Melancholia de Lars von Trier
Résumé :
La première partie traite du mariage et de l'enfoncement progressif de Justine dans une espèce de dépression, la deuxième, l'attente de savoir si la planète Melancholia va effectivement entrer en collision avec la Terre et tout ce que cette attente implique pour les trois personnages principaux, Justine, Claire et John. Ainsi que, dans une moindre mesure, le fils de Claire et John.
Kirsten Dunst a obtenu le prix d'interprétation à Cannes pour le rôle de Justine. Je ne sais pas si elle l'a méritée par rapport aux performances d'autres actrices pouvant prétendre au prix mais je ne l'ai pas trouvé si extraordinaire que ça ! Attention, elle joue très bien, elle est très juste mais elle passe son temps à être dépressive, les yeux dans le vague, trainant son spleen, je n'ai pas eu l'impression d'une performance sortant de l'ordinaire. Elle est peut-être mieux sur la fin quand son personnage reprend le dessus.
Charlotte Gainsbourg joue la soeur qui semble plus forte, à la tête davantage sur les épaules. Enfin, c'est ce qu'on croit. Pour moi, les deux soeurs sont comme deux faces d'une même pièce, l'une faible, l'autre forte qui peuvent alternativement être l'une ou l'autre suivant les événement. Charlotte est plutôt pas mal dans ce film mais je n'ai pas eu l'impression de la voir très différente des autres rôles où je l'ai vues (L'arbre, par exemple).
John, le mari de Claire, est joué par Kiefer Sutherland, mister 24h chrono himself ! Assez imbu de lui-même et de son argent au début, il voit ses certitudes se craqueler au fur et à mesure que Melancholia se rapproche. Ce n'est pas forcément un personnage sympathique mais il laisse apercevoir ses fêlures.
À noter, la présence dans un même film des Skarsgard père, Stellan, et fils, Alexander, mais pas dans les rôles de père et fils. C'est marrant de voir Alexander Skarsgard dans un rôle autre que le vampire viking de True Blood. Dans Melancholia, il est présent en début de film et a un rôle assez en retrait.
Lars von Trier est un réalisateur à part. Ses mises en scène le sont donc tout autant. Toujours adepte du dogme danois (caméra à l'épaule, tout doit sembler naturel), il s'en éloigne parfois pour nous offrir des images léchées et de toute beauté. Sa mise en scène est toujours originale et inventive. Pour l’anecdote, au cas où vous ne le sauriez pas, Von Trier déteste prendre l'avion et c'est toujours en camping car qu'il fait le trajet Danemark-Sud de la France quand il a un film à Cannes (souvent).
En conclusion, voilà un beau film très mélancolique, non exempt de longueurs et de lenteurs mais qui gagne à être vu et si vous voulez savoir si Melancholia va venir frapper la Terre, allez le voir.
Note :
Vu en version originale sous-titrée