25 mai 2013

La maison verte de Mario Vargas Llosa

Titre original : La casa verde

Résumé :
À Piura, ville du nord du Pérou, le destin entremélé de plusieurs personnages autour de la Maison verte, une maison close emblématique de cette petite ville.





Mon avis :
Je vous l'ai déjà à plusieurs reprises à l'occasion de ce rendez-vous, les Destination... d'Evertkhorus, il n'est jamais facile de trouver, comme cela au jugé, une lecture d'un auteur d'un pays dont on ne connaît pas la littérature. Parfois on tombe bien, parfois la rencontre est un échec. Cette fois-ci, c'est au Pérou qu'Evert et les votes nous emmenaient et la tâche ne fut pas aisée. Je suis allée au plus simple en choisissant un auteur plutôt connu, Mario Vargas Llosa. Mes pas m'ont ensuite conduite vers cette maison verte, tout simplement parce que le résumé me promettait d'avoir une histoire intéressante au coeur même de ce pays. Malheureusement, le courant n'est pas passé du tout entre Llosa et moi, même si je suis contente de l'avoir découvert...

Au nord du Pérou, se trouve Piura, petite ville encaissée dans la forêt vierge. Sur plusieurs décennies, Mario Varga Llosa y décrit la comédie humaine à travers quelques personnages comme Bonifacia, la petite indienne élevée par les soeurs et pensionnaire de la Maison Verte, un lupanar créé par Don Anselmo, comme Adrian Nieves, Lalita ou encore Fushia le bandit en fuite.

Je dois vous avouer que cette chronique n'est pas évidente à faire, comme la lecture de livre ne fut pas évidente. Déjà, quand je l'ai ouvert, les caractères minuscules du texte (j'ai même inventé le mot nanoscule sur ma page Facebook !) et sa densité m'ont fait peur. J'ai même bien cru ne jamais arriver au bout du prologue. Puis le reste de ma lecture s'est partagée entre envie d'abandonner et courage d'avancer parce que finalement ça se lisait plutôt vite et que j'avais envie de me prouver que je pouvais arriver au bout ! :)


Pour ne parler que de l'histoire, je l'ai dit dans les résumés, il s'agit de tranches de vie de personnages évoluant à Piura (et une autre ville proche). L'atmosphère est moite (il y a la forêt vierge alentours), les passions sont exacerbées, les amours se font et défont, les amitiés aussi et l'auteur décrit assez bien la vie dans cette petite ville qui fait commerce de caoutchouc et qui est partagée entre les blancs qui détiennent le pouvoir, la religion omniprésente et les "indigènes" qu'il faut "sauver" de leur condition de païens. Je dois dire que c'est le côté du roman qui m'a plutôt plu. Ou plutôt qui m'aurait plu si ça avait été moins compliqué à lire et si j'avais réussi à m'attacher aux personnages décrits.

Tout le reste m'a dérangé dans le livre, à commencer par la narration. C'est très touffu voire confus. Je m'explique : Le livre comporte un prologue, 4 parties et un épilogue. À part le prologue qui ne parle que d'une seule histoire, les 4 autres parties se décomposent en chapitres et chaque chapitre en paragraphes parlant de différents personnages, les chapitres étant composés sur le même schéma, le premier paragraphe parle de Bonifacia, le 2e de Fushia, le 3e de la construction de la Maison verte etc... Jusqu'ici tout va bien... Là où ça se corse, c'est lorsqu'on se rend compte que les paragraphes ne parlent pas forcément de la même époque et que certains personnages évoqués dans un paragraphe sont les mêmes que ceux évoqués deux paragraphes après (ou avant) mais sous différents surnoms et 10-20-30 ans après ou avant. Du coup, là on patauge un peu... Et là où ça se complique encore, c'est quand dans un même paragraphe, l'auteur mélange situations actuelles et souvenirs passés (notamment les paragraphes sur Fushia), sans aucune aération ou respiration, finissant de nous perdre un peu ! Car effectivement, chaque paragraphe est écrit de façon très dense, les dialogues étant imbriqués dans les descriptions, donnant l'impression d'un bloc compact. Je ne suis pas contre le fait d'être malmenée pendant une lecture et avoir les neurones sollicités mais là j'avoue que j'ai eu du mal et que j'ai lu parfois des passages en diagonale...

Du coup, difficile de s'attacher vraiment aux personnages et d'en parler de façon objective. J'avoue encore ne pas savoir quoi penser d'eux, les avoir confondus, ne pas avoir appris à vraiment les connaître, juste à les avoir regardés vivre à certains moments sans vraiment être impliquée dans ce qu'il leur arrivait. Si je devais en retenir un, ce serait peut-être Bonifacia, dans sa période enfant, fillette déracinée et volontaire. Mais c'est tout. Les autres font partie d'un grand flou et que j'aurai oubliés dans quelque temps.

Quant au style, il est à l'image du reste, tarabiscoté. Je l'ai dit, ça se lit plutôt vite, heureusement, mais si l'auteur écrit plutôt bien et de façon souvent poétique dans ses descriptions, il mélange présent et imparfait dans certaines phrases déstabilisant la lectrice pragmatique que je suis.

"Le sergent desserre ses guêtres, marmonne, il a la bouche tordue, et Nieves le pilote lui donne une petite tape dans le dos, sergent : qu'il ne se mette pas de mauvaise humeur et qu'il prenne les choses avec calme. Et le sergent, à la dérobée, désigne les mères, don Adrian, ça le dégoûtait ce genre de boulot. La mère Angelica avait très soif et, qui sait ? peut-être un peu de fièvre, l'esprit était toujours vaillant mais le corps n'en pouvait plus, mère Patrocinio, et celle-ci non, qu'elle ne dise pas ça, mère Angélica, dès que les gardes remonteraient elle prendrait une citronnade et elle se sentirait mieux, elle allait voir. Elles disaient du mal de lui. Le sergent observe à la ronde d'un air distrait..."

C'est constamment comme cela dans certains passages et j'avoue que c'est fatigant !

En conclusion, un rendez-vous manqué avec cet auteur péruvien même si certains côtés de son histoire sont intéressants mais noyés sous une narration alambiquée. Mais si vous voulez connaître Bonifacia, Fushia et les autres, lisez-le, je pense que ça peut plaire même si ça n'a pas été mon cas. En tout cas, je suis quand même très heureuse d'avoir fait cette destination !

Note :



Lu dans le cadre de Destination... Pérou d'Evertkhorus avec Claire Jeanne – JosteinPaikanne – Natiora – Achille49mimi54 (et ici)Véro – Sharon – Koalazy – LeslieBouquinette – Touloulou – Sylly –  MandorlaÀ propos de livres

Piura est une ville du nord du Pérou qui se trouve à 973 km de Lima la Capitale. Il y a 422 000 habitants environ.

7 commentaires:

  1. Le Pérou n'est pas facile à atteindre...a l'inverse de toi, j'ai trouvé en bibliothèque un ouvrage en gros caractères et l'histoire est plutôt simple. Je ne voulais pas relire Vargas Llosa, alors j'ai tenté de trouver autre chose. Ce challenge nous permettre peut-être de découvrir d'autres auteurs car la destination n'êtait pas aussi évidente cette fois.

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  2. Hmmm, à oublier, donc... dommage, c'est un auteur que j'avais noté sur mes tablettes. Biz

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  3. C'est le pari de ce challenge (que je ne fais pas) et parfois ça ne fonctionne pas.
    C'est dommage mais au moins cela nous donne une idée.

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  4. Tu as été plus courageuse que moi ;-)

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  5. Hum... en lisant mon billet, tu comprendras à quel point nos avis sont convergents sur ... deux auteurs totalement différents ! Je comprends tes difficultés de lecture en particulier sur la narration ! Allez, on se dit que la prochaine destination sera plus bénéfique pour nous !!

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  6. Ah dommage! Je dois dire que je n'ai jamais lu cette auteur, même si elle est connue. Peut-être un autre de ses livres pour tester un de ces jours...

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  7. @Jostein, un livre peu épais et en gros caractères aurait été parfait pour moi ! ^^ En tout cas, c'est vrai que c'est dur de bien tomber à chaque fois !

    @Nanet, je pense qu'il faut le tenter, il a écrit pas mal de livres, il y en a sûrement qui sont bien !

    @Mypianocanta, c'est pour cela que j'aime faire ce challenge, la découverte d'auteurs qu'on ne lit pas et si ça ne marche pas, pas grave, j'ai au moins lu autre chose que ce que je lis d'habitude.

    @Paikanne, :)

    @Véro, j'ai eu l'impression que ce n'était pas une destination facile, les auteurs péruviens écrivent de façon assez... spéciale ! :)

    @Lucie, en fait, c'est un homme, Mario, je m'étais trompée dans le titre en mettant Marion ! :D

    Merci pour vos commentaires !

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