29 septembre 2015

Le Cherche-bonheur de Michael Zadoorian

Titre original : Le Leisure Seeker

Résumé :
Ella et John Robina, plus de 160 ans à eux deux, elle atteinte d'un cancer et lui de la maladie d'Alzheimer, décident de partir sans prévenir, à bord de leur vieux camping-car, le Cherche-Bonheur, pour une folle équipée le long de la route 66 qui va les mener de Detroit à Santa Monica...



Mon avis :
Je ne sais plus du tout où j'ai entendu parler de ce livre, sûrement chez l'une de mes copinautes (j'aurais dit Cajou mais son article remonte à 2012). Quoi qu'il en soit, j'ai eu très envie de le lire et quand il s'est agi de faire ma liste pour le Challenge ABC 2015, je me suis dit que ça ferait un très bon Z :) Et je dois dire que j'ai passé un super moment en compagnie de ces petits vieux qui défient la vie qu'on veut leur imposer, même si je m'attendais à aimer un peu plus.

Ella et John Robina, mariés depuis 60 ans, sont, à plus de 80 ans, tous deux malades. Il est atteint de la maladie d'Alzheimer et elle d'un cancer en phase terminale. Au crépuscule de leur vie, Ella refuse l'avenir qui les attend, l'hôpital pour elle et la maison de retraite pour lui. Aussi, contre l'avis de leurs enfants et de leurs médecins, elle décide d'embarquer son mari à bord de leur vieux camping-car, le Cherche-bonheur, pour un road trip mémorable sur la route 66. Le vieil homme qui oublie ce qu'il a dit la minute d'après (mais qui est, comme Rain Man, un excellent conducteur :)) et la vieille dame un peu forte qui ne se déplace qu'en déambulateur, arriveront-ils sans dommage au bout de leur périple sur la jetée de Santa Monica ?

Malgré les thèmes abordés, la vieillesse, la maladie, ce n'est pas un livre sombre et pesant du tout. Au contraire ! L'auteur a choisi de narrer, avec beaucoup de tendresse, la folle équipée de nos deux petits vieux, sur un ton plutôt humoristique. Le pitch de départ m'a d'ailleurs fait penser au Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (mais qui était nettement plus loufoque). J'ai beaucoup aimé l'idée que ces deux personnes, enfin Ella, ne se conforment pas à l'idée de ce qu'on attend d'eux et surtout de ce que l'on veut faire d'eux. Sous prétexte qu'ils sont vieux et malades, devraient-ils attendre sagement la mort dans un lieu adéquat ? Non, Ella prend son destin et celui de son mari en main et fait un pied de nez aux autres. Que leur voyage soit réussi ou pas, qu'ils aillent jusqu'au bout ou pas, peu importe, l'essentiel est de donner un bon coup de pied à la normalité et basta. Et j'ai trouvé la fin, même si pas vraiment étonnante, en adéquation avec le reste.

Ce road trip pas comme les autres donne lieu à de nombreuses scènes cocasses, improbables même mais très savoureuses. On s'amuse beaucoup. Mais on est également souvent touchés.

Car Le Cherche-bonheur est aussi une histoire sur la nostalgie. Déjà parce qu'elle se déroule sur la Route 66, endroit il n'y a pas plus nostalgique sur une époque révolue. Je rêve de traverser les États-Unis sur cette route, c'est l'un de mes projets (on devait même la faire en 2010 mais c'est tombé à l'eau, j'espère la faire d'ici ma mort quand même !) les plus chers. Alors y être en compagnie d'Ella et John, traverser certains endroits mythiques, m'a fait voyager par procuration en quelque sorte.

La nostalgie se retrouve aussi dans l'évocation du passé des Robina, à travers des séances de diapositives que se fait le couple le soir et c'est assez émouvant.

Ella est une vieille dame indigne. Je ne dis pas cela avec une connotation péjorative, pas du tout, mais elle est loin de la vieille dame douce et avenante. :) Elle est peut-être à moitié handicapée et malade mais elle jure comme un charretier, n'hésite pas à remettre les gens à leur place et à dire ce qu'il lui plaît. Et elle bouscule beaucoup son mari. J'ai trouvé d'ailleurs qu'elle était parfois un peu dure avec lui mais d'un autre côté, elle ne le traite pas comme un malade. Ça l'énerve qu'il oublie tout, qu'il l'oublie, elle et leur vie, et elle le fait savoir. Je me dis que moi aussi (qui ne suis pas patiente), je m'agacerais sûrement souvent face à un mari qui n'a plus toute sa tête.

Étant donné que l'histoire est racontée du point de vue d'Ella, John paraît un peu plus en retrait. Il est dans son monde, avec des éclairs de lucidité éphémères et c'est triste de le voir à la fois présent et ailleurs.

Le roman se lit très bien en anglais, pas de difficulté particulière, le style de l'auteur est agréable, même s'il manque un petit quelque chose dans sa narration pour que ce soit vraiment exaltant. Il y a beaucoup de descriptions des endroits qu'ils traversent mais cela ne m'a pas dérangée du tout puisque je vous ai dit plus haut que la Route 66 me passionnait.

En conclusion, un très joli roman sur la vieillesse et la maladie mais qui ne tombe jamais dans le pathos car il y a toujours une touche d'humour dans les aventures un peu rocambolesques que vivent les Robina. Et si vous voulez savoir si Ella et John arriveront au bout de leur périple et dans quel état, lisez-le.

Note :



Il fait partie du Challenge ABC 2015 de Nanet
  23/26

et du Challenge Read in English d'Avalon
  31,5

4 commentaires:

  1. Tu me rappelles qu'il est dans ma PAL depuis un bout de temps ! Je vais l'en sortir pour octobre, tiens. Suis dans le mood pour une lecture positivons-malgré-cette-chienne-de-vie :-D

    Puis j'adore les road-trips, comme tu dis, ça nous fait voyager par procuration !

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  2. Un road trip beau, touchant, et original. Ça avait été un coup de cœur, pour moi <3

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  3. Ooooh tu me donnes très envie !
    Je le note (et en VO) ce sera parfait pour le challenge Read in english ;)

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  4. @Caro, bonne lecture alors, si tu le lis ! :)

    @Marinette, je vais aller lire ta chronique alors !

    @Heclea, si tu le veux, je l'ai en ebook :)

    Merci pour vos commentaires.

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