12 juin 2014

Into the Wild de Jon Krakaeur

Résumé :
Août 1992, le corps décomposé de Chris McCandless est retrouvé dans un bus abandonné dans la toundra d'Alaska. Comment ce jeune épris de liberté et d'aventures s'est retrouvé là, c'est que raconte le journaliste Jon Krakaeur.






Mon avis :
En 2009, j'avais vu le très beau film de Sean Penn (sorti en France en janvier 2008) et il m'avait donné envie de lire le livre. C'est maintenant chose faite (deux ans après l'avoir acheté) et j'ai trouvé que c'était un beau témoignage, poignant mais j'avais quand même nettement préféré le film.

Été 1990, Chris McCandless, 22 ans, est tout juste diplômé de l'université d'Atlanta. Il décide alors de tout quitter pour voyager dans l'Ouest de l'Amérique avec des moyens de fortune avec pour but de finir par l'Alaska. Août 1992, son corps est retrouvé par des chasseurs. Il est mort de dénutrition dans un bus échoué dans le bassin de la Sushana, un endroit coupé du monde et pourtant relativement proche de la civilisation...

Voilà un témoignage qui m'a énormément fait penser à l'histoire d'Aron Ralston, vous savez le jeune homme parti dans les gorges de l'Utah et qui s'est retrouvé coincé 127 heures et n'a dû son salut qu'au fait qu'il ait réussi à couper sa main. Même si leurs objectifs et leurs motivations étaient totalement différents (McCandless cherchait à fuir une certaine forme de conformisme et était en rébellion larvée avec ses parents alors que ce n'était pas le cas de Ralston qui avait simplement le goût des aventures de l'extrême), leurs aventures auraient pu avoir le même résultat et je me suis dit que Ralston avait eu beaucoup de chance de s'en sortir vivant et McCandless le malheur d'y succomber alors qu'avec un petit coup de pouce du destin et plus d'expérience, il aurait pu s'en sortir...

Pour en revenir à Into the Wild, c'est donc le travail d'un journaliste, Jon Krakaeur, qui a d'abord sorti un article sur l'affaire, puis s'est intéressé à la vie du jeune homme et aux raisons qui l'avaient emmené au bus 142 de la Sushana. Il a donc retracé son parcours à partir des notes laissées par le jeune homme et les divers témoignages de ceux qui l'ont croisé au cours des deux ans qu'on durait son périple ouest-américain. C'est intéressant, poignant même de voir ce jeune homme idéaliste se chercher, se trouver peut-être, et qui meurt alors qu'il était prêt à "rentrer dans le rang".

J'ai beaucoup aimé tous ces passages-là, les rencontres qu'il avait faites au cours de son voyage, les lettres qu'il leur avaient envoyées, toujours pleine d'optimisme et de positivisme. J'ai été un peu perturbée par la façon qu'avait Krakaeur de raconter, ne suivant pas un ordre chronologique donc du coup, j'ai parfois été un peu perdue sur le déroulement des événements. Mais cela reste un témoignage fort et très intéressant. J'ai juste moins aimé quand l'auteur digressait sur d'autres aventuriers de l'extrême pour prouver que McCandless n'était pas la tête brûlée et l’inconscient que beaucoup de gens imaginaient qu'il était.

C'est vrai qu'après la découverte du corps du jeune homme, beaucoup se sont insurgés contre son inexpérience et son insouciance, en disant presque que c'était normal qu'il soit mort vu les conditions dans lesquelles il était parti dans cette région de l'Alaska. Personnellement, je ne lui jetterai pas la pierre. Par exemple, j'ai fait du désert, je sais très bien qu'il suffit d'un rien pour que tout bascule et qu'on peut très bien se trouver à 5 km de la civilisation et manquer y rester... Je vais faire comme Krakaeur, digresser un peu. En 2002, on est partis dans le désert près d'une oasis égyptienne (je vivais alors en Égypte) pour une balade qui devait durer deux heures et où on a failli passer la nuit sur un coup de malchance (un pneu dégonflé et déjanté) avec en tout et pour tout une demi-bouteille d'eau, deux bières et deux enfants de 11 et 8 ans. Idem il y a deux ans quand on a failli passer le nouvel an ensablé en Tunisie à 2km de la route... À chaque fois, on s'en est sortis, heureusement. Donc oui l'inconscience sûrement mais aussi de la malchance ont mené le McCandless à sa perte.

J'ai surtout vu un jeune homme idéaliste, épris de liberté, après tout, il avait 24 ans, le bel âge pour vivre ses rêves non ? J'ai été surtout très triste de la façon dont il est mort, de dénutrition, pour avoir mangé des baies qui l'ont rendu malade. Ça m'avait déjà marqué dans le film et là aussi.

Pas grand chose à dire sur le style de l'auteur qui est assez "clinique". Il raconte les faits et c'est tout. Même si chaque chapitre s'ouvre sur des citations de livres que lisait Chris, ça reste un témoignage, il ne s'agit pas de faire pleurer dans les chaumières en rajoutant du pathos. Et finalement, c'est pas mal comme cela.

En conclusion, même si j'avais nettement préféré le film de Sean Penn, j'ai beaucoup aimé ce témoignage sur ce jeune homme qui partit un jour en quête de lui-même et n'en revint pas. Alors si vous voulez découvrir les raisons qui ont poussé Chris (qui se fait appeler Alex au cours de son périple) McCandless à tout quitter et vivre son rêve, lisez-le.

Note :



Ce livre fait partie du Challenge ABC 2014 de Nanet
14/26

Et du Challenge 50 États - 50 billets de Sofynet
pour l'Alaska
 38/50
L'Alaska est l'état le plus étendu des États-Unis et celui qui a la densité la plus faible en terme de population (0.49 habitants au km2).  Il a été l'avant-dernier état à rejoindre l'Union le 3 janvier 1959. Le point le plus haut est le mont McKinley (ou Denali) dont l'auteur parle dans le livre et qui fait 6194 m). Sa capitale est Juneau et la plus la plus importante, Achorage.

6 commentaires:

  1. Le film m'avait beaucoup touché. J'ai très envie de découvrir ce livre.
    Je suis d'accord qu'il n'a pas eu de chance plus que le fait d'être inconscient !

    RépondreSupprimer
  2. en fait j'ai trouvé que le livre et le film sont complémentaires pour comprendre Chris.
    Je ne me souviens pas avoir été gêné par la chronologie mais je venais tout juste de voir le film donc ça m'a peut-être aidé à ne pas être perdue et a resituer les personnes qu'il a rencontrées dans son périple.
    De mon côté, j'avais trouvé intéressantes les histoires sur ses autres hobos ou aventuriers qui comme McHandless n'arrivaient pas à vivre en société. Peut-être parce que c'est la description d'un malaise que j'ai trop souvent ressenti :( et que depuis l'adolescence j'ai planifié dans ma tête mon "évasion" à de très nombreuses occasions. Encore aujourd'hui, l'envie de partir sans prévenir personne reste à la périphérie de mon esprit
    Je trouve que c'est un témoignage touchant de la vie de ce jeune homme. Krakaeur aurait pu se contenter d'un article. Mais ému par cette histoire qui lui faisait écho, il a cherché à en savoir plus et on découvre un jeune homme sensible, perdu et qui étouffé dans sa famille. Chris n'était pas fou. Il avait besoin d'une thérapie et a choisi la nature plutôt qu'un psy. Le plus triste c'est qu'il semble qu'il ait trouvé la paix à la fin, mais que la malchance comme tu dis (une crue importante, 2 bais qui se ressemblent) l'ait empêché de revenir

    RépondreSupprimer
  3. @Walpurgis, comme dit Breched dans son commentaire, le livre et le film sont complémentaires.

    @Breched, on a tous envie de partir à un moment ou un autre, je trouve chouette que Chris ait eu le courage de le faire même si ça lui a coûté la vie mais au moins, il aura accompli son rêve.

    Merci pour vos commentaires.

    RépondreSupprimer
  4. Bon, il faut absolument que je vois le film, et que je lise le livre... Ton billet me l'a confirmé ;)

    RépondreSupprimer
  5. Et j'oubliais (tout se perd !) hop, billet ajouté :D

    RépondreSupprimer
  6. Sofynet, tu n'as pas vu le film ? Toi qui aime le ciné, il faut que tu le regardes ! Merci pour ton commentaire !

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un commentaire, cela fait toujours plaisir :)