13 octobre 2014

Cher Boro, Les aventures de Boro, reporter photographe, tome 6 de Dan Franck et Jean Vautrin

Résumé :
Blémia Borowicz, reporter au grand coeur, est parachuté d'Angleterre dans le Sud de la France. Sa mission, surveiller les projets des Allemands, prendre des photos, rendre compte à la Résistance. C'est avec ses amis hongrois et la plupart de ses anciennes connaissances et en compagnie d'une jolie opératrice radio qu'il va s'acquitter de sa mission dans un climat de plus en plus dangereux...



Mon avis :
Si vous vous étonnez de voir une chronique d'un tome 6 alors que vous n'avez jamais vu les 5 précédentes, sachez que c'est normal ! :) Boro et moi c'est une vieille histoire d'amour que le temps a un peu distendue...  J'ai commencé à lire ses aventures à la sortie du premier tome La dame de Berlin en 1987, puis au rythme des parutions tous les 3-4 ans. Puis ce Cher Boro est sorti en 2005, j'ai dû l'avoir pour mon anniversaire en suivant (donc en 2006) et il est resté dormir dans ma Pal depuis ! Comme d'autres livres achetés à ce moment-là que je lirai sûrement un jour... Bref, à cette époque, je suis passée à autre chose et je l'ai un peu "oublié". Et puis cette année vous avez sans doute dû remarquer que j'ai fouillé dans ma vieille Pal pour le Challenge ABC et j'ai donc sorti ce Cher Boro. Retrouvailles fort sympathiques mais un peu en dents de scie... Évidemment au bout de 8-9 ans, pas facile de reprendre contact...

Petits spoilers sur les tomes précédents

Blémia Borowicz, dit Boro, jeune reporter d'origine hongroise équipé d'une canne suite à un accident étant adolescent, a assisté aux grands moments de l'histoire de ces 10 dernières années (1933 - 1943). Armé de son Leica offert par sa cousine Maryika dont il a toujours été amoureux, il a immortalisé une photo d'Hitler embrassant Eva Braun, en 1933 et assisté à la montée du Nazisme, déjoué les manoeuvres de la Cagoule, assisté à la guerre civile en Espagne, arrivant toujours à s'en sortir par une pirouette ou un coup de chance. Sa canne, dont il ne se sépare jamais suite à un accident étant jeune, et ses aventures lui ont valu l'amour de belles femmes, l'amitié indéfectible d'hommes de valeur et l'inimitié d'hommes puissants. Engagé dans la Résistance, il a réussi à gagner l'Angleterre.

Quand Cher Boro commence, notre reporter préféré s'apprête à être parachuté sur le Sud de la France pour y mener des missions de reconnaissance et d'intelligence. En compagnie d'une jeune opératrice radio au regard bleu-marine, il va s'acquitter de sa tâche, voyageant de Marseille à Paris, à Berlin ou encore les côtes normandes, retrouvant ses vieux amis de toujours et quelques femmes de sa vie mais devant faire preuve d'audace et d'ingéniosité pour échapper à ses ennemis de toujours qui souhaitent lui faire avaler son Leica et sa canne une bonne fois pour toute...

J'ai toujours beaucoup aimé Boro, j'adore le personnage, le côté roman feuilleton de ses histoires, l'humour, mais dans chaque tome, quelque chose m'a toujours retenue de vraiment adorer. Je ne me suis jamais vraiment ennuyée, non, sinon je n'aurais pas lu 5 tomes avant celui-ci, mais j'ai toujours trouvé certains passages historiques un peu longs. Et ici encore, même si c'est très intéressant, ça a été encore le cas. Je préfère de loin quand l'histoire se focalise sur Boro ou tout autre personnage.

Avec ce tome donc, les deux auteurs reprennent une recette qui a fait leur succès, mélanger la petite histoire et la Grande. Ici, la Grande c'est la Rafle du Vél d'Hiv, la rencontre avec Jean Moulin et son arrestation, la construction par les Allemands d'armes de destruction et bien d'autres choses encore. La petite ce sont les aventures de Boro, sa propension à se fourrer dans les ennuis et à s'en sortir d'une pirouette.

On ne peut nier que Franck & Vautrin ont effectué encore une fois un vrai travail de recherche et pour un peu, on s'y croirait dans cette France de 1943 occupée par les Allemands ! On a l'impression de prendre le maquis avec Boro, d'être suivi(e), comme lui, par des hommes de l'ombre, de devoir user de mille ruses pour ne pas se faire remarquer et échapper à leurs griffes.

Ce tome 6 est comme un best of de tous les tomes précédents. Comme je l'ai dit plus haut, c'est un peu la même recette qui est appliquée donc il n'y a pas grande originalité. C'est l'occasion de revenir sur des événements passés, de retrouver pratiquement tous les personnages emblématiques croisés depuis La dame de Berlin, un peu comme si c'était le tome final (même s'il y en a deux autres après). Personnellement, ça ne m'a pas trop dérangée car ayant lu le tome 5 il y a bien 10 ans, certains rappels ne m'ont pas fait de mal. Même si parfois, je me suis demandé qui était qui, où avait-on vu ce personnage, dans quelle situation, etc... Heureusement Wikipedia est aussi mon ami et m'a permis de me remettre plutôt bien dans le bain.

Boro,"Blémia pour le prénom, Borowicz pour le nom, Boro pour la signature", comme il aime se présenter, est le héros par excellence. On le compare parfois à Corto Maltese, autre aventurier bien connu. Beau comme tout, avec une petite claudication qui séduit et rassure les femmes, élégant, séducteur sans être goujat (il reste ami avec la plupart de ses conquêtes), aventureux et libre de ses opinions, un brin fantasque et l'humour et le compliment au bord des lèvres, on ne peut que l'aimer. J'ai beaucoup aimé le retrouver dans ses sixièmes aventures et voir qu'il était toujours égal à lui-même. En revanche, un truc m'a étonnée, il est dit ici qu'il a 30 ans, cela voudrait dire que dans La dame de Berlin il aurait eu 20 ans... Il ne me paraissait pas aussi jeune alors ou bien il était déjà très mature :)

J'ai beaucoup aimé retrouver certains personnages (que j'avais un peu oubliés à vrai dire) comme Scipion, l'ancien modèle pour artistes, chauffeur, d'origine africaine et maintenant garde du corps (et plus) d'une ancienne danseuse de chez Balanchine (chorégraphe célèbre) reconvertie en mère maquerelle. ou encore les deux compères (et photographes) hongrois de Boro, Béla Praskash et Pierre Pázmány, toujours dans les bons coups. Les vieux ennemis ne sont pas loin non plus comme Friedrich Von Riegenburg et son âme damnée Frau Spitz.

Une petite nouvelle fait son apparition, Bleu Marine, la petite opératrice radio qui va vivre quelques missions avec Boro. Pas grand chose à dire sur elle, elle est mignonnette comme la plupart des petites jeunes filles qui ont traversé la vie de Blémia.

L'écriture à quatre mains de Franck et Vautrin est agréable à lire, c'est très bien écrit mais j'ai quand même relevé quelques coquilles assez incompréhensibles dans ce genre de livre (comme ria pour rit - rire à la 3e personne du singulier au passé simple)... Les chapitres sont courts, le livre se lit assez vite malgré les petites longueurs dont j'ai parlé plus haut. Ah le gros plus, c'est quand même la couverture du dessinateur Enki Bilal qui a habillé tous les livres de cette série. Déjà, à l'origine, j'adore ses BDs et la couverture faite par lui était ce qui m'avait attiré quand j'ai découvert Boro avec La dame de Berlin.

En conclusion, malgré quelques réserves et sans doute un manque d'originalité, ce fut un réel plaisir de se replonger dans les aventures historiques de Blémia Borowicz dit Boro, de le suivre une fois de plus et après tant d'années au coeur de la grande Histoire. Et si vous voulez savoir si Boro arrivera à échapper à ses ennemis mortels et à mener à bien ses missions, lisez-le. Quant à moi, j'espère ne pas attendre 10 ans de plus pour lire ses deux dernières aventures.

Note :



Le livre fait partie du Challenge ABC 2014 de Nanet
22/26

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