ne te retourne pas, qui avait été une lecture et un thriller efficaces sans être transcendants. Cette année, c'est encore elle que j'ai choisie pour la lettre U de mon Challenge ABC et ce fut encore une fois un thriller plutôt efficace et plaisant à lire, sans être exceptionnel.

Ridley Jones est donc une jeune femme journaliste free lance qui vit à New York. Elle entretient de très bons rapports avec sa famille, ainsi qu'avec son ex, qui était avant tout son ami d'enfance. Un matin, elle sauve un garçonnet dans la rue alors qu'une voiture s'apprêtait à le happer. Son acte de bravoure fait la une des journaux et elle reçoit bientôt une étrange photo avec un mot suggérant que ses parents ne seraient pas ses parents biologiques. Le jeune femme se retrouve bientôt prise dans un engrenage dangereux et ne sait plus en qui avoir confiance. Peut-être ce nouveau voisin, séduisant et mystérieux pourra-t-elle l'aider ?

Si je voulais faire ma fainéante, je pourrais reprendre mot pour mot la chronique que j'avais faite pour Et surtout ne te retourne pas. Cours ma jolie est ce que je qualifierais de gentil roman policier. Un peu à la manière de Mary Higgins Clark ou de Harlen Coben. On est loin des thrillers gores de Sire Cédric, Franck Thilliez, Maxime Chattam pour les français ou de Dean Koontz et Stephen King pour les anglophones. Mais cela n'empêche pas ces romans d'être prenants à suivre.

C'est ce qu'il se passe avec ce Cours ma jolie, qui est plutôt bien ficelé, écrit de façon à nous tenir en haleine mais peu surprenant. On voit certains événements ou révélations venir à des kilomètres mais ce n'est finalement pas très grave quand on n'en attend pas davantage.

Ridley est l'archétype de la jeune femme de romans policiers qui voit sa vie basculer du jour au lendemain et doit s'adapter à la situation. Et je dois dire qu'elle y réussit plutôt bien et fait preuve de courage et de ténacité malgré sa peur. Ce n'est pas un personnage hyper marquant mais elle n'est pas désagréable non plus.

J'ai bien aimé Jake, le mystérieux voisin qui devient rapidement davantage et va aider Ridley à savoir la vérité sur son passé.

En revanche, je n'ai pas aimé du tout l'ex-petit ami dont j'ai d'ailleurs oublié le nom. Ou encore la mère de Ridley, cassante et froide.

Le style de l'auteur (ou la traduction) est très agréable à lire. Les pages se tournent toutes seules. C'est écrit à la première personnage du singulier du point de vue de Ridley. En revanche, je ne suis pas super fan du titre français qui ne rime vraiment à rien alors que le titre anglais, Beautiful Lies (Beaux mensonges) correspond mieux au roman et d'ailleurs Ridley parle de beaux mensonges à un moment.

En conclusion, Cours ma jolie n'est pas un roman policier hyper passionnant mais il est suffisamment bien ficelé et haletant pour nous faire passer un bon moment en compagnie de cette jeune femme qui découvre que sa vie n'est peut-être qu'un tissu de mensonges. Alors si vous voulez aussi pour une fois lire un thriller qui ne soit ni horrible psychologiquement, ni sanglant à faire vomir mais qui se lit facilement, lisez-le.

Note :



Ce roman fait partie du Challenge ABC 2017 de Nanet
17/26

du Challenge Polars et Thrillers de Sharon
2

du Challenge Thrillers/Fantasy de Licorne
Thrillers/policiers 8/9
Total : 16/18
+ 3 points pour le livre et 2 points car l'auteur est une femme et le livre fait 457 pages

26 août 2017

Les gardiens de la galaxie, vol. 2 de James Gunn

Titre original : Gardians of the Galaxy
avec Chris Pratt, Zoe Zaldana, Michael Rooker, Karen Gillan, Kurt Russell, Dave Bautista, et les voix de Bradley Cooper et Vin Diesel

Résumé :
Quand Rocket truande les Souverains en leur volant de précieuses batteries, ceux-ci envoient leur flotte aux trousses de Peter et ses amis. Mais ils vont être protégés par un être mystérieux qui n'est autre que le père de Peter...


Mon avis :
Il y a trois ans, le premier volet (ou volume ;)) des Gardiens de la galaxie avait été une très bonne surprise dans l'univers Marvel. C'était un film popcorn fun et enthousiasmant. Il me tardait donc de voir ce 2e opus depuis sa mise en chantier et surtout après avoir vu des bandes-annonces fort réjouissantes. Quand il est sorti, j'étais en Tunisie mais pour une fois, il a été diffusé dans mon cinéma de La Marsa en VOST, sans 3D et à une heure raisonnable :) Ce qui n'est pas toujours le cas pour les films qui sortent. Je m'y suis donc précipitée et franchement, j'ai encore passé un super moment, même si j'ai quelques toutes petites réserves.

Avec ce volume 2, les Gardiens de la galaxie reprennent du service avec la recette qui a fait le succès du premier volume, à savoir un scénario pas trop compliqué, de l'action, de l'humour, des aventures, des personnages hauts en couleurs et de l'émotion. Et c'est l'éclate totale :D

J'avais dit que le premier film était un excellent film pop-corn et c'est vraiment encore le cas ici. Il réussit à merveille ce pour quoi on va le voir, à savoir passer deux heures de pur divertissement, sans se prendre la tête et je trouve que c'est bon de voir de tels films de temps en temps. J'aime voir des films sérieux et dits "prise de tête" parfois, mais j'avoue que pour lâcher la soupape de pression quand le monde est sombre un peu partout, rien ne vaut un bon divertissement.

Donc, le pitch du film n'est pas très important. Les Gardiens ont mis un peuple très en colère, enfin surtout Rocket qui a fait son vilain et le dit peuple, appelé les Souverains avec à leur tête un clone de Cate Blanchett, les poursuit inlassablement. Tout comme à peu près tous les chasseurs de prime attirés par l'appât du gain.

Et puis on a toute l'histoire sur le père de Peter, Ego, un être mystérieux, gentil ou méchant, je ne vous le dirai pas. Mais le film porte beaucoup sur les relations familiales. celles de Peter et Ego, donc et la réflexion qui dure depuis des millénaires sur ce qui fait un père, celui qui vous a créé ou celui qui vous a élevé, et il y a aussi toute la relation chaotique entre Gamora et Nebula, les deux soeurs ennemies. Si l'histoire d'Ego m'a laissée un peu de marbre (c'est pourtant le coeur du film...), j'ai en revanche été plus émue par l'histoire des deux soeurs...

Mais Les gardiens de la galaxie parle aussi d'amitié et de respect. On sait que certains seraient prêts à vendre leur mère pour arriver à leurs fins mais dès qu'il s'agit de courir au secours d'un ami ou de lui rendre honneur, tout le monde est présent. C'est peut-être un peu cucul la praline mais franchement cet aspect-là du film m'a touchée et surtout la fin...

Le sel de ce film c'est aussi son humour, décomplexé et omniprésent. Si je devais émettre une réserve c'est que j'ai trouvé celui de Drax parfois vraiment lourd.

L'autre plus du film ce sont bien sûr ses personnages, attachants ou horripilants parfois.

Le gros gros plus et qui vaut au film pratiquement toutes ses étoiles, c'est Baby Groot. Adulte il était déjà attachant dans le premier film mais en version bébé, il est tout simplement a-do-ra-ble ! C'est vraiment lui la star de de volume 2, mélange de friponnerie et de choupitude. J'ai vraiment pas envie de le voir grandir.

Mon 2e personnage préféré, c'est Rocket, le raton laveur retors. C'est un sacré filou mais il arrive à me toucher et je pensais à lui quand je parlais de ceux qui vendent leur mère mais pour qui l'amitié compte par-dessus tout. J'adore sa bouille quand vers la fin il se rend compte que ses amis tiennent à lui malgré les conneries qu'il a faites. En revanche, je n'arrive toujours pas à vraiment reconnaître la voix de Bradley cooper qui le double alors qu'il a un timbre vachement reconnaissable.

Peter Quill, alias Starlord est bien sûr le héros de cette troupe avec sa belle gueule et sa dégaine cool. C'est bien que ce 2e film se soit focalisé sur son identité, ça fait une belle histoire et comme ça on ne se pose plus de questions :)

C'est Kurt Russell qui joue Ego, le papa.  C'est un acteur que j'aime beaucoup depuis longtemps. Ici je n'ai pas été vraiment impressionnée par son rôle mais ça va. Au début du film, ils ont utilisé la même technique de rajeunissement qu'on avait vu sur Robert Downey Jr dans un Iron Man (le 3e il me semble) ou sur Schwarzy dans le dernier Terminator. Je dois dire que je trouve que cela fait bizarre, c'est assez troublant de voir ces acteurs rajeunis et en même temps ça fait un peu factice.

Zoé Zaldana et Karen Gillan reprennent leurs rôles de soeurs mais sont un peu étouffées par le reste du casting même si elles ont leur histoire. Dave Bautista est toujours Drax, montagne de muscles au grand coeur et surtout Michael Rooker qui joue Yondu, le contrebandier qui a élevé Peter, a un rôle plus conséquent et franchement intéressant.

Et c'est marrant, je regarde Gilmore Girls en ce moment, et il y a l'inénarrable Kirk joué par Sean Gunn et c'est donc sympa de le retrouver dans ce film (il était aussi dans le premier mais évidemment je n'avais pas vraiment prêté attention à lui) dans un rôle différent (mais il est toujours un peu bouffon). Et là je me dis Gunn, comme le réalisateur et pouf j'apprends que James et Sean sont frères :D

Ah et il y a un nouveau personnage, Mantis, une mignonne jeune femme à tête de papillon ou libellule (disons qu'elle a des antennes), une empathe qui est charmante comme tout.

La réalisation de James Gunn est punchy, sans temps mort et on ne s'ennuie pas une seconde. Bon cela fait parfois beaucoup de bruit mais on en prend aussi plein les mirettes. Et bien sûr la bande-son est super sympa. Ah et restez bien pendant tout le générique et prêtez-y bien attention. Car, il y a non seulement plusieurs scènes pendant le générique, je dirais 6 au bas mot, mais au cours du défilement du générique il y a des petits bêtisiers créés par Groot, des dessins, des personnages du film qui dansent etc... C'est vraiment sympa et ça participe grandement au charme du film.

En conclusion, ce volume 2 des Gardiens de la Galaxie est un super film de divertissement, qui fait passer un très bon moment, même si parfois l'humour est un peu lourd et qui l'histoire du papa de Starlord n'est pas toujours très intéressante (mais donne lieu à de belles images). C'est surtout grâce à Baby Groot qui est l'élément choupi du film. Et si vous voulez savoir si les Souverains finiront par attraper les Gardiens et si Papa Ego créera une relation père-fils durable et pleine de confiance avec son fils, regardez-le. Quant à moi, j'ai déjà hâte de retrouver toute la troupe, dans leurs propres aventures mais avant cela dans le prochain Avengers, paraît-il.

Note :



Vu en version originale sous-titrée en français

Le film fait partie du Film de la semaine 2017 de Benji
20/52

21 août 2017

L'âme de l'empereur + Le onzième métal de Brandon Sanderson

Titre original : The Emperor's Soul

Résumé :
La jeune Shai, Forgeuse émérite, est arrêtée après avoir été piégée par le fou du roi qui a volé le sceptre impérial et l'a remplacé par une contrefaçon de la jeune femme. Mais au lieu d'être condamnée à mort, Shai se voit proposer un marché surprenant : Forger l'âme de l'empereur pour remplacer l'originale, disparue pendant une tentative d'assassinat qui a laissé l'empereur dans un état végétatif. La jeune femme a 99 jours pour mener cette délicate et très secrète mission à bien...



Mon avis :
Après avoir lu le pavé La voie des rois, je n'avais pas envie de quitter l'univers du Cosmère, même si ma lecture avait été en dents de scie. Et il fallait absolument que je lise une nouvelle ou une novella pour le Challenge Un genre par mois d'Iluze. Ça tombait bien, j'avais encore cette Âme de l'empereur, une novella d'un peu plus d'une centaine de pages, à lire. Et je dois dire que cette histoire m'a énormément plu.

L'âme de l'empereur fait partie du Cosmère, dont je vous parle régulièrement lorsque je chronique les romans de Brandon Sanderson et plus particulièrement dans la Voie des rois, et se déroule plus précisément sur Sel, la planète d'Elantris, mais dans un royaume, un empire plutôt, différent des nations évoquées dans Elantris. L'empire de la Rose, où se déroule cette novella, se trouve au nord-ouest du continent, séparé de Teod (le pays de Sarene) par des montagnes. Et l'histoire se déroule une trentaine d'années environ après les événements d'Elantris.

Après avoir lu le pavé de 1300 pages qu'est La voie des rois, L'âme de l'empereur paraît bien court et se lit très vite. Mais même en une centaine de pages, Brandon arrive à nous concocter une excellente histoire, très prenante et encore une fois originale tout en restant dans l'esprit du Cosmère.

Cette novella nous apprend donc qu'il y a une autre magie sur Sel, autre que le Dor. Celle de la Contrefaçon ou Forgerie. C'est encore une magie très intéressante et complexe où il est question de sceaux, d'illusions, de manipulations et donc de contrefaçons qui permettent de répliquer certains objets à l'identique ou de changer la structure de ceux-ci. Forger une âme est en revanche un exercice inédit. En tout cas, j'ai vraiment adoré le concept de cette magie. Il en existe également une autre basée sur le sang qui semble aussi intéressante.

Encore une fois, l'auteur allie aventures, magie, religion et politique dans cette novella, de façon passionnante. Et qui dit politique et religion dit complots et coups bas.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Shai, une jeune femme intrépide, intelligente et inventive (il le faut dans son métier :D). Et j'ai beaucoup aimé sa relation avec Gaotona, l'un des conseillers de l'Empereur, un vieux monsieur qui considère la magie de Shai comme sacrilège au début mais qui va s'efforcer de la comprendre malgré tout et qui développe une sorte de relation filiale avec elle. J'ai beaucoup aimé le respect que l'un et l'autre se portait. En revanche, j'ai trouvé Frava, une autre conseillère, plus fourbe. Les rares autres personnages font plus de la figuration qu'autre chose sauf le marque-sang et zu le Capitaine des gardes.

Dans mon résumé, j'ai volontairement parlé du fou de l'empereur qui a piégé Shai car j'ai lu qu'il s'agissait de Hoid, l'être énigmatique dont j'ai parlé dans La voie des rois. Ceci dit, à aucun moment, il est dit que c'est lui et rien ne l'indique...

Le style de l'auteur est toujours très agréable à lire, et cette novella se déguste comme une douceur.

En conclusion, j'ai trouvé cette novella passionnante à lire et été ravie de découvrir un nouvel endroit du Cosmère et de nouvelles magies. Mon seul regret est que le livre ne soit pas plus long car franchement je serais bien restée plus longtemps avec Shai. Mais j'espère que l'auteur refera une histoire sur elle car j'ai très envie de savoir ce qu'il advient d'elle ensuite. En tout cas, si vous voulez savoir si elle réussit à forger l'âme de l'empereur et surtout à échapper à la condamnation à mort ensuite, lisez-le.

Note :



********************************************

Mon avis :
Après L'âme de l'empereur, j'ai lu cette courte nouvelle d'une dizaine de pages qui se situe avant la première trilogie de Fils-des-Brumes. On y retrouve ce cher Kelsier qui s'entraîne à l'allomancie avec son mentor Gemmel.

C'est toujours un plaisir de revoir Kelsier mais franchement la nouvelle n'apporte pas grand chose à Fils-des brumes si ce n'est que certains événements vont décider Kelsier à se soulever et enclencher les événements de L'empire ultime.

En conclusion, c'est à lire car c'est très très court et c'est sympa mais ça ne va pas plus loin.

Note :



La novella et la nouvelle font partie 
du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
27

et du Challenge Un genre par mois d'Iluze
le mois de juillet : Nouvelle/Novella
7/12

19 août 2017

Le Challenge de la Licorne - 4e édition


Le Challenge de Licorne revient pour une quatrième année. Le principe en est pratiquement toujours le même, lire des Thrillers/Policier et des romans des univers de l'imaginaire. C'est là où est le changement par rapport aux autres années (mais qui était en vigueur depuis quelques mois dans le dernier challenge), il ne s'agit plus seulement de lire de la Fantasy mais on peut y inclure de la S.F et du Fantastique.

Le challenge commence le 1er septembre 2017 pour se terminer le 31 août 2018. Cette année, on ne s'inscrit pas pour un niveau. On part du principe qu'il y a 18 livres à lire, 9 en Thrillers/Policier, 9 en Imaginaire et on verra à la fin du challenge où l'on en est. Si on en a lu 3 de chaque on sera Elfes Psychopathes, 6 de chaque Dragons Sanguinaires et 9 de chaque Trolls Tueurs Fous. Pour ma part, je vise quand même les 18 lectures puisque c'est le niveau que j'ai atteint pour la session 3 alors que je visais plus bas.

Chaque livre lu rapporte 3 points et 3 autres règles, différentes de celles de cette année, vont permettre de grappiller quelques point également :

1/ Si vous lisez à tour de rôle un imaginaire puis un policier, Il y aura 1 point de plus à chaque lecture suivante. Et si la lecture suivante est sur le même thème on reste à 3.

2/ La deuxième nouvelle règle est que si vous avez la possibilité de faire des lectures communes avec des inscrits dans la même catégorie, les points de cette lecture commune seront multipliés par 3.

3/ Il faudra mettre une note sur 5 avec votre avis, et ce, afin de faire une sorte de mini top list des meilleurs livres présentés en imaginaire et en policier/thriller dans ce petit challenge !

Pour ma part, je pense avoir des points supplémentaires avec la règle 1 puisque généralement (mais pas tout le temps) j'alterne les genres. Pour la 2e, cela m'étonnerait que je fasse des LC donc tant pis. Et pour la 3e, je mets déjà des notes sur 5 avec mes étoiles :)

Vous pouvez vous inscrire sur le blog de Licorne ou sur le post de Livraddict jusqu'au 15 septembre. Attention, les participants sont limités à 20 !

Pour ma part, je suis ravie du retour de ce challenge car cela me booste vraiment à lire de la Fantasy (je compte dans la mesure du possible m'en tenir à la Fantasy pour ce challenge) et des thrillers.

La voie des rois, Les archives de Roshar intégrale 1 de Brandon Sanderson

Titre original : The Way of Kings, The Stormlight Archive

Résumé :
Sur Roshar, des hommes se battent depuis des années sur des plaines arides contre un peuple, les Parshandi, responsables de la mort de leur roi. Parmi eux, Dalinar, frère de ce roi, qui semble de moins en moins convaincu par la guerre et est sujet à des visions troublantes et Kaladin, un jeune homme devenu esclave et porteur de pont. À des milliers de kilomètres de là, la jeune Shallan essaie de devenir la disciple de Jasnah, une jeune femme historienne, mais en ayant un tout autre objectif, celui de voler l'un de ses artéfacts magiques afin de sauver sa maisonnée...


 Mon avis :
Vous savez que j'adore Brandon Sanderson et que pratiquement chacun de ses romans a été un coup de coeur ou presque. Cela faisait longtemps que je voulais commencer cette série qui est le projet le plus ambitieux de l'auteur mais je voulais avant être à jour dans les Fils-de-Brumes et je voulais avoir lu Elantris.  Ensuite, il m'a fallu trouver du temps car ce premier tome fait plus de 1000 pages (1289 pages dans mon édition Kindle) et il fallait que j'aie plusieurs semaines tranquilles pour le lire. C'est pour cela que je l'ai lu en juillet, en vacances. Si, dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce tome d'introduction à une saga qui en comportera 10, je dois dire que ma lecture a été assez compliquée, surtout au début...

Quand, au bout de 10 jours, je n'avais avancé que d'une centaine de pages, je me suis dit que si ça avait été un autre auteur que Brandon Sanderson, j'aurais abandonné à ce moment-là. Mais tel le serpent du Livre de la jungle, une petite voix m'a dit "ai confiaaance" et j'ai persisté. Parce que c'est Brandon Sanderson, parce que j'aime tout ce qu'il écrit et parce que les copinautes fans de fantasy ont toutes adoré ce premier tome (divisé en deux dans la version française).

Alors je me suis accrochée. Et j'ai bien fait. Même s'il y a eu beaucoup de hauts et de bas (de vraies montagnes russes) au cours des 1100 pages restantes que j'ai lues en 18 jours, et si au final ce n'est pas un coup de coeur comme avec ses écrits précédents.

Pour replacer l'histoire dans son contexte, nous sommes donc sur Roshar, une planète qui fait partie du Cosmère, cet ensemble de planètes dont font partie Sel et Scadrial d'Elantris et Fils-des-brumes, ainsi que Nalthis de Warbreaker et chaque planète étant baignée d'une magie particulière, parfois de plusieurs, issues des "Shards" (je ne connais pas le terme en français) qui eux se sont, deux par deux (comme le yin et le yang) le plus souvent, attribuées des planètes, comme Ruin et Preservation sur Scadrial. Sur Roshar, ce sont Honor, Cultivation et une 3e, Odium qui sont présentes (ou l'ont été). Roshar ne semble pas inhospitalière partout mais une grande partie de l'intrigue se déroule sur les Plaines Brisées, une terre aride et battue par les tempêtes, faite de gouffres et de failles et peuplée de créatures à carapaces protégeant les gemmes, des joyaux permettant de faire de la magie.

Sur Roshar, il y a eu des Chevaliers Radieux, des êtres fabuleux et mythiques qui protégeaient les humains avec leurs épées et leurs armures particulières et un jour ces Radieux ont lâchement abandonné les humains (enfin c'est que qu'on croit) leur laissant leurs épées et leurs armures, au nombre de 10 et convoitées par les hauts dignitaires qui se les sont appropriées. C'était il y a 4500 ans. Depuis, la planète est morcelée en royaumes et la magie est issue de gemmes qui se rechargent avec la foudre (Stormlight, lumière de la tempête). Mais il y a aussi une magie des liens (attaches) qui poussent et qui tirent, un peu à la manière de la magie des métaux de Fils-des-brumes.

Ah et sur Roshar, ce sont les femmes qui lisent et écrivent, les hommes n'apprennent pas et n'ont pas envie de le faire, à part certains... Et si je me rappelle bien il y a aussi des plats réservés aux hommes et des plats pour les femmes...

La voie des rois est à la fois très complexe et très simple. Très complexe de par son univers créé par l'auteur que, comme vous l'avez vu, je n'ai qu'évoqué, de par son Histoire qui semble riche et mystérieuse, de par sa religion qui tient aussi une place très importante dans le récit, comme dans tous les romans du Cosmère et de par sa magie qui ne tient pas une énorme place dans ce premier tome mais le peu qu'on en voit est intrigant et surtout on devine qu'il y a beaucoup que ça (le wiki sur le Cosmère parle de 30 systèmes magiques sur Roshar, 10 par Shard, il y a encore de quoi faire...). Il existe aussi des Sprènes, des sortes d'esprits qui se manifestent suivant les conditions climatiques ou l'état d'esprit des gens, il y a les sprènes du vent, de la joie, de la douleur etc... Et certains Sprènes sont spéciaux, comme la délicieuse Syl qui suit Kaladin. Bref, tout cela est vraiment très intéressant et c'est ce qui m'a le plus plu dans ce tome. Ah, mais je me trompe peut-être, c'est, je crois, la première fois que le mot Cosmère est employé dans un des romans et ce à plusieurs reprises (4 plus précisément).

L'histoire est également très simple. Deux peuples se font la guerre, depuis 6 ans. Dans une région inhospitalière où les soldats sont plus de la chair à canon (sauf qu'il n'y a pas de canon ! ^^) qu'autre chose. Au bout de six ans, les Alethis, le peuple majoritaire de Roshar, ne savent plus trop pourquoi ils se battent. Bien sûr les Parshandis ont tué leur roi, bien sûr il y a ces gemmes dans ces failles qui sont importantes, bien sûr les Parshandis sont une race inférieure (à leurs yeux) et ne méritent pas de vivre mais au final, on se dit qu'ils se battent pour se battre. Et ça, je trouve que c'est vraiment longuet parfois. Sur 1300 pages, il y a eu quand même de nombreuses pages de batailles très redondantes et de choses qui m'ont pas mal ennuyée. C'est un tome d'introduction mais très détaillé et je pense qu'il aurait pu faire moitié moins de pages. Heureusement qu'il y a eu aussi beaucoup de choses intéressantes qui ont ravivé mon intérêt quand il s'émoussait et en plus, Brandon Sanderson sait très bien pratiquer l'art du cliffhanger à chaque fin de chapitre nous donnant envie de retrouver impatiemment tel ou tel personnage laissé dans une situation intenable. Damn !

Il y a de nombreux personnages dans ce premier tome mais trois sont les personnages principaux, Kaladin, Dalinar et Shallan.

Kaladin est celui qui est le plus représenté dans ce tome et c'est un personnage auquel on s'attache très vite de par le héros et surtout l'homme qu'il est. Au début, il n'est pas super intéressant car il ne fait que porter des ponts (oui il y a des porteurs de pont pour que les soldats traversent les gouffres sans encombre). C'était un futur chirurgien mais les circonstances l'ont fait devenir soldat puis esclave et pour finir porteur de pont. C'est aussi un Dark Eyes (yeux noirs), la classe des subalternes, aux yeux (ha ha c'est le cas de le dire) des Light Eyes (les yeux clairs ou clair-iris dans la traduction française il me semble), la classe dite supérieure. Il y a aussi les Parshans, parents lointains des Parshandis, considérés comme des êtres vraiment très très inférieurs. Bref, pour en revenir en Kaladin, son parcours au cours de ce tome en fait un personnage appelé à avoir un destin exceptionnel et j'ai vraiment hâte de voir ce qu'il va advenir de lui car son évolution est vraiment géniale.

Dalinar, lui, est un light eyes, oncle du roi en place et porteur d'une des armures et une des lames des Radieux. C'est un personnage qui est intéressant également. Par forcément par son côté soldat tout au long du roman mais plutôt grâce à ce qui lui arrive par ailleurs, et qui est très important pour la mythologie de la saga. Autour de lui gravitent ses fils dont Adolin, dont j'ai bien aimé la relation avec son père, le roi son neveu, la mère du roi qui a un passé avec Dalinar et des chevaliers qui ne se font pas confiance entre eux...

Shallan est un personnage intéressant également mais un peu en retrait. Son histoire est intrigante tout au long du tome mais trop coupé des autres événements du roman. Mais j'ai beaucoup aimé son don du dessin, qui doit être l'une des magie de la planète. J'ai hâte que ce soit plus développé.

Ah il y a un personnage qui apparaît dans tous les romans du Cosmere, il s'agit de Hoid, ici sous les traits du fou du roi, Wit. Si je fais comme si je le savais, c'est parce que je l'ai lu récemment. Vous pensez bien que je n'avais jamais fait le rapprochement avec d'autres personnages rencontrés dans Warbreaker, Elantris ou les fils-des-brumes. D'ailleurs quand je lu quelles étaient ses apparitions, la plupart ne m'ont rien rappelé du tout, à part dans Secret History et surtout dans The Bands of Mourning où il campe un mendiant qui donne une pièce à Wax et dont je me rappelle très bien. et d'ailleurs il dit son nom mais je n'ai pas fait attention, j'ai davantage cru que c'était un personnage de la première trilogie qui se cachait... Bref, c'est pour vous dire de bien prêter attention à des personnages mystérieux qui disent des choses encore plus mystérieuses et qui disent s'appeler Hoid quand vous lisez les livres du Cosmère :D

Le roman est composé d'interludes qui mettent en scène d'autres personnages pendant quelques pages. Ne me demandez pas qui sont ces personnages et ce qu'ils font, ça ne m'a pas intéressée et j'espère qu'ils n'auront pas une trop grand place dans la suite sinon je suis mal :D Il n'y a que Szeth-son-son-Vallano qui m'a intéressée car c'est le 4e personnage principal du roman, le seul qui utilise sciemment et à fond la magie des attaches et tout ce qui tourne autour de lui est franchement intrigant et passionnant à suivre.

Ceux qui m'intriguent également, ce sont quand même les Parshandis. On devine qu'il sont bien autre chose que des créatures primaires et non humaines. J'ai eu l'impression de me retrouver devant des néandertaliens incompris. On sait maintenant que les hommes de Néandertal n'étaient pas que des êtres primitifs mais un peuple évolué et les Parshandis c'est pareil. En  plus, eux aussi ont une magie particulière avec ces armures qui leur poussent sur le corps.

L'écriture de l'auteur est toujours aussi agréable à lire. C'est d'ailleurs cela qui m'a poussée à continuer ma lecture, même quand je me décourageais. Et puis quelle imagination ! Il nous concocte encore un univers et des magies complètement inédites mais qui s'inscrivent très bien dans son grand univers. Ah et en anglais, ça se lit très bien, sans trop de difficulté, même s'il faut s'accrocher au début avec des termes qu'on ne connait pas. En VF, j'ai vu que certains termes avaient été traduits par des trucs comme fulgijenesaisquoi, ça m'a fait penser aux fulguropoings de Goldorak. Du coup, je préfère les expressions originales :)

En conclusion, ma chronique est longue mais bon, on ne se débarrasse pas d'un roman d'introduction de presque 1300 pages en trois lignes ! :D Et encore, j'aurais pu en raconter davantage mais c'est mieux de découvrir par vous même. Bref, ma lecture aura été un peu chaotique, parfois excellente, parfois très ennuyeuse mais jamais inintéressante. On sent que cette épopée est le pièce maitresse de l'auteur au sein du Cosmère et c'est vrai que niveau récit c'est un cran au-dessus des autres. Mais finalement, je préfère peut-être quand c'est moins maîtrisé et complexe. Elantris m'a plus emportée. Mais il y a suffisamment d'éléments dans La voie des rois pour me donner envie de continuer et me passionner. Car oui malgré mes réserves et mes récriminations, de nombreux aspects m'ont passionnée. Pas au point d'avoir un coup de coeur mais d'avoir une très bonne impression générale. Alors si vous aussi vous aimez les romans de Brandon Sanderson et n'avez pas encore lu cet introduction aux Archives de Roshar et voulez découvrir des magies et un univers intéressant et savoir ce qu'est La voie des rois, lisez-le. Quant à moi, je lirai l'intégrale 2, bien sûr, mais pas tout de suite car il est encore plus épais !

Note :



Le roman fait partie du Challenge Read in English 2016 - 2017 que j'organise
26

et du Challenge Thrillers/Fantasy de Licorne
Fantasy : 8/9
Total : 15/18
3 points pour le roman + 1 point bonus
car le roman fait 1289 pages en VO

et du Baby Challenge Fantasy
3/5
12/20
Médaille de bronze

et comme il fait plus de 1000 pages,
  du Défi des 1000 de Fattorius
2

16 août 2017

Une porte sur l'été de Robert Heinlein

Titre original : The Door into Summer

Résumé :
Trahi par sa fiancée et son meilleur ami qui lui ont volé sa société et son invention de robot à tout faire, Dan décide de quitter l'année 1970 en se faisant cryogéniser, grâce au Long Sommeil, avec son chat Pete pour se réveiller en l'an 2000, époque où tout sera possible pense-t-il...



Mon avis :
J'avais acheté ce livre en 2010 ou 2011, à une époque où je découvrais ces auteurs de SF (qui m'étaient inconnus) chez les copinautes. Après ma déconvenue avec Le maître du Haut-Château de Philip K. Dick, je m'étais dit que je devais redonner sa chance à un auteur de SF classique et j'avais jeté mon dévolu sur ce petit roman en me disant qu'au moins ça se lirait vite. Et évidemment, je l'ai laissé dormir dans ma Pal toutes ses années, pour finir par l'en sortir en juin dernier. Et franchement, j'ai beaucoup aimé ce petit roman assez amusant et surtout très sympathique à lire.

Écrit en 1957, le roman se passe en 1970 et 2000, autant dire que pour nous, c'est largement dépassé. Et si effectivement certaines visions de l'auteur font sourire, je dois dire que j'ai été agréablement surprise par sa façon d'être visionnaire sur d'autres points. En particulier sur son robot qui nettoie tout seul. En 1957, on était en plein boom sur l'électroménager, mais bien loin des robots. Alors que maintenant on a un appareil qu'on laisse tout seul dans une pièce et qui aspire sans aucune aide, le Roomba, qui pourrait être un lointain cousin du robot de Dan :) J'ai trouvé savoureux que finalement à 50-60 ans de là, l'auteur ne soit pas tombé trop loin :) Sinon pour le reste, comme je l'ai dit en début de paragraphe, ce n'est pas trop ça.

J'avoue que je ne savais vraiment pas grand chose de l'histoire en la commençant. La 4e de couverture est assez succincte à ce niveau-là et je n'avais trop prêté attention au résumé. Je savais juste que ça parlait d'un type avec un chat appelé Petronius le sage et d'une porte sur l'été et je crois que c'est le chat qui m'a décidée à lire le livre ! :D Et en fait, le chat est important mais pas indispensable et la porte sur l'été est une métaphore plus qu'une véritable porte sur une autre dimension comme j'aurais pu le penser :D

Je pense que les vrais amoureux de science-fiction pure et dure trouveront ce petit roman un peu léger mais franchement, j'ai été très agréablement surprise et par l'histoire et par le rythme. Il y est question de trahisons, de cryogénisations et de réveil dans le futur mais il y a aussi des rebondissements et des retournements de situation que je n'avais pas vus venir, enfin que j'aurais pu voir venir car c'était un peu cousu de fil blanc mais pour une fois, je n'ai pas cherché à deviner le pourquoi du comment et me suis laissé porter par le récit.

Il est aussi question d'amour et d'une histoire un peu spéciale. Je n'en dirai pas plus (et je vous rassure ce n'est pas entre Dan et son chat ! :D) mais on voit qu'entre 1957 et 2017, les mentalités ont un peu changé...

Dan est un type très sympa. Un peu naïf, très intelligent car c'est un inventeur  génial mais qui sur le plan relationnel a encore des progrès à faire. Mais j'ai beaucoup aimé comment il va retourner la situation à son avantage au cours de l'histoire.

J'ai aussi beaucoup le chat. Bon il n'a pas un rôle aussi important que l'aurait laissé penser le résumé mais c'est quand même un chat assez singulier :)

Quant aux autres persos, ils sont moins marquants, mais évidemment l'ex fiancée et le meilleur ami sont des pourris et j'ai bien aimé John et Jenny, un couple que Dan se fait au cours de ses aventures.

Le style de l'auteur ou du moins sa traduction est super sympa à lire. Je m'attendais à quelque chose de vieillot, peut-être de rébarbatif comme on peu en lire parfois dans certains romans de cette époque-là mais au contraire, ça se lit très bien, c'est agréable grâce au rythme et à l'humour sous-jacent.

En conclusion, j'ai passé un très bon moment avec ce roman léger et qui se lit très facilement et qui est exactement ce qu'il me fallait au moment où je l'ai lu. Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur même si c'est au travers d'une histoire un peu superficielle. En tout cas, si vous voulez découvrir les aventures de Dan et de son chat Petronius le Sage et savoir ce qu'est leur porte sur l'été :) lisez-le.

Note :



Le roman fait partie du Challenge ABC 2017 de Nanet
16/26

13 août 2017

Les figures de l'ombre de Theodore Melfi

Titre original : Hidden Figures
avec Taraj P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monae, Kevin Costner, Kirsten Dunst, Jim Parsons, Mahershala Ali

Résumé :
L'histoire de Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, essentielles à la conquête spatiale américaine dans les années 60 mais reléguées dans l'ombre à une époque où il ne faisait pas bon être noire et femme...



Mon avis :
Voilà encore un film nommé aux Oscars que j'ai eu très envie de voir dès que j'en ai entendu parler. Le sujet des femmes afro-américaines et leur place dans la société américaine me touche beaucoup et là d'autant plus que ça parlait de la NASA et la conquête spatiale. J'ai réussi à le voir en avril et je dois dire qu'il m'a énormément plu et ému et que les 3 actrices principales sont épatantes, en particulier Taraj P. Henson.

Au début des années 60, trois jeunes femmes afro-américaines, Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson travaillent à la Nasa mais à des postes subalternes et réservés aux noires alors qu'elles sont surdiplômées. Mais Katherine Johnson, mathématicienne de génie, est bientôt intégrée à l'équipe qui s'occupe du programme spatial vers la lune, Dorothy va être essentielle à la compréhensions des premiers ordinateurs IBM et Mary va travailler sur les premières fusées, mais toutes toujours dans l'ombre de leur homologues masculins et bien blancs. Il faudra des années pour que le travail de Katherine Johnson soit officiellement reconnu...

C'est marrant parce qu'en novembre dernier, il y a eu un épisode de Timeless portant sur la mission Apollo 11 (celle où les astronautes se sont posés sur la lune en juillet 1969) et il y avait le personnage de Katherine Johnson qui était représenté. Enfin plus un mélange de Katherine Johnson et Dorothy Vaughn puisque le personnage était essentiel à l'élaboration d'une fiche IBM et on sait que c'est Dorothy Vaughn qui a été pionnière dans cette spécialité. Mais en tout cas, l'épisode et le personnage m'avaient marqués et j'ai trouvé ça intéressant de voir que ces personnes étaient représentées à l'écran à quelques mois d'intervalle.

Le film porte surtout sur le personnage de Katherine Johnson dont nous découvrons vite fait l'enfance et le fait qu'elle ait bénéficié de circonstances exceptionnelles pour pouvoir étudier et apprendre les mathématiques alors que sa couleur de peau et sa condition de fille ne l'y prédisposait pas. Et qui donc adulte va se battre pour se faire accepter là où elle n'était pas autorisée à entrer et travailler. C'est aussi le cas de ses deux autres amies qui vont souvent enfoncer des portes et bousculer des gens pour se faire accepter. J'ai vraiment trouvé la vie de ces trois femmes passionnantes à suivre, d'une part parce qu'elles font des métiers vraiment intéressants et ont contribué à de nombreuses avancées technologiques et d'autre part parce que c'était des êtres humains exceptionnels.

Mais bien sûr c'est un film qui porte sur la condition féminine et la lutte pour les droits civiques, à une époque où les noirs n'avaient pas le droit de se servir les mêmes boissons que les blancs ou devaient aller dans des toilettes bien spécifiques. C'est à la fois révoltant et émouvant. Révoltant car je suis toujours effarée que cela ait pu, malheureusement, exister et que le racisme existe encore... et émouvant car ces trois filles ne s'en sont pas laissé compter et ont tout fait pour gagner l'estime, le respect et des droits de leurs collègues sans forcément faire de militantisme mais grâce à leur intelligence et leur pugnacité. Ah et j'ai adoré lorsque les 7 astronautes de la mission Mercury sont invités à la Nasa et que l'un des directeurs traite nos trois héroïnes comme quantité négligeable et que John Glenn vient personnellement les saluer.

Toute ce qui a touché à la course aux étoiles et l'expansion de la Nasa m'a également énormément plus, voir les premiers voyages dans l'espace, la course contre la montre pour ramener les astronautes en bonne santé dans les capsules de survie. Et l'autre jour, en voyant Thomas Pesquet rentrer sur Terre sans encombre dans sa petite capsule, je me disais que c'était en grande partie grâce à Katherine Johnson qui a été déterminante à un moment sur ce point précis....

C'est Taraj P. Henson qui joue Katherine Johnson, avec beaucoup de talent. C'est une actrice que j'adore, que je n'ai vue que dans Person of Interest (je ne regarde pas Empire) et elle fait vraiment un excellent boulot, tout en retenue et humilité. Quant à Katherine Johnson, apprenez qu'à 98 ans (99 dans deux semaines), elle est toujours vivante et vit avec son second mari (celui du film), lui aussi toujours vivant. Son travail n'a été officiellement reconnu qu'il y a que quelques années, même si sa contribution était reconnue dans son domaine, et Barack Obama lui a remis la médaille présidentielle de la liberté il y a 2 ans.

C'est le talentueux Maharshala Ali qui joue le 2e mari de Katherine Johnson et il a plus de présence à l'écran que dans Moonlight ! Le personnage est un peu en retrait mais est bien sûr inclus dans la vie du personnage.

L'excellente Octavia Spencer joue, elle, Dorothy Vaughn, qui elle aussi ne va pas s'en laisser compter par les préjugés et les obstacles. Son personnage est assez savoureux. et surtout essentiel au développement informatique, à travers les premiers (et très encombrants) ordinateurs IBM.

Le personnage de Mary Johnson, joué par Janaelle Monae, est un peu plus en retrait mais essentiel aussi à la cause de ces femmes afro-américaines ayant réussi à dépasser les préjugés. Elle a été la première femme noire à intégrer des cours du soir réservés aux blancs et, en 1958, la première femme noire à devenir ingénieure à la Nasa. Toute sa vie elle a oeuvré pour les minorités et l'égalité entre hommes et femmes, en se basant sur sa propre expérience. C'est également un personnage fantastique et je trouve que le film ne lui rend pas assez justice, même si son parcours pour devenir une ingénieure est bien respecté.

À noter que Dorothy Vaughan et Mary Johnson sont, elles, décédées en 2008 et 2005...

C'est sympa de retrouver Kevin Costner, cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu jouer. Il interprète le directeur de recherche des missions spatiales et est donc le chef de Katherine Johnson. J'ai plutôt aimé le personnage car s'il est plein de préjugés envers la jeune femme à cause de sa couleur et de son sexe, il arrive à les dépasser petit à petit et à lui faire confiance. Ce qui n'est pas le cas du personnage interprété par Jim Parsons (le grand Sheldon Cooper :)) qui est, avouons-le, un connard jaloux et imbu de sa personne (un Sheldon bis ?).

On retrouve également au générique Kirsten Dunst, dont le personnage est plein de préjugés également et qui interagit davantage avec Dorothy Vaughan. Mais heureusement Dorothy ne va pas s'en laisser compter :)

Je ne connais absolument pas Theodore Melfi, le réalisateur. Il faut dire que Les figures de l'ombre est son 3e film et qu'entre son premier et son deuxième il s'était écoulé 15 ans ! Il se débrouille bien avec ce film-là, bon c'est américain donc ça glorifie le rêve américain et le fait que beaucoup de choses soient possibles quand on veut, mais ici, ce n'est pas pesant comme dans certaines autres films, au contraire, c'est super de voir des jeunes femmes, noires de surcroît, réussir là où on ne les attendait pas.

En conclusion, Les figures de l'ombre est un film très réussi sur trois femmes exceptionnelles qui ont réussi là où leur condition de femme et la couleur de leur peau aurait dû être un obstacle et qui grâce à leur ténacité sont devenues des figures légendaires, même si restées dans l'ombre pendant trop longtemps. C'est également un super film sur la conquête spatiale et les premières missions habitées. Alors lorsque vous verrez des astronautes rentrer sur Terre sans encombre ou que vous tapoterez sur votre ordinateur, ayez une pensée pour ces femmes qui ont contribué à tout ça...

Note :



Vu en version originale sous-titrée en anglais

Le film fait partie du Film de la semaine 2017 de Benji
19/52

11 août 2017

Ça a commencé comme ça d'Angéla Morelli

Résumé :
Flore, 26 ans, élève sa fille seule, s'occupe de son père et essaie de maintenir, difficilement, sa maison à flot, en vivant de ses pâtisseries et ses confitures. La vie n'est pas toujours simple mais heureusement sa meilleure amie, Fanny, est là pour la soutenir et à l'encourager à participer à ce concours de confitures auquel des habitants du village l'ont inscrite. Quant à l'amour, autant dire que c'est un vieux souvenir... Mais le beau Corto, sombre et mystérieux, et le seul qui pourrait lui fournir les figues dont elle a besoin pour son concours, vient réveiller des sentiments qu'elle croyait disparus...

Mon avis :
Un nouveau roman d'Angéla Morelli c'est toujours un événement ! :) Parce qu'elle a beau nous faire patienter avec des nouvelles pétillantes et charmantes et que je les aime beaucoup, c'est quand même ses romans que je préfère. Bon dans un monde idéal, j'aurais lu Ça a commencé comme ça dès sa sortie à l'automne dernier, surtout que je l'ai acheté à ce moment-là. Mais j'attendais le bon moment et l'hiver est passé, puis le printemps et là, au mois de juin, j'ai eu envie de découvrir Flore et Corto et je dois dire que c'est, pour le moment, le roman de l'auteure que j'ai préféré car s'il est aussi pétillant et charmant que ses autres histoires, s'il y a une histoire d'amour qui fait chavirer les coeurs, il y a aussi énormément d'émotions et j'ai pleuré des rivières à certains passages.

Ça a commencé, non pas comme ça, mais dès le 3e chapitre, quand Flore évoque le décès de sa mère et que ça m'a tellement rappelé celui de la mienne... L'héroïne était toute jeune, moi j'avais 46 ans mais le ressenti est le même, la perte bien sûr mais aussi le fait de voir sa mère s'étioler et la culpabilité de savoir que votre maman est morte seule, dans sa chambre d'hôpital... Cela a déclenché des torrents de larmes car évidemment, 8 ans après, mon deuil n'est toujours pas vraiment fait... Et il y a aussi toute cette histoire avec le père, où j'ai cru voir le mien au travers des pages, cet homme qui a perdu sa femme et ne se rend pas bien compte qu'il n'est pas le seul à avoir perdu quelqu'un ce jour-là, qui se comporte en enfant dont il faut s'occuper et surtout "ce pas traînant qui était devenu une de ses principales caractéristiques depuis la mort de maman. Quelle que soit la façon dont il était chaussé, on aurait dit que ses pieds étaient prisonniers de charentaises trop grandes qui glissaient bruyamment sur le sol."
Quand j'ai lu cela, j'ai été très troublée car c'est vraiment caractéristique de mon père...

Mais je vous rassure, Ça a commencé comme cela n'est pas un drame hein. C'est juste qu'il ne faut pas s'attendre à de la chick-lit superficielle et que Flore, toute jeune soit-elle, a un passé triste et difficile et une vie actuelle qui l'est tout autant. Quand on lit que l'hiver, elle n'a pas les moyens de chauffer une partie de sa maison ou qu'elle ne peut pas payer certaines réparations ou factures, bon c'est pas rigolo rigolo. Mais tout le talent d'Angéla est de parvenir à allier gravité avec humour et légèreté et donc nous offrir une histoire qui est bien plus profonde qu'elle pourrait en avoir l'air de prime abord.

Cela risque d'ailleurs d'en désarçonner certains (et surtout certaines). Enfin ceux qui s'attendent à de la romance de A à Z. Oh que nenni ! Car ce roman n'est pas qu'une histoire d'amour. C'est avant tout l'histoire de Flore, de sa fille,, sa famille, ses amis, son village et de la façon dont la jeune femme va évoluer, grandir, se prendre en main enfin. Alors son histoire avec Corto y est pour beaucoup mais franchement ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que l'amour soit finalement la cerise sur le gâteau (ou la figue dans la confiture ;)) et que le roman ne tourne pas qu'autour de cela. Même si une romance qui donne des papillons dans le ventre c'est toujours agréable, et c'est le cas ici car justement c'est bien dosé :)

Outre tout cela, il y a aussi le contexte géographique qui m'a évidemment beaucoup plu et surtout parlé. Je vis dans un village près de Bordeaux (quand je ne suis pas en Tunisie) et j'ai eu l'impression que le roman se déroulait dans des endroits tout proches avec ces bastides au centre des villages ! Et des gens qui emploient des expressions connues (chocolatine, par exemple :p), ça me parle plus que lorsque ça se passe à Paris ! :D

Flore est vraiment une jeune femme hyper attachante, amusante, gaffeuse et terriblement mûre pour son âge ! Et c'est une battante. J'ai beaucoup aimé le personnage et c'est quelqu'un qu'on aimerait rencontrer IRL. Et j'ai adoré qu'elle fasse de la pâtisserie et des confitures et moi qui ne suis pas fan de confiture (je n'en mange pratiquement jamais), je n'ai eu qu'une envie c'est de me jeter sur celles de Flore et de découvrir toutes ses compositions inédites. Il n'y a qu'un truc qui m'a déçue c'est qu'elle n'aime pas Le seigneur des anneaux et Star Wars ! :D

J'ai également beaucoup aimé Fanny, la meilleure amie, fidèle et qui sait secouer Flore quand il le faut.

Quant à Corto, il est un peu stéréotypé à mon goût mais bon on ne va pas chipoter. C'est toujours mieux d'avoir un beau bad boy mystérieux qui débarque dans votre vie, que des connards comme l'ex compagnon de Flore ou Benoît un des gendarmes du village et ami de la jeune femme et qui voudrait être plus et va se révéler odieux. Bon Corto a des réactions pas toujours correctes mais il fait rêver :)

Outre ces personnages, il y en a toute une galerie savoureuse qui vit dans le village, le patron du bar-tabac et sa femme, les petits vieux qui ne paient jamais Flore, la petite vieille gentille comme tout dont elle s'occupe et quelques autres qui forment une famille autour de Flore.

Au fil des écrits d'Angéla Morelli, je me répète inlassablement mais j'adore la façon dont elle écrit. Je trouve son style à l'image de la personne qu'elle est (ou qu'elle montre...), pétillante, amusante, sympathique et intelligente. Et voilà, on retrouve tout cela dans son écriture. Ce qui fait qu'on se régale en la lisant, qu'il n'y a aucun temps mort et que ses histoires nous font passer des heures magnifiques, ici entre rires et larmes. Et franchement, c'est ce que je demande quand je lis une belle histoire.

En conclusion, Ça a commencé comme ça est un excellent roman qui n'est pas seulement une romance ou de la chick-lit mais aborde des sujets douloureux, comme le deuil, ou le manque d'argent. Mais tout en gardant beaucoup d'humour et surtout en dépeignant des personnages très attachants, comme Flore ou son amie Fanny. Et l'histoire d'amour avec Corto, le beau mec tatoué et mystérieux, n'est pas l'essentiel mais fait palpiter, ce qui est important aussi ;) Bref, c'est un roman qui m'a procuré beaucoup d'émotions, fait pleurer mais beaucoup rire aussi et où l'on sent toute la tendresse de l'auteur pour son histoire et son héroïne. Alors si à votre tour, vous voulez découvrir Flore et son village du Sud-Ouest, goûter à ses confitures et savoir si elle gagnera ce concours très important pour elle et si Corto va se révéler être plus qu'un coup (de foudre) éphémère, n'hésitez pas à le lire. Quant à moi, j'ai hâte de lire le prochain roman de Miss Morelli et qui sortira en octobre !

Note